Contenu du sommaire
Revue | Communication & Langages |
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Numéro | no 8, décembre 1970 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Linguistique
- Des lectures du Cantique des Cantiques - Gérard Blanchard p. 25 pages Une œuvre traduite, plus que toute autre, sollicite une lecture « plurielle » que la diversité et le nombre des traductions multiplie encore. Lorsqu'il s'agit d'un poème, qui, comme le Cantique des Cantiques, appartient au fond commun le plus ancien de notre culture, on se trouve en face d'une sorte de question que les réponses sans cesse assiègent sans pouvoir jamais l'éclaircir. C'est ce que Gérard Blanchard expose ici, mais le type des réponses lui semble plus important que la question elle-même.
- Les mots de l'orateur et les mots des auditeurs - François Richaudeau p. 10 pages A la source : un conférencier, un enseignant. A la réception, un groupe : auditeurs, élèves... Qu'est-ce qui se passe ? Plus exactement : qu'est-ce qui passe ? Des propos tenus à la source, que subsiste-t-i! chez le destinataire ? La technique d'analyse quantitative de textes peut permettre de répondre — en partie seulement, évidemment — à cette question. François Richaudeau, exploitant une suggestion de John Dreyfus, en donne un exemple à propos d'une conférence prononcée à la dernière session de la semaine graphique de Lurs, qui s'est déroulée en août 1970. Le lecteur trouvera, dans le même numéro de Communication et Langages, un extrait de cette même conférence : « la Presse en 1985 », page 55.
- Des lectures du Cantique des Cantiques - Gérard Blanchard p. 25 pages
Informatique
- Un nouvel instrument de musique - William Skyvington p. 12 pages Dans un numéro précédent, nous avons déjà évoqué la rencontre de la musique et de l'informatique. William Skyvington, informaticien au Service de la Recherche de l'O.R.T.F., reprend ici ce thème en mettant l'accent sur les possibilités de l'ordinateur en tant que générateur de sons synthétiques (rôle « instrumentiste ») et en tant qu'Investigateur des rapports pouvant exister entre les paramètres physiques d'un son et les idées que lui associe l'auditeur (rôle « chercheur ») . L'ordinateur — on nous le répète tous les jours — peut tout faire, depuis le guidage de fusées spatiales jusqu'à la composition d'anagrammes linguistiques (de la poésie ?). Dans le domaine musical, la question fondamentale est de savoir — comme l'a dit Pierre Schaeffer — « ce qu'il faut renvoyer aux calculateurs et ce qu'il convient de réserver aux intuitifs ».
- La presse en 1985 d'après une conférence de Maurice Girod - Maurice Girod p. 9 pages Que sera la presse écrite vers 1985, ou un peu plus tôt ou un peu plus tard ? Tous les hommes de métier se posent la question. Pour qui examine objectivement la situation, elle apparaît vide d'espoir. Les tirages moyens tendent à baisser, la diffusion n'augmente pas, le volume de la publicité se dégonfle lentement. Et, si quelques exceptions brillantes donnent l'illusion du contraire (Play Boy aux U.S.A. ou l'Express en France), il convient de ne pas oublier que Life International cesse de paraître et que Life Continental limite son tirage en baissant ses tarifs de publicité. Les raisons qui expliquent cette situation ne sont pas simples ; elles sont nombreuses. Schématiquement, on pourrait dire que les structures des journaux sont trop lourdes, trop tentes, trop rigides. Le journaliste n'est ni assez proche de l'information ni assez vite « informé sur l'information ». La radio et la télévision le battent toujours de vitesse. De plus, un journal, malgré le nombre de ses éditions, ne satisfait chaque jour que des catégories de lecteurs répartis sur un éventail assez étroit, alors que radio et télévision s'ouvrent sur un éventail beaucoup plus large. Or — cela semble presque un paradoxe — ce qui perd le journal imprimé aujourd'hui va peut-être te sauver demain, par l'intermédiaire de l'ordinateur. Ce dernier, en effet, peut permettre d'alléger et d'assouplir les structures ; il replace le journaliste au centre même de l'information et il permet « du moins théoriquement pour l'instant» d'individualiser cette information pour chaque frange de lecteurs, peut-être même pour chaque lecteur. Naturellement, l'utilisation de l'ordinateur et de son cortège de techniques annexes nécessitera un recyclage massif et approfondi des journalistes et des employés de presse, à tous les niveaux : l'apprentissage d'un métier nouveau, l'acquisition d'un tour d'esprit différent, tels seront les impératifs humains ; achat de matériels coûteux, mais vite amorti, emploi de spécialistes électroniciens, telles seront les nécessités matérielles. Le résultat : Une presse entièrement rénovée, même si le lecteur qui lira son quotidien sous la forme inchangée du papier ignore tout des processus complexes, maïs doués d'une rapidité vertigineuse, qui auront succédé à la vieille rotative. Cela n'est pas de la science-fiction. C'est aujourd'hui une évidence dans la recherche comme dans les premières réalisations. Maurice Girod, directeur international des Recherches I.B.M., a exposé l'ensemble de cette question à Lurs en septembre 1970, au cours d'Une séance présidée par François Rïchaudeau. L'article qui suit a été rédigé par la rédaction de la revue à partir de notes prises pendant cette conférence.
- Un nouvel instrument de musique - William Skyvington p. 12 pages
Pédagogie
- Apprendre à lire avant l'école - Françoise Gauquelin p. 6 pages Il n'est nul besoin de le démontrer, c'est une évidence, il faut savoir lire vite, et au besoin apprendre à lire vite. Mais n'est-il pas aussi important d'apprendre à lire tôt? Voilà un problème qui ne manque pas d'actualité, puisqu'on parle d'interdire l'apprentissage de la lecture à l'école maternelle. Cependant, souligne Françoise Gauquelin, les éducateurs américains posent autrement la question, ils la retournent. Ils ne disent pas : « Jusqu'à quel âge faut-il repousser l'apprentissage de la lecture ? », mais : « A partir de quel âge peut-on commencer ? » Informés par la pédagogie, la physiologie et l'expérience, ils affirment : « Très tôt. » Et Françoise Gauquelin, avec l'appui de la thèse d'un jeune chercheur belge, Roger Delogne, nous montre qu'il en est de même en Angleterre, en Allemagne, en Belgique...
- Apprendre à lire avant l'école - Françoise Gauquelin p. 6 pages
Graphisme
- Sur la peinture - Kandinsky p. 10 pages Les Ecrits complets de Kandinsky paraissent aux éditions Médiations Gonthier- Denoël, présentés par Philippe Sers. Cet ouvrage comprend trois parties : ce Point, ligne, plan,» « la Grammaire de la création » et « l'Avenir de la peinture ». Kandinsky (né en 1866, mort en 1944) avait été appelé au Bauhaus par Gropius en 1921. De même que Paul Klee, il ne devait pas donner un cours de peinture, mais participer à l'élaboration d'une théorie de la forme qui devait fournir à tous les futurs créateurs une « base continue » de la création. A la base de sa théorie, deux grands principes : 1. L'établissement d'un vocabulaire ordonné de tous les mots épars ; la création d'une grammaire qui contienne les règles de la construction picturale. « Tels les mots dans la langue, les éléments plastiques seront reconnus et définis. Ainsi que dans la grammaire, des lois de composition seront établies. En peinture, le traité de composition répond à la grammaire.» 2. La forme doit dépendre entièrement d'un contenu. Kandinsky n'admet donc pas une création « mécanique ». « L'art ne provient jamais de la tête seule. Nous connaissons de grandes peintures qui sont sorties uniquement du cœur. En général, l'équilibre entre la tête (moment conscient) et le cœur (moment inconscient, intuition) est une des lois de la création. » Nous donnons ici deux extraits de cet ouvrage, qui nous semblent non pas résumer les théories de Kandinsky, ce qui semble difficile en peu de mots, mais indiquer le sens et la nature de sa démarche. Ces extraits sont présentés avec leur texte d'introduction par Philippe Sers.
- Sur la peinture - Kandinsky p. 10 pages
Mass media
- Expliquer une science maudite - Pierre Meutey, Jean Feller p. 17 pages A huit heures trente-cinq, chaque matin, pendant quatre minutes et demie, Pierre Meutey parle des problèmes économiques à ses auditeurs d'Europe n° 1, et tous les samedis, pendant dix-neuf minutes, il s'entretient au micro avec une personnalité du monde économique. Et, pourtant, l'économie est une « science maudite », affirme Pierre Meutey. Parler tous les jours, pour un nombre considérable d'auditeurs, d'une « science maudite » ne va pas sans poser quelques questions. Poursuivant notre enquête l auprès des animateurs de radio dont le succès est évident, nous avons posé ces questions à Pierre Meutey. Voici les réponses qu'il a données au cours d'un entretien avec Jean Feller.
- La presse au Japon - Jean-Claude Courdy p. 9 pages On croit connaître le Japon et on voudrait le connaître encore davantage. Quel est le mystère de ce pays qu'on dit encore féodal et qui est, en même temps, à la pointe du progrès industriel et technologique ? La presse japonaise est-elle te reflet de cette situation ? Avec ses cinq cents journaux pour un peu plus de cinquante millions d'habitants, elle vient au premier rang mondial pour le nombre de titres, au troisième pour le total des tirages. Jean-Claude Courdy, journaliste qui réside à Tokio où il est le président de la presse étrangère au Japon, nous expose ici l'ensemble du problème.
- Expliquer une science maudite - Pierre Meutey, Jean Feller p. 17 pages
Publicité
- La création de noms - Dominique de La Boulaye, Hubert Jaoui, Pierre Bessis p. 9 pages Les recherches linguistiques intéressent de plus en plus les spécialistes du marketing et des techniques de la communication. Le choix d'un nom pour une marque, un produit ou un service nouveaux ne peut plus être l'effet du hasard mais le fruit de nombreuses recherches qui font intervenir en particulier le symbolisme phonétique, c'est-à-dire la valeur évocatrice des mots suivant l'ajustement des lettres et des syllabes. Ainsi, entre le produit ou la marque et le nom finalement sélectionné, une sorte d'identité pourra s'établir spontanément. Les publicitaires ont depuis longtemps appris à manier certaines subtilités du langage d'une manière plus ou moins intuitive. Désormais, la seule intuition ne suffit plus, le jeu de la concurrence devenant beaucoup plus complexe : le nom devient lui-même un élément non négligeable d'une stratégie moderne de marketing et l'utilisation de techniques extrêmement précises s'impose pour mener ces recherches. A partir des travaux entrepris par le département « Création de noms » de l'Institut Pierre Bessis, nous dégagerons la démarche qu'il est possible de suivre pour trouver un nom qui réponde à l'image du produit ou de la marque que l'on cherche à transmettre. Certains résultats que nous publions au cours de cet exposé témoignent de l'intérêt de ces recherches, tant sur le plan commercial que sur celui de la linguistique.
- La création de noms - Dominique de La Boulaye, Hubert Jaoui, Pierre Bessis p. 9 pages
Libres réflexions
- Gutenberg contre ou avec Marconi - Gérard Blanchard p. 5 pages Le groupe des Rencontres de Lurs fêtait cette année ses 20 ans. Pour les hommes, 20 ans, c'est la jeunesse ; pour une association, c'est l'âge des renouvellements, des réorientations, à moins de se constituer en association d'anciens combattants. En 20 ans, les réflexions annuelles du groupe (à Lurs- en-Provence, en août) ont changé, les modes d'observation et de mémorisation aussi. Cette année (1970), Pierre Schaeffer, directeur du Service de la recherche de l'O.R.T.F., a délégué parmi nous une de ses équipes. Il est question ci-après de la rencontre de ces groupes : celui des graphistes et celui de la télévision. A Lurs, l'expérience n'a pu être terminée. C'est pourquoi le 5 décembre 1970 ont été organisées à Chelles, dans le Val-de-Marne, de nouvelles rencontres, ouvertes, celles-ci, à toutes les catégories des professions de communication. Le montage définitif des observations faites à Lurs et le film d'André Bran permettent à tous de mesurer l'importance de la télévision parmi nous.
- Des lectures du Cantique des Cantiques - Gérard Blanchard p. 5-29
- Les mots de l'orateur et les mots des auditeurs - François Richaudeau p. 31-40
- Un nouvel instrument de musique - William Skyvington p. 43-54
- La presse en 1985 d'après une conférence de Maurice Girod - Maurice Girod p. 55-63
- Apprendre à lire avant l'école - Françoise Gauquelin p. 65-70
- Sur la peinture - Kandinsky p. 73-82
- Expliquer une science maudite - Jean Feller, Pierre Meutey p. 85-101
- La presse au Japon - Jean-Claude Courdy p. 102-110
- La création de noms - Pierre Bessis, Hubert Jaoui, Dominique de La Boulaye p. 113-121
- Gutenberg contre ou avec Marconi - Gérard Blanchard p. 123-127
- Gutenberg contre ou avec Marconi - Gérard Blanchard p. 5 pages