Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue d'économie du développement |
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Numéro | volume 28, no 3, septembre 2014 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Fuite des cerveaux, qualité de l'éducation et politique d'immigration : l'effet sur le capital humain productif - Maurice Schiff p. 5-25 Avec la réforme de 1967, la politique d'immigration canadienne est passée d'un système de préférences-pays à un système de points. Ce dernier accorde des points aux candidats en fonction de leur niveau d'éducation mais fait abstraction de la qualité de leur éducation. Cet article s'intéresse au système de points (h), au système de préférences-pays (p) ainsi qu'à un système comprenant à la fois la quantité et la qualité de l'éducation (appelé « système de points q² »). Il s'intéresse à leur effet sur le capital humain productif moyen du pays d'accueil, (c'est-à-dire le produit de la qualité et de la quantité ou niveau de l'éducation) ou niveau de compétences S, sur celui des immigrants, et celui d'un pays d'origine 1 (2) à qualité d'éducation élevée (faible). Il montre entre autres que I) S est plus élevé dans le système q² que dans le système de points (Sq > Sh), II) S est plus élevé dans le système de préférences-pays que dans le système de points (Sp > Sh), III) la supériorité de S dans le système q² par rapport au système de préférences-pays ou vice versa est ambiguë, avec Sq > (p si la qualité de l'éducation dans le pays 1 relativement au pays 2 est plus élevée (faible) que le degré de préférence pour les migrants issus du pays 1 relativement au pays 2, IV) une augmentation de la qualité de l'éducation dans un pays d'origine à qualité d'éducation élevée (faible) a un effet positif (ambigu) sur S sous les trois politiques, et l'effet est plus grand dans le système q² que dans le système de points, et v) le passage du système de points au système q² entraîne un gain en capital humain ou gain net de cerveaux pour le pays 1 et une perte ou fuite nette de cerveaux pour le pays 2.Classification JEL : F22, I25, I26, J24.Brain Drain, Educational Quality and Immigration Policy : Impact on Productive Human Capital
With the 1967 reform, Canada's immigration policy changed from a country-preference system to a points system. The latter provides points according to applicants' education level but abstracts from the quality of their education. This paper considers the points system (h), the country-preference system (p), as well as a system that includes both educational quantity and quality (termed the “q2 points system”). It focuses on their impact on the host country's average productive human capital – the product of educational quality and quantity – or skill level S, on that of the immigrants, and of high (low) education-quality source countries 1 (2). It shows, among others, that i) S is greater under the q2 system than under the points system (Sq > Sh) ; ii) S is greater under the country-preference system than under the points system (Sp > Sh) ; iii) whether S is greater under the q2 or the country-preference system is ambiguous, with Sq > (p if the quality of education in Country 1 relative to Country 2 is higher (lower) than the degree of preference for migrants from Country 1 relative to Country 2 ; iv) an increase in education quality in the high- (low-) quality source country has a positive (ambiguous) impact on S under all three policies, and the impact is larger under the q2 than under the points system ; and v) a switch from a points system to a q2 system results in a human capital gain or net brain gain for Country 1 and a loss or net brain drain for Country 2. - Intégration financière internationale et croissance économique dans les pays émergents et en développement : le canal du développement financier - Jean-Pierre Allegret, Sana Azzabi p. 27-68 Dans cet article, nous testons les implications de l'ouverture financière sur la croissance de long terme via le canal du niveau de développement financier. Notre travail se démarque de la littérature sur un certain nombre de points, notamment en étudiant le lien entre ouverture financière, développement financier et croissance à l'aide d'un modèle à équations simultanées. À partir de la MMG sur panel dynamique, et pour 112 pays émergents et en développement entre 1975 et 2007, les résultats montrent la présence d'un lien positif entre le développement financier et la croissance de long terme. Contrairement aux résultats d'une abondante littérature étayant un impact positif de l'ouverture financière sur le développement financier, nous aboutissons à une conclusion plus nuancée. Celle-ci est robuste à l'introduction de la variable crises financières. La nature de cet impact dépend du choix de l'indicateur de développement financier. Nos estimations concluent toutefois clairement et dans leur plus grande majorité à des effets négatifs importants de l'ouverture financière sur l'activité des intermédiaires financiers et le développement des marchés boursiers pour les pays émergents et en développement. Les résultats pour le sous-groupe de pays émergents et frontière se révèlent plus concluants. Ils défendent sans ambiguïté aucune une relation positive entre l'ouverture financière et le développement financier. Les résultats montrent enfin que le développement financier présente un canal de transmission indirect par lequel l'ouverture financière pourrait avoir un impact sur le rythme de croissance de long terme.Classification JEL : C23, E44, F21, F36.International Financial Integration and Economic Growth in Emerging and Developing Countries : the Financial Development ChannelIn this paper, we test the empirical implications of financial openness on long-term growth through the financial development channel. Our work differs from the existing literature on a number of issues, the most important of them lies in the study of the relationship between financial openness, financial development and growth through the estimation of a simultaneous equations model. Estimates are performed with GMM dynamic panel data techniques for 112 emerging and developing countries from 1975 to 2007. The results confirm the presence of a significant positive relationship between financial development and long term growth. Unlike the results of an extensive empirical literature supporting a significant positive impact of financial openness on financial development, we get a more nuanced conclusion. Such conclusion is robust to the inclusion of the financial crises variable. Indeed, the nature of this impact varies depending on whether we study the implications on the size, on the efficiency or on the activity of financial system. Our estimates suggest however significant adverse effects of financial openness on the financial intermediaries activity and the stock market development in emerging and developing countries. The results for the subgroup of emerging and frontier countries proved more successful and more conclusive. They unambiguously defend a positive and significant link between financial openness and financial development. Finally, the results show that financial development is an indirect transmission channel through which financial openness may impact long-term growth in emerging and developing countries.
- Perception des obstacles aux activités d'innovation dans les entreprises tunisiennes - Mohieddine Rahmouni p. 69-98 Malgré l'effort considérable des travaux concentrés sur l'identification des conditions et des facteurs favorables à l'innovation dans les pays en développement, très peu de contributions portent sur l'analyse des obstacles entravant ou ralentissant le processus d'innovation et des facteurs affectant leurs perceptions. Or, le comportement d'innovation des entreprises peut être affecté par leur appréciation des entraves et des difficultés rencontrées dans le processus d'innovation. Ce travail se consacre à l'analyse de la perception des obstacles aux activités d'innovation dans les entreprises tunisiennes. Il préconise une approche systémique des politiques d'innovation qui doivent tenir compte des complémentarités établies. Nous montrons que la perception des obstacles à l'innovation est moins prononcée pour les entreprises étrangères et plus importante pour les entreprises exportatrices qui font face à une pression de la concurrence, menant à une perception élevée des barrières liées au manque d'information sur la technologie et au manque de personnel qualifié. Pour surmonter les barrières à l'innovation liées aux risques économiques excessifs, aux coûts élevés de l'innovation ou au manque de sources de financement appropriées, nos résultats suggèrent un rôle important de la participation publique et étrangère dans le capital social. Le manque de ressources financières est aussi l'une des barrières principales.Classification JEL : O120, O300.Perception of Obstacles to Innovation Activities in Tunisian Firms
In spite of the considerable effort of the work focused on the identification of the conditions and factors favourable to innovation in developing countries, very few contributions concern the analysis of the obstacles impeding or slowing the innovation process and factors affecting their perceptions. However, the innovation behaviour of firms can be affected by their assessment of barriers and difficulties encountered in the innovation process. This work is dedicated to the analysis of the perceived barriers to innovation activities in Tunisian firms. It advocates a systemic approach to innovation policies which take into account established complementarities. We show that the perception of barriers to innovation is less pronounced for foreign firms and more important for exporters who face competitive pressure, leading to a high perception of impediments related to the lack of information technology and the lack of qualified workers. To overcome the barriers to innovation related to excessive economic risks, high costs of innovation or lack of appropriate funding sources, our results suggest an important role of public and foreign capital. The lack of financial resources is also one of the main obstacles. - Une base de données sur les recettes fiscales en Afrique sub-saharienne, 1980-2010 - Mario Mansour p. 99-128 Cet article présente une base de données unique sur les recettes fiscales en Afrique sub-saharienne. Sa nouveauté réside dans le niveau de détail qui est fourni sur les sources de recettes fiscales pour un grand nombre de pays (41) et sur une longue période temporelle (1980-2010). L'article décrit la construction de la base, tout en identifiant les problèmes liés aux statistiques de recettes fiscales en Afrique sub-saharienne, et en suggérant de possibles améliorations. Une analyse graphique souligne l'évolution du niveau des recettes dans le temps et suivant trois dimensions : les niveaux de revenus, l'importance relative des recettes fiscales issues des industries extractives, et les blocs commerciaux (zones de libre-échange et unions douanières). Disponible sur www.ferdi.fr, la base de données devrait être utile à un grand nombre d'utilisateurs et de chercheurs, y compris les universitaires, les praticiens de la politique fiscale et les administrations fiscales et douanières.Classification JEL : H20, O10.A Tax Revenue Dataset for Sub-Saharan Africa : 1980-2010This paper presents a unique tax revenue dataset for Sub-Saharan Africa, which main innovation is the level of detail it provides about tax revenue sources for a large number of countries (41) and over a long time period (1980-2010). The paper describes how the dataset was constructed, identifying along the way problem areas in tax revenue statistics in Sub-Saharan Africa and possible improvements. A graphical analysis highlights revenue performance over time and across three dimensions : income levels, the relative importance of tax revenue from extractive industries, and trading groups (free-trade areas and customs unions). The dataset, available at www.ferdi.fr, should be useful to a wide range of users and researchers, including academics, tax policy practitioners and advisers, and revenue and customs administrations.