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Revue Politiques et management public Mir@bel
Numéro vol. 7, no 3, septembre 1989
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Discours de la bureaucratie - Gilles J. Guglielmi p. 1-23 accès libre avec résumé
      A travers toute technique de management, les organisations bureaucratiques mettent en œuvre le langage. En partant de l'hypothèse que l'étude des discours bureaucratiques permettrait d'améliorer la connaissance du mode de fonctionnement de ces organisations, il est possible d'aborder ces discours sous l'angle, rituel, magique ou poétique. En effet, parce qu'il vise à la représentation du pouvoir, le discours de la bureaucratie comporte un aspect rituel ; parce qu'il tend à agir directement sur les choses, il participe de la magie ; enfin, en raison de l'usage qu'il fait de la confusion dans le langage, il est aussi un discours poétique. Une telle approche invite à mener une recherche approfondie tendant à situer les discours bureaucratiques dans un système de production et de contrôle des significations. Elle révèle aussi que le langage de la bureaucratie, au-delà de la simple transmission de l'information, peut remplir des fonctions d'occultation ou de suggestion pour éviter le recours à l'argumentation.
    • Efficacité et justice : critères pour le choix d'un mode de financement d'un service d'enlèvement des ordures - Thai-Van Hien, Jacques Le Pottier p. 25-53 accès libre avec résumé
      Le financement d'un service communal de ramassage des ordures peut être assuré par le budget général, par une taxe ou par une redevance fonction du service rendu. Les critères de choix du mode de financement sont ceux de l'efficacité et de la justice. Cet article, qui s'appuie sur une étude réalisée par les auteurs au sein d'une commune française de 15 000 habitants, montre que : 1°) en matière d'efficacité et contrairement à ce qu'une analyse superficielle laisse à penser, la taxe est plutôt préférable à la redevance ; 2°) en matière de justice, d'une part la substitution d'une redevance à une taxe entra me des transferts de charge très importants, ce qui montre que le système de la taxe, laquelle n'est pas fonction comme la redevance du service rendu, est très injuste (vis-à-vis de la justice commutative) ; d'autre part, si on s'intéresse à la justice distributive, on constate que ces transferts ne sont pas systématiquement régressifs, là aussi contrairement à ce qu'une vue rapide des choses peut laisser croire.
    • L'évolution des systèmes institutionnels et financiers des transports publics urbains dans les pays industrialisés - Philippe Menerault, Christian Lefevre p. 55-75 accès libre avec résumé
      Les politiques des transports publics urbains dans les pays industrialisés sont passées d'une période (1950-1980) où la mise en place de systèmes spécifiques s'est faite progressivement suivant des orientations similaires (intervention accrue des pouvoirs publics, autorités organisatrices de plus en plus vastes, etc.) à une autre (depuis 1980) qui peut se caractériser par deux modèles : le premier poursuit les tendances précédentes et vise à adapter le territoire institutionnel des transports au territoire fonctionnel des déplacements ; le second rompt avec les politiques précédentes, casse les territoires et s'articule autour de mesures de déréglementation et de privatisation.
    • Les nouvelles politiques économiques dans les pays industrialisés - Luc Weber p. 77-92 accès libre avec résumé
      Les très gros espoirs mis, au courant des années soixante, dans l'aptitude des gouvernements à conduire l'économie à leur guise grâce à une politique économique active ont été déçus. Il en est résulté une remise en cause assez générale et profonde des objectifs et de l'engagement de la politique économique. Dans cet article, l'auteur s'efforce dans un premier temps d'identifier les causes de cette désillusion et de décrire les grandes tendances de la transformation des politiques économiques. Dans une seconde partie, il examine les tendances particulières de cette transformation. Il traite d'une part de la politique de stabilisation et d'autre part des politiques qui visent activement à promouvoir une croissance économique plus vive ou alors de celles que l'on s'efforce désormais de concevoir de façon à minimiser leurs effets pervers sur la croissance. Il se dégage de cette analyse que la politique économique est dans une large mesure marquée à long terme par un mouvement pendulaire faisant alterner les périodes d'intervention gouvernementale relativement forte ou au contraire modérée.
    • L'esprit d'entreprise des universités et la concurrence : le cas des petites universités canadiennes - Charles H. Belanger p. 93-107 accès libre avec résumé
      Cet article traite de la recherche dans les petites universités « 5 000 étudiants à plein temps) et de la situation assez particulière qui les caractérise à cet égard. Ces établissements, que l'on pense généralement axés sur l'enseignement des arts libéraux, se consacrent avec succès à la formation de scientifiques. Les suggestions pratiques de planification stratégique présentées ici visent à augmenter leur pouvoir compétitif sur la scène universitaire et à leur éviter de sombrer dans l'oubli.
    • Innovations managériales : un défi au syndicalisme ? - Jeanne Becquart-Leclercq p. 109-149 accès libre avec résumé
      Après plus d'un siècle d'existence légale et d'institutionnalisation progressive, le syndicalisme français est confronté à des défis multiples. La crise économique et l'évolution des techniques managéria/es modifient en profondeur le contexte du travail. Un nouveau style de management transforme l'entreprise taylorienne et les administrations bureaucratiques. Plus que les technologies matérielles, l'importation de technologies sociales bouleverse les traditionnels rapports de travail (Boltanski, 1981), modifiant le vivier sociologique où les syndicats recrutaient leurs adhérents ainsi que les attentes vis à vis du syndicalisme. Pendant ce temps, les structures et les appareils syndicaux sont aux prises avec des contradictions internes sans précédents. En butte à des tiraillements multiples, les enjeux du syndicalisme français sont à la fois confus et dramatiques : le projet syndical manifeste un certain désarroi où la simple survie apparaît comme un objectif essentiel. Notre réflexion part de l'hypothèse qu'il existe une interaction dialectique entre les innovations managériales et les acteurs sociaux y compris les syndicats, désormais confrontés à un problème d'identité dans un environnement sociologique nouveau. Bien que le syndicalisme patronal soit confronté à des problèmes similaires, il reste en dehors de notre propos qui présentera quelques facettes significatives d'innovations en matière de management pour analyser ensuite leurs répercussions sur le syndicalisme salarié : renforcent-elles les difficultés des syndicats ou les invitent-elles à des stratégies innovantes ?
  • Rubriques

  • Note aux auteurs - p. 213-215 accès libre