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Revue Politiques et management public Mir@bel
Numéro vol. 8, no 3, septembre 1990
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  • Articles

    • La dialectique Etat/marché dans les pays d'Europe centrale et orientale en voie de transition systémique vers l'économie de marché - Jacques Nagels p. 1-17 accès libre avec résumé
      La dialectique Etat/marché a été au coeur de toutes les réformes qui ont eu lieu à l'Est depuis qu'on a voulu transformer le modèle stalinien qui, lui, n'octroyait aucun espace au marché. Les réformes qui ont suivi le décès de Staline (1953) ont tenté de concilier plan et marché. Toutes ces réformes se sont enlisées, depuis celle de l'Octobre polonais de 1956 aux réformes économiques de Gorbatchev de 1985 à 1988. L'échec de ces réformes et la prise de conscience collective de cet échec ont amené les réformateurs à pousser les réformes jusqu'au bout, ce qui, en définitive, a détruit l'Ancien Régime. De cette implosion surgit une transition systémique vers un autre régime économique, l'économie de marché où le marché est dominant. Ce type de marché rejette toute planification. Il s'agit, en fait, d'une forme de capitalisme sauvage.
    • Les politiques publiques entre secteurs et territoires - Pierre Muller p. 19-33 accès libre avec résumé
      Les années quatre-vingts correspondent à une profonde remise en cause du modèle politico-administratif français. L'une de ces évolutions -qui est vue ici à travers deux exemples de politiques- prend la forme d'une crise de l'approche sectorielle des problèmes économiques et sociaux alors qu'apparaissent, à la faveur de la décentralisation, de nouvelles stratégies de gouvernement local et de fragmentation de l'agenda politique.
    • Le changement passe-t-il par l'Ecole Nationale d'Administration ? - Irène Bellier p. 35-63 accès libre avec résumé
      Si l'on considère les changements affectant la société française et le rôle de l'Etat, l'auteur se demande si l'ENA a changé le paysage de la haute fonction publique, et si elle contribue à former les acteurs du changement. Fidèle à la méthode anthropologique fondée sur une expérience dé terrain de longue durée, la réflexion suit deux axes: le premier évoque la pratique des hommes qui font l'ENA, à titre d'élèves, ou en qualité de dirigeant et de membre du personnel ; le second aborde la notion de territoires et d'espaces qui délimitent l'Ecole et fluctuent. Il semble que le processus d'institutionnalisation qui a marqué l'Ecole ait limité l'ampleur du changement voulu à une certaine époque et contribué à reproduire, presqu'à l'identique et selon certaines figures rituelles, l'élite de la haute fonction publique. Tout en conduisant son objectif de formation, l'Ecole s'est adaptée à la hiérarchie antérieure plutôt qu'elle ne l'a réformée. De petits et de grands changements dans la formation des hommes traduisent la volonté de l'ENA d'accompagner son temps et signalent une certaine réorientation des valeurs, des missions et des compétences qu'elle promeut. Mais il semble que le changement passe dans l'Ecole mieux qu'il ne passe par elle.
    • Comment l'entreprise nationale survivra-t-elle à l'Europe ? - Jean Ruffat p. 65-84 accès libre avec résumé
      Principal vecteur d'une volonté économique nationale, "l'entreprise publique nationale" est confrontée à d'autres volontés nationales lorsqu'elle passe les frontières et risque de se voir déstabilisée par la dilution progressive de l'Etat dont elle est l'expression. Certains, les plus pragmatiques, considèrent que le problème n'est pas d'être nationalisé ou privé. Ce qui importe, c'est la santé économique et financière des entreprises. D'autres cependant posent le problème en termes de rapport de forces entre puissances économiques (dont les Etats-nations) et considèrent, dans ce contexte, que l'Etat constitue le seul rempart contre les OPAs amicales ou inopportunes. En réalité, le problème dépasse aujourd'hui les frontières de l'hexagone et c'est à l'échelle de l'Europe, puis de la communauté des nations qu'il faut s'interroger sur la place de l'entreprise publique nationale. En fait, dans la pratique, les pays membres ne sont déjà plus libres de jouer à leur guise du meccano industriel. Ils doivent rendre des comptes à Bruxelles et le contexte communautaire tendrait, de fait, à placer tous ces organismes devant l'alternative de la banalisation ou de la marginalisation. L'Angleterre, en particulier, qui a fait l'effort de remettre ses structures industrielles et beaucoup de ses services publics dans le marché, voit d'un mauvais œil l'appétit des entreprises nationalisées françaises outre-manche et les incidents se sont multipliés. Mais c'est peut-être du côté des Etats-Unis que pourraient se poser les prochains problèmes de légitimité pour l'entreprise nationale française. Pourtant, si l'on considère que nous sommes effectivement engagés dans une forme de guerre où tous les coups (ou presque) seraient permis face à des acteurs qui ne jouent pas toujours le jeu du marché (en particulier au niveau des structures : impossibilité pratique de lancer des OPAs au Japon, en Allemagne ou en Suisse), alors la France aurait peut-être opté pour la bonne solution en nationalisant les plus beaux fleurons de son économie. Mais, sur le long terme, il sera vraisemblement difficile de conserver le contrôle public national sur les entreprises publiques de France et d'ailleurs, dans une Europe qui serait vraiment intégrée et où les Etats nationaux se seraient fortement dilués dans un véritable système de gouvernement (politique et économique) à dominante fédérale, s'il devait se concrétiser ; ce qui n'apparaît plus acquis.
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  • Note aux auteurs - p. 149-151 accès libre