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Revue | Gérer et comprendre (Annales des mines) |
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Numéro | N° 118, décembre 2014 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - Pascal Lefebvre p. 1
Identités, langages et cultures d'entreprise, la cohésion dans la diversité ?
- Introduction : Cahier spécial – 7e colloque international du GEM&L. Kedge Business School. Marseille, 21 et 22 mars 2013 - Philippe Lecomte p. 4-5
- Revisiter la traduction en entreprise : un vecteur d'efficacité stratégique et opérationnelle dans un environnement multiculturel - Louis-Marie Clouet p. 6-15 Dans cette communication, nous analysons le phénomène de la construction de sens et du rôle, central, que peut jouer la traduction dans le management des firmes internationales. C'est dans des situations multipliées d'interactions multiculturelles et multilingues qu'émerge un besoin croissant de traduction, que l'on entendra ici dans le sens de « tout travail de médiation interlinguistique permettant la communication entre membres de communautés de langues différentes » ( Ladmiral, 1989, p. 90). Cette contribution apporte un éclairage sur le rôle stratégique et opérationnel que peut jouer la traduction dans des entreprises internationalisées. Le cas d'étude à l'origine de cette communication présente l'élaboration de documents d'évaluation des managers et la traduction de ces documents en plusieurs langues.A review of translation in corporations : A vector of strategic and operational efficiency in a multicultural environmentThe phenomenon of “making sense” in the management of international firms is analyzed along with the key role therein of translation, understood as “any work of interlinguistic mediation facilitating communication between persons from different language communities”. In these ever more frequent situations with multicultural and multilingual interactions, the need for translation is growing. What strategic and operational role can translation play in multinational firms ? The case study underlying this article refers to the drafting of documents for evaluating managers and their translation into several languages.
- L'identité d'une entreprise peut-elle franchir les frontières en empruntant l'anglais, la lingua franca d'aujourd'hui ? - Geneviève Tréguer-Felten p. 16-29 Partout dans le monde, les organisations cherchent à internationaliser leur identité corporate (IC) en proposant dans leurs traditionnelles brochures institutionnelles ou sur leurs sites Internet des discours en anglais lingua franca (ELF), ce qui leur permet de se présenter à un public « international ». L'image d'elles-mêmes (l'ethos) ainsi véhiculée vise à inspirer confiance à ce dernier. Conçue dans la langue/culture d'origine des entreprises et transposée dans une langue qui a la particularité d'être dénuée de fondement culturel qui lui soit propre, cette image idéale a-t-elle des chances de convaincre un public dont la seule caractéristique connue est sa pratique de la langue en question ? L'analyse des auto-présentations que s'échangent virtuellement entre elles des organisations appartenant à des pays aussi distants physiquement et culturellement que la France et la Chine, montre que les images « idéales » qui constituent l'IC des unes et des autres ne sont guère superposables. Ce constat soulève une question rarement abordée, celle de la pertinence du transfert en ELF d'une IC dont la démarche de persuasion a été élaborée pour une audience nationale.Can a corporate identity cross borders by borrowing the contemporary lingua franca, English ?
Everywhere around the world, organizations are trying to internationalize their corporate identities by introducing themselves to an “international” public through brochures or websites in English, the present-day lingua franca. The self-image (ethos) thus conveyed is intended to inspire confidence. Drafted in the organization's language/culture of origin and transposed into a language characterized by the fact that it has been stripped of its own cultural roots, does this ideal image have any chances of convincing a public that shares but one known characteristic : it practices English ? As an analysis of self-presentations in exchanges among organizations belonging to countries as physically and culturally distant as France and China shows, these “ideal” images of corporate identities hardly match, whence a seldom addressed question : how relevant is it to transpose a corporate identity with a potential of persuasion designed for a national audience into the lingua franca of English ? - Les enjeux de l'ethnomarketing dans le secteur bancaire : le cas d'une banque autrichienne - Cornelia Caseau, Mihaela Bonesc p. 30-40 Le groupe bancaire Raiffeisen de Basse Autriche et de Vienne est en train de construire, et même de conduire et de valoriser, une politique active de développement et de fidélisation auprès d'une clientèle d'immigrés originaires de Turquie et de l'ex-Yougoslavie. Son activité et sa communication mettent l'accent sur son engagement en faveur de l'intégration des immigrés.En partant de la problématique propre à l'ethnobanking, nous proposons ici une étude du discours identitaire déployé par la banque régionale de la capitale autrichienne. L'analyse de sa communication écrite (rapports d'activité, publications diverses, sites Internet) sera complétée par une étude qualitative menée auprès de ses managers et de ses responsables. L'ambition de notre article est de montrer comment une banque peut nourrir et communiquer un positionnement différenciant à travers un discours global cohérent et en phase avec les enjeux du marketing ethnique dans le domaine bancaire.“Ethnomarketing” issues in an Austrian bank
The Raiffeisen banking group of Lower Austria and Vienna is drafting — and even conducting and promoting — a policy for developing a loyal customer base among immigrants from Turkey and the lands of former Yugoslavia. Its communications and activities focus on the bank's commitment in favor of integrating immigrants. Taking “ethnobanking” as a starting point, this article studies the discourse that the regional bank of Vienna has used to refer to senses of identity. The analysis of its written communications (activity reports, websites, miscellaneous publications) is completed with a qualitative survey of managers and white-collars. How can a bank foster a differentiating position through a coherent global discourse in phase with “ethomarketing” ? - Hybrid lexical use in French corporate discourse - Peter Daly, Dennis Davy p. 41-51 The paper aims to explore the nature and extent of English-based lexis, especially loanwords and calques, and other neologisms in contemporary French corporate discourse (e.g. pitcher, forwarder, conf call, paperboard, N+1, être force de proposition), which have been defined as managerial newspeak and wording, and to investigate the reactions this type of French provokes from members and non-members of this discourse community. The exploratory mixed-method approach used is empirically data-driven and exploits a lexicological/word-formational analysis. The first phase of the research was quantitative, involving a questionnaire sent to business school students working as ‘apprentices' in French companies ; this sought to identify and categorize the different types of novel lexis employed in French corporate discourse in order to create a taxonomy of the various categories of terms encountered. Lexical expressions selected from the 450 linguistic tokens in the questionnaire data, along with an email written in this style of ‘French' and posted on the Internet, containing lexical items from various word-formational categories, were used as prompt documents in the qualitative phase of the research. A taxonomy of different kinds of borrowings and neologisms is proposed and reactions to a selection of the hybrid lexical terms are outlined, from members of the business community and from ‘outsiders'. The relevance of this research for teachers and students of French, English and Business Communication as well as for business professionals is also considered.
Hors dossier
- De la difficulté de rendre des comptes : le cas du risque nucléaire - Emmanuelle Plot, Olivier Vidal p. 52-66 Un risque extrême est un risque dont la probabilité de survenance est très faible, mais dont les conséquences potentielles sont très importantes. Malgré l'existence de trois modes de traitement comptable (provision, passif éventuel et assurance), la traduction du risque dans les états financiers se caractérise par une analyse séquentielle a) de la probabilité d'occurrence et b) de la capacité à en estimer les conséquences. Or, ce mode d'analyse interdit de rendre compte des risques dont la probabilité de survenance est trop incertaine, comme le risque d'accident nucléaire, et ce, indépendamment des montants en jeu. L'étude des rapports de gestion des entreprises concernées par le risque nucléaire montre qu'elles ne compensent pas cette lacune comptable par la diffusion d'informations qualitatives.On accounting difficulties : Risks related to nuclear power
An extreme risk has a very slight probability but potentially heavy consequences. Despite the existence of three accountancy methods for dealing with them (provisions, contingent liabilities and insurance), the transposition of such risks into financial statements is based on a sequential analysis of both the probability of the risk happening and the ability to estimate the effects. This method keeps us from taking into account risks with a highly uncertain probability of occurrence, such as accidents at nuclear power plants – independently of the “amount” at stake. As management reports from firms concerned by nuclear risks show, the diffusion of qualitative information does not offset this gap in bookkeeping. - Figures du client et management : un processus de structuration sous contrôle(s) - Patrick Gilbert, Nathalie Raulet-Croset, Ann-Charlotte Teglborg p. 67-77 S'inscrivant dans le cadre des réflexions sur les modes de contrôle développés au sein des relations client-fournisseur, cet article propose une analyse fine de la manière dont un fournisseur peut combiner une adaptation de sa structure organisationnelle avec des évolutions managériales pour tout à la fois répondre aux exigences de contrôle de ses clients et susciter une dynamique interne à son organisation. En s'appuyant sur le cas de l'entreprise Favi, un sous-traitant automobile, l'article met en lumière le processus de construction dans la durée d'une organisation s'adaptant aux figures successives du client, et il analyse en quoi l'approche proactive développée par l'entreprise pour répondre aux exigences du contrôle bureaucratique et social de ses clients participe de son propre système managérial.Buyers, suppliers : A process controlled by requirements
How can a supplier adapt his organizational structure and undertake managerial changes so as to respond to buyers' requirements and stimulate his business ? From the perspective of studies on the controls developed in buyer/supplier relationships, this detailed analysis of Favi, a subcontractor in the automobile industry, examines the long-term process of building an organization that adapts to successive buyer profiles. This firm's proactive approach in response to buyers' bureaucratic and social requirements proceeds from its own managerial system. - Ce que gérer la faune implique : une approche par la théorie de l'acteur-réseau – le cas de la conservation de l'ours brun dans les Pyrénées françaises - Dorothée Denayer, Damien Collard p. 78-88 La conservation de la faune sauvage suscite des projets et mobilise des compétences jusqu'ici peu étudiés. Les dimensions humaines de la gestion de la nature sont en effet le plus souvent envisagées en termes de gouvernance, d'intérêts divergents et de conflits. Cet article propose de revenir sur le cas emblématique de la conservation de l'ours brun dans les Pyrénées françaises non pas pour souligner les antagonismes qui ont marqué ce dossier, mais pour faire le point sur le travail et les compétences des agents de la conservation qui prennent part à ce projet. La théorie de l'acteur-réseau sert ici de guide dans l'exploration pragmatique de « ce dont ces acteurs doivent se montrer capables » pour mener à bien leur projet. Nous identifions quatre domaines de compétences clés à la fois spécifiques et en relation, qui représentent autant de défis que ces acteurs doivent relever sur le terrain. Au final, nous montrons que la gestion de la nature n'est pas faite que de directives, de mesures et de dispositifs à mettre en place. Elle repose très largement sur l'engagement d'une pluralité d'acteurs et sur leur capacité à travailler ensemble. Ce sont donc très précisément des « manières de faire ensemble » que nous nous proposons d'explorer ici.What “managing wildlife” implies : An actornetwork theory approach to the conservation of brown bears in the French PyreneesThe conservation of wildlife lies at the center of projects that tap seldom studied qualifications. The human dimensions of managing nature are usually seen in terms of governance, of diverging conflicting interests and disputes. This review of the symbol of brown bears in the French Pyrenees does not seek to draw attention to conflicts around this issue but, instead, to focus on the work and qualifications of the persons involved in this conservation project. The actor-network theory is used to pragmatically explore “what stakeholders should be capable of” in order to accomplish this project. Four fields of key qualifications, each specific but also related to the others, are identified that put stakeholders to the test in the field. Managing nature is not just a matter of the guidelines, directives and arrangements to be implemented. It relies heavily on commitments from several participants and their ability to work together. These “ways of working together” are described.
- De la difficulté de rendre des comptes : le cas du risque nucléaire - Emmanuelle Plot, Olivier Vidal p. 52-66
Mosaïque
- La pègre déchiffrée - Hervé Dumez p. 89-90
- Le triomphe du vide - Kevin Flamme p. 91-93
- Histoires d'ambassades, leçons de négociation - Alain Henry p. 93-96
- La volonté d'exister au (et par son) travail - Xavier Léon p. 96-98
- Le triomphe du vide. À propos du livre de Mats Alvesson, The Triumph of Emptiness, Consumption, Higher Education, and Work Organization, mai 2013 - Kevin Flamme p. 92
- Histoires d'ambassades, leçons de négociation. À propos du livre Négociations d'hier, leçons pour aujourd'hui, sous la direction d'Emmanuel Vivet, Éditions Larcier, 2014 - Alain Henry p. 94
Auteurs
- Biographie des auteurs - p. 99
Anglais, allemand, espagnol
- p. 103