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Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro vol. 65, no 1, 2015
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet

  • Articles

    • Usages et mésusages de la vertu dans le républicanisme contemporain : Philip Pettit et la tentation perfectionniste - Jérémie Duhamel p. 5-25 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Cet article explore le débat sur les vertus civiques engagé dans le sillage des travaux de Philip Pettit. À partir d'un examen critique des objections d'inspiration perfectionniste qui lui ont été opposées, il s'agit de déterminer si le républicanisme politique de Pettit est porteur des ressources suffisantes pour assurer le développement des qualités civiques nécessaires à la défense des institutions qu'il préconise. Si son approche permet d'envisager un attachement élargi des individus à l'idéal de la non-domination tout en limitant les mésusages du langage de la vertu, elle gagnerait toutefois à être plus attentive aux conditions d'exercice de la liberté dans les sphères extra-étatiques de la citoyenneté. En vue de remédier à cette difficulté, cet article propose l'hypothèse d'une convergence du républicanisme politique et de la démocratie associative.
      Uses and abuses of virtue in contemporary republicanism
      This article goes further into the debate on civic virtues opened up by the work of Philip Pettit. On the basis of a critical examination of perfectionist-inspired objections raised against him, it seeks to determine whether his political republicanism is sufficiently equipped to allow for the development of the civic qualities necessary to support the institutions that he recommends. Although Pettit's approach makes it possible to contemplate broader attachment among individuals to the ideal of non-domination and to limit abuses of the language of virtue, it would be enhanced by greater vigilance to the conditions under which freedom is exercised in the extra-state spheres of citizenship. With the intention of remedying this weakness, this article proposes a convergence of political republicanism and associative democracy.
    • Système symbolique catholique et comportements électoraux - Guy Michelat, Claude Dargent p. 27-60 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Avec constance, les sciences sociales établissent depuis un siècle le lien étroit qui unit catholicisme et vote de droite en France. Malgré les profondes transformations qui ont affecté champ religieux et champ politique, cette relation se vérifie de nouveau lors de l'élection présidentielle de 2012. Croissant avec la fréquence de l'assistance à l'office, la propension des catholiques à voter à droite se révèle indépendante de leurs autres caractéristiques socio-démographiques. Par ailleurs, libéralisme économique et ethno-autoritarisme, qui s'accompagnent d'attitudes et de comportements politiques conservateurs, vont également de pair avec une augmentation du degré d'intégration au catholicisme. Cependant, même une fois contrôlée la position sur ces deux échelles d'attitudes, l'effet de la pratique catholique sur le vote de droite demeure.
      Catholic symbolic system and electoral behavior in France
      Consistently, the social sciences establish for a century the narrow link which unites Catholicism and right-wing vote in France. Despite the profound changes which affected religious and political fields, this relationship is confirmed again in the presidential election of 2012. Increasing with the church attendance, the propensity of Catholics to vote right turns out to be independent of their other socio-demographic characteristics. In addition, economic liberalism and ethno-authoritarianism, which are accompanied with conservative attitudes and political behavior also go hand in hand with an increase in the degree of integration to Catholicism. However, even after controlling the position on the two attitudes scales, the effect of Catholic church attendance on right-wing vote persists.
    • Qui bouge quand l'opinion bouge ? : L'évolution de la demande d'État dans l'Union européenne depuis les années 1990 - Frédéric Gonthier p. 61-84 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Cet article analyse l'évolution de la demande d'État au sein de l'Union européenne entre 1990 et 2008. Il met empiriquement à l'épreuve la thèse, déjà validée dans le cas américain, selon laquelle les grandes dynamiques de l'opinion varient peu d'un groupe social à un autre. Une analyse multiniveaux des données de l'Enquête sur les Valeurs des Européens permet de montrer que les attentes à l'égard de l'État providence ont évolué à la hausse et en parallèle pour l'ensemble des publics. Les résultats présentés viennent nuancer la littérature sur la polarisation partisane, sur les nouveaux clivages et sur les intérêts de classe. Ils accréditent à l'inverse l'idée que les citoyens ordinaires répondent de façon similaire au changement social et aux messages qu'ils reçoivent de leur environnement.
      Who moves when opinion moves?
      This article examines the evolution of public support for state intervention in the European Union between 1990 and 2008. With pooled data from the European Values Study, we investigate whether opinion trends are mirrored among all strata of the European population. Confirming the “parallel publics” thesis, but contrasting with the literature about mass opinion polarization and increasing competition for public welfare resources, we find very uniform opinion moves among various social groups. While some scholars posit that ordinary citizens are uninformed and unconcerned, our results suggest that they share a common understanding of stimuli originating from their environment. Thus, subpublics can respond evenly by moving in the same direction, and by displaying a growing demand for state intervention.
    • Gouverner par la communauté de quartier (shequ) en Chine : Ethnographie de la bureaucratisation participante des comités de résidents à Pékin - Judith Audin p. 85-110 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Cet article étudie le statut et le travail quotidien des agents du comité de résidents à Pékin dans le cadre de la politique de construction des communautés de quartier (shequ jianshe). Il explique comment des normes administratives pénètrent une « organisation autonome de base des masses ». L'approche ethnographique analyse la subjectivation des agents des comités de résidents, responsables envers l'administration tout en devant dynamiser la participation locale. Ce rôle ambigu entretient la faible valorisation de l'emploi et sa précarité. Dans ce contexte, les agents inventent des savoir-faire variés, notamment dans le travail social, si bien que la bureaucratisation participante des comités ne débouche pas sur une crise de l'identité des agents ni sur une crise de la gestion locale.
      Governing through the “neighbourhood community” in China
      This article analyses the status and daily work of residents' committee agents in Beijing in the context of the “neighbourhood community building” (shequ jianshe) reform. Administrative norms develop within a “grassroots autonomous organization for the masses”. Our ethnographic approach studies the subjectification of residents' committee workers, who are both accountable to the government and in charge of stimulating the local participation. Their ambiguous identity contributes to this job's low level of recognition and to its insecurity. By inventing new know-how in such fields as social work towards the “vulnerable”, the workers avoid both a torn identity and a crisis of local management.

  • Controverse

  • Chronique bibliographique

  • Comptes rendus