Contenu du sommaire : Religion et culture au XIXe siècle en France

Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique Mir@bel
Numéro no 87, 2002
Titre du numéro Religion et culture au XIXe siècle en France
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le mot de la rédaction - Anne Jollet p. 3-5 accès libre
  • DOSSIER

    • Religion et culture au XIXe siècle - Thomas Loué p. 9-11 accès libre
    • Catholiques et sciences au début du XIXe siècle - Jean-Luc Chappey p. 13-36 accès libre avec résumé
      Les rapports entre science et religion sont surtout bien connus à partir des années 1850, après que le positivisme puis le scientisme contestent au catholicisme son pouvoir à dire l'ordre du monde. Jean-Luc Chappey apporte ici une contribution importante à l'étude de ces rapports dans une période antérieure, 1790-1830, qui demeure encore insuffisamment étudiée. Il montre comment, de la Révolution à la monarchie de Juillet, l'attitude des catholiques devant la science évolue en fonction d'enjeux et d'impératifs intellectuels desquels le pouvoir politique n'est pas absent. L'opposition radicale sous le signe de laquelle on place généralement les rapports science-religion produit en fait des configurations plus complexes et surtout fluctuantes.
    • Littérature et religion catholique (1880‑1914). Contribution à une socio-histoire de la croyance - Hervé Serry p. 37-59 accès libre avec résumé
      La « renaissance littéraire catholique » qui s'épanouit en France à la fin du xixe siècle est le produit à la fois des trajectoires de jeunes écrivains au statut social déclinant et du retrait des intellectuels en proie à la répression institutionnelle et intellectuelle romaine au temps de la crise moderniste . À travers une série d'interrogations socio-historiques construites sur le temps long, Hervé Serry montre comment se forge et évolue difficilement la notion d'écrivain catholique depuis la figure tutélaire de François-René de Chateaubriand et comment se construisent, difficilement, une littérature et une esthétique catholiques. Le rapport fondamental à l'institution est essentiel dans cette traversée du siècle qui met en lumière l'enjeu des « luttes pour le pouvoir de définition de ces notions. »
    • Une révolte culturelle : l'entrée en catholicisme de la  Revue des Deux Mondes (1895-1906) - Thomas Loué p. 61-79 accès libre avec résumé
      Comment et pourquoi une institution intellectuelle telle que la Revue des Deux Mondes entre-t-elle, brusquement au regard de sa déjà longue existence, en catholicisme dans les années 1890 sous l'influence de son nouveau directeur, Ferdinand Brunetière ? La compréhension de cette inflexion majeure du discours est en fait à lire au regard du dépositionnement relatif de la revue dans l'espace intellectuel nouveau qui se structure progressivement à partir des années 1880. Ce tournant est ainsi la conséquence discursive d'un processus structurel d'ordre socio-historique qui range explicitement une institution jusque-là dominante dans le camp des « victimes » de la République, c'est-à-dire des catholiques.
    • De quelques aspects de l'athéisme en France au XIXe siècle - Jacqueline Lalouette p. 81-100 accès libre avec résumé
      Miroir inversé de la croyance religieuse, l'athéisme est un phénomène peu étudié et mal connu des historiens. Il s'agit pourtant d'un angle d'approche essentiel de la religion en ce qu'il en constitue la négation explicite la plus radicale. Au-delà de l'indifférence religieuse, Jacqueline Lalouette montre comment se développent au XIXe siècle, de façon certes minoritaire mais néanmoins significative, des courants d'idées qui débordent l'anticléricalisme et s'attaquent à l'idée de Dieu elle-même. La violence de certains propos montre du reste la différence de nature entre un indifférentisme (athéisme pratique) lié à la sécularisation et au retrait du religieux dans les sociétés industrialisées et cet athéisme théorique qui s'abreuve à des sources diverses et emprunte des chemins variés, de l'instrumentalisation des rééditions du De natura rerum de Lucrèce à l'apologie de la science, en passant par la poésie.
  • CHANTIERS

    • Force Ouvrière à la lumière des archives américaines - Tania Régin p. 103-118 accès libre avec résumé
      Les relations entre Force ouvrière et le syndicalisme américain sont parfois évoquées mais restent encore relativement peu étudiées. Les archives de l'AFL-CIO, déposées au Centre George Meany (Silverspring, états-Unis), permettent un nouvel éclairage sur le sujet. Cet article présente aussi les principaux correspondants du département international de l'AFL—CIO au sein de FO de la Libération à la fin des années 1950.
  • DÉBATS

    • Franc-maçonnerie et Révolution française : vers une nouvelle orientation historiographique - Eric Saunier p. 121-136 accès libre avec résumé
      Les relations entre la franc-maçonnerie et l'histoire de la Révolution française ont été jusqu'à il y a peu de temps marquées par les conséquences d'une approche à la fois exclusivement politique et caractérisée par sa dimension passionnelle. De Barruel à Cochin, cet état de fait a ainsi abouti à prioriser une démarche unilatérale fondée sur le postulat des influences maçonniques exercées sur la Révolution. De là découle la récurrente impossibilité de percevoir ce que l'histoire de cette forme de sociabilité, resituée dans un cadre global réintégrant à leur juste place le religieux, le social et le culturel, peut apporter d'éléments éclairants à la connaissance de la période révolutionnaire en raison de la qualité des sources qu'elle offre au chercheur et de l'importante population que cette forme de sociabilité mobilisa. Pour ces raisons, le présent article propose, plus qu'un bilan des recherches, d'expliquer les origines du prolongement de ce cheminement historiographique original qui, au final, construit une représentation idéalisée d'une forme de sociabilité dont la spécificité initiatique et la variété des courants idéologiques et des pratiques qui la traversent, sont le plus souvent ignorées. Partant de là, la réappropriation récente de cette réalité maçonnique dans le cadre d'une démarche retournant la question posée par l'historiographie longtemps dominante permet à terme à l'histoire de la période révolutionnaire d'envisager de disposer d'un prisme de choix pour l'étude de la recomposition sociétale qui se déroule pendant cette période.
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