Contenu du sommaire : 68, Les oubliés du cortège
Revue | Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique |
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Numéro | no 107, 2009 |
Titre du numéro | 68, Les oubliés du cortège |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Le mot de la rédaction - Anne Jollet p. 3-6
DOSSIER
- Introduction : Fin de cortège - Philippe Artières p. 9-12
- Mai 68 et l'histoire : 40 ans après - Emmanuelle Loyer p. 13-22 Cet article vise à faire l'inventaire des nouvelles tendances de l'historiographie sur Mai 68, telle que cette dernière est apparue dans les publications relatives au 40e anniversaire de l'événement. Constatant tout d'abord l'émergence, tardive mais réelle, d'un savoir historique sérieux sur 68, l'auteur insiste sur trois aspects : c'est une histoire désormais sûre de la légitimité de son objet, une histoire intensément réflexive – c'est-à-dire qui voit 68 comme un lieu pour penser en retour sa discipline et ses protocoles – et enfin, une histoire à échelles multiples, pensant les espaces de contestation provinciaux, nationaux, internationaux, mais aussi les circulations entre ces différents espaces.
- Les HP aussi ! Une institution battue en brèche : antipsychiatrie et désaliénation en France - Jean-François Bert p. 23-35 A l'instar d'autres institutions, la psychiatrie a elle aussi été touchée par les événements de 1968, directement ou indirectement. Les conséquences ont été importantes, à la fois pour les malades – puisque s'est accéléré le processus d'humanisation de l'hôpital qui était depuis les années cinquante porté par les désaliénistes et par les anti-psychiatres, mais aussi pour les personnels soignants et les médecins. Les critiques portées contre l'institution, d'une rare violence, se sont poursuivies tout au long des années soixante-dix et ont eu des conséquences politiques inattendues dont l'engagement des psychiatres français contre l'usage politique de la santé mentale en Union soviétique.
- Le 68 de la psychiatrie italienne: l'effet Basaglia - Mario Colucci, Pierangelo Di Vittorio p. 37-44 Soixante-huit est la période où une crise éclate avec toute sa force. Elle commence dans des contextes institutionnels spécifiques – les universités, les écoles, les usines – et finit par investir l'ensemble de la société. Ces années-là, les initiatives politiques partent de la conviction que le contrat social ne peut être réécrit qu'à partir de l'expérience des mouvements sociaux de base. Le mouvement anti-institutionnel, qui naît de l'action de Franco Basaglia, de son équipe et d'autres groupes en Italie, constitue un processus de transformation sociale exemplaire : à partir d'un milieu spécifique, la psychiatrie, et d'un problème particulier, la santé mentale, il devient – en tant que « pratique qui propage une culture » – le propulseur d'une demande plus générale de changement qui s'est manifestée à différents niveaux de la société. Les luttes aboutissent, à la fin des années 70, à la loi 180 de réforme psychiatrique et à la progressive fermeture des hôpitaux psychiatriques en Italie.
- « Visitez le musée du graffiti, il va bientôt fermer » - Philippe Rassaert, Michelle Zancarini-Fournel p. 61-78
- Temps couvert sur Cherbourg - Jean-François Laé, Philippe Artières p. 79-87
CHANTIERS
- Appartenir à un club : les identités sportives dans la France du premier xxe siècle - Bertrand Blanchard p. 91-103 Ce travail étudie l'influence et le rôle des différents acteurs – politiques, économiques, culturels, sociaux, militaires, religieux – et des différentes idéologies sur le développement d'un mouvement sportif local. La construction de lieux sportifs, l'apparition de nouvelles formes de sociabilité et l'ouverture progressive du phénomène sportif sont également au centre de cette réflexion. Il s'agit donc d'étudier le sport dans sa relation avec la société, d'étudier les liens entre ceux qui font le mouvement sportif et enfin d'étudier l'évolution des mentalités, des représentations et des pratiques culturelles.
- Mémoire et histoire des années de plomb en Italie à travers le cinéma : l'émotion contre la raison ? - Gino Nocera p. 105-114 La violence politique a marqué l'Italie des années 1970 plus que n'importe quel autre pays européen. L'histoire de ce pays résonne de noms tristement célèbres : Brigades rouges, Aldo Moro, Piazza Fontana, stratégie de la tension… Cette violence a influencé de manière fondamentale la production cinématographique de ces années. Qu'en est-il aujourd'hui ? L'Italie n'en a pas terminé avec les fantômes de son passé. Une véritable guerre des mémoires s'y déroule depuis une vingtaine d'années. L'un des enjeux en est de déterminer quelles images de ces années de révoltes doivent être conservées et selon quelle logique.
- Appartenir à un club : les identités sportives dans la France du premier xxe siècle - Bertrand Blanchard p. 91-103
DÉBATS
- S(t)imuler l'esprit de Vincennes : l'histoire universitaire au miroir de la pensée critique - Arnaud Saint-Martin p. 117-124 La profusion a caractérisé la production éditoriale sur 68 en 2008. Cette profusion est en grande partie due à la convergence sur les tables des libraires d'écrits appartenant aux genres les plus divers, des mémoires, des interviews, des albums de photos aux essais et aux études des historiens. Parmi cette production, l'auteur distingue un livre récent sur l'université de Vincennes parce que ce livre lui semble particulièrement bien restituer l'histoire de la « faculté expérimentale », en joignant « le geste à la parole », en ne le déconnectant pas des enjeux de l'université aujourd'hui, en brouillant les frontières entre les genres.
- S(t)imuler l'esprit de Vincennes : l'histoire universitaire au miroir de la pensée critique - Arnaud Saint-Martin p. 117-124
LIVRES LUS
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