Contenu du sommaire : L'Histoire dans le Secondaire : un enseignement en péril ?

Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique Mir@bel
Numéro no 122, 2014
Titre du numéro L'Histoire dans le Secondaire : un enseignement en péril ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le mot de la rédaction - Anne Jollet p. 5-9 accès libre
  • DOSSIER

    • L'enseignement de l'histoire est en péril ! - Frank Noulin, Jean-François Wagniart p. 13-17 accès libre avec résumé
      Histoire, enseignement, réforme, programme, politique, mémoire
    • La place de l'histoire sociale : de la recherche à l'enseignement - Frank Noulin, Jean-François Wagniart p. 19-43 accès libre avec résumé
      L'histoire sociale a vu sa place décliner dans le champ universitaire et scolaire durant les dernières décennies, victime notamment de ses impasses heuristiques et du retournement idéologique opéré à partir des années 1980, laissant la place à une « histoire culturelle du social » aux finalités différentes et souvent moins ambitieuses dans l'approche globale de nos sociétés. Face à une époque où consumérisme et fétichisme patrimonial ont pris le dessus sur les espoirs de progrès social, il y a pourtant matière et volonté de la part de nombreux chercheurs de traiter à nouveau des thématiques engagées et résistantes, et pour les enseignants du secondaire de combattre cette minimisation du social dans les programmes d'histoire. Même si la déconnexion entre secondaire et supérieur et le désengagement collectif fragilisent l'émergence d'une pensée critique, nous ne nous résignons pourtant pas à l'éviction progressive de l'histoire sociale dans la formation des futurs citoyens, car une société qui méconnaît son passé risque l'anomie, voire la barbarie.
    • Déconstruire l'histoire, ou comment favoriser la soumission des élèves et éliminer tout esprit critique à l'école - Odile Dauphin p. 45-70 accès libre avec résumé
      Juin 2013, dans plusieurs centres d'examen, les enseignants d'histoire-géographie disent leur colère, au terme d'une année scolaire sous tension, au cours de laquelle ils ont tenté l'impossible pour préparer leurs élèves à une épreuve finale décevante et sans commune mesure avec les ambitions affichées par les instructions officielles. Cet article questionne les nouveaux programmes de lycée appliqués dans la précipitation, qui suscitent tant de débats et posent tant de problèmes aux professeurs, pris dans le carcan des thèmes à étudier et de plus en plus amputés de leur liberté pédagogique. Leur application aboutit à ce que l'on peut appeler une révision de l'histoire et prive de fait les élèves de véritables éléments de réflexion critique. Alors que le gouvernement s'engage à élaborer de nouveaux programmes, cette contribution appelle le lecteur à rester vigilant et à se mobiliser face à la poursuite d'une telle politique.
    • L'histoire scolaire serait-elle politique « par définition » ? - Marc Deleplace p. 71-89 accès libre avec résumé
      La Révolution française occupe une place spécifique dans les programmes de l'enseignement secondaire en France. Son étude, à la fois évidente (incontournable ?) et problématique, soulève tout d'abord la question de la traduction scolaire des savoirs historiques, ce qui mène à s'interroger notamment sur la place dévolue à « l'ère des révolutions », de 1789 à 1848, voire au-delà. D'autre part, elle invite à une réflexion sur les soubassements épistémologiques et historiographiques de l'histoire scolaire, en particulier quant à la place des acteurs, aux notions d'événement et de causalité. Enfin, elle permet de revenir sur les finalités de l'enseignement de l'histoire, plus précisément en lien avec sa dimension civique. La question de la violence politique relève de ce dernier point. Au fil des renouvellements des programmes, depuis 1985, son étude scolaire a subi de nettes inflexions, effaçant notamment la dimension économique et sociale de l'événement au profit de sa dimension politique et juridique. Les programmes de 2008 poursuivent cette évolution, tout en l'infléchissant sur certains points. Par ailleurs, les programmes, quels qu'ils soient dans leurs orientations, offrent un potentiel interprétatif dont les enseignants peuvent se saisir pour exercer leur liberté pédagogique.
    • Les vicissitudes scolaires d'une notion controversée : le(s) totalitarisme(s) - Bernard Bruneteau p. 91-99 accès libre avec résumé
      Le concept de totalitarisme est une de ces notions en débat dont les programmes d'histoire font une utilisation péremptoire, mais changeante, au risque d'amener l'enseignant à asséner des vérités contradictoires au cours de sa carrière. L'usage scolaire de cette notion pose donc problème, dans son approche théorique comme dans sa mise en œuvre, aussi bien dans les textes officiels que dans les manuels. C'est pourquoi nous donnons la parole à Bernard Bruneteau, auteur d'études éclairantes sur le sujet, dont nous recommandons la lecture à tous ceux qui préfèrent une réflexion critique, mais nuancée, aux vulgates et imprécations.
    • Les choix didactiques sont des choix politiques - Yannick Mével, Nicole Tutiaux-Guillon p. 101-108 accès libre avec résumé
      Au sein de ce dossier critique, il nous fallait le point de vue de didacticiens sur ces programmes dont on peut affirmer sans caricature qu'ils posent de redoutables problèmes pédagogiques. Or, Yannick Mével et Nicole Tutiaux-Guillon viennent de publier un ouvrage précieux par sa finesse et son ambition, dans lequel ils proposent une stimulante réflexion systémique sur l'enseignement de l'histoire-géographie.
    • « L'Aggiornamento » et les nouveaux programmes : bilan critique et perspectives - Laurence De Cock p. 109-118 accès libre avec résumé
      Le collectif « Aggiornamento histoire-géographie » est né en avril 2011 à l'initiative de Laurence De Cock, co-auteure de La fabrique scolaire de l'histoire, afin de poursuivre un travail critique sur l'enseignement de l'histoire. Organisé autour d'un carnet de recherche, il publie à la fois des tribunes et des articles de fond sur l'histoire scolaire. Composé d'une centaine de membres, il soutient l'idée que l'expertise de terrain, conjuguée aux travaux de recherche, constitue la seule manière d'aboutir à une véritable refondation de l'enseignement de l'histoire. Constitué d'enseignants de tous les cycles et de chercheurs, le collectif « Aggiornamento » s'attache donc à assumer des prises de position publiques tout en apportant des éclairages historiques, sociologiques, épistémologiques et didactiques. Favorable également à une réflexion interdisciplinaire et collective sur le système éducatif, il ne prétend à aucun corporatisme disciplinaire, n'est en quête d'aucune représentativité quantitative, et assume des positions minoritaires rendues possibles également par son caractère informel. Tous les textes se trouvent à l'adresse suivante : http://aggiornamento.hypothese.org/
  • CHANTIERS

    • La réception en France du lyssenkisme, les scientifiques communistes français et la conceptualisation de la « science prolétarienne » (1948-1956) - Deniz Uztopal p. 121-141 accès libre avec résumé
      Alors que les idées de Lyssenko sont discutées et contestées dès les années 1930, ce qui sera connu dans le monde comme « l'affaire Lyssenko » éclate en août 1948. Elle devient très vite le véritable premier affrontement idéologique international entre les deux blocs antagonistes. De nombreux scientifiques, de part et d'autre, dont personne alors ne conteste la probité et le sérieux scientifique, sont entraînés dans une bataille sur la conception de la science. Les enjeux politiques de la Guerre froide perturbent ces débats et très vite les responsables du PCF seront contraints de défendre politiquement cette conception des sciences, provoquant un malaise important chez les scientifiques membres du parti.
  • MÉTIERS

    • Transmettre l'Histoire
      • Une vie d'engagements communiste et anticolonialiste - Didier Monciaud p. 145-156 accès libre
      • Regards croisés sur le 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie - Raphaëlle Branche, Daho Djerbal p. 157-167 accès libre avec résumé
        Le cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie en 2012 a donné lieu à des commémorations importantes en Algérie comme en France. Cependant, peut-on parler aujourd'hui d'une historiographie « apaisée » sur cette question ? Y a-t-il une convergence ou bien toujours un fossé entre les conceptions et les travaux des historiens français et de leurs collègues algériens sur ce sujet ? Comment évolue la mémoire de la guerre d'Algérie (ou guerre d'indépendance algérienne), dans les deux pays ? Quelles sont les nouvelles perspectives de recherche ? Deux historiens spécialistes du sujet, l'une française, l'autre algérien, répondent à ces questions.
  • DÉBATS

  • LIVRES LUS

    • Sur la Guerre d'Algérie
    • Sur la Guerre d'Algérie - Livres pour la jeunesse
    • Divers
  • UN CERTAIN REGARD

  • LES CAHIERS RECOMMANDENT...

  • Les Cahiers recommandent - Chloé Maurel, Frank Noulin, Jean-François Wagniart p. 241-253 accès libre