Contenu du sommaire : Métiers. Corporations. Syndicalisme

Revue Clio : Histoires, femmes et société Mir@bel
Numéro no 3, 1996
Titre du numéro Métiers. Corporations. Syndicalisme
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Une « vieille histoire » ? - Michelle Zancarini-Fournel accès libre
  • Dossier

    • Les femmes dans les métiers parisiens : XIIIe-XVe siècles - Simone ROUX accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les statuts de métiers du XIIIe siècle, la grande Ordonnance de Jean le Bon (1350) et le statut des lingères (1485) jalonnent ce parcours de l'histoire des Parisiennes qui gagnent leur vie dans l'atelier et la boutique à l'époque médiévale. Le travail féminin est reconnu, il doit obéir aux mêmes règles que le travail masculin. Il s'exerce dans quelques métiers uniquement féminins, et dans des métiers où hommes et femmes travaillent ensemble. La recherche ne permet pas encore de dire si, au cours de ces trois siècles, cet espace de liberté par le travail pour les femmes, s'est consolidé, agrandi ou s'il s'est restreint.
      Trades statutes in the XIIIth century, the great Ordinance of Jean le Bon and the statute of linen-clothing women workers mark out the history of the parisian women who earned living in workshops and in shops. Female work is recognized and obeys the same rules as male work. It is to be found both in female trades and in trades where men and women work together. Present day research is unable to say whether in the course of three centuries the freedom done by women at work was extended or curbed.
    • Donneuses d'ouvrages, apprenties et salariées aux XIVe et XVe siècles dans les sociétés urbaines languedociennes - Cécile BEGHIN accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Comme donneuses d'ouvrage indépendantes, apprenties ou salariées, les Montpelliéraines participent volontiers à l'activité économique de leur ville entre le XIIIe et le XVe siècle, en particulier dans les secteurs alimentaires et textiles. Mais ces travailleuses sont souvent ignorées par les textes corporatifs et, bien qu'elles soient soumises aux mêmes obligations que leurs compagnons masculins, leur place au sein de la hiérarchie demeure subalterne et leur activité, mal protégée, est à long terme menacée. Premières victimes de la crise qui touche la ville après 1348 et des transformations politiques, économiques, sociales et juridiques qu'elle entraîne, les femmes sont peu à peu exclues des charités, réduites à des tâches secondaires ou domestiques.
      As independant artisans, apprentices or wage-earning, women highly contribute to Montpellier's economic activity between the XIIIth and the XVth century, particulary in the making and sale of provisions and in textile crafts. But this female workers are neglected by guild statutes and though they seem to be bound by the same duties than their male companions, their position into the hierarchy remains subordinate, their activity is badly protected and in long time threatened. First victims of the city's crisis as early as 1348, and of economical, social, political and juridical alterations following, women are slowly excluded from charities and reduced to minor importance or domestic tasks.
    • La maîtrise d'une identité ? Corporations féminines à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles - Cynthia TRUANT accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article fait le point sur le travail des femmes dans les corporations et compare le statut socio-économique de diverses corporations féminines ou mixtes dans le Paris d'Ancien Régime. Après la réorganisation des corporations en 1776, les femmes purent devenir marchandes-maîtresses dans de nouveaux métiers mais leur expression publique et leur rôle dans ces corporations restaient limités. L'article se termine par une analyse des textes de protestation des métiers féminins à propos de l'édit de 1776. Les femmes des corporations et leurs avocats furent parmi les premiers à proposer une critique de la division sexuée du travail et des conséquences positives et négatives pour les femmes. En bref, l'identité des maîtresses était plus définie et durable que celle de la plupart des femmes qui travaillaient, mais les avantages qu'elles en tiraient étaient limités par la construction culturelle du genre, par l'exclusion des femmes des assemblées et des charges dans les métiers dominés par les hommes, sans parler des inégalités inhérentes au système des corporations.
      The article briefly reviews scholarship on women's work in guilds and compares the socio-economic status of a variety of female and « mixed » guilds in old regime Paris. After guild reorganization in 1776 women could become merchant-mistresses in some new trades, but their « public » voice and role in these guilds was restricted. The essay ends with an analysis of the printed protest and female trades againts the 1776 guild abolition. Guildswomen and their lawyers were among the first to articulate a critique of the gendered division of labor and its positve and negative consequences for women. In sum, guild mistresses's work identity was more distinct and lasting than that of most women workers, but gains were limited by cultural construction of gender, by women's exclusion from assemblies and office holding in male dominated trades, and by the inequities inherent in the guild system itself.
    • Une intégration ambiguë : Femmes et syndicats en Bavière 1868/69-1892 - Susanne MUTERT accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article décrit la lutte des travailleuses pour leur émancipation économique entre 1868 et 1890. Les femmes expérimentèrent différents types d'organisation avant de se décider à rejoindre les syndicats dominés par les hommes. Le prix à payer par les femmes pour cette intégration fut d'abandonner leurs revendications propres - par exemple une meilleure protection de la maternité ou des crèches dans les usines. Ce renoncement peut être compris comme la preuve d'une forte conscience de classe de ces travailleuses ; cela oblige les historien-ne-s à repenser les modèles et les normes de la formation de la classe ouvrière qui reste dominée par les expériences masculines.
      This article describes the struggle of female workers for economic emancipation between 1868/69 and 1890. Women tested different types of organization before they decided to join the trade unions dominated by male workers. Working women paid for this integration by putting aside female demands like better protection of motherhood or nursingrooms in factories. This abandonment can be seen as a proof for a strong class-consciouness among female workers. Its existence makes it necessary for historiography to rethink the normative model of class-formation, which is still dominated by male experiences.
    • White Label et « péril jaune » : race, genre et travail en Californie, fin XIXe-début XXe siècle - Nayan SHAH accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Au tournant du siècle, les syndicats américains tendent à présenter les immigrants chinois comme la principale menace contre les travailleurs syndiqués blancs. Par une analyse des discours sur le danger racial, la santé publique et les rôles sexués qui permettent la sécurité familiale, cet article examine la façon dont l'image de la menace sanitaire représentée par les Chinois a fini par être partie intégrante des campagnes en direction des consommateurs orchestrées par les syndicats américains.
      At the turn of century, American labor politics represented Chinese immigrants as a principal threat to the survival of white union worker. Through an analysis of discourses of racial danger, public health, and the gender roles that ensure family security, this article examines how the imagery of the Chinese medical menace became incorporated in consumer campaigns orchestrated by US labor unions.
    • Les syndicats féminins libres de l'Isère 1906-1936 - Martine RATTO, Andrée GAUTIER accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les syndicats libres féminins s'inspirent du catholicisme social, et ils reprennent à leur compte les idées développées par Léon XIII dans l'encyclique Rerum novarum. Par exemple, la recherche d'une collaboration de classe se concrétise dans la participation d'ouvrières et de bourgeoises à la vie syndicale, les premières étant sollicitées et encadrées par les secondes. Si ces organisations se donnent pour but de défendre les intérêts spécifiques des salariées, présence et action syndicales ne trouvent en fait leur plénitude et leur sens qu'en s'inscrivant dans une dimension éthique et morale. L'ouvrière est prise en charge dans l'usine, mais aussi au-dehors. Son mode de vie, ses relations sociales et familiales, son avenir personnel sont l'objet d'attentions et deviennent le support d'un projet politique plus vaste.
      Women's Free Trade Unions find their inspiration in social catholicism, and they took up the ideas developed in the Encyclique Rerum novarum by Leon XIII. For example, the search for class collaboration was achieved when female workers and middle-class women joined forces in the unions, the former called upon and instructed by the latter. In theses organisations aimed at defending the specific interests of salaried employees, the presence and action of the unions only came to full meaning and fruition by including an ethical and moral dimension. Female workers were catered for both inside and outside the factory. Attention was paid to their lifestyle, thir social and family ties, and even their personal future became the basis of a larger political project.
    • Associations féminines et syndicalisme en Loire-Atlantique des années 1930 aux années 1980 - Dominique LOISEAU accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Redoutant leur influence négative sur les maris grévistes, les syndicats ont parfois essayé de s'attirer les bonnes grâces des « ménagères ». A partir des années 1930, de nouvelles associations, issues des courants communiste et catholique-social, tentent de regrouper ces ménagères dans le cadre de ce qui peut s'apparenter à un syndicalisme de quartier (Comité mondial des femmes, Association populaire familiale, Union des femmes françaises). Organes d'assistance, de défense et de revendication, elles deviennent interlocutrices des syndicats professionnels en même temps qu'outils de gestation et d'expression d'une solidarité. Par là même, elles favorisent également l'émergence de femmes-sujets. L'article étudie également les relations entre les non-salariées, isolées ou groupées dans leurs associations, et le syndicalisme professionnel, essentiellement masculin.
      Fearing their negative influence on the husbands on strike, the trade unions have sometimes tried to attract the housewives. From the years 1930 on, new associations, issued from the communist and social-catholic currents, try to organize those housewives within a structure similar to a local tradeunionism (Women world committee, Family popular association, French women union). Organisms of assistance, defense and claim, they become interlocutors of the professional trade unions as well as elements of gestation and expression of a solidarity. By the way, they facilitate the emergence of subject-women. The relations between the non wage-earners, isolated or organized in their associations, and the professional tradeunionism, essentially male, keep anyway a certain mark of ambivalency.
    • Les coordinations, filles des années 1968 - Didier LESCHI accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les coordinations ont fait leur apparition au lendemain de Mai 1968 dans les lycées puis dans les universités. Elles sont devenues un élément constant du répertoire d'action collective des mouvements de jeunesse. Au milieu des années 1980, des coordinations naissent dans des secteurs salariés (cheminots, infirmières, postiers) sans pour autant s'établir durablement comme forme d'action collective. L'apparition de ces coordinations de salariés est à la fois liée aux circonstances et au caractère d'exemplarité qu'a eu la coordination étudiante contre le projet de loi Devaquet ; à la présence dans ces secteurs salariés de militants et militantes ayant connu les mobilisations lycéennes et étudiantes des années 70 et remettant en cause les pratiques syndicales traditionnelles, enfin à l'augmentation des compétences des salariés en terme de qualifications et de diplômes. La convergence de ces éléments dans le secteur public explique que les coordinations s'y soient développées. Dans ce cadre, la coordination infirmière n'est ni la figure de mobilisation ni le produit de spécificités propres au genre féminin.
      The coordination committees, or « coordinations » as they are known in French, first appeared after the Mai 68 events in high schools, and later in universities. They became one of the central components of the repetoire of collective action of the youth movement. In the mid 80's, the coordination committees appeared in working class sectors, notably among railworkers, nurses, and post-office agents. Nonetheless, they failed to become institutionalized and to generate long-term collective action. The upsurge of these workers « coordinations » was linked to conjunctural events, but more particularly to their exemplary mobilization of students against the Devaquet Law in 1986. An important factor has been the presence in worker sectors of former university students or high school pupils who participated in protest movements in the 70's, which sought to change traditional forms of trade union action. Lastly, the growth of the coordinations is linked to workers rising qualification and educational levels. The convergence of these factors in the public sector explains why the coordination committees developed. In this sense, the nurses coordination committees are not to be seen as gender-specific but as part of the larger phenomenon discussed in the paper.
  • Regards complémentaires

  • Témoignages

    • Témoignages - Michelle Zancarini-Fournel, Michelle PERROT accès libre
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