Contenu du sommaire : Varia
Revue | Comptabilité - Contrôle - Audit |
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Numéro | Tome 14, no 3, décembre 2008 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - p. 3-5
- Dérivés et comptabilité de couverture en IFRS : vers une (mé)connaissance des risques ? - Philippe Foulquier, Philippe Touron p. 7-38 Face à la sophistication de la gestion des sociétés dans un monde plus globalisé, la connaissance de l'exposition réelle des risques qu'elles encourent est devenue cruciale, tant pour la gestion des sociétés elles-mêmes que pour les acteurs en relation avec elles (agences de notation, analystes financiers, actionnaires, créanciers, salariés...). Parallèlement, la technicité des instruments dérivés et leur volume croissant dans le bilan des entreprises, a nécessité une évolution des normes comptables internationales qui s'inscrit dans un souci de transparence. Leur objectif est que les comptes offrent une image fidèle de la solidité bilantielle de chaque société ; afin non seulement de les inciter à mieux gérer leurs risques, mais aussi d'apporter toute la connaissance exigée par les utilisateurs des états financiers. Dans une première partie, nous analysons le traitement comptable des dérivés par l'IAS 39. Nous montrons que les solutions proposées par les IFRS (y compris la comptabilité de couverture) vont à l'encontre de leurs objectifs d'image fidèle et de meilleure gestion des risques, compte tenu de la volatilité excessive qu'elles engendrent dans le compte de résultat. Qui plus est, cette volatilité est totalement déconnectée de l'exposition réelle de l'entreprise. Dans une seconde partie, notre analyse de l'impact des choix comptables retenus par le normalisateur international quant à la comptabilisation des couvertures, sur la perception des risques à travers les états financiers et les conséquences en termes de comportements de gestion financière, est étayée en nous appuyant sur les travaux de la littérature académique théorique et empirique. Nous montrons ainsi que la volatilité comptable sur le compte de résultat (même si elle ne représente en aucun cas, la volatilité économique et donc l'exposition réelle des sociétés) modifie la perception du risque par les marchés financiers. Cette augmentation artificielle des risques est source de modification des comportements des entreprises. Les impacts sur la gestion financière ne sont ni optimaux d'un point de vue financier, ni en adéquation avec les objectifs des IFRS.Derivatives and hedge accounting under IFRS: through a (mis)understanding of risksThere has been a sophistication of derivative instruments since the beginning of the 90's. They represent a large portion of balance sheet today. Thus, the knowledge of the exposure the firms face is very important either for the management of firms either for stakeholders and actors in the market (rating agencies, financial analyst, shareholders and so on).New international accounting standards have emerged as a response for more transparency. The primary purpose is to guaranty a true and fair view of the balance sheet of every firm in order to incite them to implement a better management of risks. We show that solutions offered by IFRS (including hedge accounting) are going against this objective because of an excessive volatility of earning. Furthermore, this volatility is disconnected of real exposure of firms.In a second part, our analyse deals with the impact of accounting choices made by IASB concerning the accounting of hedge positions, the perception of risks across financial statements et consequences for financial management.We review academic and empirical articles and show three things. First, research put in evidence that the accounting volatility ( earning variability) – even if it is not correlated with economic volatility and thus risks' exposure of the firm – seem to change the perception of risk. Second, the artificial increase of risks has an impact on firms' behaviour. The financial management consequences of the IAS 39 are not optimal from a finance point of view, and in contradiction with IASB's objectives.
- Le rôle des canaux de communication et des caractéristiques perçues de l'innovation dans le processus d'adoption de la comptabilité par activités (méthode ABC) - Simon Alcouffe, Zied Guedri p. 39-65 L'objectif de cet article est de mesurer le rôle des canaux de communication et des caractéristiques perçues de l'innovation dans le processus d'adoption organisationnel de l'ABC, ou comptabilité par activités. Il s'inscrit en cela dans le prolongement des études précédentes sur les déterminants de l'adoption de l'ABC. Deux étapes clés du processus d'adoption de l'innovation sont distinguées : la considération de l'adoption de l'ABC et son adoption éventuelle. Les résultats obtenus montrent que la perception de l'avantage relatif et celle de la comptabilité de l'ABC a un effet positif et significatif à la fois sur la probabilité de considérer l'adoption de cette dernière et sur la probabilité de l'adopter. La complexité perçue n'a en revanche aucun effet. Parmi les canaux de communication étudiés, seule l'utilisation des ouvrages de gestion et des conférences, colloques et séminaires sur l'ABC a un impact positif et significatif sur la probabilité de considérer l'adoption de l'ABC. En revanche, aucun canal de communication n'a d'effet sur la probabilité d'adopter l'ABC.The role of communication channels and perceived innovation characteristics within the adoption process of Activity-Based Costing The aim of this paper is to measure the role of communication channels and perceived innovation characteristics within the organizational adoption process of Activity-Based Costing (ABC). This paper further expands previous research on the determinants of ABC adoption. Two key stages of the innovation's adoption process are distinguished : adoption consideration and adoption per se. Results show that ABC's perceived relative advantage and compatibility are positively and significantly related to the probability of both the consideration of its adoption and its adoption per se. However, ABC's perceived complexity plays no significant role. Regarding communication channels, only the degrees of use of ABC management books and ABC conferences and seminars are positively and significantly associated with ABC adoption consideration. ABC adoption per se is not affected by any of the communication channels included in this research.
- Apprentissage Organisationnel et Contrôle de Gestion : Une lecture possible de l'ABC/ABM ? - Lise Arena, Guy Solle p. 67-85 Cet article consiste à utiliser la conception « penrosienne » de l'apprentissage organisationnel et de la connaissance pour ouvrir des pistes de recherche en contrôle organisationnel et contrôle de gestion. L'idée principale réside dans la compréhension des systèmes de contrôle de gestion non comme des outils objectifs mais davantage comme des technologies de nature cognitive et sociale. Le problème de l'élaboration de méthodes plus perfectionnées de contrôle de gestion ne relève pas uniquement de techniciens maîtrisant les outils comptables, mais aussi d'une interaction avec les acteurs de l'entreprise directement concernés par les processus d'appropriation, et d'évolution de ces méthodes. Cette approche requiert un effort d'autonomisation des acteurs de l'entreprise sans que celui-ci soit incompatible avec l'existence d'un processus d'orientation entrepreneuriale des comportements des équipes managériales. Au niveau des méthodes comptables, cette approche souligne les insuffisances de la comptabilité de gestion traditionnelle, pour répondre à une approche de l'entreprise fondée sur une orientation penrosienne. Dans ce contexte, notre contribution souligne les avancées, mais aussi les limites de la méthode ABC (Activity Based Costing) et propose une compréhension de l'ABM (Activity Based Management) en sa qualité d'approche managériale. L'ABM semble ainsi plus apte à tenir compte des combinaisons et de la coordination entre les différentes activités d'une organisation, en mettant notamment l'accent sur la gestion des processus.Organisational learning and management control: an alternative interpretation of the ABC/ABMThis article consists of using the Penrosian approach of organisational learning and knowledge to pave the way for future research in the fields of organizational control and management control. The main idea of this contribution lies in understanding management control systems more as cognitive and social technologies than as pure objective tools. From this standpoint, the main issue of developing more sophisticated methods of management control is not only concerned with mastering accounting techniques and tools, but also with interactions between the different members of the firm. These interactions are themselves directly affected by the appropriation and evolution processes of these methods. This approach requires an effort from the firm members who have to learn how to become increasingly autonomous, without becoming incompatible with entrepreneurial behaviour orientation within the main managerial teams. As regard to accounting methods, this approach highlights the weaknesses of traditional management accounting as a response to a Penrosian approach of the firm. Hence, our contribution underlines the improvement, but also the limits of the ABC (Activity Based Costing) method and provides an explanation of the ABM (Activity Based Management) as a managerial approach. The ABM thus seems more likely to reflect the combination and coordination between the various activities of an organisation, with particular emphasis on processes management.
- Les interactions contrôle-apprentissage organisationnel dans le cas d'une municipalité : une étude comparative avec Kloot (1997) - Julien Batac, David Carassus p. 87-111 Les systèmes de contrôle sont fréquemment décrits comme bloquant l'apprentissage organisationnel. La réalité est beaucoup plus complexe. Dans ce cadre, cet article tente de compléter le travail réalisé par Kloot (1997) en précisant, au travers d'une grille d'analyse, l'influence des outils de contrôle sur la remise en cause des moyens organisationnels et/ou des objectifs associés. La position choisie consiste, dans le même contexte d'étude à savoir une collectivité locale, à prendre particulièrement en compte l'aspect politique, plus concrètement l'influence de l'élu, élément fondamental tant il peut remettre en cause l'intérêt, mais aussi la rationalité des outils de contrôle.Interactions between control and organisational learning in the case of a municipalityControl systems are viewed typically as a brake for the organisational learning. In true, it's most complex. In this context, this article tries to bring a more comprehensive approach to Kloot's research (1997). It notably states through an analysis grid the impact of monitoring tools on the questioning of organizational methods and objectives. The chosen viewpoint in this research – a local community – focuses on the political aspects. It particularly takes into account the influence of elected politicians, as their role is predominant on the rationality and the continuity of monitoring tools.
- Systèmes de contrôle interactifs et théories de l'apprentissage : une relecture des travaux de R. Simons à l'aune des théories piagétiennes - Claire Dambrin, Hélène Löning p. 113-140 Depuis ses articles fondateurs, les travaux de Simons ont été largement cités dans la littérature en contrôle de gestion. Notamment, une littérature qui s'intéresse aux liens entre stratégie, contrôle et performance utilise comme cadre de référence la typologie des systèmes de contrôle (diagnostique-interactif ). L'utilisation des travaux du chercheur nous semble toutefois limitée, car chez Simons, les systèmes de contrôle sont structurants de l'apprentissage managérial. Nous nous appuyons sur une théorie structuraliste en psychologie cognitive, (Piaget, 1930, 1931, 1934, 1935, 1949, 1966, 1968), pour proposer une analyse de contenu des travaux de Simons (1987, 1990, 1991, 1994, 1995, 2000), organisée autour de quatre thématiques tirées de notre lecture de Piaget : le rôle du langage des outils de contrôle, l'interactivité des systèmes de contrôle, le lien entre stratégie et contrôle, et enfin l'intégration de l'incertitude dans les systèmes de contrôle. Au-delà, nous cherchons à mettre en avant les apports de la pensée piagétienne pour l'ensemble du champ du contrôle, en questionnant dans quelle mesure la disciplinarisation-structure du contrôle, et de ses outils, est aussi source d'émancipation, donc de production de connaissances.Interactive control systems and cognitive theories: revisiting Simons' processes of learning with PiagetSince his seminal papers, Simons' work has been extensively quoted in the management control literature. Notably, scholars interested in the link between strategy, management control systems (MCS) and performance rely on Simons' typology of MCS (beliefs, boundary, diagnostic, interactive) as a conceptual framework. We argue that this use of Simons is limited and neglects in particular the notion of learning. Simons considers MCS as a structure producing meaning and stimulating organizational learning. In this paper, we draw from theories of cognition, in particular Piaget (1930, 1931, 1934, 1935, 1949, 1966, 1968) and provide some content analysis of Simons' writings (1987, 1990, 1991, 1994, 1995, 2000), based on four categories, which stem from our interpretation of Piaget's thought : the role of MCS as a language, the interactive nature of MCS, the link between strategy and control and how MCS deal with uncertainty. Beyond revisiting Simons, we highlight the potential contribution of Piaget to the management control field by exploring how MCS provide a structure that, in its very constraining part, enables emancipation, and, as such, knowledge creation.
- Grounded theory : quels usages dans les recherches en contrôle de gestion ? - Vassili Joannides, Nicolas Berland p. 141-162 Cet article a pour objet de présenter les principaux enjeux liés à la production de connaissances avec la grounded theory en contrôle de gestion. La recherche est une étude bibliographique confrontant les pratiques de la grounded theory avec les recommandations de ses fondateurs (Glaser et Strauss, 1967 ; Strauss et Corbin, 1998). Après avoir présenté les principes et usages de la grounded theory, nous montrons la diversité d'utilisation de cette méthodologie dans les recherches en contrôle de gestion à travers onze articles revendiquant ce positionnement.Grounded theory: what uses in management accounting research?The present paper draws on the main issues in the production of scientific knowledge based upon grounded theory in management accounting research. This piece of work is a bibliographic study confronting grounded theory practices with the expectations of its founders (Glaser et Strauss, 1967 ; Strauss et Corbin, 1998). After we shed light on the principles and issues in the discovery of a grounded theory, we bring insights into the variety of uses thereof throughout eleven articles claiming that positioning.