Contenu du sommaire : Varia
Revue | Finance |
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Numéro | Volume 32, no 2, décembre 2011 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- The Link between Social Rating and Financial Capital Structure - Isabelle Girerd-Potin, Sonia Jimenez-Garcès, Pascal Louvet p. 9-52 Cet article analyse le lien entre la structure du capital d'une entreprise et sa notation sociale. Les investisseurs sont de plus en plus nombreux à tenir compte de la responsabilité sociale des entreprises qu'ils financent. Le coût des fonds propres s'en trouve pénalisé pour les entreprises les moins socialement responsables (SR). En revanche, le financement par dette leur reste accessible à un coût égal à celui offert aux entreprises plus SR tant que les banques n'utilisent pas de critère socialement responsable dans la détermination de leur taux d'intérêt. La dette aura ainsi la faveur des entreprises non-SR, alors que les entreprises socialement responsables auront avantage à se financer par fonds propres. Dans cette logique, nous ajoutons la dimension SR aux arguments financiers (fiscalité, coût de défaillance) pour élaborer un nouveau modèle d'arbitrage entre dettes et fonds propres. Le modèle montre que l'optimum d'endettement est une fonction décroissante de la notation SR de l'entreprise. Nous en testons les implications principales sur un échantillon de 562 entreprises européennes évaluées par l'agence de notation Vigeo entre 1999 et 2007. Nous régressons le ratio d'endettement des entreprises sur la note sociale en intégrant plusieurs variables de contrôle caractéristiques des coûts de faillite, du taux effectif d'imposition, ainsi que des coûts d'agence et de sélection adverse. Nos résultats montrent que les entreprises européennes à faible note sociale ont un ratio d'endettement plus fort, ou en croissance, sur la période 1999-2007. La relation est particulièrement sensible dans les quartiles extrêmes de note sociale. Nous obtenons également un lien négatif et significatif entre la variation du ratio d'endettement et chaque dimension de la note sociale, hormis pour les dimensions liées à l'environnement et à la société civile. Globalement, nos résultats semblent indiquer que le financement par dettes est un moyen pour les entreprises faiblement socialement responsables d'éviter la pénalité financière sur le marché des actions.This article focuses on the link between a firm's corporate financial structure and its social rating. We propose a new general model showing that less socially engaged firms issue more debt in order to avoid the financial market penalties experienced by non-socially responsible firms. With growing investor interest in social responsibility, these non-SR firms bear a higher financing cost when issuing equity capital. However, they can issue debt at the same cost as their SR counterparts given that banks do not take into account SR criteria in their interest rate determinations. Debt will thus be preferred by non-socially responsible companies while socially responsible firms take advantage of issuing equity capital. We tested the main implications of our model on the European market. Our sample consists of 562 firms which were rated by the Vigeo rating agency from 1999 to 2007. We use regression methodology to study the link between a firm's debt ratio and its social rating. Our regressions used for explaining firm debt ratios include various control variables (as explanatory variables) such as bankruptcy costs, tax rates, agency and adverse selection variables. Our results show that European firms with a lower social rating tend to exhibit a higher or increasing debt ratio over the period 1999-2007. In particular, when considering the top and bottom quartile firms in term of their social rating, a firm's social rating has a negative and highly significant influence on its debt ratio. Moreover, we get a significant and negative link between the debt ratio variation and each social dimension rating, except the environmental and the community involvement ones. Globally, our results seem to show that debt financing is a way for firms with low social commitment to avoid the equity market penalty.
- Ownership Structure and Board Characteristics as Determinants of CEO Turnover in French-Listed Companies - Bang Dang Nguyen p. 53-89 Cet article étudie l'impact du comportement de différentes catégories d'actionnaires (coopération, neutralité ou adversité), des caractéristiques du conseil d'administration sur l'efficacité du gouvernement d'entreprise. Les résultats ont montré que les P.D.Gs français sont effectivement sanctionnés suite à de mauvaises performances. Les actionnaires-noyaux, très présents dans de grandes entreprises françaises, réduisent significativement la sensibilité de la rotation de dirigeants à la performance de la firme. Les investisseurs institutionnels, quant à eux, ne semblent pas influencer cette sensibilité, confirmant l'hypothèse qu'ils sont des investisseurs passifs et qu'ils pourraient préférer sortir du capital d'une société plutôt que chercher à évincer le dirigeant (“vote by their feet”). La co-existence entre les investisseurs institutionnels et les actionnaires-noyaux n'a un impact sur la sensibilité de la rotation de dirigeants à la performance qu'à un certain degré de participation.This paper investigates whether ownership structure and board characteristics determine CEO turnover in a sample of largest French-listed firms from 1994 to 2001. The results show that CEO turnover is negatively and significantly related to prior accounting and stock performance. Controlling for prior performance, ownership structure and characteristics of boards of directors impact the sensitivity of CEO turnover to prior performance. Firms with blockholders, high government ownership, two-tier boards, and larger boards are less likely to dismiss CEOs for poor performance. Institutional investors and their co-existence with large blockholders, do not impact the sensitivity of CEO turnover to prior performance
- Misunderstanding risk and return? - Abraham Lioui, Patrice Poncet p. 91-136 Dans une importante contribution, Campbell [Campbell, J., 1996, Understanding Risk and Return, Journal of Political Economy 104(2), 298-345] propose une nouvelle méthodologie fondée sur un processus VAR(1) pour tester le MEDAF Intertemporel de Merton. Les innovations des prédicteurs des excès de rentabilité des portefeuilles sont estimés et utilisés comme facteurs de risque dans un modèle d'évaluation. Un élément crucial de la méthode consiste à triangulariser le système VAR utilisé pour obtenir des innovations orthogonales. Nous montrons que cette procédure ne permet pas d'identifier les prix du risque en coupe transversale associés aux prédicteurs, du fait que ces prix dépendent de la façon, arbitraire, d'ordonner les variables dans le VAR. De plus, puisque les facteurs sont orthogonaux entre eux et au portefeuille de marché, la comparaison avec d'autres modèles multi-facteurs pose de sérieux problèmes. À titre d'illustration, nous réexaminons certains résultats récents prétendant montrer que les innovations des prédicteurs éliminent les deux facteurs de Fama et French de la coupe transversale des excès de rentabilité des portefeuilles et concluant de ce fait que HML et SMB reflètent le caractère instable dans le temps des occasions d'investissement. Nous montrons que ces résultats ne sont en fait dus pour l'essentiel qu'à la procédure statistique artificielle utilisée pour l'obtention d'innovations orthogonales.In a seminal contribution, Campbell (1996) [Campbell, J., 1996, Understanding Risk and Return, Journal of Political Economy 104(2), 298-345] proposed a methodology based on a VAR(1) process to test Merton's Intertemporal CAPM. Innovations in predictors of portfolio returns are estimated and used as risk factors in an asset pricing model. One key element is the triangularization of the VAR system used to obtain orthogonal innovations. We show that this procedure makes the cross-sectional prices of risk associated with the predictors non identifiable. This is because they depend on the arbitrary ordering of the variables in the VAR. Moreover, since the factors are orthogonal to the market and to one another, the comparison with alternative multi-factor models is problematic. To illustrate, we revisit recent results that allegedly showed that innovations in the predictors drive the two Fama-French factors out in the cross section of portfolio excess returns and concluded that HML and SMB proxy for time-varying investment opportunities. We show that these results are mainly a statistical artifact of the methodology used to obtain orthogonal innovations.
- A Structural Balance Sheet Model of Sovereign Credit Risk - Pascal François, Georges Hübner, Jean-Roch Sibille p. 137-165 Cet article étudie les écarts de crédit souverains à l'aide d'un modèle d'actifs contingents et d'une représentation bilantielle de l'économie souveraine. Les formules analytiques d'évaluation de la dette domestique, de la dette externe ainsi que de la garantie financière sont obtenues dans un cadre d'analyse où le taux de recouvrement est déterminé de manière endogène comme la solution d'un jeu stratégique de renégociation. L'approche permet de relier les écarts de crédit souverains à des facteurs macroéconomiques observables et, en particulier, prend en compte des effets de contagion au travers des secteurs industriel et bancaire. La performance d'évaluation ainsi que les prédictions concernant les déterminants des écarts de crédit sont testées avec succès sur l'économie brésilienne.This article studies sovereign credit spreads using a contingent claims model and a balance sheet representation of the sovereign economy. Analytical formulae for domestic and external debt values as well as for the financial guarantee are derived in a framework where recovery rate is endogenously determined as the solution of a strategic bargaining game. The approach allows to relate sovereign credit spreads to observable macroeconomic factors, and in particular accounts for contagion effects through the corporate and banking sectors. Pricing performance as well as predictions about credit spread determinants are successfully tested on the Brazilian economy.