Contenu du sommaire : Développement durable et innovation

Cet article s'interroge sur les liens intimes qu'entretiennent les notions d'innovation et de développement durable. Dans une perspective dynamique, il apparait que l'une entraine l'autre dans un enchaînement cyclique. Le développement durable peut, dans un premier temps, être vu comme une innovation en tant que telle ou comme le résultat d'une série d'innovations. La notion de partie prenante est alors centrale, en cela qu'elle permet de caractériser le nouveau macro-environnement des entreprises. Dans un deuxième temps, l'innovation peut résulter de ce nouveau contexte. L'objet est alors d'analyser dans quelle mesure la prise en compte de préoccupations liées au développement durable peut susciter de nouvelles opportunités, aussi bien sur le plan stratégique qu'organisationnel. La conclusion considère l'étape suivante de cet enchaînement, celle des pratiques visant à stimuler l'innovation des collaborateurs afin d'intégrer les principes du développement durable.

La coopération agricole est un objet d'étude aux caractéristiques particulières du fait de son histoire ainsi que de ses normes et valeurs. Nous proposons un modèle de décision reposant sur la « tension dialectique ». Ce modèle de décision innovant, permet d'associer les parties prenantes concernées à la décision et de lever quelques limites théoriques de la théorie des parties prenantes. En effet, l'identification des parties prenantes est aisée et le caractère dynamique de la relation entre parties prenantes et organisation est implicitement pris en compte dans le modèle.

L'objectif de cette recherche est de mieux comprendre les facteurs permettant à l'entrepreneuriat social de favoriser la production d'innovations sociales. Pour ce faire, nous avons réalisé une étude qualitative approfondie de l'organisation Emmaüs. 27 entretiens semi-directifs, ainsi que de longues périodes d'observation ont été effectués au sein de quatre communautés. Pour éclairer les facteurs favorisant la production d'innovations sociales, nous avons utilisé le modèle de management des innovations de Staw (1990). Les données ont été traitées selon une analyse thématique de contenu. Certains des thèmes ont été identifiés par le modèle de Staw, d'autres sont apparus de façon émergente. Le logiciel Nudist-Nvivo a été utilisé pour soutenir l'analyse. Les résultats montrent que les innovations sociales s'appuient sur des leviers communs à toutes les innovations et définis dans le modèle de Staw (1990). Ils montrent également que les innovations sociales se nourrissent de leviers qui leur sont propres : la mission sociale, l'autonomie de décision et d'action. Cet apport théorique nous permet de proposer un modèle de management des innovations sociales. Les apports empiriques suggèrent un certain nombre de préconisations concrètes pour le management des innovations, et notamment des innovations sociales.

Cette étude vise à expliquer le processus de diffusion d'une démarche de RSE proposée par un réseau de pairs, le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD). Dans cette recherche, il s'agit de savoir si la démarche collective du réseau favorise l'implication de ses membres dans des pratiques RSE et selon quelles logiques. Sur le plan théorique, elle invite à considérer la question de la RSE et de son intégration dans l'entreprise comme une nouvelle manière de gérer et revient donc à l'appréhender sous l'angle de l'innovation. Pour cela, l'étude se réfère aux travaux sur la diffusion de l'innovation (Callon & Latour, 1986; Akrich & al., 1988; Callon, 2006). Sur le plan méthodologique, elle s'inscrit dans une enquête exploratoire s'appuyant sur le discours de 17 dirigeants du CJD et sur un suivi régulier de quatre de ses membres. L'analyse des résultats révèle quatre profils, établit plusieurs trajectoires en matière de RSE et révèle les mécanismes de diffusion de la démarche RSE au sein d'un réseau de PME.

La prise en compte des enjeux et des perspectives du développement durable dans les stratégies bancaires est relativement récente. L'objectif de cette contribution exploratoire est de comprendre l'innovation durable bancaire à l'aune des enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Nous proposons, à travers des entretiens semi-directifs et une analyse de la documentation technique et financière, d'analyser les pratiques d'innovation bancaire socialement responsables. En dépit des multiples actions internes que mènent les banques non seulement pour s'inscrire dans une perspective de développement durable, force est de constater que la prise de conscience et l'engagement citoyen sont davantage liés à une réponse aux contraintes de l'environnement plutôt qu'à une réelle démarche stratégique.

Les résultats de recherche que nous présentons dans cet article nous autorisent à penser que le travail collaboratif, la gestion par projets et la compétence collective sont des réalités quotidiennes dans les Entreprises de Traitement et de Diffusion de l'Information (ETDI). Les réflexions menées autour de la compétence collective et de la gestion par projets, nous amènent à retenir que le lien social passe désormais par des « dynamiques réseaux ». La compétence collective se construit par interaction entre les individus au travail. En termes de management, elle se traduit par la capacité à mettre en place des systèmes de coordination pertinents qui développent des compétences liées aux spécificités des projets et au principe de flexibilité permanente.

Le développement durable, après vingt-cinq ans d'existence et la mise en œuvre de nombreux dispositifs de gestion qu'il a accompagnés et rendus possible, ne réussit pas à infléchir de changement du point de vue de la gestion de l'environnement. Les logiques de normalisation à l'œuvre sont, en fait, déjà profondément inscrites dans la définition même du concept qui s'est construit par réaction à une critique écologique jugée trop radicale. Les dynamiques qui ont été favorables aux logiques de contrôle par les opérateurs privés, loin de favoriser les changements annoncés, tendent plutôt à renforcer des pratiques managériales bien établies. Ceci permet de comprendre et d'expliquer les différentes manifestations entrepreneuriales dont le développement durable fait aujourd'hui l'objet en entreprise, et d'identifier les trois figures principales qui en spécifient le main stream. Il est donc essentiel aujourd'hui d'élucider la façon dont sont articulées finalités économiques, sociales et environnementales qui se présentent le plus souvent comme amalgamées et peu maîtrisables dans les dispositifs de développement durable. Il faut pour cela assumer la normativité de la critique écologique, à savoir l'exigence de résultats sur les écosystèmes.