Contenu du sommaire

Revue Annales de géographie Mir@bel
Numéro no 598, 1997
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Une révolution vert pâle : les limites de l'intensification agricole en Inde semi-aride - Frédéric Landy p. 571-591 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ignorée lors des débuts de la révolution verte, l'agriculture pluviale de l'Inde centrale semi-aride connaît une productivité de la terre assez faible. Un exemple du Kamataka témoigne des difficultés de la politique d'intensification, qui augmente les coûts de production sans accroître en proportion les profits. Entre agriculture irriguée intensive et agriculture sèche traditionnelle, le nouveau système aura par son caractère hybride bien des difficultés à survivre dans le nouveau contexte indien de libéralisation économique, et il est douteux qu'à court terme ses problèmes puissent être résolus par la naissance d'une agriculture durable dans le cadre d'une « révolution doublement verte », ni par le développement d'activités non agricoles.
      While rainfed agriculture had been left aside at the beginning of the Green revolution in India, semi-arid millet cultivation started modernising during the 1970s. However a case in South Kamataka shows that high yield varieties and chemical fertilization without irrigation increase cost of production without increasing profit proportionabely. As it is neither intensive irrigated agriculture, nor traditional rainfed agriculture but «in-between», this type of agriculture will face more difficulties due to economic liberalisation in progress. It is doubtful whether it can be helped in the short term by a sustainable development («evergreen revolution») or by economic diversification (off-farm activities).
    • La récente transformation des acteurs économiques dans les D.O.M. : l'exemple de la Guadeloupe, Martinique et Réunion - Michel Desse p. 592-611 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les Blancs Créoles ont contrôlé l'économie de la Guadeloupe, Martinique, Réunion jusqu'en 1946. Leur richesse reposait essentiellement sur les grandes plantations, la production de sucre et le négoce avec la Métropole. Depuis la départementalisation en 1946, leur pouvoir diminue car l'agriculture est en crise. Les sociétés par actions souvent métropolitaines ont racheté les sucreries. Les Créoles ont des difficultés à investir dans les nouveaux secteurs tertiaires : le tourisme, les finances, les grandes surfaces commerciales et perdent le contrôle des espaces insulaires. Les autres groupes ne constituent pas de véritable contre-pouvoir économique. Finalement ce sont les capitaux métropolitains qui ont largement investi dans ces nouveaux secteurs tertiaires plus lucratifs.
      White Creoles controlled the economy in the island of Guadeloupe, Martinique and Reunion until 1946. Their wealth depended essentially on the large plantations, the production of sugar and trade with France. Since the islands became «departements» in 1946, Creole power has decreased as a consequence of the crisis. Joint stock companies, often based in France, have bought the sugar refineries front them. The Creoles have difficulty investing in the new tertiary industries: tourism, financial enterprises, of agriculture hypermarkets, and are losing control over their island. The other groups don't present any real economic competition. In fact it is largely the main metropolitan companies who have invested in these new, more lucrative service industries.
    • La foresterie au Canada : une efficacité qui passe d'abord par le langage - René Blais p. 612-630 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      C'est d'abord comme langage que la foresterie et la rationalité qui la sous-tend trouvent leur efficacité. Partant, l'objectif des « ingénieurs » (autant que des politiciens) et de leurs pratiques institutionnalisées serait de rendre crédible le langage qu'ils créent. Préservation, conservation, reboisement, forêt normale, forêt équienne, usage multiple, rendement soutenu, biosphère, biodiversité, écosystèmes forestiers, environnement, aménagement intégré, indicateurs environnementaux, développement durable, etc. ; autant de mots qui forment un langage cohérent afin de justifier l'exploitation des espaces forestiers canadiens. C'est ce que vise à montrer cet article en insistant surtout sur les concepts de développement durable et de rendement soutenu qui constituent le noyau dur du discours forestier canadien. Ces deux concepts nous permettent ainsi de mettre en lumière la pérennité du discours technicien appliqué au domaine de la foresterie au Canada. En effet, la rhétorique entourant la gestion des forêts canadiennes nous suggère en dernière analyse que tout ce qui semble « durable » dans l'exploitation forestière, c'est le discours.
      The efficiency of forestry and its underlying rationality is based first on discourse. The objective of engineers (as well as politicians) and their institutionalized practices would thus be to legitimize the discourse they have created. Preservation, conservation, reforestation, normal forest, multiple use, sustained yield, biosphere, biodiversity, forest ecosystems, environment, integrated management, environmental indicator, sustainable development, etc.; all these words form a coherent discourse used to justify the exploitation of Canadian forests. This article seeks to demonstrate this hypothesis by insisting on the concepts of sustainable development and sustained yield, which constitute the core of Canadian forestry discourse. These two concepts allow one to highlight the perpetuity of the technician's discourse applied to the field of forestry in Canada. Indeed, the rhetoric concerning the management of Canadian forests suggests that, in the final analysis, the only element which appears «sustainable» in forest exploitation is the discourse.
  • Notes

  • Comptes rendus