Contenu du sommaire : Cahier Spécial : Les outils de gestion vers de nouvelles perspectives théoriques

Plusieurs indicateurs témoignent de la réussite de l'Opéra National de Paris entre 1995 et 2004 sous le mandat de Hugues Gall : la création d'un répertoire lyrique et la poursuite d'une programmation chorégraphique éclectique, l'accueil du public et la maîtrise des équilibres économiques. Ces résultats prennent davantage de relief quand on les compare à ceux du Metropolitan Opera de New York – le Met –, l'Opéra d'Etat de Vienne – le Wiener Staatsoper – et le Bayerische Staatsoper de Munich, maisons d'opéra de taille et d'ambition comparables.1

L'objet de cette publication est d'identifier et de mettre en perspective à partir du cas d'un grand groupe logistique européen (STEF–TFE) deux types de territoires cohabitant au sein de l'entreprise. Le premier type – regroupant l'ensemble des territoires fonctionnels – est issu de la définition des postes, des responsabilités hiérarchiques et des compétences et peut être modélisé par l'organigramme. Le second type –regroupant l'ensemble des territoires numériques – est issu de la définition des habilitations, des droits d'accès et plus largement des profils et peut être modélisé par la matrice des habilitations au sein du système d'information de gestion. Nous nous appuierons, entres autres supports théoriques, sur les travaux de Nizet et Pichaux (2001) synthétisant les contributions abordant la coordination inter – unités et sur ceux de Markus (2000, 2001) sur l'intégration du système d'information de gestion. Notre approche est qualitative et repose sur un cas d'implantation d'un ERP généraliste (Production, Achat, Contrôle de Gestion, RH) au sein d'un groupe européen. Nous détaillerons le déploiement du module RH et soulignerons les rôles respectifs de la DRH et de la DSI aux côtés de la DG dans le pilotage de ce méta–projet.

La société hypermoderne entraîne, par son excès permanent, une surconsommation médicale. Cette surconsommation trouve des explications diverses, génère des pathologies et des difficultés du système de santé variées. Cependant de nouveaux liens sociaux se développent, ils permettront peut-être d'éviter une accélération d'une médecine à deux vitesses.

Comment, selon quelles logiques et avec quels résultats les institutions représentatives du personnel (IRP) interviennent-elles dans les processus de restructurations accompagnées de plans sociaux ? Nous présentons une analyse des mécanismes de décision en matière de restructurations avec suppressions d'emploi avant d'examiner les modes d'action des IRP lors de licenciements collectifs accompagnés de plans sociaux. Ces deux processus contribuent à la construction de l'acceptabilité sociale de cette modalité particulière de suppressions d'emploi.

Le large développement des NTIC transforme chaque acteur en travailleur de la connaissance qui évolue au sein d'une chaîne de valeurs du savoir englobant tous les autres interlocuteurs de l'entreprise. Les ETDI deviennent alors l'archétype des entreprises du futur, ou les phénomènes de cumuls d'expertises, à la fois professionnels et technologiques, s'étendent à l'ensemble de la force de travail. Le lien entre Gestion des Ressources Humaines (GRH) et technologies a toujours été porteur d'interrogations, mais aussi de potentiels de performances. Dans un univers dynamique et déconcertant, le Management des Ressources Humaines MRH) devient un vecteur montrant la cible à atteindre, il sert de point de repère. Dans ce même univers, les informaticiens doivent être gérés de façon adaptée, car ces "travailleurs de la connaissance" ont une chaîne de valeur spécifique appelant un management particulier. C'est dans ce nouvel espace de travail individuel et collectif que notre objet de recherche prend racine.

Souhaitant rompre avec une dichotomie conception-usage encore largement présente dans l'étude des outils de gestion, l'article reprend des cadres théoriques récents des sciences de gestion en les intégrant dans une "perspective appropriative". La première partie développe l'objet et la problématique de l'appropriation des outils de gestion, ainsi que différents regards possibles sur le phénomène. La seconde partie avance deux grandes théories de l'appropriation (la théorie de la conception à l'usage et la théorie de la mise en acte) qui permettent de répondre de façon cohérente à la problématique, en reprenant les objets et les regards mobilisés dans la partie précédente. La réflexion s'achève par une ouverture sur l'évolution et le pilotage des outils de gestion dans une perspective appropriative.

Les outils de gestion comptables et financiers sont de plus en plus étudiés comme le résultat de la confrontation d'acteurs, d'interactions, de dynamiques d'appropriation diverses d'acteurs individuels ou collectifs. Nous montrons dans cet article qu'un certain nombre de facteurs organisationnels et stratégiques influencent les processus de construction et d'utilisation des outils comptables et financiers. Les acteurs comptables et financiers s'approprient ces outils dans une perspective socio-politique, soit parce qu'ils se contentent d'appliquer les règles et les normes imposées par leur profession, soit parce qu'ils veulent faire jouer à ces outils un rôle de communication, de légitimation, d'adhésion... en interne dans l'entreprise ou en externe vers les apporteurs de capitaux notamment.

Les démarches de gestion des connaissances et les outils qui les supportent ne font pas toujours sens pour les acteurs. Ce déficit d'appropriation est lié à une forme de réductionnisme technologique qui inspire la plupart des projets de KM. La vision de la connaissance développée par les organisations est ainsi celle d'un objet susceptible d'être codifié, quantifié et diffusé. L'ambition de cet article et d'interroger les pratiques actuelles de gestion des connaissances et leur difficulté d'articuler connaissance et action. Dans cette perspective, nous montrons l'intérêt de la notion de communauté de pratique et le rôle du management dans leurs processus d'émergence. Nous suggérons également un cadre conceptuel permettant d'apprécier la pertinence et la qualité d'appropriation des démarches et outils de gestion des connaissances en organisation.

L'approche proposée dans cet article permet d'intégrer des niveaux d'analyse sur l'appropriation des outils informatisés généralement séparés dans la littérature. En effet, deux principaux courants de recherche étudient l'adoption, la diffusion et les mécanismes d'apprentissage d'outils informatisés : une perspective institutionnelle d'une part, évoquée dans une première partie, une analyse des dynamiques d'appropriation considérées d'un point de vue plus local, micro-social, d'autre part, dont le principe et les modalités sont présentées dans une seconde partie. Enfin, une troisième partie est consacrée à des recherches intégratives des niveaux institutionnels, inter-organisationnels et micro-sociaux, notamment à travers la présentation du modèle de la Vision Organisante de Swanson et Ramiller (1997). Les résultats de ces instrumentations mettent en avant des types de trajectoires différentes d'appropriation (notamment d'ERP ou d'intranet) selon la réceptivité aux discours externes de la part des entreprises étudiées et, des dynamiques de constitution d'idées, des discours autour des objets informatisés différents selon les pays. Finalement, il semblerait que les objets de gestion informatisés s'inscrivent aujourd'hui de plus en plus dans des outils de gestion voire des dispositifs de gestion.

De tous les champs disciplinaires de la gestion, celui abordant le point de vue du stratège est potentiellement l'un des plus délicats à aborder s'agissant de l'étude de l'appropriation des dispositifs et autres outils de conception et de pilotage stratégiques. Mais passée cette première réflexion qui tient à la nature même du management stratégique (nécessairement transversale et englobante), rien ne permet de présager de l'homogénéité des dispositifs stratégiques et de leur appropriation par les acteurs de l'organisation. Comme premier élément d'analyse, nous proposons de distinguer un management stratégique de nature endogène d'un management d'une nature plus exogène. Envisagé sous l'angle d'un nouveau couple ago-antagoniste, nous défendons l'idée selon laquelle cette dichotomie permet d'établir un cadre d'analyse pertinent pour l'étude des dynamiques appropriatives des dispositifs de gestion stratégique.