Contenu du sommaire : Cahier : Boosting territorial multi-stakeholder cooperation, coordination and collaboration: strategic and managerial issues

Partant du constat que peu d'entreprises innovantes étaient créées par ou avec des chercheurs publics pour valoriser leurs travaux, le législateur français a voté en 1999 une loi, dite loi sur l'Innovation. Plus de dix ans après, ce dispositif à l'intention entrepreneuriale clairement affichée est-il une réussite ? Son évaluation, inscrite dans le cadre théorique de la légistique, articule les objectifs affichés, leur traduction normative et leur utilisation concrète. Les résultats auxquels nous parvenons sont clairs : la loi est un échec qu'il faut relativiser... Plusieurs explications sont proposées et discutées.

L'expérience anté-création de l'entrepreneur est de plus en plus évoquée comme l'une des raisons de l'internationalisation précoce des jeunes entreprises. En effet, de par l'expérience accumulée avant la création, l'entrepreneur développe des compétences uniques qui peuvent lui permettre de développer plus rapidement des activités sur les marchés étrangers. Dans cet article, nous analysons l'incidence de l'expérience antérieure de l'entrepreneur sur le niveau d'internationalisation des entreprises nouvelles et internationales. Les résultats de l'analyse d'un échantillon de 68 entreprises de la région Rhône-Alpes mettent en évidence l'hétérogénéité du niveau d'internationalisation de telles entreprises. Ils montrent aussi que l'expérience dans les affaires internationales permet de discriminer les entreprises qui dépendent majoritairement de l'international pour le développement de leur activité.

L'étude de l'achat d'un roman nous permet d'analyser un nombre conséquent de variables propres à la triade consommateur-produit-situation et de tester leur influence sur les modes de sélection d'un bien. Nous proposons par ailleurs une typologie des processus décisionnels renvoyant à différents phénomènes de consommation : procrastination, fidélité, inertie, butinage, recherches préachats, mécanismes mentaux de prise de décision, influence du packaging.

Les entreprises, à l'instar des autres collectivités humaines, ont une culture d'entreprise. Celle-ci est le fruit d'une dynamique complexe où, jouent des facteurs aussi divers que la nature de l'activité, l'histoire de l'organisation et la mémorisation de ses réussites et de ses échecs, la personnalité du dirigeant, etc. Or, l'innovation, par son importance stratégique comme par sa force suggestive et symbolique, constitue un « pivot » crucial de la culture d'entreprise, autour duquel se structurent et se positionnent les représentations collectives constituant la culture de l'entreprise. La reconnaissance de la culture d'entreprise constitue une avancée significative pour l'analyse des processus d'innovation. Elle introduit toutefois un certain nombre d'interrogations, la littérature en la matière restant encore largement exploratoire. Parmi ces questionnements, la nature de relation (interaction) entre l'innovation et la culture d'entreprise ainsi que l'étude des mécanismes de l'émergence d'une culture d'innovation apparaissent encore peu explorées. Nous nous sommes donc intéressés à ces deux volets afin de rendre compte de la complexité de la relation entre innovation et culture d'entreprise. Plus précisément, notre article se propose de répondre aux questions suivantes :« Comment les innovations technologiques et la culture d'entreprise évoluent-elles et s'influencent-elles dans un environnement technologique ? » ; « Quels sont les mécanismes de création d'une culture d'innovation dans leur dimension technologique et organisationnelle ? ». Pour répondre à ces questions, nous avons eu recours à une analyse qualitative reposant sur une étude de cas par inter sites, centrée sur les PME innovantes de haute technologie. Les principaux résultats de notre recherche ont souligné l'existence d'une relation d'influence mutuelle entre innovation et culture d'entreprise. De plus, l'étude des mécanismes de l'émergence de culture d'innovation donne une compréhension plus fine de cette relation. Elle permet enfin de spécifier le rapport entre innovation et culture et souligne l'existence d'une nouvelle forme de rapport à l'innovation et, plus largement aux choix technologiques. Cette forme souligne l'importance (la place) de la culture d'entreprise dans un processus d'innovation.

La présente recherche vise à mieux comprendre les relations qui existent entre la performance au travail des infirmières et infirmiers diplômés d'Etat et l'implication organisationnelle. Une analyse qualitative exploratoire portant sur un échantillon de huit agents de santé, a permis de formuler les hypothèses de recherche. L'analyse de régression multiple a mis en évidence une relation positive entre les deux sous dimensions de l'implication organisationnelle calculée - sacrifices perçus et manque d'alternatifs perçus - et les variables de performance au travail telles que la satisfaction au travail, le taux de rotation, l'absentéisme, la promotion et le retard.

Cet article introduit un cahier spécial de la revue Management &Avenir sur un sujet nouveau. Notre objet de recherche n'est pas ici le territoire en tant que construction historique identitaire et socio-économique générant des externalités positives, un point de vue bien circonscrit par les champs de l'économie et de la géographie. Il n'est pas non plus celui de l'émergence quasi-spontanée de formes de coordination, sans l'impulsion d'un acteur moteur. Nous nous intéressons ici aux démarches, impulsées par les acteurs locaux eux-mêmes ou par les pouvoirs publics pour développer une meilleure coopération, coordination et collaboration locale. Or, si la recherche s'est longtemps intéressée aux difficultés de mise en place de tels multipartenariats, elle s'est finalement moins intéressée au volet managérial de ces démarches territoriales. Quelles sont les problématiques managériales et stratégiques sous-jacentes à l'impulsion de coopération, de coordination et/ou de collaboration sur un territoire donné ?

L'existence d'un contexte de type « milieu innovateur », la taille réduite des entreprises et un déclin industriel local incitent souvent les institutionnels à initier des stratégies collectives entre entreprises d'un même secteur. Cette option est-elle systématiquement envisageable ? L'exemple des couteliers de Thiers montre que, si nous sommes en présence simultanée d'intérêts économiques proches et d'une proximité géographique, les dimensions cognitive, organisationnelle et d'apprentissage du milieu se heurtent au caractère entrepreneurial de celui-ci, créant une forte résistance à la mise en place d'une stratégie collective.

Les partenariats de différents secteurs élaborent souvent des plans stratégiques de collaboration. La présente étude examine les caractéristiques structurelles clés de l'exécution de ce type de plan, en tenant compte de l'atteinte des objectifs collaboratifs (c.-à-d. des retombées se rattachant aux questions autour desquelles la collaboration s'est cristallisée, ces questions étant documentées dans le plan stratégique de collaboration). En s'appuyant sur des observations découlant de quatre études de cas approfondies portant sur des stratégies collaboratives de développement régional durable (SCDRD), cet article propose cinq critères permettant d'évaluer la structure d'exécution d'une SCDRD.

Cet article s'attache à comprendre comment les pôles de compétitivité et ses parties prenantes managent les tensions stratégiques entre les périmètres local et international. L'analyse du pôle Cosmetic Valley sous l'angle de la littérature des parties prenantes associée au concept de dualité institutionnelle, montre la nécessité d'élargir la prise en compte de la dynamique spatiale des acteurs et la notion même de territoire.

Dans un contexte de globalisation des marchés conduisant les firmes à se recentrer sur leur cœur de métier, les entreprises ont de plus en plus besoin de coopérer avec d'autres firmes pour innover et régénérer leurs ressources. Cette recherche fondée sur une étude de cas exploratoire, vise à comprendre la dynamique conduisant les firmes d'un même pôle de compétitivité à partager leurs connaissances et leur savoir-faire ainsi qu'à co-développer des solutions innovantes. Elle analyse en particulier les rôles de la gouvernance locale dans cette coopération et ce transfert de connaissances. Elle conclut sur le rôle des associations privées, structurées en communautés épistémiques, dans l'animation territoriale.

L'importance des pilotes opérationnels des réseaux territorialisés d'organisations et de leurs compétences est reconnue empiriquement mais fait l'objet de relativement peu de travaux académiques. Grâce à l'étude de trois Systèmes Productifs Locaux, nous analysons l'influence des compétences des pilotes sur le pilotage du réseau. Deux profils, généraliste et technique, sont identifiés et coïncident avec des rôles spécifiques des pilotes, fondant deux types de pilotage, orientés vers l'animation territoriale ou vers le transfert de connaissances. Les choix opérés par la gouvernance stratégique en matière de compétences des pilotes semblent dictés par le contexte initial du réseau et intrinsèquement liés à son cycle de vie.