Contenu du sommaire : Thèmes : La crise
Revue | Les cahiers internationaux de psychologie sociale |
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Numéro | no 87, 2010/3 |
Titre du numéro | Thèmes : La crise |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Numéro thématique : La crise, les crises : présentation du numéro - Andreea Ernst-Vintila, Rafael Pecly Wolter p. 389-392
- Les représentations sociales des risques à l'origine des risques de crise - Maryline Specht p. 393-422 Dans cet article, nous développons l'idée suivant laquelle les représentations sociales, et plus largement la pensée sociale, en tant que mode privilégié de fonctionnement du système social, peuvent être, dans une certaine mesure, des potentiels de crise. Elles imposent en effet un fonctionnement et une inertie empêchant le système de prévenir et de réguler les situations de crise. Plus encore, le paradigme technico-rationnel, de maîtrise et de contrôle des risques, ne représente pas selon nous une alternative mais une simple instanciation de la pensée sociale. Nous illustrons ce propos par une étude qualitative montrant en quoi un système social, une industrie de recherche et de développement technologique, ayant adopté un modèle technico-rationnel de management des risques, fonctionne selon une dialectique collective susceptible d'engendrer des situations de crise.Roots of crises in social representations
Within this paper, we present the idea suggesting that, social representations, and more broadly social thinking, as the inbuilt process of any social system, shall be, in a certain way, crises' potentials. They indeed might lead to heaviness and dysfunctions which might restrain the capability of the system to prevent or regulate situations of crises. More over, the technical and rational paradigm, articulated around the mastering and the control of risks, doesn't appear to us as an alternative but, only as one instantiation of social thinking. We illustrate this theoretical frame through a qualitative study showing how a social system, a research and technologic development firm which has adopted a technical and rational model of riskmanagement, behaves through a collective dialectic which could generate crises situations. - Emotions in conflict resolution and post-conflict reconciliation - Eran Halperin, Drew E. Schwartz p. 423-442 Les émotions ont été reconnues depuis longtemps comme un facteur important dans le contexte de la résolution des conflits et la réconciliation post-conflit. Récemment, les chercheurs ont fait de grands progrès sur le sujet en explorant les antécédents distinctifs et les effets sur le comportement des différentes émotions telles que la haine, la colère, la culpabilité et l'espoir. Cet article offre un aperçu complet de ces recherches contemporaines et met en évidence l'interdépendance des émotions, des processus cognitifs et autres facteurs qui donnent lieu à des attitudes et des actions politiques. Basé sur des recherches révélant que les émotions peuvent influencer le succès ou l'échec de la résolution et les tentatives de réconciliation post-conflit, nous suggérons que la régulation à la hausse de l'espoir, la culpabilité, la peur et la colère (quand les niveaux de haine sont faibles) et la régulation à la baisse de la haine peuvent avoir des implications constructives en termes de maintien de la paix au stade de la réconciliation post-conflit. Nous suggérons aussi que mesurer la maturité émotionnelle, qui traduit dans quelle mesure les parties en conflit sont prêtes à aller de l'avant, peut aider les soldats de la paix à identifier les étapes qui augmenteront la probabilité d'une paix durable.Les émotions dans la résolution du conflit et la réconciliation post-conflit
Emotions have long been recognized as an important factor to consider in the context of conflict resolution and post-conflict reconciliation. Recently, scholars in the field have made great strides in terms of expanding our knowledge on the subject by exploring the distinctive antecedents and behavioral effects of different discrete emotions such as hatred, anger, guilt, and hope. Additionally, findings related to the emerging subfield of emotion regulation suggest ways that peacemakers and peacekeepers might help facilitate more amicable relations among states. The present work provides a comprehensive overview of such relevant contemporary research and, in doing so, highlights the interconnectedness of emotions, cognitive processes and additional factors that give rise to political attitudes and actions. Based on research revealing that emotions ultimately influence the success or failure of resolution and post-conflict reconciliation attempts, we suggest that up-regulating hope, guilt, fear, and anger (when levels of hatred are low) and down-regulating hatred can have constructive implications for peacekeepers in the post-reconciliation stage of conflict. We also suggest that determining a conflicts emotional ripeness, a measure of the parties' emotional readiness to move forward, can help peacekeepers identify steps that will increase the likelihood for sustainable peace. - An ever-dying people: The existential underpinnings of Israelis' perceptions of war and conflict - Gilad Hirschberger, Tom Pyszczynski, Tsachi Ein-dor p. 443-457 Le conflit entre l'État d'Israël et ses voisins implique des désaccords sur des questions concrètes telles que les colonies, le terrorisme et les frontières. Dans notre étude, nous soutenons que ces questions sous-jacentes correspondent à de profondes et tangibles préoccupations existentielles qui alimentent le conflit et ralentissent la réconciliation. Nous nous concentrons particulièrement sur l'état d'esprit des Juifs israéliens parce que nous croyons que l'histoire de la persécution contre les Juifs joue un rôle essentiel dans la façon dont les Israéliens perçoivent le conflit contemporain. Nous montrons, sur la base de la théorie de la gestion de la terreur (Terror Management Theory) que les rappels de la mort ou la mort collective (la Shoah) conduisent les Israéliens à soutenir des solutions violentes, exprimer leur opposition au compromis et à la réconciliation, et entraînent un comportement moralement discutable en période de conflit. Nous concluons que la sécurité existentielle pour les Israéliens est une condition préalable à la paix.Un peuple qui n'en finit pas de mourir : les fondements existentiels de la perception israélienne : dés guerres et conflitThe conflict between Israel and its neighbors involves disagreements over concrete issues such as settlements, terrorism, and borders. In the current paper we argue that underlying these tangible issues are deep-seated existential concerns which fuel the conflict and stand in the way of reconciliation. We focus specifically on the unique mindset of Israeli Jews because we believe that the history of persecution against the Jews plays a vital role in how contemporary Israelis perceive the conflict. We demonstrate, on the basis of terror management theory, that reminders of personal death or collective death (the Holocaust) lead Israelis to support violent solutions, express opposition to compromise and reconciliation, and license morally questionable behavior during conflict. However, we also show that providing existential security may buffer against, and even overturn the detrimental effect of existential insecurities on violent responses. We conclude that existential security for Israelis is a precondition to peace.
- Représentations de la justice et de la Démocratie à Mexico en temps de crise - Juana Juárez Romero, Manuel González navarro p. 459-478 Les résultats d'une enquête qui a débutée en 1988 à Mexico dans un contexte de grande effervescence politique sont ici présentés. On y analyse différentes opinions des habitants de Mexico sur diverses questions d'intérêt public. Celles-ci révèlent la présence d'un système de pensée à partir de deux groupes d'opinions : les unes associées à la notion de justice, les autres à celle de la démocratie dans notre pays. Bien que les opinions soient souvent interprétées comme des expressions indépendantes et isolées sur diverses questions sociales, elles semblent cependant s'organiser à partir de fondements plus profonds où sont formées les perceptions que les citoyens développent de la dynamique sociale qu'ils vivent. Ainsi, la recherche vise à montrer que le lien entre les divers points de vue est basé sur un système de pensée sociale. Les différents points de vue qui sont étudiés sont le produit d'un questionnaire de type Likert qui a été soumis à 14 reprises aux habitants de Mexico, dans ses 16 municipalités. A chaque fois, entre 600 et 950 citoyens ont été interrogés. La cohérence des opinions autour des notions de justice et de démocratie, reflète la force des perceptions élaborées. Mais cela reflète également une capacité analytique et critique chez les citoyens, ce qui permet de soutenir l'idée qu'il y existe un fonctionnement ancré dans un système plus large, c'est-à-dire celui d'une pensée sociale.Representations of Justice and Democracy in Mexico City in the time of crisis
The text reports on the results of a survey that began in 1988 in Mexico City in a context of high political debate. We analyzed the opinions of Mexico City inhabitants about various issues of public interest. Those opinions revealed the presence of a system of thinking based on two opinion groups: one that was associated with the notion of justice, and the other with that of democracy. Although those opinions were often viewed as independent and distinct expressions about various social issues, they seem however to be organized around deeper bases where the citizens' perceptions about the social dynamics that they experience are formed. Thus, this research aims at showing that the link among these different points of view is based on a social thinking system. The different points of view that were studied were gathered through a Likert-type questionnaire administered over time, 14 times in all, to the inhabitants of Mexico City, in its 16 districts. Each time, 600 to 950 citizens were surveyed. The coherence of opinions around the notions of justice and democracy reflects powerful elaborated perceptions, and also an analytical and critical capacity of citizens. These results support the idea that such perceptions are anchored in a larger system, that is, in a social thinking system. - Situations de crise et modes de raisonnement : effets de l'intensité du positionnement sur le choix d'un canevas de raisonnement - Rafael Pecly Wolter, Michel-Louis Rouquette p. 479-489 Pour lutter contre l'exception ou la contradiction deux types de canevas de raisonnement ont été étudiés : le schème étrange et le schème de la négation. En situation de crise, les sujets ont positionnements polarisés ; lorsque les personnes se mobilisent c'est qu'elles adorent ou détestent l'objet source de mobilisation. Nous pensons que dans de telles situations, face à la contradiction, les sujets aux positionnements polarisés utiliseraient davantage le schème de la négation que les sujets au positionnement modéré. Nous pensons aussi que les sujets au positionnement modéré utiliseront davantage le schème étrange, car ce type de rationalisation demande des ressources cognitives indisponibles chez les sujets polarisés. En octobre 2007 plusieurs Universités françaises étaient bloquées, les étudiants se mobilisant contre la Loi sur la Reforme des Universités. Dans cette situation trois positionnements face au blocage étaient possibles ; pour, contre et neutre. Pour créer la contradiction chez les sujets (n = 143) ont leur affirmait que le blocage avait une caractéristique en contradiction avec leur opinion. Les résultats confirment nos prévisions, il est possible de voir que le simple fait de se positionner (ceci indépendamment de la valence de ce positionnement) fait que les sujets utilisent moins le schème étrange (t (141) = - 3.88 ; p. < .001) et plus le schème de la négation (t (141) = 3,37 ; p < .001), comparativement aux sujets au positionnement non extrême. Ainsi lorsque l'objet aimé/détesté est contredit, les sujets seraient davantage prêts à rejeter qu'à discuter.Crisis situations and modes of reasoning: Effects of the positioning intensity on the choice of a reasoning frameworkTwo types of reasoning frameworks to fight against the exception or the contradiction have been studied: the denial scheme and the strange scheme. In a crisis situation, the subjects have polarized positions; it is while people take position that they love or hate the source object of mobilization. We think that in such situations, facing contradiction, the subjects with polarized positions employ more the denial scheme than the subjects with moderated positions. We also think that the subjects with moderated positions employ predominantly the strange scheme, since that type of rationalization demands cognitive resources that are unavailable to the polarized subjects. In October 2007 many French universities were blocked as the students were rallying against the Law about University Reformation. In that situation three positions towards the block were possible: favorable, against and neutral. To create the contradiction in the subjects (n = 143) we told them that the block had a characteristic in contradiction with their opinions. The results confirmed our predictions: the simple fact of positioning oneself (independently from the valence of that position) makes subjects employ less the strange scheme ((t (141) = - 3.88; p. < .001) and more the denial scheme (t (141) = 3,37; p < .001), in comparison with the subjects with non-extreme positioning. Therefore, when the hated/loved object is contradicted, the participants would be more likely to reject than to discuss.
- Représentations sociales et délinquance en situation de crise : L'affaire Joe Van Holsbeeck en Belgique - Sophie Antoine, Nicolas Van der linden p. 491-513 Ce travail analyse les représentations sociales de la délinquance à partir de la situation de crise suscitée par l'affaire Joe Van Holsbeeck, ainsi que les liens éventuels qu'entretiennent ces représentations avec le niveau de mobilisation des individus. Une analyse de correspondance met en évidence (1) que ces représentations s'organisaient essentiellement autour d'une dimension opposant une lecture catégorielle (selon un critère ethnique, socio-économique ou générationnel) à une lecture individulisante de l'évènement mais aussi (2) le rôle constitutif que le stéréotype du Maghrébin a joué dans l'élaboration des réactions populaires. Enfin, nos résultats suggèrent également (3) qu'un niveau plus élevé de mobilisation semble lié à la remise en cause de la solidarité et de la moralité de la société belge.Social representations of delinquency in crisis situations: the Joe Van Holsbeeck case in Belgium
This study analyzed the social representations of delinquency in a crisis situation produced by the Joe Van Holsbeeck case (Belgium), as well as the possible links between those representations ant the individuals' level of mobilization. A correspondence analysis showed that (1) these representations were organized essentially around a dimension opposing a categorical reading (based on an ethnic, socio-economic, or generational criterion) to an individualized reading of the event, but also (2) the constitutive role that the stereotype of the Maghrebi has played in triggering the masses' reactions. Finally, our results equally suggested (3) that a higher level of mobilization seems to be linked to the questioning of solidarity and morality of the Belgian society. - La crise financière de 2008 : menace collective ou défi individuel ? Une analyse de la pensée sociale mobilisée en situation de crise - Andreea Ernst-Vintila, Sylvain Delouvée, Michel-Louis Rouquette p. 515-542 Ce texte s'intéresse à la pensée de sens commun à propos de la crise financière de l'automne 2008. Après avoir proposé de distinguer réalité objective et réalité sociale de la crise, nous proposons une analyse de la pensée sociale sur la crise financière de 2008. Cette analyse se situe au niveau positionnel, à l'articulation des niveaux individuel et interindividuel, souvent adoptés en psychologie, et du niveau idéologique abordé en sociologie, sciences politiques, etc. À l'appui de cette analyse nous présentons plusieurs études menées en Europe ces deux dernières années sur la crise financière de 2008, ainsi qu'une étude empirique française. Cette dernière a comparé la pensée sociale sur la crise financière de 2008 et les intentions d'action de deux groupes de participants, différenciés par leur niveau de pratique : cadres du secteur financier et citoyens ordinaires. L'implication personnelle des participants par rapport à la crise financière a été mesurée en tant que variable invoquée. La discussion aborde les différences identifiées au niveau de la pensée sociale sur la crise financière et des intentions d'action des deux catégories de participants principalement en lien avec leur niveau de pratique et d'implication personnelle.The financial crisis of 2008 : A collective threat or individual challenge ? An analysis of the social thinking activated in a crisis situation. This text focuses on the common sense thinking about the financial crisis of 2008, also called social thinking, or lay thinking. After having distinguished between the objective reality of the crisis and its subjective reality, we proposed an analysis of the social thinking about the financial crisis of 2008. This analysis was conducted at the positional level, a complement to the individual and inter-individual level often adopted in psychology, and to the ideological level, often adopted in sociology, political sciences, etc. This analysis was supported by several recent studies carried out in Europe since the beginning of the crisis, as well as by an empirical study carried out in France. The latter compared the social thinking about the financial crisis of 2008 (social representations), the behaviors and the intentions for action of two groups of participants, who were different in their level of praxis related to the financial sector: senior managers of the financial sector, and lay citizens. Participants' personal involvement towards the financial crisis was measured as a selection variable. We discuss the differences between the two groups in terms of social thinking about the crisis and of intentions for action mainly in relation to the participants' level of praxis and personal involvement.
- Économie et Finance durant la crise financière mondiale : représentations sociales, métaphores et figures rhétoriques dans le discours des médias de l'automne 2008 au printemps 2010 - Annamaria Silvana De Rosa, Elena Bocci, Clio Bulgarella p. 543-584 Dans le cadre du programme de recherche interdisciplinaire et transnational « La Psychologie de masse et les marchés financiers : agents hétérogènes, médias et investisseurs», cet article met en évidence certains outils rhétoriques utilisés dans le discours social élaboré par les médias et les experts, concernant la crise financière en tant qu'explication basée sur la rupture entre la bonne économie « réelle» et la mauvaise finance « virtuelle». Ainsi la représentation de la première serait ancrée dans la productivité des personnes réelles et de leur travail, alors que la représentation de la seconde serait ancrée dans des produits financiers sans substance, inventés par des spéculateurs si tortueux que les personnes ordinaires, tout comme les soi-disant experts, ne les comprennent pas. Dans cet article nous présentons les résultats préliminaires de la première étude exploratoire de ces représentations, basée sur une analyse qualitative des sources média de l'automne 2008 au printemps 2009. Cette étude est intégrée dans une seconde qui, elle, a pour but l'analyse du contenu et de la structure de ces représentations, à l'aide de l'Analyse Multidimensionnelle des données lexicales (ALCESTE, Reinert, 1983) de 345 articles publiés de septembre 2008 à avril 2010 en page d'accueil des sites web des journaux italiens généralistes (La Repubblica) et spécialisés (Il Sole 24 ore). D'autres étapes du programme de recherche en cours prévoient des analyses qualitatives et quantitatives des médias spécialisés et généralistes, d'Europe, des États-Unis et de la Chine jusqu'au 1er juin 2010.Economics and Finance during the global financial crisis: Social representations, metaphors and rhetorical figures in the media discourse from Autumn 2008 until Spring 2010Part of a larger transnational and interdisciplinary research program focused on “Mass Psychology and Stock Market: heterogeneous agents, media and investors”, this article highlights some rhetorical devices used in the social discourse elaborated by media and experts about the financial crisis as an explanation based on the split between the good « real» economy and bad « virtual» finance: the former represented as being anchored in the productivity of real people and their work, the latter represented as being anchored in insubstantial financial products produced by speculators so complicated that ordinary people as well as so-called experts do not understand them. In this article we present preliminary results of the first exploratory study based on qualitative analysis of media sources from Autumn 2008 until Spring 2009, integrated by a second study aimed at the analysis of the contents and structure assisted by the Multidimensional Analysis for textual data (ALCESTE, Reinert, 1983) on 345 articles published from September 2008 to April 2010 on the homepage of generalist (La Repubblica) and specialized (Il Sole 24 ore) Italian newspapers websites. Further steps of the ongoing research program foresee qualitative and quantitative analyses of specialized and generalized media from Europe, US and China until 1st June 2010.
- La représentation sociale de la crise économique dans quatre pays européens - Ida Galli, Boumédienne Bouriche, Roberto Fasanelli, Maria Geka, Luminita Iacob, Gheorghe Iacob p. 585-620 L'article présente une recherche internationale sur la représentation sociale de la crise économique. Etant donné la complexité et l'extrême actualité de l'objet, on a choisi une approche « multi méthode. L'analyse des résultats s'est faite en trois étapes. la première descriptive ; la seconde interprétative; la troisième comparative. Dans chaque pays, l'échantillon a été constitué par des sujets appartenant à trois catégories socio-économiques différentes: employés de banque, petits commerçants, étudiants en économie. Le choix de l'échantillon nous permet de tester empiriquement la notion de « distance à l'objet ». Les stratégies et les techniques de relevé et d'analyse des données sont complexes et sous certains aspects absolument innovateurs et ils seront bien expliquées dans le corpus du texte. Dans cet article on présentera seulement les données relatifs à la première étape de la recherche.The social representation of the economic crisis in four European countries
The aim of this article is to present an international research on the social representation of the economic crisis. Given the complexity and the recency of this object, we chose a multimethodological approach. The data analysis was conducted in three successive stages: descriptive, interpretative, and comparative. In each country, the sample was made of participants from three different socio-economic categories: bankers, small merchants, economy students. This choice of categories allowed us to empirically test the concept of “distance to the object”. Strategies and techniques of data collection and processing are complex and quite innovative and they are explained in the text. In this article, we present only results related to the first phase of the whole research. - Penser la crise écologique : représentations et pratiques franco-allemandes - Sabine Caillaud, Nikos Kalampalikis, Uwe Flick p. 621-644 Cet article interroge les significations de la crise écologique en France et en Allemagne. Après avoir montré comment l'approche des représentations sociales et l'idée d'une « histoire humaine de la nature » permettent de dépasser certains problèmes inhérents à l'étude de l'objet, nous proposons d'aborder la crise écologique sous l'aspect des motifs liés aux pratiques. Pour cela, nous nous appuyons sur les résultats d'une étude comparative France/Allemagne et plus précisément sur les données issues de la méthode des focus groups. Les résultats montrent la nature antithétique des thêmata à partir desquels la crise écologique est pensée dans les deux pays et leur rapport aux pratiques écologiques associées.Thinking the ecological crisis: Representations and practices in France and Germany
This article examines how the ecological crisis makes sense in French and Germany. First, social representations' approach and the idea of “a human history of nature” help us to overcome some difficulties linked to the object. Then, we propose to approach the ecological crisis by considering motives for ecological practices. We use data from a comparative study in France and Germany and more specifically data from Focus Groups. Results show the antithetic nature of thêmata used to think about the ecological crisis in both countries and their connection with associated ecological practices.