Contenu du sommaire : Éthique et Organisation
Revue | Revue Interdisciplinaire Management, Homme & Entreprise — RIMHE |
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Numéro | no 1, mars-avril 2012 |
Titre du numéro | Éthique et Organisation |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éthique et Management : repenser l'organisation - Martine Brasseur, Hajer Kefi, Joseph Ngijol p. 3-6
- Responsabilité Sociale de l'Entreprise et Publicité - Stéphanie Herault p. 7-18 Les préoccupations des consommateurs à l'égard des pratiques éthiques des entreprises conduisent ces dernières à intégrer au sein de leurs publicités des arguments en faveur de leur engagement dans des démarches socialement responsables. Mais certaines dérives ont suscité une grande méfiance dans l'opinion publique. Mesurer aujourd'hui l'efficacité de publicités « éco-responsables » nécessite donc d'évaluer le niveau de confiance suscité. Les données quantitatives issues de l'exposition d'un échantillon de 172 individus à une publicité pour une marque automobile montrent l'importance du rôle joué par les croyances du caractère socialement responsable de l'entreprise au sein du processus de persuasion publicitaire, celles-ci influençant positivement confiance et opinion envers la marque. Ces deux facteurs constituant des antécédents de la satisfaction et de la fidélisation, ces résultats suggèrent l'impératif pour les annonceurs de vérifier que leurs publicités renforcent bien la confiance envers la marque communicante sous peine de résistance voire de rejet de la part des publics-cibles.Consumer concerns with regard to ethical practices lead firms to communicate about their involvement in CSR actions. But some “green washing” advertising aroused great suspicion. Effectiveness measure of this sort of ads needs therefore to consider the level of brand trust generated through exposure to the ad. Quantitative data providing from an online survey on 172 individuals show that beliefs about CSR of the firm influence positively brand trust and attitude toward the brand. These two constructs contribute to customers'satisfaction and loyalty. So, these results suggest to advertisers to ensure their ads generate high level of brand trust in order to avoid consumers resistance or even rejection.
- Le Management d'un bien commun : le territoire. Le cas des pôles de compétitivité - Christophe Assens, Yoni Abittan p. 19-36 Un territoire permet de fédérer des entreprises pour leur conférer un avantage compétitif collectif lié à la proximité physique, à la proximité sociale et à la proximité économique. De ce point de vue, la gestion du territoire est comparable à un bien commun. Nous appliquons cette grille de lecture pour examiner le succès ou l'échec de deux pôles de compétitivité. L'un des deux pôles, situé dans une région française, atteint un niveau de performance mondial en tirant parti du bien commun du territoire sur lequel il est implanté. L'autre pôle situé au Maroc est moins performant, car il est construit de façon artificielle suivant des critères politiques et extraterritoriaux, qui n'exploitent pas suffisamment les effets de proximité procurés par le territoire. L'article défend ainsi l'idée qu'un territoire est susceptible de procurer un avantage compétitif aux entreprises implantées localement, sous réserve que ces entreprises soient suffisamment proches sur les plans identitaires, cognitifs, culturels et industriels, et à condition que ces effets de proximité soient valorisés dans le modèle d'affaire.A territory can federate companies to give them a collective competitive advantage linked to physical proximity, social proximity and economic proximity. From this perspective, land management is comparable to a common good. We apply this theory to examine the success or failure of two technological clusters. One of the two clusters, located in a French region, reached a level of performance by leveraging the global common good of the territory in which it operates. The other cluster, located in Morocco, is less efficient because it is artificially constructed, according to political and extra-territorial criteria, which do not exploit enough proximity effects provided by the territory. The article defends the idea that a territory is able to provide a competitive advantage for companies operating locally, under the condition that these companies are close enough in terms of identity, cognitive, cultural and industrial nature, and subject that these nearby effects are used in the business model.
- Les logiques d'action à l'œuvre dans l'acte d'entreprendre - Fabien Reix p. 37-52 Cet article vise à interroger la relation entre éthique et entrepreneuriat à travers l'identification des logiques d'action à l'œuvre dans l'engagement dans une carrière entrepreneuriale. Les raisons qui conduisent un individu à créer sa propre entreprise sont multiples et ce d'autant plus que le groupe des entrepreneurs ne peut être appréhendé comme une catégorie sociale homogène. L'analyse des récits de vie d'une soixantaine de créateurs d'entreprises aquitains permet cependant d'identifier trois grandes logiques d'action à l'œuvre dans l'acte d'entreprendre. On observe ainsi que créer son entreprise renvoie à une pluralité de motifs d'action dont les principaux sont d'accéder à un statut social (logique d'intégration), de maximiser ses ressources (logique stratégique) et de se réaliser comme sujet (logique subjective).This paper aims at studying the relationship between ethics and entrepreneurship through the identification of logics of action in the commitment to an entrepreneurial career. The reasons that lead a person to create his own business are multiple given that the group of entrepreneurs is not an homogeneous social group. The analysis of sixty life stories of entrepreneurs living in Aquitaine (South-West of France) allows to identify three major approaches of logics of action in entrepreneurship. Finally, the act of founding business can be understood as a means to achieve a social status (logic of integration), a means to maximize its resources (logic of rationality) and a means to access to self achievement (logic of subjectivation).
- Le climat éthique au travail : pour promouvoir des relations interpersonnelles de confiance - Afef Chouaib, Férid Zaddem p. 53-70 Cet article propose d'éclairer l'impact du climat éthique au travail sur les relations de confiance interpersonnelle. Une étude exploratoire basée sur des entretiens semi-directifs a été conduite auprès de diverses entreprises tunisiennes, dans l'objectif d'identifier les climats éthiques dominants, tels que perçus par les répondants, et de détecter les liens significatifs potentiels avec la confiance interpersonnelle. Les résultats de l'enquête soutiennent le poids du climat éthique perçu, associé à une expérience positive ou négative pour l'employé, dans le renforcement ou, au contraire, dans la dégradation des relations de confiance envers le dirigeant et les collègues de travail. Aussi, lorsque cette confiance existe, elle revêt tantôt un aspect fortement affectif, tantôt un aspect cognitif, et ce relativement à la nature du climat éthique perçu.This article suggests lighting the impact of the ethical work climate on trust relationship. Exploratory study based on semi-directed interviews was conducted across Tunisian companies in order to identify dominant ethical climates as perceived by respondents and to detect potential significant relationships with interpersonal trust. The results support the perceived ethical climate weight, associated with positive or negative experience for the employee, in reinforcing or contrarily damaging trust relationship to employer or colleagues. In addition, when this trust exists, it sometimes covers a deeply affective aspect, other times a cognitive aspect, and this is according to the perceived ethical climate.
- L'éthique des affaires et le scepticisme moral - Alain Anquetil p. 71-82 On évoque souvent, à propos de l'éthique des affaires académique, l'existence d'une incompatibilité entre les principes de l'éthique et les principes de la vie des affaires. Elle ne désigne pas seulement la plaisanterie sarcastique bien connue selon laquelle l'éthique des affaires serait un oxymore. L'incompatibilité en question recouvre plutôt un ensemble de préjugés négatifs tenaces sur la place de la morale dans la vie économique marchande, qui se trouvent résumés dans la thèse de la séparation entre la morale des affaires et la morale ordinaire. Depuis qu'elle a été institutionnalisée il y a une trentaine d'années, l'éthique des affaires académique a été confrontée au scepticisme produit par cet ensemble de préjugés. Il en existe différentes formes. Cet article présente certaines d'entre elles et explore l'hypothèse selon laquelle le scepticisme sur la place de la morale dans la vie économique a joué un rôle heuristique pour l'éthique des affaires académique, en particulier pour sa branche normative.The phrase « business ethics » frequently evokes an incompatibility between business and ethics. Such an incompatibility goes beyond the well-known sarcasm that business ethics would be oxymoronic. It rather involves a set of negative entrenched prejudices on the effectiveness of ethics in business – which is referred to as the « separation thesis ». Since its institutionalization in the 1980's, business ethics has been confronted with the skepticism resulting from this set of prejudices. This paper accounts for different types of skepticism about ethics in business and explores the idea that one or other of these types has been used as heuristic devices, especially in normative business ethics.
- Qu'est ce que la confiance ? - Michela Marzano p. 83-96
- La comptabilité peut-elle être éthique ? - Yvon Pesqueux p. 97-110