Contenu du sommaire : Tourisme et Développement Durable
Revue | Revue Interdisciplinaire Management, Homme & Entreprise — RIMHE |
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Numéro | no 10, janvier-février 2014 |
Titre du numéro | Tourisme et Développement Durable |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Tourisme et développement durable : La responsabilité sociale en question - Martine Brasseur, Erick Leroux p. 2
Dossier : Tourisme et Développement Durable
- Tourisme solidaire et parties prenantes : Le cas de la région de Mahrès - Ahmed El Bahri, Pierre-Charles Pupion p. 3-22 Le tourisme solidaire repose sur une relation particulière entre les touristes et les habitants des zones visitées, fondée sur les principes de solidarité et d'altruisme, de justice et d'équilibre des termes de l'échange et de préservation des patrimoines écologiques et architecturaux locaux. Dans le cadre de cet article, nous analysons, par emprunt aux théories des parties prenantes et des ressources et compétences, quel est le rôle des différents acteurs du Sud et du Nord dans l'élaboration d'un tourisme solidaire fondé sur le respect de ces principes. Nous montrons que ce type de tourisme met au cœur de son projet le principe de solidarité, et que la poursuite de l'intérêt général n'est alors plus l'apanage des seules organisations publiques mais est mise en avant par l'ensemble des parties prenantes du tourisme solidaire. Ce tourisme se pilote par l'entremise d'associations, présentes dans les pays du Nord et du Sud qui, par solidarité, œuvrent en commun avec les administrations locales pour mobiliser l'ensemble des acteurs et des ressources d'un territoire pour mettre en place une offre structurée alternative au tourisme de masse. L'étude de cas de l'implantation du tourisme solidaire dans la région de Mahrès montre que l'association du nord qui regroupe des Franco-Tunisiens installés en France et nommée « Deux Rives, une Maison commune » joue un rôle central dans l'organisation et dans la sélection des parties prenantes contractantes dans le développement du tourisme solidaire. L'étude montre l'apport réalisé par chacune des parties prenantes qu'il s'agisse des populations locales, des autorités locales, des prestataires de services et des associations locales en charge de la protection et de la sauvegarde du patrimoine touristique. La gestion du projet est fondée sur une gouvernance participative où les multiples parties prenantes sont informées, consultées et participent à la prise de décision. L'association du nord a lancé un label qui garantit le respect des principes du tourisme solidaire par les différents acteurs et fait de la réputation ainsi obtenue par les prestataires une source d'avantage concurrentiel.The solidarity tourism is based on a special relationship between the tourist and the residents of the areas visited, based on the principles of solidarity between tourists and locals valuing the idea of altruism, fairness in terms of trade and preservation of ecological and architectural heritage. In this article we will analyze through the stakeholder theory, resources and competencies, the role of different stakeholders in the development of solidarity tourism based on the solidarity between south and north players. With this approach to tourism we will demonstrate that the principle of solidarity is at the heart of the project and that the pursuit of public interest is no longer the privilege of a few public organizations but is shared by all stakeholders. It is controlled through associations present in the North and in the South, working together with local governments to mobilize all the players and resources of a territory to implement a structured alternative to mass tourism. The case study of the establishment of solidarity tourism in the region of Mahrès shows that the association in the north which includes Franco-Tunisian living in France and named "Two banks or sides : a common home" plays a central role in the organization of this alternative tourism by selecting and contracting with the stakeholders of responsible tourism. The study shows the contribution made b y each stakeholder whether they are local people, local authorities, service providers and local organizations, they are all responsible for the protection and preservation of the architectural heritage. Project management is based on participative governance where multiple stakeholders are informed, consulted and involved in decision making. The North association provides by the creation of a label a competitive advantage for the players, which respects the principles of solidarity tourism.
- Donner collectivement du sens à l'avenir touristique d'un territoire - Christiane Gillet p. 23-36 Le développement pérenne d'un territoire touristique implique l'engagement de toutes les parties prenantes. Quel écho trouve ce principe lié au concept du développement durable chez les acteurs institutionnels du tourisme ? Quelles sont leurs représentions des enjeux du développement touristique ? Vingt-cinq responsables territoriaux ont été interviewés individuellement et collectivement. La façon dont les différents acteurs travaillent, interprètent leur environnement et donnent un sens à leurs actions, met en lumière que la coordination des réflexions et actions menées sur le territoire constitue, à leur avis, la priorité pour pérenniser la destination touristique. Pouvons-nous envisager la communauté de pratique comme cet espace privilégié pour les acteurs, leur permettant d'élaborer du sens autour de questions d'intérêt commun ? Nous interrogerons les conditions d'émergence et de fonctionnement de la dynamique de l'action collective territoriale.Sustainable development of a tourist area requires commitment from all those involved. What awareness is there of this principle amongst the institutional actors in the tourism industry ? How do they consider the issues of tourism development ? Twenty-five local managers, either local government officers, or heads of associations, were interviewed individually. They also were invited to take part in a collective exchange to share their representations of the issues of tourism development. The way the various managers work, interpret their environment and give a meaning to their actions, shows that the coordination of discussions and actions in the particular region is, in their own opinion, the priority for a sustainable tourist destination. Can we consider this community of practice as a privileged space for the actors, allowing them to develop meaning around issues of common interest ? We shall examine the conditions for the emergence and functioning of the dynamics of the collective action of local authorities.
- La perception de l'écotourisme : Complexité sémantique et attentes des consommateurs - Sihem Dekhili, Mohamed Akli Achabou p. 37-57 L'enjeu d'un développement durable intègre de plus en plus le management des entreprises, le secteur du tourisme n'est pas resté à l'écart de cette évolution. Il faut reconnaître que ce secteur pose aujourd'hui de nombreux problèmes écologiques tels que la pollution atmosphérique, la pollution de l'eau, et la dégradation de la faune et de la flore.Ces impacts négatifs sur l'environnement ont permis une prise de conscience sur la nécessité d'opter pour un tourisme plus responsable et l'abondance sémantique concernant ce concept constitue un bon indicateur, on parle de tourisme durable, d'écotourisme, de tourisme responsable, de tourisme vert, etc. Les offres reprenant ces différents concepts n'ont jamais été aussi nombreuses. Mais qu'en est-il des perceptions des consommateurs vis-à-vis de cet engouement pour l'écotourisme ? L'objectif de cet article est de définir les contours du concept d'« écotourisme » du point de vue du consommateur tout en mettant en évidence les différentes attentes et motivations qui sous-tendent la consommation de voyages dits écologiques et les freins qui entravent son développement. Malgré la multitude des recherches qui se sont intéressées ces dernières années à l'étude des critères sociaux et environnementaux et à leur impact sur le comportement des consommateurs, l'application de cette problématique au contexte touristique reste marginale.Pour atteindre l'objectif assigné à cet article, nous avons conduit une étude qualitative auprès d'un échantillon de 26 répondants français en menant des entretiens individuels en face à face. Leur durée était de trente minutes environ. Nos résultats montrent qu'à travers le concept d'écotourisme, les consommateurs perçoivent essentiellement la dimension environnementale en lien avec le respect de la planète, la préservation de l'environnement du site visité, le caractère naturel et durable des voyages. Concernant leurs attentes, certains consommateurs expriment une préférence pour les voyages régionaux. Les touristes recherchent des expériences éducatives et culturelles riches. L'échange basé sur le respect des populations locales constitue aujourd'hui une préoccupation du touriste responsable. En termes de prix, les clients considèrent que le prix des voyages écologiques doit être équivalent voire inférieur à celui des voyages conventionnels. Un supplément de prix doit être justifié par un service de qualité supérieure. Enfin, notre recherche fait ressortir quelques barrières à la valorisation de l'écotourisme, il s'agit particulièrement des barrières financières et d'un manque de confiance du consommateur envers les voyages écologiques. La profusion des labels, observée ces dernières années, renforce cette méfiance et nuit considérablement à ce type de tourisme.A partir de l'ensemble des conclusions de cette recherche, des recommandations à destinations des professionnels et des politiques sont proposées.The sustainable development issue appears more and more in the management of companies, the sector of the tourism did not stay away from this evolution. It is necessary to recognize that this sector meets numerous ecological problems today such as atmospheric and water pollution, degradation of the fauna and flora. These negative impacts on the environment allowed awareness on the necessity to adopt a more responsible tourism. The semantic abundance concerning this construct constitutes an indicator ; we talk about sustainable tourism, ecotourism, responsible tourism, green tourism, etc. The offers considering these various concepts are very numerous. But what about the consumers' perceptions towards ecotourism ? The objective of this research is to define the contents of the concept of "ecotourism" from the consumers' point of view and to determine the various consumers expectations. Despite the multiplicity of research that has focused in recent years on the study of social and environmental criteria and their impact on consumers' behaviors, the application of this issue in the tourism case remains marginal. To attempt the objective assigned to this paper, we conducted a qualitative study with a sample of 26 French respondents by using face-to-face individual interviews. Their duration was of approximately thirty minutes each. Our results show that the concept of ecotourism evokes for the consumers essentially an environmental dimension related to the planet preservation, the visited sites' protection, the natural and sustainable character of the travel. Concerning their expectations, certain consumers express a preference for the regional travels. The tourists seek for rich educational and cultural experiences. The exchange based on the local populations' respect constitutes today an important concern for the responsible tourist. In terms of price, the customers consider that the price of the ecological travels should be equivalent even lower than that of the conventional ones. An additional cost must be justified by a superior-quality service. Finally, our research highlights some barriers to ecotourism development ; they are particularly related to financial constraints and to a lack of confidence towards this kind of tourism. The profusion of labels observed last years strengthens consumers distrust and harms ecotourism considerably. The conclusions of this research led to a set of recommendations for managers and decision-makers.
- L'écotourisme à l'épreuve du divertissement sensoriel : Le cas des hébergements atypiques - Valéry Anaba, Guillaume Bodet, Patrick Bouchet p. 58-83 L'offre de services d'hébergement touristique a connu une profonde mutation au cours de ces dernières années avec une forte orientation vers la production d'expériences y compris pour des offres dépendantes de la découverte et du respect de la nature. Pour l'entreprise, cela revient à créer des contextes expérientiels qui vont soit constituer l'offre proprement dite de l'entreprise, soit servir à mieux positionner cette offre dans l'esprit du consommateur en la différenciant de la concurrence. Deux options stratégiques autour de l'expérience émergent de la littérature marketing : la stratégie de production d'une offre d'expérience et la stratégie de différenciation par l'expérience. Dans le but de mettre en évidence l'influence de cette dimension expérientielle dans le cadre d'offre a priori écotouristique, cet article analyse la stratégie et la fréquentation d'un hébergement atypique positionné sur une relation expérientielle avec un environnement préservé : les Nuits Insolites. L'intérêt de cette recherche est de s'interroger sur le positionnement stratégique paradoxal de cet hébergement atypique en milieu naturel au regard des produits et contextes écotouristiques et expérientiels offerts à la clientèle durant leur séjour. La problématique managériale peut se résumer en une question liée à la pérennisation de cette entreprise dotée d'une faible capacité de financement : est-il nécessaire d'investir davantage dans l'environnemental ou/et faut-il orienter les investissements sur les expériences sensorielles recherchées par la clientèle à l'instar des parcs d'attractions comme gage d'attractivité et de rentabilité à court, moyen et long terme ? Deux angles d'investigation sont mobilisés : une analyse qualitative des logiques d'actions commerciales du dirigeant et une analyse quantitative du type d'expériences nocturnes vécues par 351 vacanciers dans les Nuits Insolites. Les résultats montrent que le positionnement « divertissement sensoriel » dans un environnement naturel est un habillage écotouristique utilisé commercialement par le prestataire comme facteur de différenciation dans le marché des hébergements touristiques, en relation avec une offre qui satisfait la grande majorité des jeunes adultes en courts séjours et en quête avant tout d'expériences nocturnes extraordinaires. Ces résultats posent la question du développement durable de ce type d'hébergement et des territoires supports et donc de la responsabilité sociétale de leurs prestataires vis-à-vis de la protection de l'environnement naturel notamment forestier.Hospitality and the tourism service industry have been facing deep changes over the last few years especially with stronger orientation towards the production of experiences including offers dependent on the discovery and the respect for nature. In order to identify the influence of the experiential dimension in an ecotourism context, this paper studies the strategy of a manager and the tourist visits of an atypical hostel positioned with unusual nights in a protected environment. Two types of investigation are used : a qualitative analysis of the manager's commercial actions and a quantitative analysis of the consumers' experiences of 351 tourists. Results show that the "sensorial entertainment" positioning in a protected environment is used by its manager to differentiate itself on the accommodation market, in connection with a commercial offer which satisfies a majority of young adults on short holidays, seeking for some "extraordinary" nocturnal experiences. Nevertheless, these results raise the question of the sustainable development of these accommodations and territories and therefore the social responsibility of their manager's company ?
- Tourisme solidaire et parties prenantes : Le cas de la région de Mahrès - Ahmed El Bahri, Pierre-Charles Pupion p. 3-22
Dossier : Varia
- La mobilisation collective face à un changement institutionnel imposé : Le cas d'une université dans le contexte de mise en œuvre de la loi LRU - Corinne Grenier, Christelle Zeller p. 84-104 Cette recherche s'intéresse à la manière dont les organisations s'adaptent au changement institutionnel dans sa phase initiale. Nous étudions le changement institutionnel à travers les deux niveaux d'appréhension possible : le niveau organisationnel (comment une organisation s'adapte) et le niveau individuel (individus impliqués dans cette adoption) (Choi et Chang, 2009). A travers une méthodologie qualitative et compréhensive fondée sur l'étude d'un cas exemplaire, nous étudions comment une université de petite taille, engagée dans la première phase de la mise en place de la loi LRU (en 2009), mobilise collectivement ses enseignants-chercheurs, pour atteindre ses objectifs et enjeux prônés par ce changement institutionnel majeur. Le concept de mobilisation collective (Tremblay et Wils, 2005) est pertinent pour articuler les deux facettes (individuelle et collective) de réponses au changement.Nos données primaires sont issues de 27 entretiens semi-directifs, principalement avec des enseignants-chercheurs, et d'observation non participante. Notre recherche offre trois résultats qui enrichissement la littérature : a) l'adhésion collective à un changement ne signifie pas automatiquement une mobilisation collective envers l'organisation ; b) un travail de théorisation du changement (Munir, 2005), qui est dual, conduit à un niveau supérieur (au nom du service public) ou à un niveau inférieur (l'individu et sa carrière), ne permet pas réellement de soutenir une mobilisation collective ; c) cette mobilisation collective ne peut être attendue sans réelle modification des modes de gouvernance (Moore et Hartley, 2008) (à un niveau opérationnel) et des modes de management des ressources humaines (valorisation financière ou autres formes de reconnaissance) en compensation du surcroit de travail demandé. Actuellement, la mobilisation reste un acte individuel, sans espace ou autres dispositifs permettant de développer une mobilisation collective en faveur de l'université.We address how organizations align with institutional change in its initial stage. Institutional change is studied at both organizational level (how organization align per se) and individual level (when we focus on individuals involved within change) (Choi and Chang, 2009). We mobilize a qualitative and comprehensive methodology, based on an exemplary case study, to investigate how a small-sized university engaged at the very first stage of the LRU regulation deployment (in 2009) and how its Faculty members develop new practices of “collective mobilization” to target the LRU issues and objectives. The concept of “collective mobilization” (Tremblay and Wils, 2005) allows addressing both individual and organizational dimensions of change. Our research offers three main results (from 27 interviewees and observation) : a) collective adhesion to change does not mean and imply collective mobilization ; b) theorization work (Munir, 2005), when dual because made at a higher level (on the behalf of Public Service) or at a lower level (relating to individuals and their career) cannot really sustain, collective mobilization ; any collective mobilization cannot be expected without innovations in governance (Moore and Hartley, 2008), especially at operational level and without changes in human resources management (financial incentives or any other form of recognition in compensation of an increase of collective mobilization). Mobilization is rather an individual-based practice, with no specific space or disposal sustaining collective mobilization in favor of the university.
- Analyse comparative des méthodes de classifications : L'exemple du bien-être au travail - Jordane Creusier, Franck Biétry p. 105-123 De nombreux travaux de recherche en gestion des ressources en humaines, en marketing ou en stratégie établissent des profils. La finalité commune est de préciser les liens existants entre différents concepts. Cet engouement pour la création de profils permet de dépasser l'aspect monolithique des échantillons utilisés par les chercheurs. Les résultats obtenus sont plus précis. Cette approche centrée sur les personnes débouche sur des clarifications conceptuelles et des préconisations d'actions davantage adaptées au contexte étudié que celles obtenues à partir d'estimations moyennes. Pour mener à bien ces projets, plusieurs méthodes de classification sont disponibles. Il s'agit entre autre de méthodes « traditionnelles » qui regroupent les méthodes simples comme le split par la moyenne, la médiane ou le centre d'échelle, de méthodes non hiérarchiques comme les nuées dynamiques, de méthodes hiérarchiques ou encore de méthodes « avancées » comme la méthode mêlée. Plus récemment, une nouvelle génération est apparue dans les travaux de recherche nord-américains : les « mixture models ». La première partie de cet article est consacrée à une présentation et une analyse critique de ces deux générations de méthodes. Elle permet de montrer leurs limites respectives. Elle aboutit également à présenter les avantages théoriques des « mixture models ». Ils tiennent en particulier à la batterie d'indicateurs proposée pour arrêter le nombre final de profils. La part d'arbitraire de cette phase clé du processus est réduite sans toutefois disparaître complètement. Pour illustrer empiriquement les avantages comparatifs de ces modèles mixtes, un concept multidimensionnel issu du champ de « l'organizational behavior » est mobilisé : le bien-être au travail. Il est mesuré grâce à l'EPBET (Echelle de mesure Positive du Bien-Etre au Travail) sur un échantillon de 865 salariés français. Cette échelle appréhende le bien-être au travail au travers de quatre rapports : un rapport au management, aux collègues, à l'environnement physique de travail et enfin aux temps. Cette illustration montre que le nombre de profils et l'affectation d'une partie des personnes à ces profils dépend de la méthode traditionnelle utilisée. Ce nombre va de quatre à seize selon les cas. Grâce à la batterie d'indicateurs fournis, les « latente profil analysis » et les « factor mixture analysis » permettent d'aboutir une partition stable de l'échantillon. Ils répondent ce faisant à l'enjeu de connaissance et de décision sous-jacent aux travaux de classification réalisés dans les sciences de gestion.Many researches in human relation management, marketing or strategy try to identify profiles. Their shared aim is to study links between concepts. This keen interest for profiles creation takes into account samples' heterogeneity. This person-centered approach succeeds in conceptual clarification and managerial advice which better fits with the context than the ones which result from average estimation. To succeed, researchers can use several classification methods. The “traditional” ones are midpoint, median, scale center split, non-hierarchical method as K-means clusters, hierarchical methods or combined method. More recently, a new generation appears from American studies : mixture models. The first section of this paper is dedicated to a presentation and a critical study of these “traditional” and new generation “methods”. Their limits and mixture models' advantages are described. Indeed, Latent Profile Analysis and Factor Mixture Analysis come with a large number of statistical indicators which define the profiles' number. The arbitrary part in this key step of the decision process is reduced but not totally deleted. To empirically illustrate the mixture models' comparative advantages, we used a multidimensional concept which comes from the organizational behavior field : Well-being at work. We used the EPBET scale (positive scale of well-being at work) on a large sample of French employees. This scale defines well-being at work starting from four dimensions : management, colleagues, environment and time. This example shows the dependency of the profiles' number and people allocation in these profiles on the traditional method which has been used. We find four to sixteen profiles according to the method. Thanks to the indicators, the mixture model methods show a stable classification. This statistical way is really useful to increase conceptual knowledge and to resolve decision stake in management science.
- Travail de contrôle, usure du contrôle - Michel Devigne p. 124-139 Le phénomène du contrôle est régulièrement vu comme l'une des caractéristiques incontournables des nouvelles formes d'organisation productive, qui rendraient de plus en plus contrainte toute autonomie apparemment octroyée. Pourtant, la mise en œuvre du contrôle au jour le jour par les acteurs qui le mènent comme par les acteurs qui y sont soumis est peu décrite tant en sociologie qu'en gestion. L'attention au « travail de contrôle », au sein d'un service d'une compagnie d'assurance permet de rendre compte de l'ensemble des contraintes dans lesquelles les différents acteurs ont à le faire exister. Du fait de ces contraintes, les assouplissements du contrôle sont multiples : contrôleurs comme contrôlés y procèdent, non pour contourner le contrôle, mais pour le rendre à la fois peu coûteux, acceptable pour tous et réalisable. Ces assouplissements, en permettant le contrôle, le fragilise. En se déployant, le contrôle s'use.This article describes how “controllers” and “controlled people” deal with control activity. Due to the development of new organizational forms, control phenomenon is mostly viewed as a growing issue, which is more and more unavoidable and obtrusive, even if the new organizational forms are said to promote autonomy. Despite this concern, control is scarcely described as a day-to-day activity. Based on a case study of an Insurance Company Department, the daily production of control can be described as a difficult activity which has to exist through taking into account the several constraints of a productive activity. In front of these constraints, controllers and controlled people soften the ways of producing control. It leads to the acceptability of control, but also to its ongoing fragility.
- La mobilisation collective face à un changement institutionnel imposé : Le cas d'une université dans le contexte de mise en œuvre de la loi LRU - Corinne Grenier, Christelle Zeller p. 84-104