Contenu du sommaire : Faits religieux et management

Revue Revue Interdisciplinaire Management, Homme & Entreprise — RIMHE Mir@bel
Numéro no 13, août-septembre-octobre 2014
Titre du numéro Faits religieux et management
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le management, une affaire de croyances ? - Martine Brasseur, Lionel Honore p. 2 accès libre
  • Faits religieux et management

    • Aide-toi, le Ciel t'aidera : quand et comment les croyances religieuses affectent la poursuite du but du consommateur - Jamel Khenfer, Elyette Roux, Eric Tafani p. 3-21 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'objectif de cette recherche est d'examiner les circonstances par lesquelles les croyances religieuses affectent la poursuite du but du consommateur. Malgré l'importance du phénomène pour le marketing, la recherche académique en comportement du consommateur n'a que partiellement exploré le rôle joué par la religion dans les décisions et comportements de l'individu. L'impact de la religiosité (définie comme le degré auquel une personne adhère à ses valeurs, croyances et pratiques religieuses et les met en œuvre dans la vie quotidienne) sur les comportements de consommation ne se limite pas au respect de rites et de croyances prescriptives. Sur la base de récents travaux en psychologie (voir en exemple Kay et al., 2008), nous développons l'idée que la religiosité constitue une ressource mobilisée pour faire face aux exigences de l'environnement. Spécifiquement, nous montrons à travers deux études expérimentales que la religion remplit un besoin de contrôle pour le consommateur, de sorte que lorsqu'il se sent incapable de poursuivre un but par ses propres moyens (i.e., cas d'un sentiment de faible efficacité personnelle), activer la croyance en l'omnipotence de Dieu (ou d'une représentation spirituelle équivalente) accroît l'engagement envers ce but. L'explication avancée est qu'une forte religiosité permet aux individus de percevoir que les choses sont globalement sous contrôle, même si le soi n'est pas la source de contrôle, précisément parce que la croyance en une force surnaturelle, omnipotente et infaillible est plus forte. Cette hypothèse est d'abord testée dans une première étude qui manipule le sentiment d'efficacité personnelle (faible vs. élevée) vis-à-vis du but d'épargner pour la retraite, et mesure le niveau de religiosité. Le seconde étude vise à isoler l'impact de la croyance en un Dieu omnipotent et valide notre hypothèse en éliminant toute explication alternative liée par exemple à des effets de concomitance.
      The purpose of this research is to examine when and how religious beliefs affect consumer goal pursuit. Despite the implications of such a phenomenon for marketing practice, consumer research has not yet fully investigated the role of religion in people's decisions and behaviors. The impact of religiosity (defined as the degree to which a person adheres to his/her religious values, beliefs, and practices and uses them in daily living) on consumer behaviors is not limited to rituals and prescribed beliefs. Considering recent research in psychology (e.g., Kay, Gaucher, Napier, Callan and Laurin, 2008), we develop the idea that religion constitutes a resource that people rely on when they feel the need to, in order to face requirements and threats from their environment. Accordingly, we relied on two experimental studies to show that religion satisfies a need for control. We argue indeed that when people feel that they are unable to pursue a goal by their own means (i.e., case of low self-efficacy), activating belief in an omnipotent God (or an equivalent spiritual representation) increases goal commitment. The reason is that high levels of religiosity allow people to perceive that things are overall under control even if the source of control is not the self, precisely because in such cases, belief in a supernatural, omnipotent, and infallible God is salient. Our hypothesis is tested in a first study that measures religiosity as a dispositional characteristic regarding the objective of self-efficacy in the consumerrelevant context of saving for retirement. The purpose of the second study is to isolate causality to and support our hypothesis by eliminating alternative explanation related for instance to concomitance effects.
    • Quelle gouvernance pour quelles valeurs ? : Aux sources du discours légitimant la structure de propriété du groupe Auchan - Peter Wirtz, Bernard Laurent p. 22-39 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le groupe Auchan présente un modèle de détention de la propriété et de la gouvernance d'entreprise très atypique dans le contexte du capitalisme contemporain. Pour légitimer ce modèle particulier, le dirigeant fondateur mobilise dans son discours le registre des valeurs catholiques reçues dans sa jeunesse au sein de sa famille et identifiées comme étant celles de la doctrine sociale de l'Eglise. Ce cas atypique, où les valeurs religieuses sont affichées de façon très visible par le fondateur de l'entreprise, semble donc particulièrement bien adapté pour mener une interrogation exploratoire concernant les fondements éthiques et moraux qui sous-tendent tout système de gouvernance. En effet, le modèle dominant en matière de gouvernance, qui s'est institutionnalisé au cours des vingt dernières années, est souvent présenté comme une solution purement technique, au point de donner l'impression qu'il est complètement neutre en termes de valeurs. Le degré avancé de son institutionnalisation rend, en effet, aujourd'hui peu visible le système de valeurs sur lequel il se fonde. La confrontation avec une entreprise à la gouvernance très singulière, justifiée au contraire par un système de valeurs très visible du fait de son ancrage religieux, montre que la prétendue neutralité de l'approche dominante est un mythe.
      In the context of contemporary capitalism, the Auchan Group, one of France's major retail companies, features a very atypical ownership structure and governance system. To legitimize this model, the founder of this company refers to the catholic values he received through his education and which can be labeled as being those of the Church's social doctrine. This atypical case, where religious values are proclaimed in a very visible manner by the company's founder seems particularly well suited to make an exploratory enquiry into the ethical and moral foundations of a system of corporate governance. In fact, the dominant governance model, which has become largely institutionalized over the last two decades, is regularly presented as a purely technical solution to the agency problem in the context of supposedly efficient financial markets. The dominant governance model is hence widely perceived as neutral in terms of ethical and moral values. The high degree to which it has become institutionalized obscures, in fact, the value system on which it was founded. Its confrontation with a firm that features a very unique governance system, justified in terms of a highly visible religious value system, reveals that the supposed neutrality of the mainstream approach to corporate ownership and governance is a myth.
    • Les grandes entreprises françaises et la religion : Proposition d'une grille d'analyse pour décrypter les postures adoptées - Géraldine Galindo, Hédia Zannad p. 40-53 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Se positionner face à des demandes de nature religieuse est devenu un acte de management complexe. Pour éviter une gestion subjective et désordonnée de ses manifestations, les entreprises tentent d'introduire de la rationalité en fournissant aux managers des outils de gestion permettant de fonder leurs réponses parmi lesquelles les guides, sur lesquels nous nous focaliserons tout particulièrement dans cet article. Nous nous demandons plus précisément comment interpréter le contenu de ces outils, en tant que révélateur des postures des entreprises françaises face aux manifestations du religieux. Nous proposons, sur la base d'une revue de littérature et d'une étude empirique de nature qualitative une grille d'analyse visant à caractériser ces postures et les niveaux d'analyse associés : individuel, organisationnel et sociétal. Tous les guides managériaux de la question religieuse proposés par les entreprises et les associations en France sont ensuite passés au crible de cette grille. Notre article permet ainsi de caractériser la diversité des attitudes des grandes entreprises françaises engagées dans la production d'un même type d'outil en réaction aux mêmes types de revendications religieuses, et d'envisager les enjeux pour la GRH.
      Taking a stance toward religious issues has become a complex act of management. To avoid subjectivity and disorder when it comes to manage religious demands, companies try to introduce rationality by providing managers with management tools, including managerial guides on which we will focus in this article. More specifically, we wonder how to interpret the contents of these tools, as revealing postures of French companies dealing with religious claims. On the basis of a literature review and an empirical study we propose an analytical framework to characterize companies' positions and the levels of analysis associated with them : individual, organizational and national. All managerial guides offered by French companies and associations are then analyzed through the lens of our grid. This article enables us to describe the position of large companies committed to the production of one type of tool reacting to the same kinds of religious claims, and to consider the challenges for HRM.
    • Le management à l'épreuve de la religion - Lionel Honore p. 54-67 accès libre
    • Penser le travail pour repenser le management Réflexions à partir de l'enseignement social-chrétien - Mathieu Detchessahar p. 68-81 accès libre
    • Thèses soutenues ou en cours sur « Religions et Management » - Audrey Becuwe p. 82-85 accès libre
  • Varia

    • L'articulation gouvernance-compétences comme déterminant de succès d'un projet associatif - Corinne Van Der Yeught, Virginie Vaicbourdt p. 86-104 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Partant du constat que les acteurs associatifs qui se professionnalisent sont pris en tenailles entre leur mission sociale et leurs objectifs économiques, nous avons centré cette recherche sur l'articulation entre la gouvernance et les compétences en milieu associatif, sujet peu traité dans la littérature malgré l'intérêt qu'il présente. La problématique de l'étude est définie ainsi : comment la gouvernance d'une association peut-elle favoriser la réalisation de ses objectifs sociaux et économiques ? Comment les compétences interviennent-elles dans cette perspective ? La grille d'analyse élaborée mobilise deux corpus retenus en finance et en management stratégique : les théories contractuelles de la gouvernance et la théorie des ressources et des compétences qui précise l'approche cognitive de la gouvernance. La partie empirique repose sur une recherche-action réalisée de façon longitudinale auprès de l'association à but non lucratif, Citoyens de la Terre (CT), qui a choisi d'aider des entreprises touristiques de Provence et de Méditerranée à progresser sur la voie de la responsabilité sociale (RSE) et du développement durable (DD). La recherche est présentée sous la forme d'une étude de cas avec design enchâssé car l'association étudiée est ancrée dans de nombreux réseaux de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS) et de l'économie classique. La méthodologie qualitative suivie est fondée sur la multiangulation des données. Les résultats obtenus confirment certaines hypothèses posées dans la littérature et offrent des avancées enrichissant les connaissances relatives au management et à la gouvernance des associations professionnalisées. Premièrement, l'étude confirme et précise la complémentarité des approches contractuelles et cognitive de la gouvernance en les adaptant au cadre associatif. Elle montre l'intérêt d'une gouvernance équilibrée sollicitant tout à la fois des mécanismes disciplinaires formalisés dans les instances et une démocratie participative qui associe aux processus décisionnels les parties prenantes reconnues comme légitimes. L'article introduit la notion de gouvernance contractuelle aménagée afin de rendre compte des efforts déployés par l'association pour trouver l'équilibre le plus adéquat entre efficience gestionnaire et valeurs militantes en fonction de ses objectifs prioritaires à chaque étape de son cycle de vie. Deuxièmement, l'étude met l'accent sur les compétences qui apparaissent comme des déterminants majeurs de succès du système de gouvernance et du projet associatif. Elle souligne l'intérêt d'une gouvernance centrée sur les compétences qui permet : 1) d'orienter chaque membre vers les activités et les responsabilités où sa contribution sera la plus utile à l'association, 2) de clarifier les responsabilités de chacun en fonction de son statut et de son engagement dans l'association, 3) de clarifier le rôle de chaque instance sur la base de compétences propres, 4) d'assurer les complémentarités de compétences individuelles pour réaliser le projet collectif, 5) d'intéresser les membres en leur proposant des échanges de compétences avec l'association pour un enrichissement mutuel. La maîtrise des compétences se révèle également déterminante dans la réalisation du projet associatif. Dans le cas de CT, l'acquisition, la sélection, le renouvellement et les transferts de compétences sont au cœur du projet associatif. Tel Janus, le dieu romain doté de deux têtes opposées, l'association pivot CT assure des transferts de compétences à double sens entre ESS et économie classique qui sont essentiels à sa mission. Deux pistes de recherche futures sont suggérées en conclusion : poursuivre l'étude auprès d'un échantillon significatif d'organisations de l'ESS afin de parvenir à une généralisation statistique des résultats ; poursuivre les investigations en cours afin d'étudier comment s'effectuent les transferts de compétences en développement touristique durable auprès d'autres acteurs ou d'autres territoires.
      The paper's starting point is the fact that the non-profit actors who professionalise their work are caught between their social mission and their business objectives. We address the issue by studying the governance-competencies combination in the non-profit sector, an uncommon subject in the literature in spite of its interest. The paper's central question is : “How can the governance of a non-profit organisation benefit its social and business objectives ? Where do competencies come into play in that context ? We build an analytical framework based on two theoretical corpuses stemming from finance and strategic management : contractual theories and the theories of resources and competencies, the latter of which enrich what is known as the cognitive approach to financial governance. The empirical section is based on action-research work carried out in a longitudinal way with a non-profit association, Citoyens de la Terre (CT). CT is committed to promoting corporate social responsibility (CSR) and sustainable development (SD) among tourism professionals in Provence and Mediterranean territories. The paper presents a case study with embedded design given that the organisation is part of several Social and Mutually-Beneficial Economics (SMBE) and for-profit networks. Our qualitative methodology is based on data poly-angulation. Results confirm certain hypotheses suggested in the literature and offer stimulating insights for our knowledge of the management and governance of professionalised non-profit organisations. First, the paper confirms that, and clarifies how, the contractual and cognitive approaches to governance are complementary, and it adapts them to the non-profit field of activity. It shows the merits of a governance system which carefully balances disciplinary mechanisms in management and representative bodies on the one hand, and participating democratic practices engaging legitimate stakeholders in decision-making processes on the other hand. The paper introduces the notion of managed contract-based governance in order to account for the organisation's policy to find a suitable compromise between efficient management and militant values based on its priority objectives at each stage of its life cycle. Second, the study highlights the competencies that appear to be major determinants in the success of the governance and associative project. It emphasises the advantages resulting from a competencies-centred governance which results in : (1) directing members towards activities and responsibilities which will benefit the organisation the most ; (2) clarifying members' responsibilities in accordance to their status and mission in the organisation ; (3) clarifying the function of management and representative bodies on the basis of their proper competencies ; (4) safeguarding the complementary qualities of individual competencies harnessed to achieve the collective project ; (5) encouraging members to share competencies with the organisation in a mutually-enriching process. The success of the organisation's project also crucially depends on the members' expertise in the necessary competencies. In the case of CT, acquiring, selecting, renewing and transferring competencies are central to the organisation's project. In that respect, CT is akin to Janus, the two-headed Roman god, since its pivotal role is to ensure two-way competency transfers, between SMBE and classical economics, which are the cornerstone of its mission. Two suggestions for further research conclude the paper. First, the study may be enlarged to include a wider sample of non-profit organisations with a view to generalising statistical results. Second, the study may proceed with the ongoing investigations to examine how competency transfers are carried out in sustainably developed tourism projects which involve other actors in other territories.
    • La gestion des émotions au travail : le cas des policiers d'élite - Hélène Monier p. 105-121 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les métiers de la police impliquent un travail émotionnel important (Hochschild, 2003). Pour les policiers d'élite, ce dernier est nécessaire afin de mener à bien la mission, mettant en danger leur intégrité physique et/ou mentale. Leurs compétences émotionnelles leur permettent d'effectuer ce travail émotionnel, et de réguler leurs émotions en intervention. Cet article met en relation travail émotionnel, compétences émotionnelles, régulation émotionnelle et soutien social, concernant la prise en compte du facteur émotionnel au travail dans les unités d'élite de la police. Cette étude exploratoire comprend trois niveaux d'analyse : le niveau individuel, le niveau collectif et managérial, et le niveau des pratiques instituées de Gestion des Ressources Humaines (GRH). Comment les pratiques de Gestion des Ressources Humaines des métiers de la police d'élite prennent-elles en compte les compétences émotionnelles (Salovey et Mayer, 1990) qui permettent le travail émotionnel des policiers ? La santé du policier et la qualité des interventions sont en jeu. Des policiers d'unités d'élite, la plupart très reconnus et retirés des services, ont été interrogés. Tous les policiers consultés rationnalisent le danger consciemment, pour maîtriser leurs émotions, et se conditionner au calme. Cette réévaluation cognitive (Gross, 1998) leur permet de faire concorder au maximum l'émotion affichée avec l'émotion ressentie : le travail émotionnel semble s'effectuer en profondeur. Au niveau collectif, les policiers insistent sur le rôle bénéfique de plusieurs formes de soutien social. Enfin, concernant les pratiques instituées de GRH, les émotions sont prises en compte surtout dans le recrutement. La gestion des émotions se développe davantage au cours des entraînements quotidiens, en conditions proches du réel que dans le cadre de sessions de formation explicitement dédiées à la gestion des émotions. Des préconisations managériales se profilent, au-delà de ces deux pratiques de GRH que sont le recrutement et la formation : prendre en compte les émotions au travail dans la gestion des carrières et des retraits (absentéisme, réaffectations de poste, rotations des postes, autres retraits) et instaurer des conditions favorables permettant le soutien social. Notons quelques étonnements et pistes nouvelles ayant émergé de cette étude : au-delà des compétences émotionnelles, la « foi », l'entraînement, et le rôle de l'humour, permettraient aux professionnels de réguler leurs émotions ; et une addiction à l'adrénaline pourrait influencer la gestion des carrières.
      Police elite units involve significant emotional labor (Hochschild, 2003). For elite police officers, this emotional labor is necessary to carry out the mission, endangering their physical and/or mental health. Their emotional competencies allow them to do this emotional labor, and regulate their emotions during an intervention. This article put in relation emotional labor, emotional competencies, emotional regulation and social support, taking into account the emotional factor at work in the elite police units. This exploratory study includes three levels of analysis : the individual level, the collective and managerial level, and the level of institutional practices of Human Resources Management (HRM). How do the HRM practices of elite police units take into account the emotional competencies (Salovey and Mayer, 1990) allowing the hard emotional labor of the police officers ? Both the professionals' health and the intervention's quality depend on it. Some police officers in these units, most of them highly recognized and removed from service, were interviewed. All of them streamline the danger, consciously, to control their emotions and to condition themselves to be calm. This cognitive reappraisal (Gross, 1998) permits them to match up the displayed emotion with the really felt emotion : emotional labor appears to be an in-depth action. At the collective level, police officers insist on the beneficial role of various forms of social support. Finally, concerning the institutional practices of HRM, emotions are taken into account especially in recruitment. Managing emotions is developed further during daily training, in conditions close to the reality, then as part of training sessions specifically dedicated to the management of emotions. Managerial recommendations emerge beyond these two HRM practices : taking into account emotions at work in the careers and withdrawals management (absenteeism, job reassignments, job rotations and other withdrawals) and creating favorable conditions for social support. We note a few surprises and new tracks having sprung from this study : beyond the emotional competencies, « faith », trainings, and the role of humor, will allow the professionals to regulate their emotions ; and an addiction to adrenaline could influence the career management.