Contenu du sommaire : La philosophie russe et le positivisme
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 79, no 2, avril 2016 |
Titre du numéro | La philosophie russe et le positivisme |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
La philosophie russe et le positivisme
- Introduction - p. 227-228
- La philosophie russe et le positivisme - Jérôme Laurent p. 229-231
- Critique et annexion de la doctrine positiviste. Soloviev lecteur de Comte - Rambert Nicolas p. 233-244 Quel rapport Soloviev entretient-il avec Comte ? Comment interprète-t-il la « loi des trois états » et comment tente-t-il de l'intégrer dans son propre système ? Dans cet article, nous tentons de montrer que l'opposition de Soloviev à Comte n'est pas aussi tranchée qu'on a l'habitude de la présenter. À travers l'intégration de la « loi des trois états » comtienne, on voit la méthode propre à Soloviev d'annexion des contenus propres aux philosophies qui le précèdent et dont le positivisme fait partie.Criticism and Annexation of the Positivist Doctrine. Solovyov as a Reader of Comte
What link does Solovyov maintain with Comte ? How does he interpret the « law of the three stages » and how does he attempt to include it in his own system ? In this article we will try to prove that the opposition between Solovyov and Comte isn't always as marked as we're used to presenting it. Through the integration of Comte's « law of the three stages », we will try to outline Solovyov's specific annexation method of philosophical contents, that precede him and of which positivism is a part. - L'idée d'humanité chez Auguste Comte - Vladimir Soloviev, Rambert Nicolas p. 245-270
- La philosophie positive et l'unité de la science [1892]. Boris Tchitchérine - Michel Niqueux p. 271-282 Michel Niqueux traduit et commente de larges extraits de l'ouvrage de Boris TchitchérineThe Positive Philosophy and the Unity of Science [1892]: Boris Chicherin Michel Niqueux translates and comments extensive excerpts of The Positive Philosophy and the Unity of Science, a book by Boris Chicherin.
- La voie de Piotr Lavrov. Sociologie comtienne et connaissance historique - Anastasia Yastrebtseva p. 283-295 Piotr Lavrov (1823-1900) a lu et apprécié Auguste Comte, Spencer et Darwin. Il critique un trop grand objectivisme chez Comte qui négligerait la dimension subjective dans la compréhension de la dynamique sociale ou de la science historique. Les valeurs et les choix des sujets moraux ne sont pas réductibles à des faits naturels, mais ils sont tout de même des faits et Lavrov met en avant la notion de « personnalité critique ». L'histoire doit devenir la science des motivations subjectives et donc utiliser une anthropologie du probable.Pyotr Lavrov: Comtian Sociology and Historical Knowledge
Piotr Lavrov (1823-1900) read and enjoyed Auguste Comte, Spencer and Darwin. He criticized the Comte's objectivism who neglects the subjective dimension in the understanding of social dynamics and historical science. The values and choices of moral person are not reducible to natural facts, but they are still facts and Lavrov emphasizes the concept of “critical personality”. History has to become the science of subjective motivations and to use an anthropology of probable. - Grégoire Wyrouboff : Penser la Russie. Essais de sociologie positive appliquée ? - Laurent Clauzade p. 297-316 Grégoire Wyrouboff (1843-1913), né en Russie, dirigea avec Émile Littré La Philosophie positive, la première revue positiviste. Les articles qu'il y rédigea forment l'essentiel d'une œuvre philosophique au sens comtien du terme. Sa compréhension générale de la philosophie positive, à la suite de Littré, est une sorte de scientisme républicain et antireligieux assez typique des débuts de la troisième République. En revanche le travail sociologique et politique qu'il fait sur la Russie montre une certaine originalité : dans la description des phénomènes sociaux et politiques russes, et dans la défense d'une position « occidentaliste », il recourt à des outils méthodologiques qui n'appartiennent pas à la sociologie positiviste classique.Grégoire Wyrouboff on Russia. An Essay on Applied Positive Sociology?
Grégoire Wyrouboff (1843-1913), born in Russia, managed with Émile Littré the first positivist journal: La Philosophie positive. The articles he wrote for the periodical are the main part of a work that can be called philosophical in the Comtean meaning of the word. The way Wyrouboff understands positive philosophy as a whole follows the theses of Littré on positivism: he assumes a kind of republican and antireligious scientism which is specific to the beginnings of the third French Republic. Wyrouboff shows much more originality in its articles on Russia. In order to describe Russian social and political phenomena and to defend an occidentalist position, he uses methodological tools which indeed do not belong to the classical Comtean sociology.
Personne et subjectivité
- Introduction à la notion de portance - Emmanuel de Saint Aubert p. 317-343 Nous tentons ici d'introduire la nécessité, le sens et les enjeux anthropologiques d'une nouvelle notion, la « portance ». Cette réflexion procède d'un double contexte, clinique et philosophique, qui interroge l'assise charnelle du désir. À partir d'une phénoménologie en dialogue avec la psychologie, la psychanalyse et la philosophie de l'éducation, la notion de portance aborde les fondements mêmes de notre ouverture au monde et à autrui.Introduction to the Concept of Lift
We attempt to introduce the necessity, meaning and anthropological issues surrounding a new concept, “lift” [portance]. This thinking stems from both a clinical and philosophical background that explores the carnal (fleshly) foundation of desire. From a phenomenology in dialogue with psychology, psychoanalysis and philosophy of education, the concept of lift addresses the very foundations of our openness to the world and to others. - Ricœur ou le prix de l'ipse - Camille Abettan p. 345-361 Résumé : Cet article tente d'interroger la façon dont s'articulent chez Paul Ricœur deux motifs bien connus, celui de l'herméneutique du soi, et celui de la distinction entre deux significations majeures de l'identité, l'idem et l'ipse. La thèse défendue est que ces deux motifs ne s'articulent pas de façon totalement satisfaisante chez Ricœur, et que celui-ci a tendance à exclure le pôle idem de la sphère de l'herméneutique, et cela parce qu'il l'assimile trop rapidement à ce qui est publiquement observable. Nous montrons alors comment il serait possible de réintégrer le pôle idem au sein de la problématique de l'herméneutique du soi.Ricœur or the Price of Ipse
This article tries to study the way two famous Paul Ricœur's problematics (the hermeneutics of the self and the distinction between two major significances of identity, i. e. idem and ipse) are articulated to each other. Our hypothesis is that these two problematics are not satisfactorily articulated by Paul Ricœur and that idem tends to be left out of the hermeneutical sphere because it is likened too quickly to what is publicly observable. We finally show how idem could be thought within the hermeneutical sphere. - La personne au-delà de l'anthropologie - Emmanuel Housset p. 363-386 ResuméContre toute apparence, la personne n'est pas un concept anthropologique, parce qu'elle n'est pas une chose dans le monde, une identité stable qui aurait en plus la capacité d'être consciente d'elle-même. Les analyses kantiennes de la personne sont encore aujourd'hui ce qui libère de toute compréhension naturaliste de la personne en séparant radicalement l'idée de personne et l'idée de substance. Kant en montrant que le moi empirique n'est qu'une chose qui se construit peu à peu dans le temps et que le « je » pur est vide de déterminations et est seulement accessible comme condition des représentations laisse une vraie place à la personne comme sujet moral. Ainsi Kant en apprenant à éviter toute confusion entre personnalité psychologique et personnalité morale montre que la véritable identité de la personne est celle du combat pratique et que la vertu est « l'intention morale en lutte ».The Person beyond Anthropology
Against all appearances, the person is not an anthropological concept, because it is not a thing in the world, a stable identity that would have the added ability to become aware of itself. Kantian explanation on the person are still freeing any naturalistic understanding of the person learning to radically separate the idea of substance and the person. Kant showing the natural ego is only one thing that is built gradually over time and that the pure “I” is in some sort of vacuum all determination and is accessible only as a condition of representations, leaves a real possibility to think about the person as moral subject. Kant learning to avoid confusion between psychological personhood and moral personhood shows that the true identity of the person is that of the practical fighting and that virtue is “moral intent in fight”. - Personnalité morale et rationalité selon Kant - Antoine Grandjean p. 387-399 Cet article entend exposer, élucider et situer le concept kantien de personnalité morale. Il commence par déployer les caractéristiques descriptives qui selon Kant singularisent une personne, et qui sont respectivement téléologique, axiologique, esthétique et juridique : la personne est l'étant qui est une fin en soi, qui est doué de dignité, qui impose le respect et qui a des droits. Dans un deuxième temps, l'article régresse en direction de ce qui fonde ontologiquement ces déterminations de la personne, pour en délivrer cette définition réelle : la personne est l'étant qui est libre. Le concept kantien peut ainsi être situé dans l'histoire (métaphysique) des définitions de la personne : la rationalité n'est pas une condition suffisante de la personnalité.Kant on Personality and Rationality
This article intends to present, explain and place the Kantian concept of moral personality. It starts developing the descriptive features which, according to Kant, mark out a person. These features are teleological, axiological, aesthetic, and juridical : a person is a being which is an end in itself, endowed with dignity, forcing respect, and having rights. The article then looks backward, searching for what ontologically grounds these features of a person, in order to release a real definition of it : a person is a being which is free. Eventually, the Kantian concept can be placed in the (metaphysical) history of person's definitions : rationality is not a sufficient condition of personality.
- Introduction à la notion de portance - Emmanuel de Saint Aubert p. 317-343
Notes de lecture
- Sur une nouvelle édition - Michel Malherbe p. 401-404
- Bentham et l'utilitarisme. Bulletin critique - Benjamin Bourcier, Anne Brunon-Ernst, Emmanuelle de Champs p. 405-416
- Bibliographie - p. 417-419
Bulletin Hobbes XXVIII