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Cet article traite de la construction de la pollution de l'air intérieur comme nouvelle menace environnementale et sanitaire. Il s'appuie sur des observations et des entretiens réalisés avec des chercheurs et des professionnels de la « santé-environnement ». L'article montre que la problématisation savante décrit l'air intérieur comme relevant de l'espace domestique et de la responsabilité individuelle. Pour y répondre, les pouvoirs publics proposent un renforcement de la surveillance métrologique et un accompagnement des individus pour en faire des gestionnaires de leur air. Cette forme de prise en charge est questionnée par des décideurs locaux qui préfèrent intégrer la prévention dans les pratiques du secteur du bâtiment. De plus, de nouvelles catégories de malades dits « hypersensibles » bouleversent les cadres de pensée de la pollution domestique en l'élargissant à de nouveaux agents comme les ondes électromagnétiques. L'articule discute en dernier point des conséquences de la généralisation de la norme de la responsabilité individuelle sur la formulation des enjeux de l'action collective.

Alors que la multiplication d'acteurs impliqués dans le champ des politiques de santé publique érode la capacité d'action autonome de l'État, la territorialisation figure au titre des méthodes d'intervention qu'il privilégie désormais pour assurer la construction collective de l'action publique. Dans le cadre de l'opérationnalisation du Programme national nutrition santé (PNNS), le préfet de Région se voit ainsi confier la mission d'organiser le pilotage d'un partenariat multiniveaux avec les intervenants publics et privés intéressés par ce champ. Parce que l'exigence de coopération ne va jamais de soi, l'enjeu est d'apprécier les effets que produit le recours à ces participants dans la mise en œuvre de ce programme. En examinant ces modalités complexes de coproduction de l'action publique, il s'agit plus globalement de participer aux débats sur l'analyse des recompositions des modes d'intervention de l'État.

Le Traitement préventif intermittent infantile (TPIi) est une nouvelle stratégie de contrôle du paludisme recommandée par l'OMS. Le TPIi consiste en l'administration d'antipaludéens aux enfants de moins d'un an lors des séances de vaccination de routine. Pour évaluer l'acceptabilité du TPIi, une recherche qualitative a été conduite auprès des agents de santé et des communautés de deux zones sanitaires du Bénin après une année d'intervention. Les résultats attestent que les principales raisons de l'adhésion au TPIi semblent liées à la perception d'une diminution de cas de paludisme, à la croyance de la prévention de la fièvre postvaccinale et à sa gratuité. Bien que le TPIi ne soit pas un antipyrétique, la confusion est courante et tient à une éducation des communautés à considérer tout cas de fièvre comme symptôme du paludisme. L'acceptabilité du TPIi chez les populations résulte d'une rationalité complexe fondée sur les valeurs de leur environnement et leurs interprétations personnelles.