Contenu du sommaire : Autour de Lucien Sebag

Revue Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie Mir@bel
Numéro no 2, 2005
Titre du numéro Autour de Lucien Sebag
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Etudes et essais

    • Le musée d'Ethnographie de la Société de Géographie d'Égypte - Emmanuelle Perrin p. 5-29 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La Société de Géographie d'Égypte, créée au Caire en 1875, en se faisant l'écho de l'émergence et du développement des études ethnographiques et folkloriques en Europe apparaît comme un relais de diffusion de ces disciplines. Elle a notamment fondé en 1898 un musée d'Ethnographie qui représentait, durant la première moitié du XXe siècle, l'unique institution susceptible de recueillir, de conserver et d'exposer des objets ethnographiques. Dans le Bulletin publié par cette Société, divers documents renseignent sur la constitution des collections, le classement adopté et les objectifs du musée. L'histoire de cet établissement, à la fois pionnier et marginal, montre l'élaboration semble-t-il toujours recommencée d'un questionnement et d'un savoir ethnologique sur l'Égypte.
      The Geographical Society of Egypt was created in Cairo in 1875 in response to the emergence and development of ethnographic and folklore studies in Europe and acted as a channel for promoting these disciplines. In 1898 the Society founded an Ethnography Museum which, for the first half of the 20th century, was the only institution collecting, conserving and exhibiting Egyptian ethnographic objects. In the Bulletin published by this Society, various documents describe the collections, the classification system adopted and the objectives of the museum. The history of this establishment, which was a pioneer in an unimportant discipline, shows the repeated attempts to study the ethnology of Egypt.
    • L'Aigle et le Corbeau - Bastien Bosa p. 31-47 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En mars 1974, un groupe de militants aborigènes intitulé « The Eaglehawk and Crow », envoya une lettre de protestation aux chercheurs participant à l'assemblée de l'Institut Australien des Études Aborigènes. Cette lettre, qui constituait une mise en question radicale des pratiques anthropologiques de l'époque, provoqua de nombreuses réactions de la part des personnes mises en cause.Notre article se propose, à partir d'une analyse du document lui-même mais aussi des réponses qu'il a suscitées, de réfléchir à l'impact de protestations extérieures telles que celle-ci sur l'évolution des études aborigènes. L'anthropologie, comme science, n'a pas uniquement évolué à la suite de débats entre anthropologues, mais également du fait d'oppositions venant d'agents extérieurs à la discipline, et notamment de certaines fractions des populations colonisées.
      «An open letter concerning the Australian Institute of Aboriginal Studies» signed by the Eaglehawk and Crow was sent to the March 1974 meeting of the AIAS. This letter questioned the basic anthropological practices of the time, provoking considerable reaction from those addressed. This article is based on an analysis of the letter itself and on the responses it aroused and considers the impact of protests from those outside the science such as this letter about the development of aboriginal studies. Anthropology, like science, has not evolved solely as a result of discussion between anthropologists but also in response to reactions from those outside the discipline, in particular certain groups within colonised peoples.
    • Objets de musée, n'avez-vous donc qu'une vie ? - Fabrice Grognet p. 49-63 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Après avoir été pensés, fabriqués, utilisés dans une société lointaine, tout porte à croire que les objets dits « ethnographiques » prennent leur retraite dans les musées. Pourtant leur départ du Trocadéro pour le musée du quai Branly en 2003 et leur métamorphose en « arts premiers montrent qu'il n'en est rien. Les objets extra-européens » ne finissent pas leur existence au musée, mais au contraire la recommencent. Collecté puis inventorié par l'ethnologue, l'objet, tel un nouveau-né, entre dans le patrimoine français. En vieillissant, il s'émancipe peu à peu de ses deux premiers parents adoptifs, le musée ethnographique et l'ethnologue, pour rejoindre le nouveau musée des Arts premiers et ses conservateurs du patrimoine. Mais que devient la collecte des objets extra-européens d'aujourd'hui ? L'objet ethnographique contemporain est-il en train de disparaître en France, faute d'institution d'accueil ?
      After having been thought up, made and used by a far-off society, ethnographic objects appear to be destined to end their life in museums. However, as is shown by their transfer from the Trocadéro to the quai Branly museum in 2003 and reclassification as «non-Western art», this is by no means the case. The museum is not the end of the road for these non-Western artefacts but, on the contrary, the beginning. These artefacts are collected and listed by ethnologists and then, like a new born baby, become part of the French heritage. As it grows older, the artefact gradually grows away from the ethnography museum and the ethnologist, its first parents, and becomes part of the new museum of non-Western Art and its curators. What is happening to the collection of non-Western artefacts today? Is collecting ethnographic objects disappearing in France because there is no host institution?
  • Dossier : Autour de Lucien Sebag

    • Présentation - Salvatore D'Onofrio p. 65-66 accès libre
    • Le discours du mythe - Salvatore D'Onofrio p. 69-87 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Limité à ce tournant encore peu exploré des études ethnologiques qui chevauche les années 1960, cet article explore quelques aspects de la transition de Lucien Sebag de sa formation philosophique à la théorie ethnologique, transition dont les piliers les plus importants sont l'apprentissage auprès de Claude Lévi-Strauss et ses enquêtes de terrain chez les Aché-Guayaki de la zone orientale du Paraguay et chez les Ayoré-Moros du Chaco paraguayen et bolivien. L'article met particulièrement en lumière la contribution de Sebag à l'analyse structurale des mythes et, par le dépassement de l'approche marxiste et de la démarche psychanalytique, les nouvelles perspectives qu'en accord avec la linguistique structurale il avait commencé à ouvrir en anthropologie.
      This article describes the largely ignored ethnological studies carried out around the 1960s. It covers some of the aspects of Lucien Sebag's conversion from philosopher to ethnological theorist, a transition which stemmed in particular from his work with Claude Lévi-Strauss and field studies of the Aché-Guayaki in eastern Paraguay and of the Ayoré-Moros in Paraguayan and Bolivian Chaco. The article highlights Sebag's contribution to the structural analysis of myth and, going beyond the Marxist and psychoanalytical approach, the new perspectives based on structural linguistics that he started to open in anthropology.
    • L'expérience structurale - Bruno Karsenti p. 89-107 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Marxisme et structuralisme, seul livre paru du vivant de Lucien Sebag, trace un parcours dans la philosophie politique moderne où l'anthropologie structurale fait figure à la fois d'issue et de dépassement, au-delà de la topique marxienne et du premier dépassement qu'elle avait elle-même réalisé des théories de l'État et de l'économie politique classique. L'expérience structurale, pour autant, n'est pas tant une rupture avec le marxisme qu'une manière de relever son défi : celui de penser la société de l'intérieur d'elle-même, et de rejoindre l'ordre immanent qui commande sa propre transformation. Que cette transformation impose de reconsidérer l'activité de la pensée en des termes irréductibles aussi bien à l'idéalisme spéculatif qu'au matérialisme dialectique, c'est ce qui fut pour Sebag le noyau d'une expérience que seule la pratique de l'ethnologie avait pu susciter.
      Marxism and structuralism was the only book published by Sebag during his lifetime. It sets out a course in modern political philosophy, leading to and going beyond structural anthropology, going further than Marxist theories and their own initial reinterpretation of the theories of State and classical political economics. Structural experience is not, however, a break with Marxism, but rather a way of meeting its challenge: that of inventing society from within and of becoming part of the resultant order which controls its own transformation. For Sebag, the fact that this transformation meant reconsidering the activity of thinking, in terms irreducible to speculative idealism as well as to dialectic materialism, was the core of an experience, made possible only through the practice of ethnology.
    • L'analyse des rêves - John Leavitt p. 109-124 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En 1964, Lucien Sebag a publié une analyse des rêves d'une jeune femme aché, peuple chasseur du Paraguay. Apport majeur, bien que quasiment oublié, à la littérature anthropologique sur les rêves, l'article de Sebag représente également une contribution à l'ethnographie aché, une histoire de vie d'un point de vue nocturne et une discussion importante sur le rapport entre rêve et mythe. Sont présentés ici un squelette de l'analyse de Sebag, des informations sur les vies et la situation de ses protagonistes, ainsi qu'un aperçu de la contribution sebagienne à l'anthropologie onirique.
      In 1964, Lucien Sebag published an analysis of the dreams of a young woman from the Paraguayan Aché hunter tribe. Sebag's article made a major contribution, although it has been all but forgotten, to anthropological literature on dreams. It also made a contribution to Aché ethnography, told the story of life through dreams and discussed the relationship between dreams and myths. This provides an outline of Sebag's analysis, information about the lives and situation of his protagonists, as well as an overview of Sebag's contribution to dream anthropology.
  • Documents et matériaux

  • Débat

  • Chronique scientifique