Contenu du sommaire

Résumé. Ce texte s'appuie sur deux enquêtes empiriques, réalisées à six ans d'intervalle et portant sur la vie quotidienne de personnes contaminées par le VIH/sida. Conçues dans le prolongement l'une de l'autre, elles se sont situées dans la même perspective de recherche pour analyser les reconstructions identitaires et biographiques dans une situation de maladie grave et mortelle. Or, pour comprendre les différences dans les résultats obtenus, il a fallu les resituer dans leur contexte social et scientifique afin d'en apprécier les effets sur les conditions de la recherche et la posture des personnes interviewées. Il s'agit donc d'aborder a posteriori la complexité de ces rapports et de leurs effets sur les résultats de la recherche sociologique.

Résumé. L'amélioration sensible de l'état de santé qu'apportent les nouvelles thérapies du VIH ne se traduit pas pour l'instant par un large retour vers l'emploi des personnes atteintes. En s'appuyant principalement sur une étude régionale menée en 1998-1999, l'article tente de repérer des tensions en cascade qui expliquent ce décalage. Des disparités socio- économiques au sein de la population concernée accentuent chez certains les difficultés biomédicales, suscitant des tensions entre le souhait largement majoritaire de retravailler et les obstacles rencontrés. Les dispositifs d'aide à l'emploi et d'amélioration des conditions du travail n'apportent qu'un concours limité dans la réduction de ces tensions : la mobilisation du cadre générique du handicap bute, par ses effets potentiellement stigmatisant, sur le droit au secret. Celui-ci reste une condition nécessaire pour protéger la vie privée dans son articulation avec la vie au travail.

Résumé. L'informatisation des unités de soins constitue un enjeu affiché pour améliorer l'organisation de la prise en charge des malades. Mais comment se décline cet enjeu dans les faits ? À partir d'une étude de cas réalisée dans quatre unités de soins d'un même hôpital, cette recherche révèle les dysfonctionnements quotidiens qui accompagnent l'introduction de l'informatique dans les collectifs de travail. Ces dysfonctionnements illustrent les défaillances d'une démarche d'apprentissage dont les modalités actuelles reposent pour l'essentiel sur la valeur d'usage que les professionnels de soins prêtent à l'informatique. Une grande partie d'entre eux ont beaucoup de mal à s'abstraire du niveau instrumental de l'outil. L'accès à d'autres niveaux d'apprentissage, gestionnaire et organisationnel, est limitée. En miroir, ces résultats conduisent à définir les conditions d'une introduction plus rationnelle de l'informatique de gestion dans les unités de soins.