Contenu du sommaire : La construction des sociétés civiles et le développement

La notion de société civile, bien que régulièrement critiquée, occupe aujourd'hui une place importante dans les politiques de développement. L'auteur formule certaines pistes de réflexion quant à l'étude des sociétés civiles non occidentales sous l'angle de projets à la jonction de dynamiques du dedans et de dynamiques du dehors. Il souligne l'importance des processus de co-construction de normes, d'identités, de représentations sociales ou de pratiques sociales au sein de ces nouveaux espaces sociaux.

À travers l'étude de la participation des ONG à la politique nationale de subvention au logement mise en place en Équateur entre 1998 et 2006, cet article met en évidence les mécanismes d'instrumentalisation par le bailleur tant des termes “participation” et “société civile”, que des acteurs auxquels ces termes renvoient. Il permet de réfléchir aux éventuelles marges de manœuvre qui sont néanmoins offertes aux parties prenantes par la confrontation du discours au réel.

L'idée de l'influence des sociétés civiles sur la production, la reproduction et la transformation des institutions dans les pays en développement est un sujet en débat. Au plan conceptuel, la notion de société civile reste ambiguë, tandis qu'au plan pratique, apparaissent des situations variées, complexes et contradictoires. En s'inspirant de l'analyse de North, Wallis et Weigast (2010) du rapport entre violence et ordre social impliquant la société civile, l'article tente de donner un éclairage théorique aux pratiques de pouvoir excluant ou phagocytant la société civile comme lieu de contre-pouvoir en Algérie.

Dans un champ d'activité très concurrentiel, le management stratégique d'une ONG peut s'entendre comme l'articulation judicieuse de la mission sociale et des ressources organisationnelles. Il doit prendre en compte les attentes des parties prenantes et les contraintes d'un environnement complexe et changeant, afin d'attester d'une action efficace et de qualité pour construire sa légitimité. Celle-ci est garante de la capacité d'action de l'organisation, c'est-à-dire de sa performance opérationnelle et de sa pérennité.

La relation entre l'État et les ONG dans le cadre de la distribution de l'aide au développement présente des caractéristiques d'une relation principal-agent en raison du transfert de fonds et de l'asymétrie informationnelle. Le caractère non lucratif des organisations devrait affaiblir le comportement d'agent de la part des ONG. Dans le cas suisse, la position de principal de la Direction de la coopération et du développement est atténuée par le contrôle du parlement.

Tant dans les pays du Nord que dans ceux du Sud, un compromis entre une logique néo-libérale anti-étatiste et certains intérêts des organisations non gouvernementales a marqué la construction des sociétés civiles. Il s'est réalisé notamment à travers le social business soutenu par de grandes entreprises. En mobilisant le concept polanyien de principe d'intégration économique, l'analyse a pour ambition de comprendre les limites de ce nouveau modèle de philanthropie et ce qui le différencie de l'économie solidaire.

La notion de société civile est floue, d'autant plus qu'elle est utilisée pour désigner ce qui ne relève pas de l'Etat. La difficulté consiste à trouver une définition opérationnelle tout en conservant la souplesse qui convient à la diversité des cultures démocratiques. L'argument propose d'identifier les caractéristiques de l'organisation de la société civile en général pour définir les Organisations de la société civiles (OSC). Cette clarification est essentielle pour analyser les stratégies de développement démocratique dans le respect des diversités culturelles.