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Revue | Le Moyen Age |
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Numéro | tome 109, no 2, 2003 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La traduction en vers et la traduction en prose à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècles : quelques lectures de la Consolation de Boèce - Ludmilla Evdokimova p. 237-260 La revue de quelques versions françaises de la Consolation démontre qu'au début du XIVe siècle, les traductions en prose et en vers se distinguent, en premier lieu, par leurs fonctions et par leurs orientations sociales. La première s'applique au discours philosophique ou historique; la prose reste, d'une manière générale, plus compliquée, bien qu'il existe, entre les oeuvres différentes, des gradations dans la complexité. La seconde unit les fonctions didactique et récréative, et elle s'adresse à des couches sociales moins cultivées et instruites. Durant les premières décennies du XIVe siècle, la vision esthétique de la prose et du vers, manifestée le plus clairement dans la première traduction de la Consolation sous forme de prosimètre, se fait jour; sous l'influence du prosimètre, l'opposition des deux formes de discours, ainsi que leurs rôles dans la traduction, se modifient."A survey of some French versions of Boethius' Consolation shows that, at the beginning of the fourteenth century, verse and prose translations had different roles and were intended for different social audiences. Prose translation was used for historical or philosophical discourse. Prose was still generally seen as more complex, although there were degrees of complexity between different works. Verse translation combined didactic and entertaining functions and was intended for the less educated. During the first decades of the fourteenth century the aesthetic view of prose and verse emerged, and this was most clearly illustrated by the prosometer (a combination of prose and verse) in the first translation of the Consolation; as a consequence, the contrast between the two kinds of discourse and their respective roles in translation changed."
- « Crimes et châtiments » monastiques : aspects du système pénal cénobitique occidental (Ve et VIe siècles) - Nira Pancer p. 261-275 L'objectif de cet article est d'explorer les ressorts du système punitif mis au point par les règles cénobitiques occidentales des premiers siècles monastiques (Ve et VIe siècles). Plusieurs aspects seront successivement analysés : l'élargissement du champ de l'illicite et la pénalisation de l'infime, la nature du système pénal cénobitique et son orientation thérapeutique. Dans un dernier volet, les moyens de la répression et la manière dont les règles anciennes usent du corps et de la honte pour matérialiser la punition seront étudiés.The aim of this paper is to explore the impulse behind the punitive system developed by Western Cenobitic monastic rules (fifth–?sixth centuries). Several aspects will be successively analyzed: The broadening of the scope of the illicit and the penalizing of the tiniest fault, the nature of the Cenobitic penal system and its therapeutic orientation. Finally, the means of repression and the ways in which the early monastic rules used the body and the mechanics of shame to implement punishment will be examined.
- Le Bilder ars, outil de prédication et de christianisation - Florence Bayard p. 277-293 Deux des fonctions principales de l'Ars moriendi sont mises en évidence dans cet article : encadrer et guider. Sa technique « audiovisuelle », qui recourt au texte parlé et écrit et à l'image, est également analysée. Cela mène à une réflexion sur l'utilisation de l'image dans le cadre de la prédication et sur le mode d'émission et de réception du message contenu dans l'opuscule qui contribue à promouvoir le rôle médiateur de l'Église, le recours aux intercesseurs et aux sacrements, et qui participe à une individualisation de la mort et à une christianisation des attitudes qui y sont liées. Il apparaît comme un véritable guide pratique et normatif, propose de correctes dévotions et fournit le minimum de connaissances religieuses requis pour bien vivre et bien mourir. Le format de l'ouvrage en fait un outil maniable et peu encombrant pour les prédicateurs qui peuvent alors baser leurs sermons sur un programme iconographique qui, évoquant notamment les psaumes, fournit la structure de leur discours.This paper highlights two of the main functions of the Ars Moriendi: how to coach and how to guide. Its audio-visual technique, which combines written and spoken texts as well as images, is also analyzed. This leads to a consideration of the use of images in preaching and the ways the message was transmitted and received in a booklet that promoted the Church's role as a mediator, as well as the use of intercessors and the sacraments. The Ars Moriendi played a part in the individualization of death and in the Christianization of attitudes connected to death. It appears as a practical and normative guide, laying out proper devotions and providing the basic religious knowledge required for a good life and a good death. Its pocket-sized format made it easy to refer to by the preachers who could thus base their sermons on an iconographical program which, through references to the psalms in particular, provided a structure to their words.
- Deux femmes d'affaires du Quattrocento : Alessandra Macinghi Strozzi et Caterina Sforza - Lise Collange p. 295-312 Force est de constater que les historiens ne se sont guère penchés sur la place des femmes aristocrates dans le monde des affaires au XVe siècle. Ce désintérêt doit être imputé au fait qu'il est toujours difficile d'évoquer, faute d'une documentation significative, l'action des femmes issues de l'aristocratie hors de la cellule domestique, et plus particulièrement dans le monde des affaires, domaine généralement réservé aux hommes. Ainsi la femme, selon une conception traditionnelle de sa fonction au sein du couple, en serait totalement exclue ou détiendrait un rôle mineur, voire insignifiant. les deux exemples développés, celui d'Alessandra Macinghi Strozzi, dirigeante d'une entreprise commerciale et, celui d'un entrepreneur de guerre, Caterina Sforza comtesse d'Imola et de Forli, mettent en évidence l'intervention des femmes aristocratiques dans le monde des affaires au Quattrocento, en Toscane et en Romagne.Historians have hardly explored the part played by women of the aristocracy in the fifteenth-century business world. This lack of interest can be ascribed to the difficulty, lacking significant documentation, in investigating their role outside the family and more specifically in the business world, traditionally seen as an exclusively male domain. According to the traditional definition of their function within the marriage, women would be completely excluded from this world, or would only play a very minor, or insignificant, role. However, the two examples presented here, that of Alessandra Macinghi Strozzi, "CEO" of a trading company, and that of Caterina Sforza, Countess of Imola and Forli, highlight the important part played by aristocratic women in the business world in Tuscany and Romagna in the fifteenth century.
- L'image de Mahomet et de l'Islam dans une grande encyclopédie du Moyen Âge, le Speculum historiale de Vincent de Beauvais - Michel Tarayre p. 313-343 Quand, dans le Speculum historiale, Vincent de Beauvais présente Mahomet, il nous dévoile quel regard portaient sur ce personnages les chrétiens occidentaux de son temps. A travers des propos très vite polémiques, l'objectivité disparaît et le récit s'inscrit dans le cadre des discussions et des affrontements entre le christianisme et l'Islam qui parcoururent tout le Moyen Âge. Le lecteur constate alors que la peinture du prophète que lui propose Vincent de Beauvais met en évidence les traits les plus négatifs, susceptibles de provoquer son rejet et que Mahomet est présenté en antithèse constante avec ce qui est perçu comme le plus positif dans la religion chrétienne. Mais, au-delà de ce qui pourrait apparaître comme des écrits de propagande, la rudesse de l'attaque laisse entrevoir une fascination nourrie de crainte profonde à l'égard de l'Islam, de son fondateur et des ses fidèles.
- Les « petites encyclopédies » du XIIIe siècle en langue vulgaire. Bibliographie sélective (1980-2000) - Christine Silvi p. 345-361
- Souvenir et action de Marc Bloch : un point de presse - André Joris p. 363-366
- Érotisme, merveilleux et littérature. À propos d'un ouvrage récent - Jean Dufournet p. 367-370
- Comptes rendus - p. 371-429