Contenu du sommaire : Populations et élections - Populations and elections
Revue | Espace Populations Sociétés |
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Numéro | no 3, 1987 |
Titre du numéro | Populations et élections - Populations and elections |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Résumés des articles - Abstracts of articles - p. 448-450
Éditorial
- Éditorial - Jean Vanlaer p. 451-452
Articles
- Élections et électorats en Espagne. Comportements électoraux et sociétés en Espagne. - Robert Hérin p. 453-464 Depuis 1976, les Espagnols ont eu à voter une dizaine de fois. Les quatre élections législatives successives ont confirmé la prééminence de deux courants politiques, le Parti Socialiste à gauche, à droite l'Union du Centre Démocratique puis l'Alliance Populaire, plus conservatrice. Comme en 1936 déjà, les partis de gauche, dont la base sociale est à dominante ouvrière et urbaine, sont majoritaires dans l'Espagne méridionale. Les partis de droite l'emportent en Vieille Castille et Galice, qui sont les régions les plus rurales et pratiquantes du pays. Forte en Catalogne et au Pays Basque, l'influence des partis autonomistes touche inégalement l'ensemble des couches sociales.Elections and electorates in Spain. Electoral behaviours and regional societies in Spain. Since 1976, the Spaniards have had to vote ten times or so. The four successive general elections have strengthened the preeminence of the two political trends: the Socialist Party on the left, the Democrat Centre Union then the Popular Alliance, which is more conservative, on the right. As was already the case in 1936, the left-wing parties, whose social basis is mainly among the working and the urban classes, are in the majority in Southern Spain. The right-wing parties have the edge in the Old Castille and Galicia which are the most rural and church-going regions in the country. Momentous in Catalonia and the Basque country, the influence of the autonomist parties irregularly affects all the social levels.
- Vote, pratique religieuse et école dans l'ouest de la France. - Jean Renard p. 465-473 Trois quarts de siècle après André Siegfried, cet article fait le point sur les relations entre la pratique religieuse, le choix de l'école (publique ou catholique) et les comportements électoraux dans l'Ouest de la France. Au début de ce siècle, de larges secteurs de l'Ouest français associaient une très forte pratique religieuse, une domination sans partage de l'école privée catholique et un unanimisme politique conservateur. D'autres secteurs étaient à la fois moins pratiquants, choisissaient l'école publique et étaient politiquement à gauche. L'examen de la situation actuelle, malgré la baisse de la pratique religieuse, confirme globablement ces relations, qui ne sont cependant pas mécaniques. Le canton vendéen de St-Fulgent et la périphérie de La Roche-sur-Yon font l'objet d'une analyse approfondie qui montre l'influence de la mobilité résidentielle.Vote, Church attendance and school in Western France. 75 years after André Siegfried, this paper analyses the relations between church attendance, school choice (State-controlled or catholic) and electoral behaviour in Western France. At the beginning of the century, large parts of Western France combined a very strong religious practice, the domination of catholic schools and an overwhelmingly right-wing vote. Other parts were at the same time more secular, choosing public schools and being politically on the left. The analysis of the present situation, in spite of church attendance decline, confirms these relationships which, however, are not simple. The analysis of the Vendean "canton" of St-Fulgent and the periphery of La Roche-sur-Yon shows the influence of residential mobility.
- Opposition centre-périphérie et vote d'extrême droite en Europe. - Jean Vanlaer p. 475-486 Une étude régionale comparative montre l'existence d'une étroite relation entre le vote d'extrême droite et l'opposition entre le «centre» et la «périphérie», toujours présente mais variable selon les pays. Dans les Etats de l'Europe du Nord-Ouest (sans la RFA), l'extrême droite apparaît dans les grandes régions urbaines, confrontées à diverses crises de société (insécurité, cohabitation avec les immigrés). Ailleurs, l'extrême droite, nettement périphérique, exprime les révoltes des couches sociales et des régions marginalisées, qui cherchent dans l'instauration d'un Etat fort la solution à leurs problèmes. Presque partout, l'implantation spatiale de l'extrême droite diffère profondément de celles des autres familles politiques; cette famille politique attire les groupes sociaux qui, par leur position de classe ou par leur appartenance culturelle, ne s'identifient pas - ou plus - avec les formations politiques classiques.Core-periphery opposition and extreme right vote in Europe. A regional analysis shows the very strong relation between extreme right votes and core-periphery opposition in each national space, always present but very different from one country to another. In the North-West European countries (Federal Germany excluded), extreme right appears in the big cities where there are some sociologie problems (insecurity, coexistence with immigrants). Elsewhere, the extreme right is clearly peripheric and expresses the revolt of marginalized social strata and regions, which see the instauration of a strong State as the solution to their problems. Almost everywhere, there is a very important difference between the spatial distribution of the extreme right and the other political families. Extreme right attracts the social groups which, according to their class position or cultural affiliation, do not identify themselves with the classic political parties.
- Vote de gauche et société méridionale en Italie. - Geneviève Bibes p. 487-496 Deux phénomènes essentiels caractérisent l'évolution du comportement électoral du Midi italien. Le premier est le succès d'une gauche qui a réussi à s'implanter solidement dans une société au départ dominée par une culture et des traditions opposées aux siennes. L'écart de 30 points qui en 1946 séparait ses scores dans le Nord (50,9 %) de ses résultats dans le Midi (20,9%) s'est réduit à 5 points en 1985 (43,5 % dans le Nord et 38,5 % dans le Midi). Le second est la redistribution des voix entre communistes et socialistes. Après une longue domination du PCI mieux à même de canaliser la protestation des catégories les plus défavorisées (journaliers agricoles, sous-prolétariat urbain) le PSI apparaît aujourd'hui plus capable de répondre à l'évolution de la société méridionale et de sa tertiarisation croissante.Left-wing vote and society in Southern Italy. The main features mark the electoral behaviour in the Italian South. First, the fact that the left has succeeded in growing deep roots in a civil society still dominated by cultural traditions antagonistic to its own values. The gap of 30 points between its electoral results in the North (50,9 %) and in the South (20,9) in 1946 has reduced to 5 points in 1985 (43,5 % in the North, 38,5 % in the South). The second fact is the redistribution of votes between communists and socialists. After a long communist domination owning to the greater capacity of the PCI to get the protest votes from the most underprivileged classes (day labourers, urban under-proletariat), the PSI seems now more adapted to the evolution of the society in the South, especially to its "tertiarization".
- Le Rassemblement National en Languedoc-Roussillon aux élections de 1986. - Marie-Claire Bernard, Pierre Carrière p. 497-509 En Languedoc-Roussillon, comme dans l'ensemble de la France, le vote en faveur du Rassemblement national demeure, en 1986, ce qu'il était en 1984 : une manifestation de mécontentement émanant, avant tout, de citadins (dont les uns sont de nouveau venus, encore mal enracinés au pays, les autres, de vieille souche, se considérant comme les exclus de la modernisation) rendus fort inquiets par le développement du chômage et la perte de la sécurité, fléaux qu'ils imputent aux immigrés. Si la présence de ces derniers rend compte, à l'échelle des départements, des votes en faveur de ce rassemblement, il n'en va pas de même à l'échelle plus grande de la commune : la mobilité de la population résidente, cause de déracinement, se révèle être un facteur d'explication du comportement électoral plus pertinent que la présence des étrangers ou des chômeurs. En exploitant le besoin de sécurité et les sentiments xénophobes latents des électeurs, l'extrême droite a réussi une percée spectaculaire qui en a fait une force politique de premier plan.The 1986 general election and Le Pen's party in Languedoc-Roussillon. In 1986 (general election) as in 1984 (European election) the Rassemblement national (Le Pen's party) is, in Languedoc-Roussillon as in the whole France, mainly a demonstration of discontent from urban people. A part of them are the last to come, not yet firmy rooted; the other ones, of ancient stock, regard themselves as expelled from modernization, upset at the same time by increasing unemployment and insecurity, calamities imputed to immigrants. Their presence, at the "departement" scale, explains the votes for Le Pen's supporters; at the parish scale, yet, the mobility of this uprooted population appears to be a best explanation of the electoral behaviour than the presence of foreigners or unemployed people. The extreme right has made a spectacular breakthrough, using the need to be secure and xenophobic feelings among the electorate; it has become a first-rank political force.
- Non-inscription, abstention et vote blanc et nul en France. - Annick Percheron, Françoise Subileau, Marie-France Toinet p. 511-521 En France, la non inscription, l'abstention et le vote blanc et nul ne sont pas seulement des comportements « abstentionnistes » mais aussi des refus, qui peuvent être politiques, de participer pour des raisons variables, pour chaque individu, en fonction du moment de sa vie, de son insertion sociale, du type d'élection et de l'enjeu politique.Non-registration, non-voting and void ballots in France. In France, non-registration, non-voting and void ballots are not only "abstentionist" behaviors but also refusals to participate for different reasons: for each citizen, they may be political refusals depending on age, social integration, the type of election and the political issues.
- Élections et électorats en Espagne. Comportements électoraux et sociétés en Espagne. - Robert Hérin p. 453-464
Notes
- Territoire et élections au Pays Basque espagnol. - Francisco José Llera Ramo p. 523-531
- Le vote rural au Portugal. - Jorge Gaspar p. 533-539
- Électeurs et électorats : note sur les doutes des politistes. - Christian-Marie Wallon-Leducq p. 540-544
Dossier pédagogique
- Les familles politiques européennes lors des dernières élections législatives. - Jean Vanlaer p. 545-556
Comptes rendus
- Comptes rendus d'articles - p. 557-564
Comptes rendus d'ouvrages
- Yves Lacoste (sous la direction de) : Géopolitiques des régions françaises, trois tomes - Thumerelle Pierre-Jean p. 565-568
- Vanlaer J. : « 200 milions de voix. Une géographie des familles politiques européennes. » Préface de Maurice Duverger - Kesteloot Christian p. 568-569
- La Croix, l'Evénement ; 20 décembre 1986, Supplément : «La Nouvelle France électorale» - Renard Jean-Pierre p. 569-570
- Brunet (Roger), Sallois (Jacques) sous la direction de : France. Les dynamiques du territoire; Bailly (A.S.), Guesnier (B.), Paelinck (J.H.P.), Sallez (A.) : Comprendre et maîtriser l'espace ou la science régionale et l'aménagement du territoire; Brunet (Roger) : Le redéploiement industriel. Analyse géographique des phénomènes du développement industriel en France - Thumerelle Pierre-Jean p. 570-571
- Jacques Vallin : La population mondiale - Thumerelle Pierre-Jean p. 571-572
- Informations scientifiques - Paul Boyer p. 573-576