Contenu du sommaire : Sexe et espace - Sex and space

Sexe, classe et espace urbain : le cas de Worcester, Massachussets. Les modèles traditionnels de la ségrégation résidentielle en milieu urbain montrent que les communes sont socialement homogènes. Selon les géographes contemporains, ce phénomène sert de base à la reproduction sociale, mais ceux-ci ne remettent pas vraiment en cause la validité descriptive de ce modèle. Nous cherchons à démontrer que la croissance de l'activité professionnelle des femmes, la ségrégation sexuelle sur le marché du travail et d'autres tendances démographiques récentes ont pourtant d'importantes répercussions sur la géographie sociale des villes nord-américaines. En utilisant les données du recensement de 1980 et en prenant l'exemple de Worcester, nous démontrons que les différences socio-professionnelles entre les sexes sont d'importants facteurs d'hétérogénéité sociale au sein même des communes. Nous étudions ainsi les implications de ce phénomène sur les théories de la reproduction sociale et ses conséquences dans le domaine des politiques urbaines.

Sexe et espace à Londres dans les années 1980. Cet article examine les différenciations selon les sexes de la structure familiale, démographique, et du marché de l'emploi à Londres dans les années 1980. Se fondant principalement sur l'observation de circonscriptions administratives de petite taille, l'analyse relie la segmentation selon les sexes à d'autres caractéristiques de la structure sociale, en particulier de la structure socio-économique et des variations spatiales des statuts familiaux. Les résultats témoignent d'une perpétuation de l'inégalité des sexes sur le marché du travail londonien, par exemple à travers la répartition des salaires et des professions. Ils confirment la notion d'une « féminisation de la pauvreté », les femmes étant surreprésentées parmi les personnes âgées pauvres, les sans-abris, les revenus familiaux les plus modestes.

Variations spatiales des taux d'activité féminine et masculine dans la région métropolitaine de Madrid. Le but de ce travail est de reconnaître l'effet de la variation spatiale de certaines variables socio-démographiques dans la distribution des taux d'activité des femmes et des hommes dans l'agglomération de Madrid. Cette région est en train de subir un processus de restructuration économique qui affecte d'une façon peu équitable les taux d'activité masculine et féminine à cause de la différence d'occupation selon les secteurs d'activité des uns et des autres.

Cet article traite de l'impact des récents bouleversements socio-économiques sur la relation entre la distribution géographique des lieux de travail et de résidence dans la région de Montréal. La restructuration économique des grands centres urbains occidentaux entraîne une tertiarisation et une bipolarisation de la force de travail ainsi qu'une relocalisation des activités économiques. Ces tendances ne sont pas sans liens avec une insertion sur le marché du travail différenciée selon le sexe et une différenciation sexuelle des lieux d'emploi. À partir de données des recensements de 1971 et 1981 nous dégageons trois types de relations entre la distribution géographique des lieux de résidence et des lieux de travail selon le sexe pour les ouvriers peu qualifiés et les professionnels de la région métropolitaine montréalaise.

Différences par sexe dans les modes de transports domicile-travail des parents mariés dans deux grandes régions métropolitaines. À partir de l'analyse des données empiriques sur lesquelles s'appuient les modèles urbains traditionnels, cet article essaie de construire, dans le domaine de la planification des transports, un concept qui prenne en compte l'impact des variables sociales et non économiques sur les comportements de mobilité. Il décrit les variations selon les sexes des modes et des temps de transport lors des déplacements domicile-travail. Les analyses montrent que certaines des différences entre les schémas de mobilité masculine et féminine ne peuvent pas être expliqués par les variables économiques caractérisant les ménages que retiennent les modèles traditionnels. Dans deux importantes aires métropolitaines des États-Unis, Dallas-Ft. Worth et Houston, Texas, le revenu des ménages ne peut pas expliquer les différences entre les sexes, constatées à propos des migrations domicile-travail, en matière de parcours, d'usage de « voitures banalisées » (carpool) ou d'horaires.

Le but de cet article est d'analyser le rôle des hommes et des femmes dans le secteur agricole en Espagne, en particulier dans l'exploitation familiale. Le concept de travail agricole féminin, en rapport avec l'utilisation des catégories statistiques est d'abord analysé. Le rôle des femmes dans l'agriculture est ensuite étudié à partir des données du recencement de 1982. Mais celui-ci rend compte de façon partielle et imparfaite de la réalité du travail des femmes dans les exploitations familiales. En particulier, la catégorie d'« aide familiale » contribue beaucoup à gonfler la catégorie de celles travaillant à temps partiel et ne possédant pas le statut d'activé.

L'histoire simplifiée de l'association des cercles de fermières nous fait entrevoir ce regroupement comme l'appendice du Gouvernement du Québec en milieu rural. Traditionnaliste et conservateur, il véhiculerait les valeurs cléricales et nationalistes nécessaires au maintien des familles sur leurs terres. Pourtant l'étude du déploiement géographique des cercles permet de jeter un autre éclairage sur cette histoire. Elle fait apparaître une association extrêmement dynamique, qui essaime de façon inégale l'ensemble du territoire québécois, en particulier des régions de nouvelle colonisation et certaines régions plus anciennes. Au terme de l'analyse, on découvre une association volontaire, plus implantée dans des comtés ruraux mais pas nécessairement plus agricoles, qui échappe à une interprétation purement instrumentaliste.

À travers les résultats de deux enquêtes qu'ils ont menées, les auteurs montrent la complexité de la relation entre différenciation sexuelle et usage de l'espace, et cherchent à l'expliquer par la répartition des rôles au sein du ménage. Le statut matrimonial du ménage (couple ou mère seule), le statut d'emploi de la femme (active ou inactive), l'âge des enfants et le type d'espace urbain apparaissent être des facteurs largement plus discriminants que la simple différence entre hommes et femmes. Même si la responsabilité des charges familiales revient toujours aux femmes, le clivage dans la pratique des activités et l'usage de l'espace se situe d'abord entre hommes et femmes actifs d'une part, femmes inactives de l'autre, et secondairement entre hommes et femmes actives.