Contenu du sommaire : Aspects de la fécondité dans les pays industrialisés - About fertility in industrialized countries

Les tendances observées depuis la dernière guerre - rajeunissement de la fécondité, hausse de la fécondité de premier et deuxième rangs, masqués par la baisse des naissances de rangs élevés - ont pris fin au milieu des années soixante. Ainsi ce sont les femmes nées vers 1945 qui, mariées jeunes et en grande proportion, ont sans doute connu les plus faibles taux d'infécondité de l'histoire ; elles ont ensuite rapidement constitué leur descendance, qu'elles ont volontairement limitée à deux enfants pour une grande partie d'entre elles. Pour les femmes nées dix ans plus tard, le couple marié avec deux enfants ne semble plus être un modèle universel : le mariage et la maternité sont refusés par certaines, remis à plus tard pour d'autres, qui hésitent aussi à avoir un deuxième enfant. Par ailleurs, la stabilisation récente des naissances de rangs trois et plus pourrait marquer la fin de la diminution des familles nombreuses, à un niveau, il est vrai, parfois très bas. Les pays d'Europe du Sud suivent ces mouvements avec 5 à 10 ans de retard.

Projections de fécondité et interprétations structurelles : application à Londres et à l'Angleterre-Galles. Les projections de séries chronologiques de fécondité sont étudiées en fonction des cycles de contrôle provoqués par les fluctuations d'effectifs des générations. L'application des modèles autorégressifs avec moyennes mobiles aux séries de fécondité produit des cycles plus longs que les cycles générationnels attendus d'après le modèle classique, aux niveaux national et régional. L'effet du volume des générations, introduit dans un modèle chronologique, s'avère varier selon le groupe d'âge de la mère, et montre que les générations nombreuses tendent à retarder leur fécondité. Ce modèle prenant en considération l'effectif des générations est confronté à d'autres variables explicatives (comme les variations de l'âge au mariage) et testé au moyen de projections dans une période où la fécondité est connue.

De nos jours, l'Italie accuse un déclin dramatique de la fécondité, mais aussi des déséquilibres intérieurs persistants et profonds. On a alors recherché, avec divers outils statistiques (corrélations simples et multiples, analyse des composantes principales), les facteurs qui sont à la base d'une différenciation des comportements procréateurs. On a pris en considération des indicateurs d'ordre économique et social et des indicateurs d'ordre culturel pour distinguer la part attribuable à des aspects « matériels » et celle attribuable à des facteurs de mentalité dans la différenciation de la fécondité. Il en est ressorti un tableau extrêmement significatif. Au Nord et au Centre, ce sont surtout les facteurs culturels, plutôt que ceux d'ordre socio-économique, qui exercent une influence sur la reproduction, tandis que dans le Sud, les deux types de facteurs se sont révélés assez peu influents.

Depuis 1976, La baisse de la fécondité espagnole a été spectaculaire : de 2,8, le nombre moyen d'enfants par femme est tombé à 1,7 en 1984 et continue à décliner dans toutes les communautés autonomes. Malgré une nette tendance à l'homogénéisation, l'ancienne opposition entre le Nord et le Sud du pays s'est perpétuée, mais en changeant de configuration. On voit s'estomper le rôle des migrations internes dans l'explication des écarts de fécondité entre régions et entre zones urbaines et rurales, tandis que les différences régionales de calendrier viennent nuancer les contrastes. L'Enquête sur la Fécondité de 1985 a permis de mettre en évidence de fortes corrélations entre la fécondité et l'instruction, le nombre idéal d'enfants, la connaissance et l'utilisation de la contraception.

En l'intervalle d'une génération, la fécondité a baissé en Belgique, comme dans les autres pays industrialisés, au point de ne plus assurer le remplacement de la population. Les différences régionales, encore très marquées en 1961, s'estompent actuellement, mais le profil de la fécondité par âge garde des signes caractéristiques de l'environnement (urbain ou rural). L'analyse comparée de l'intensité et du calendrier de la fécondité régionale a été menée à partir des taux par âge calculés dans les 43 arrondissements belges autour des derniers recensements (1961, 1970 et 1981). Ces profils ont été résumés par trois paramètres classiques : le nombre moyen d'enfants par femme, l'âge moyen à la maternité et la variance de cet âge moyen. La cartographie a été élaborée sur la base d'une légendre unique au travers du temps.

Après une revue détaillée des conditions légales d'accès à l'avortement dans plus de 25 pays d'Europe, occidentale et orientale, l'auteur dresse un large tableau comparatif de la fréquence du recours à l'avortement en soulignant les principales spécificités historiques, culturelles et juridiques des divers pays du continent. Les problèmes de mesure de ce phénomène et de fiabilité des données sont étudiés pour marquer les limites des comparaisons possibles. Le résultat le plus frappant est l'extrême disparité des situations, tant à l'échelle de l'Europe entière que des différentes régions d'un même pays. Bien que les statistiques disponibles ne permettent guère d'analyses différentielles fines, il en ressort nettement que l'avortement joue un rôle très variable dans les diverses sociétés européennes et qu'il entretient des relations complexes avec la fécondité et la contraception.

Cet article présente à grands traits l'évolution remarquable des pratiques contraceptives en Amérique du Nord, des années soixante aux années quatre-vingts, en se penchant plus particulièrement sur les régions géographiques et culturelles du Canada. Les auteurs examinent, entre autres, l'évolution des comportements des jeunes couples au début de leur vie commune et la précocité grandissante du recours à la stérilisation.