Contenu du sommaire
Revue | Gestion 2000 |
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Numéro | Volume 33, 2016/4 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Innovation : où en sommes-nous ? Où allons-nous ? - Véronique Schaeffer, Claude Guittard, Julien Pénin, Eric Schenk, Thierry Burger-Helmchen p. 5-16
- Crowdsourcing pour innover : proposition d'un modèle d'adoption, le cas de Raidlight - Emilie Ruiz p. 31-57 Le crowdsourcing (CS) pour innover consiste à externaliser une tâche complexe ou créative à un vaste ensemble d'individus via un appel ouvert sur Internet. Plusieurs recherches ont souligné des avantages et des difficultés à l'adoption du CS pour innover sans pour autant tenir compte des différentes phases d'adoption, alors que certains facteurs peuvent apparaître ou évoluer en cours de processus. A travers l'étude longitudinale et approfondie de la démarche d'adoption de l'entreprise Raidlight, PME rhônalpine spécialisée dans la conception, le développement et la vente de matériel sportif, nous identifions trois grandes catégories de facteurs (culturelle, organisationnelle et liée aux connaissances) que nous mettons en relation avec les différentes phases du processus d'adoption du CS pour innover et proposons un modèle. Dans le cas de Raidlight, il s'avère que l'identité et la culture ouverte de l'entreprise l'ont tout particulièrement décidé à adopter ce type d'activité. La création et le pilotage d'une communauté, le Team, et l'intégration du dispositif à son business model lui ont ensuite permis de traverser la phase de développement. Enfin, il apparait que la maturité du dispositif, bien qu'influencée par les facteurs précédemment identifiés, est marquée par la capacité de l'entreprise à absorber les connaissances des membres du Team. Nos résultats soulignent que les facteurs à l'adoption sont interdépendants et suivent une logique cumulative.Crowdsourcing for innovation : A proposed model based on the case of Raidlight
Crowdsourcing for innovation is the outsourcing of a complex or creative task to a crowd through an open call on the Internet. Literature highlights both advantages and difficulties in adopting CS without taking into account the different stages of adoption process during which some factors can appear or evolve. Through the longitudinal study of Raidlight, a French SME specialized in sports equipment, we identify three categories of factors (cultural, organizational, and knowledge-related) that we connect with the different stages of the adoption process. It appears that the identity and the open culture of Raidlight significantly influenced the decision to adopt CS for innovation. Then, the creation of its community, Le Team, was instrumental in allowing Raidlight to develop CS for innovation. Finally, it seems that the maturity of its CS activity, although influenced by the factors previously identified, is related to the company's capacity to absorb the knowledge of its community's members. - Naissance des écosystèmes d'affaires : une articulation des compétences intra et inter organisationnelles - Amel Attour, Pierre Barbaroux p. 59-76 Cette contribution explore les compétences organisationnelles mobilisées par les acteurs lors de la phase de naissance d'un écosystème d'affaires. La question de recherche posée est la suivante : comment les compétences développées au niveau intra-firme sont articulées au niveau inter-organisationnel lors de la naissance d'un écosystème d'affaires ? Pour traiter cette question, l'article développe une étude de cas portant sur un écosystème de type plateforme. L'étude de cas montre que la phase de naissance peut-être décomposée en différences séquences, chacune mobilisant des compétences techniques, relationnelles et commerciales de la part des acteurs. Ensemble, ces compétences permettent d'accomplir les différentes tâches et activités associées à la naissance de l'écosystème d'affaire.Birth of business ecosystems : an articulation of intra and interorganizational skills
The paper explores the mobilization of organizational competences by actors during the birth of a business ecosystem. The research question is : how do competences developed at the intra-firm level consolidate at the interorganizational level during the birth of a business ecosystem. To handle this question, we develop a case study that focuses on a platform-ecosystem. This case study shows that the birth phase of a platform-ecosystem can be decomposed into several sequences which mobilize technical, relational and commercial competences of its members. Together, these competences allow to achieve the various tasks and activities supported during the birth of a platform ecosystem. - Enter The Open Innovation Matrix : how to (fully) open innovation processes ? - Julie Fabbri, Delphine Manceau, Valérie Moatti p. 77-91 Depuis les travaux de Chesbrough, l'innovation ouverte (IO) est un concept employé de manière récurrente tant par les universitaires que par les praticiens. Dans ce travail, nous étudions les pratiques d'ouverture des processus d'innovation ainsi que la dynamique du management des portefeuilles de partenariats. Pour cela, nous nous appuyons sur les littératures de l'IO et des alliances stratégiques. C'est sur cette base que nous étudions 18 entreprises globales connues et reconnues pour leurs pratiques d'IO. Nous montrons que l'IO ne repose pas toujours sur un haut degré d'ouverture et un large faisceau de partenariats. Les entreprises peuvent choisir entre différentes stratégies d'IO qui ne sont pas mutuellement exclusives. Nous soulignons que les entreprises doivent arbitrer leurs choix de stratégie d'IO et que ces choix ne peuvent pas être figés dans le temps.Since Chesbrough's seminal work, open innovation (OI) has been a buzzword referred to constantly by many managers and academics. Beyond the pros and cons of being open to innovate, we address the questions of how to open up inbound innovation processes and how to manage the partnership portfolio through time. To do so, we base ourselves on the OI and strategic alliance literature. We then conduct a qualitative survey in 18 global companies famous for their OI practices. We thus show that OI approaches are not always based on extensive openness of external partnerships, and that companies can choose among three OI strategies : topic-oriented OI, partner-oriented OI or fully open approaches, which are not mutually exclusive. We also emphasize that they face a trade-off between breadth and depth of partnerships, which evolves over time.
- Une typologie d'espaces ouverts d'innovation basée sur les différents modes d'innovation et motivations à la participation - Ignasi Capdevila p. 93-115 Les espaces ouverts d'innovation (tels que les Fab Labs, les Living Labs, les espaces de coworking, les hackerspaces, makerspaces, etc.) sont des espaces localisés qui offrent un accès ouvert à des ressources et qui sont caractérisés par une culture d'ouverture et de collaboration reposant sur le partage de connaissances, de ressources et d'outils. Cet article propose une typologie de ces espaces basée sur les types d'innovation (méthodes et techniques d'idéation ; innovation sociale ; innovation ouverte ; et innovation par les utilisateurs) et les motivations qui incitent à la participation. Cette typologie aide à identifier les caractéristiques communes mais aussi les particularités des approches d'innovation qui sont derrière les différentes dénominations.A typology spaces of open innovation based on different modes of innovation and motivations for participationOpen spaces for innovation (such as Fab Labs, Living Labs, coworking spaces, hackerspaces, makerspaces, etc.) are localized spaces that offer open access to resources and which are characterized by a culture of openness and cooperation based on sharing knowledge, resources and tools. This article proposes a typology of these spaces based on the types of innovation (methods and techniques of ideation ; social innovation ; open innovation and user innovation) and the motivations for participation. This typology helps to identify common characteristics but also the peculiarities of the innovative approaches that are behind the different denominations.
- Co-innover avec ses consommateurs : oui, mais lesquels ? De l'intérêt d'impliquer les consommateurs-membres dans le processus d'innovation des entreprises coopératives - Sonia Capelli, Alice Falchi, Caroline Hussler, William Sabadie p. 117-141 Les coopératives sont des acteurs majeurs de l'activité économique mondiale, mais leurs pratiques d'innovation restent peu étudiées. Dans le présent article, nous analysons la co-innovation de produits dans le cadre d'une Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC). Grace à une étude exploratoire menée auprès de deux groupes de consommateurs (membres et non-membres de la coopérative), nous formulons quatre propositions permettant de rendre compte de la singularité et de la valeur créée par l'intégration de consommateurs-membres dans le processus de génération d'idées.Consumer co-creation : yes, but with whom ? Exploring the value of involving consumer -members in generating new products ideas within co-operative firmsDespite cooperative firms are major economic actors, their innovative practices and their respective performance remain understudied. In the present paper we investigate consumer co-creation of products in the very context of a cooperative firm of collective interest. Thanks to an exploratory study run on two groups of consumers (members vs non-members of a cooperative firm looking for innovative ideas), we build 4 research propositions characterizing the peculiarity and value of empowering consumer-members in idea generation process. We argue that the cooperative firms authorize original and valuable forms of co-innovation.
- Qualité informationnelle des agrégats comptables et décisions financières des PME africaines non cotées : cas du Cameroun - Kadouamaï Souleymanou, Jean-Luc Djekaye, Lubica Hikkerova p. 143-158 Pour les PME, la littérature financière a démontré que les données comptables utilisées par les dirigeants, et la complexité des systèmes les élaborant dépendent du contexte structurel (la taille en particulier), des caractéristiques individuelles des dirigeants et des dimensions culturelles des pays (Bonache et al., 2015). Cet article vise à enrichir cette littérature en identifiant les agrégats comptables pertinents pour les décisions financières des PME camerounaises non cotées.Notre étude empirique fondée sur un échantillon de 78 PME camerounaises non cotées offre un éclairage sur la perception de la pertinence des chiffres et les décisions financières prises par les dirigeants de ces entreprises. Nous avons ainsi identifié des agrégats comptables dont la qualité informationnelle détermine les décisions de financement de ces dirigeants.Information quality of accounting aggregates and financial decisions of non-listed African SMEs : the case of CameroonFor SMEs, the financial literature has shown that the accounting data used by managers and the complexity of the accounting systems depend on the structural context (size in particular), the individual characteristics of managers and the cultural dimensions of countries (Bonache et al., 2015). This article aims to enrich this literature by identifying the relevant accounting aggregates for the financial decisions of unlisted SMEs in Cameroon.Our empirical study based on a sample of 78 unlisted Cameroonian SMEs sheds light on the perception of the accounting data's relevance and the financial decisions made by managers of these companies. We have thus identified accounting aggregates whose information quality determines the financing decisions of these managers.