Contenu du sommaire : Les sciences du politique aux États-unis. I. Histoire et paradigmes
Revue | Politix |
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Numéro | vol 10, no 40, 1997 |
Titre du numéro | Les sciences du politique aux États-unis. I. Histoire et paradigmes |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Les sciences du politique aux États-unis. I. Histoire et paradigmes - Dossier coordonné par Loïc Blondiaux
- Éditorial - p. 5
- Les tournants historiques de la science politique américaine - Loïc Blondiaux p. 7-38 Les tournants historiques de la science politique américaine. Loïc Blondiaux [7-38]. La science politique américaine connaît aujourd'hui plusieurs tournants historiques. La «révolution béhavioriste» des années cinquante et soixante a vécu et la discipline est entrée depuis quelques années dans une période de crise et de doute. Les changements actuels sont de trois ordres. On assiste à un intérêt croissant pour l'histoire de la discipline, à une nouvelle reconnaissance de l'histoire comme outil méthodologique et à une montée de l'influence des «minorités» à l'intérieur de la profession. Pourtant les parties centrales de la discipline se modifient peu. L'expansion rapide de la théorie formelle du choix rationnel autant que les positions dominantes qu'ont conservées les héritiers du béhaviorisme indiquent que la science politique américaine reste orientée vers le formalisme et la quantification.The Historical Turns of American Political Science. Loïc Blondiaux [7-38]. There are several historical turns in American Political Science. The «behavioralist revolution» of the fifties and the sixties has been definitively buried and the discipline is now entering a period of crisis and doubt. The current changes are of three kinds. There is an increasing interest in the history of the discipline, a new recognition of history as a methodological device and a rise in influence of the «minorities» inside the american political science profession. But the mainstream of the discipline still remains the same. The rapid expansion of formai rational choice theory and the still powerful heirs of behavioralism both indicate that American political science is still drawn to formalism and quantification.
- «Les tables séparées». Écoles et sectes dans la science politique américaine - Gabriel A. Almond p. 39-57 Les tables séparées. Ecoles et sectes dans la science politique américaine. Gabriel A. Almond [39-57]. Cet article utilise une métaphore pour décrire l'état de la science politique américaine dans les années quatre-vingt, science politique qui est aujourd'hui une discipline divisée. Les différentes écoles et sectes de la science politique sont assises maintenant à des tables séparées, chacune ayant sa propre conception de la science politique et chacune se protégeant l'une de l'autre. Les politistes sont séparés selon deux dimensions : une dimension idéologique et une méthodologique. Les extrêmes sont très visibles mais, selon Almond, une majorité écrasante de politistes se trouvent quelque part au centre -partageant une idéologie libérale et modérée, ecclectiques et ouverts d'un point de vue méthodologique. Almond en appelle à un retour à une grande tradition de la science politique.Separate Tables. Schools and Sects in American Political Science. Gabriel A. Almond [39-57]. This article uses a metaphor to describe the condition of political science in the 1980s which is now a discipline divided. The various schools and sects of political science now sit at separate tables, each with its own conception of proper political science, but each protecting some secret island of vulnerability. The political scientists are separated along two dimensions : an ideological one and a methodological one. The extremes are very visible but according to Almond, the overwhelming majority of political scientists are somewhere in the center - "liberal" and moderate in ideology, and eclectic and open to conviction in methodology. Almond claims for a return to a broad tradition of political science.
- La quête américaine d'une science politique démocratique et scientifique - Rogers M. Smith p. 58-87 La quête américaine d'une science politique démocratique et scientifique. Roger s M. Smith [58-87]. La science politique américaine a toujours été façonnée par deux désirs souvent conflictuels : servir la démocratie américaine et accéder au rang de «science». Aujourd'hui, après une période caractérisée par la domination d'une théorie «scientifique» du choix rationnel, la discipline entre dans une période de transition et d'incertitude. Mais l'on discerne certaines convergences nouvelles, autour du «néo-institutionnalisme» et d'un retour à l'histoire, qui paraissent globalement prometteuses. L'article défend en conclusion l'argument selon lequel la mission de la science politique n'est pas dans la recherche d'une «grande» théorie de la politique. Elle est dans la prise en charge la plus rigoureuse possible de certaines questions politiques fondamentales, avec une attention spéciale prêtée aux objets négligés, pour des raisons intellectuelles autant que politiques.The American Quest for a Democratic, Scientific Political Science. Rogers M. Smith [58-87]. American political science has always been shaped by two often conflicting desires : to serve American democracy and to be a true «science». Today, after an era characterized by the dominance of a «scientific» rational choice theory, it is now entering a period of transition an uncertainty. But certain possibilites for new convergence, specially around a «neo-institutionnalist» approach and a turn back to history, seem on the whole promising. As a conclusion this essay contends that the vocation of political science is not to look for a «grand» theory of politics. It's mission must be to explore in the most rigorous ways ail topics that are arguably politically fondamental, with special attention to those that are predicatbly neglected, both for intellecutal and political reasons.
- L'analyse économique des choix électoraux (I) - Patrick Lehingue p. 88-112 L'analyse économique des choix électoraux ou comment choisir d'économiser l'analyse. Patrick Lehingue [88-112]. Cet article se propose de situer «l'analyse économique des choix électoraux» dans l'espace disciplinaire où elle a pris naissance, à savoir la science économique américaine des années soixante et soixante-dix. A cette époque, un certain nombre d'économistes (Downs, Tullock, Buchanan, Becker) se saisissent du politique pour conforter la position d'imperial science de leur spécialité dans le champ des sciences sociales. Refusant de dissocier «individualisme» politique, méthodologique et sociologique» (Schumpeter), ces économistes des choix rationnels procèdent à un simple transfert de paradigme. Cette exportation «sauvage» pose une double question : celle des termes de l'échange entre disciplines et celle du réalisme de leurs axiomes et hypothèses de travail.The Economical Analysis of Electoral Choices or the Choice to Economize the Analysis. Patrick Lehingue [88-112]. This article tries to replace «the economical analysis of electoral choices» within the discipline in which it emerged, i. e. the American economics of the 1960's-70's. In this time, a number of economists (Downs, Tullock, Buchanan, Becker) caught politics in order to reinforce the status of imperial science ascribed to their own discipline in the field of social sciences. Refusing to dissociate «political, methodological and sociological individualisms» (Schumpeter), these economists of rational choices carry out a simple transfer of paradigm. This free exportation raises important questions about both the terms of exchange between disciplines and the degree of realism of their axioms and assumptions.
- Le néo-institutionnalisme dans l'analyse des organisations - Paul J. Di Maggio, Walter W. Powell p. 113-154 Le néo-institutionnalisme dans l'analyse des organisations. Paul J. DiMaggio et Walter W. Powell [113-154]. Cet article n'offre ni un aperçu général, ni une critique du néo-institutionnalisme dans la théorie des organisations. Il ne présente pas davantage un programme de recherches. L'objectif poursuivi est plutôt de resituer la théorie «néo-institutionnelle» des organisations qu'on présente ici, tout d'abord au sein des différents institutionnalismes contemporains, en particulier ceux qui prévalent en économie et en science politique, et, dans un second temps, au sein de la sociologie et des études sur les organisations. Les auteurs se réfèrent tout à la fois au «vieil» institutionnalisme et à certains développements indépendants mais convergents de la théorie sociologique. Ils concluent en passant en revue plusieurs questions-clefs de l'analyse institutionnelle.The New Institutionalism in Organizational Analysis. Paul J. DiMaggio et Walter W. Powell [113-154]. This essay presents neither an overview nor a critique of the new institutionalism in organization theory, nor does it offer a research agenda. Rather, the authors locate the «neoinstitutional» organization theory presented here, first, among the several contemporary institutionalisms, especially those of economies and political science, and, second, within the disciplines of sociology and organization studies, both with reference to the «old» institutionalism and to independent but convergent developments in sociological theory. The authors close te paper with a discussion of several key open questions in institution al analysis.
Lectures
- F. COLONNA, Les versets de l'invincibilité - M. Nachi p. 155-158
- O. ROY, La nouvelle Asie centrale ou la fabrication des nations - G. Dorronsoro p. 158-163
- M. BORLANDI, L. MUCCHIELLI, dir., La sociologie et sa méthode et C.-H. CUIN, dir., Durkheim d'un siècle à l'autre - J.-C. Marcel p. 164-167
- M.-A. HERMITTE, Le sang et le droit - D. Torny p. 167-171
- Revue des revues - p. 172-180
- Résumés/abstracts - p. 181-183