Contenu du sommaire : Intelligence Économique et Performance des entreprises
Revue |
Vie et sciences de l’entreprise Titre à cette date : Vie & sciences économiques |
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Numéro | no 174 - 175, 2007/1-2 |
Titre du numéro | Intelligence Économique et Performance des entreprises |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La rédaction - p. 6
Éditorial
- Éditorial - Daniel Bretonès, Didier Lambert p. 7-9
Introduction
- Introduction - Antoine Saïd, Hanène Jomaa p. 10-14
Études
- Intelligence et Performance mesurer l'efficacité de l'Intelligence Économique et Stratégique (IES) et son impact sur la Performance de l'Organisation - Corine Cohen p. 15-50 La nécessité d'une activité d'IES dans l'entreprise est aujourd'hui largement reconnue. Anticiper les menaces et opportunités qui surviennent dans l'environnement, satisfaire les besoins en information de valeur des dirigeants, aider la prise de décisions stratégiques sont les objectifs fondamentaux des départements d'IES. Mais l'objectif général de l'IES est sans nul doute l'amélioration de la compétitivité et de la performance des organisations.Pour une fonction qui mobilise dans l'idéal tous les acteurs de la firme et peut exiger l'investissement de ressources spécifiques importantes, il est donc nécessaire de savoir évaluer l'efficacité de l'IES et son impact sur la performance des firmes. Cette mesure est évidemment très difficile compte tenu du nombre et de l'interdépendance des déterminants de la performance, dont la qualité des décisions prises. Malgré tout, les attentes académiques et managériales sur cette problématique restent fortes.Le but de cet article, basé sur le lien déjà établi dans la littérature entre intelligence et performance, est de proposer une mesure de l'efficacité de l'IES et son impact sur la performance de l'organisation. Issu d'un long processus de recherche qualitative, quantitative et empirique, auprès d'experts de l'IES et de grandes entreprises, il propose un modèle d'exploration, de description et d'évaluation de l'IES. Cette construction correspond à un instrument de mesure en deux parties, à destination du producteur et de l'utilisateur d'IES. Adaptable à toutes les entreprises, à tous les niveaux d'avancement des pratiques d'IES, il permet d'aboutir à un tableau de bord Intelligence-Performance pour piloter l'IES et son impact sur la performance de l'organisation.It is no longer necessary to demonstrate the importance of Strategic Intelligence (SI). Academics and professionals generally recognize that it is a vital management function that companies must make use of, in a more and more difficult environment. It is more the effectiveness of SI that is a current preoccupation.Anticipate threats and opportunities in the environment, satisfy valuable information needs, aid decision making, are fundamental objectives of SI departments. But obviously, the main objective is the improvement of competitiveness and performance of organizations.This function can mobilize a lot of resources. That's why it is necessary to evaluate the effectiveness of SI and its impact on the performance of firms. This measure is obviously very difficult as performance depends on numerous variables, including the quality of decisions.Following a long process of qualitative, quantitative and empirical research, questioning SI experts and large companies, this article proposes a way to improve SI and its impact on the performance of the organization.From a model of exploration, description and evaluation of SI, a measurement tool in two parts, for the producer and the user of SI, has been built. For all kinds of firms and all advancement levels of SI, it allows the construction of a control panel which can be used to pilot SI and its impact on the performance of the organization.
- Réaction à l'article de Corine Cohen - Régis Delayat p. 51-53
- Intelligence Économique et dynamisme institutionnel - Claude Rochet p. 54-77 Une politique d'intelligence économique n'est qu'un élément d'une dynamique d'ensemble qui permet à une nation de tirer profit et de créer des opportunités technologiques. Le bilan de la politique de pôles technologiques permet de dégager quelques facteurs clés de succès invariants et de voir comment les politiques publiques peuvent les stimuler. Ces politiques publiques sont beaucoup plus constituées d'un environnement institutionnel favorable que d'interventions directes, le constat étant fait dans le temps long, depuis la Renaissance jusqu'au contexte nouveau créé par la III? révolution industrielle. En étendant le concept de système national d'innovation, on parvient ainsi à définir les contours d'un système national d'intelligence économique qui, incluant système d'information, d'influence, d'absorption de la connaissance et de croissance politique, économique et sociale, réhabilite les notions d'État et de nation, en soulignant les réformes et les évolutions politiques induites.A business intelligence public policy is nothing but a part of a global dynamics that allows a nation to profit by, even create, technological opportunities. By making the balance of clusters building policies, we bring out invariant key success factors that may be stimulated by appropriate public policies. From the first industrial policies that appears during the Renaissance to the new context of the third industrial revolution, it is a statement of fact that those policies are much more about building an institutional environment than direct state intervention. Extending the national innovation system concept allows us to shape the outline of what could be a national system of business intelligence that would bring together diverse subsystems dynamics, such as information system, absorptive capacity, influence strategy, knowledge management and political and economic growth. Such national business intelligence system not only rehabilitates the value of nation state but indicates the evolution and reforms to be carried out in the conception of public policies that are, in itself, a powerful lever of public management reform.
- Entreprises européennes de hautes technologies : de l'intelligence concurrentielle à l'intelligence coopétitive ? - David Salvetat p. 78-99 Entre atouts indéniables et difficultés récurrentes, le concept d'intelligence économique s'est énormément développé. Environnement hypercompétitif, complexe et incertain, l'intelligence économique trouve son adéquation optimale dans sa quête de la compréhension des enjeux environnementaux. Epars et varié, l'exercice de l'intelligence économique constitue autant de pratiques intéressantes pour comprendre les relations existantes entre l'entreprise et ses milieux d'affaires.Traditionnellement axée sur la recherche de l'attaque concurrentielle, l'intelligence économique n'a-t-elle aussi pour objectif de trouver les points de coopération avec les concurrents ?Cette étude concerne les entreprises européennes de hautes technologies. Elle aborde les pratiques d'intelligence économique relatives aux comportements compétitifs et coopétitifs.Between unmistakable trump cards and recurring difficulties, the concept of competitive intelligence enormously developed. Hypercompetitive, complex and vague environment, the competitive intelligence finds its optimal equivalence in its collection of the understanding of the environmental stakes. Scattered and varied, the exercise of the competitive intelligence constitutes so many interesting practices to understand the existing relations between the company and its business circles. Traditionally centred on the research for the competitive attack, has the competitive intelligence also for objective to find the points of cooperation with the competitors? This study concerns the European companies of high technologies area. She approaches the practices of competitive intelligence relative to the competitive and coopetitive behaviors.
- Intelligence économique et performance des entreprises : le cas des PME de haute technologie - Saïda Habhab-Rave p. 100-118 L'objectif de cet article est d'étudier le lien entre intelligence économique et performance des entreprises œuvrant dans la haute technologie. En effet, peu d'études ont été consacrées à ce sujet. La méthodologie de recherche utilisée est l'étude de cas par comparaison intersites. Les résultats obtenus ont permis d'appréhender la pratique d'intelligence économique dans les PME de haute technologie connaissant du succès. La culture d'innovation de l'équipe dirigeante semble être le fil conducteur des activités d'intelligence économique, stimulant et orientant la prise de décision. L'intelligence économique apparaît alors comme un moyen puissant d'aide à la décision et associée à la performance des entreprises de haute technologie. Elle est motivée par la recherche d'occasions d'affaires et vise principalement l'horizon à long terme. Par ailleurs, les dirigeants gèrent de façon stratégique leurs réseaux d'information afin d'y puiser les informations nécessaires à l'innovation.The aim of this article was to study the link between business intelligence and performance of high technology SMEs (Small Manufacturing Enterprises). Little studies have been interested to this subject. A multi-site case study methodology was used to establish this research. Results show how business intelligence contributes to the performance of high technology SMEs. Culture innovation seemed be the driving force orientation of business intelligence activities, encouraging and guiding these activities. Business intelligence is thus a strong way to lead to performance of high technology SMEs. Results suggest also that information networks are strategically managed to yield information that will contribute to innovation.
- Rôle intelligence économique et performance boursière des entreprises : le cas de l'évaluation de la démarche de lobbying des entreprises françaises et anglaises par la méthode des études d'évènement - Madina Rival p. 119-141 On peut définir l'intelligence économique comme l'ensemble des opérations de surveillance de l'environnement concurrentiel comprenant : veille, protection, manipulation de l'information, influence. Le lobbying permet à de nombreuses entreprises d'influencer des décisions politiques les concernant. Les stratégies de lobbying font désormais partie de toute bonne démarche d'intelligence économique. Elles demeurent pourtant très risquées d'un point de vue financier et difficiles à évaluer.L'objet de cet article est de mesurer la performance boursière des actions de lobbying des entreprises. Il s'agit d'une démarche nouvelle en matière d'intelligence économique. Nous procèderons pour cela à une étude d'événement sur un échantillon d‘entreprises françaises et anglaises. La progression de l'article est conçue en deux temps.Une première partie présente la revue de la littérature sur la méthode des études d'événement et sur son application possible à l'intelligence économique.Une deuxième partie présente la mise en œuvre concrète de cette méthode pour mesurer la performance du lobbying, dernière étape de la démarche d'intelligence économique au sein d'une entreprise.Economic intelligence is defined as the whole of the operations of monitoring of the competing environment including: take care, protection, handling of information, influences. A lot of firms are used to lobby for influence political decisions. Lobbying techniques are now in all good economic intelligence handbooks. They however remain very risky from a financial point of view and difficult to evaluate.This article is focused on the new links between lobbying and financial evaluation. The methodology used is an event study on French and British firms. We will proceed in two times.First, we will present the literature review about event studies and their possible application to economic intelligence.Second, we will apply event studies methodology to evaluate political strategies of firms. We will be able to see if economic intelligence of firms performs regarding stocks markets.
- L'agilité stratégique : une question de dispositif intelligent - Nicolas Moinet p. 142-155 Depuis une dizaine d'années, les chercheurs et les praticiens qui travaillent sur la maîtrise de l'information stratégique prennent pour référent un cadre d'analyse et d'organisation appelé cycle du renseignement (ou « intelligence cycle »). La philosophie du système est celle du maillon faible. Quel que soit son domaine d'application, ce cycle permet d'optimiser la chaîne besoins – collecte – traitement – diffusion qui permet de générer des connaissances utiles à la prise de décision et à l'obtention d'un avantage concurrentiel ou stratégique. Cependant, plusieurs cas incitent à relativiser l'apport de ce cycle, ou plus exactement, sa prééminence. En prenant appui sur trois cas d'école – les attentats du 11 septembre 2001, l'échec de la candidature parisienne à l'organisation des JO 2012 et la prise de contrôle d'Havas par Vincent Bolloré –, nous montrerons que la pertinence de ce cycle tactique n'a de sens que pris dans un schéma de niveau stratégique : la boucle Observation – Orientation – Décision – Action. Cette boucle OODA nous amène alors à penser la maîtrise de l'information stratégique en termes de couple agilité/paralysie.For ten years, the researchers and the experts who study the management of strategic information take for referent a framework called the intelligence cycle. Whatever its applicability, several cases encourage to relativize the efficiency of this cycle. By taking support on three academic cases, we will show that the relevance of this tactical cycle has direction only taken in a strategic diagram of level: the OODA loop (Observation – Orientation – Decision – Action.) This OODA loop leads us to think the control of strategic information in term of agility and paralysis.
- Réaction à l'article de Nicolas Moinet - Christophe Binot p. 156-157
- Quelle articulation entre intelligence économique et knowledge management au sein de l'entreprise ? - Frédérique Blondel, Serge Edouard, Mohamed Nabil El Mabrouki p. 158-177 L'intelligence économique et le knowledge management se sont formalisés avec la prise de conscience de la dimension stratégique de l'information et de la connaissance, et rencontrent un essor considérable depuis le début des années 90. Il s'agit de deux démarches dont l'objet essentiel est l'amélioration de la compétitivité par une meilleure gestion de l'information et de la connaissance. Cet article consiste à étudier l'articulation possible entre ces deux pratiques. Actuellement, un consensus semble se dessiner entre praticiens et théoriciens pour considérer ces deux démarches comme étant le cœur d'un système “intelligent” de gestion de la connaissance au sein des entreprises. C'est cette hypothèse que nous souhaitons questionner à partir d'une recherche exploratoire démarrée dans un grand groupe industriel français. Les premiers résultats semblent indiquer, à l'inverse de ce qui pouvait être attendu, que ces deux démarches d'intelligence organisationnelle restent très autonomes l'une par rapport à l'autre, sauf au niveau technique où leur intégration apparaît plus avancée.Knowledge management and competitive intelligence are two approaches regarding the way the information is collected, treated and allocated in the firm. The aim of this information process is to improve the performance and the reactivity of the firm facing its moving environment. This paper, based on a longitudinal study in a big firm (BAL), deals with the relationship between knowledge management and competitive intelligence in the organization, focus technical, human and organizational points of view.
- Illustration du précédent article, faite par un professionnel - Marie-Noelle Gibon p. 178-180
- De la performance application au cas de l'intelligence économique (I.E) et du management des connaissances (K.M) - Daniel Bretonès, Antoine Saïd p. 181-210 Ce papier analyse la différence entre deux domaines importants de la recherche : l'I.E. et le K.M. Il propose un cadre de compréhension de la complémentarité entre ces deux domaines. Après une revue de la littérature, nous montrons que l'I.E. et le K.M. sont deux facettes complémentaires d'une même problématique, au service de la performance de l'entreprise. Alors que l'I.E. se focalise sur la connaissance explicite, le K.M. englobe simultanément les deux types de connaissance : tacite et explicite. Les deux concepts mettent en valeur l'apprentissage, l'innovation, la prise de décision et la compréhension par utilisation de processus similaires. Ces processus vont de la recherche (de l'information) à l'analyse et l'interprétation (connaissance) en passant par le partage, la collaboration et l'apprentissage, la finalité des deux concepts étant d'accroître la capacité d'absorption de l'organisation. L'intégration demandée entre ces deux concepts (I.E. et K.M), pose la question de savoir lequel des deux concepts englobe le second.This paper aims at analyzing the differences between two major research fields: Business intelligence and knowledge management. A framework showing the complementarities between those two fields is set up. After a literature review on those two fields we explain that economic intelligence and knowledge management are two complementary aspects as regards a unique issue, which is supporting companies' global performance. Economic intelligence shows a major focus on explicit knowledge when as knowledge management encompasses simultaneously tacit and explicit knowledge. Both concepts emphasize the following criteria (learning practices, innovation systems, decision making and understanding) relying on similar processes. Those processes encompass various fields starting from information search to knowledge analysis and interpretation. It also covers information sharing, collaborative work and learning practices. Both concepts goals are to increase the organization absorptive capacity. This requires a necessary integration between those two concepts (Economic intelligence and knowledge management). The issue could be formulated such as: which one of those two concepts would absorb the other. Answering this question is critical as far as it may affect the deployment of those strategic functions within organizations.
- Les PME face à l'information : analyse comparative des évolutions entre 2004-2006 - Hanane Gassot p. 211-219
- Intelligence et Performance mesurer l'efficacité de l'Intelligence Économique et Stratégique (IES) et son impact sur la Performance de l'Organisation - Corine Cohen p. 15-50
Tribune libre
- Loi des trois âges et épistémologie chez Henri Guitton - Elina Marie Devoue p. 220-234 La loi des trois âges a été analysée par de nombreux économistes. H. Guitton, doté d'une grande culture philosophique, se distingue de ses prédécesseurs en proposant « une nouvelle expression de la loi des trois âges ». Pour lui, il existe trois sortes de logiques de croissance. La conjugaison des forces motrices et des forces de freinage se fait par la prédominance des forces motrices dans une première phase chronologique. C'est la phase de la croissance accélérée correspondant à une phase de jeunesse. Ensuite, les forces de freinage prennent plus d'importance. C'est la phase de la croissance linéaire, l'âge adulte. Enfin, les forces de freinage dominent. C'est la phase de la croissance ralentie. Dans ce travail, nous examinons l'énoncé de la loi des trois âges dans l'œuvre d'H. Guitton, ses implications et sa confrontation avec les faits. Notre objectif est de voir si son analyse est conforme à son épistémologie.The three ages law has been studied by a lot of economists. H. Guitton, endowed with great philosophical knowledge, is distinguishable from his predecessors by the proposal of “ a new expression of the three ages law”. For him, there are three logic kinds of growth. The combination of the driving and braking forces is done by the predominance of the driving forces in a first chronological phase. It is the phase of the fast growth corresponding to a phase of youth. Then the braking forces are gaining ground. It is the phase of linear growth, the adulthood. Last the braking forces dominate. It is the phase of slow growth. In this paper, we examine the text of the three ages law in H. Guitton's work, its implications and its confronting with the facts. The aim is to see if his analysis is in accordance with his epistemology.
- Les effets de pôle de croissance de l'industrie spatiale européenne sur l'économie de la Guyane française - Paul Rosele Chim p. 235-260 Les entreprises qui constituent ce que l'on désigne par « pôle de croissance », sont souvent concentrées dans l'espace national. En France Métropolitaine, leur localisation est particulièrement marquée dans certaines régions. Les industries militaires forment l'exemple le plus probant.Par contre, en Outre Mer, la localisation de ces industries confère aux régions le caractère d'une économie massivement concentrée dont l'activité recouvre une part très importante de la production marchande locale. La Nouvelle-Calédonie constitue un exemple illustratif avec l'industrie du nickel. En 2004, sa production représentait 4,4% de la production mondiale (1,26 million de tonnes). La demande mondiale augmentant de 4 à 5% par an, en 2010, la production sera multipliée par 3,5 (CEROM)[2005].La Guyane française, avec l'industrie spatiale européenne est caractéristique d'un modèle de croissance et de développement. Sur une trentaine d'années, l'industrie spatiale a lancé pas moins de 468 engins spatiaux et 60 ballons-sonde. Ce pôle de croissance entretient des liens quantitatifs et qualitatifs avec l'économie de la Guyane. Il active le développement régional.The industries are the main centres of economic growth. They are always concentrated in the national economic area. Because of their localization, regional economy becomes fully concentrated.French Guyana knows a framework of development where the space industry presents characteristics of a strong dynamic of growth with some links with the regional economy. The aim of our work is to study the industrial effects of economic growth generated by the space activities in the French Guyana economy.
- Loi des trois âges et épistémologie chez Henri Guitton - Elina Marie Devoue p. 220-234