Contenu du sommaire : Dossier : Trump, La Chine et ses voisins
Revue | Monde Chinois |
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Numéro | no 48, 2016/4 |
Titre du numéro | Dossier : Trump, La Chine et ses voisins |
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- Éditorial. Trump, la Chine et ses voisins - Emmanuel Dubois Prisque, Jean-Yves Heurtebise p. 3-5
- Mars, Vénus, et Vulcain : l'image de la Chine dans les médias français sous l'ère Trump - Jean-Yves Heurtebise p. 9-16 Dans une métaphore restée célèbre, Kagan opposait les États-Unis dédiés au culte de Mars, viril dieu des batailles, et l'Europe, vouée au culte de Vénus, déesse féminine des plaisirs. Nous proposerons ici d'étendre la symbolique stratégique binaire de Kagan en incluant la Chine comme figure vulcanienne : Mars, Vénus et Vulcain (Vulcain, dieu des forges ; la Chine, « usine du monde »). Comment se comprend le rapport entre Europe, États-Unis et Chine du point de vue des représentations ? Dans la relation triadique spéculaire de l'Europe aux États-Unis et à la Chine, la première a souvent servi de lentille grossissante (image magnifiée) et la seconde de lentille déformante (image inversée). Plus encore, on peut noter une « constante » que l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis semble avoir réactivé, à savoir l'atavisme représentationnel consistant pour l'Européen à maximiser la différence avec l'Amérique et à minimiser la différence avec la Chine en période de trouble dans sa reconnaissance de « l'européanité » des États-Unis.Mars, Venus, and Vulcan : the perception of China in some French medias afterTrump
In a famous analogy, Robert Kagan opposed the United-States dedicated to the cult of Mars, manly god of wars, to Europe consecrating Venus, feminine goddess of pleasures. We would propose to extend this binary analogy by including China into it as representing Vulcan. Mars, Venus and Vulcan (Vulcan, god of braziers ; China, factory of the world). How to understand the representational interactions between the United-States, Europe and China ? In this triadic relation, from a European point of view, the United-States often served as a magnified image of itself (its bigger Self) while Chine served as a reversed image of itself (its remote Other). Moreover, the representational interactions between them has been regularly framed by a specific perspective bias : when Europe fails to recognize itself into the US, it tends to overlook its differences with China – a perspective bias that may have been reactivated by Trump's election to US presidency. - Les prémices d'une nouvelle stratégie américaine en Asie - Morgane Farghen p. 17-26 La réinitialisation de la politique extérieure américaine par rapport à la présidence sortante se construit peu à peu autour d'un schéma géopolitique sino-centré, et en opposition à une approche passée jugée trop favorable et permissive ; responsable de la situation sécuritaire dégradée. La reprise de l'ascendant sur les adversaires stratégiques et la restauration de l'autorité dans la relation avec ces derniers s'est imposée comme une force dominante, au détriment des isolationnistes.Toward a new America Strategy in Asia : beyond conflicts, converging toward a consistent approach
The re-initiation of American politics regarding Asia is being built on a geopolitical schema that is China-centered, and one that is in opposition of the former approach, that was judged to be too favorable and lenient, as well as responsible for a decline in the security situation. The influence upon strategic adversaries, and the restoration of the authority among the relations with those adversaries, has emerged as a dominant force in domestic political conflicts. - La Politique asiatique des États-Unis : du pivot à la navigation à vue ? - Yves-Heng Lim p. 27-31 Il est encore difficile de mesurer l'impact qu'aura l'inattendue victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine sur les relations sino-américaines. Toutefois les premières semaines de la présidence Trump ont indubitablement rebattu les cartes dans un sens peu favorable aux États-Unis. Aux rodomontades du candidat ont succédé manœuvres et replis qui ont, de façon visible, affaibli Washington face à Beijing. L'évidente absence de stratégie est susceptible d'impacter l'équilibre bilatéral à moyen terme, bien au-delà de la présidence Trump.The Strategy of the United-States in Asia : From Pivot to Asia to Flying Without Instruments
It is still too early to assess the impact that Donald Trump's stunning victory will have on bilateral relations between the US and China. What the first week of the Trump presidency have however clearly reshuffled the cards. Trump's provocative positions in the campaign have been replaced by setbacks and diversion maneuvers which have noticeably weakened Washington's position. Unfortunately, Trump's apparent lack of strategy is likely to have an impact well beyond its term. - La Politique asiatique de l'administration Trump : entre impératif de puissance et coordination stratégique - Yannick Mireur p. 32-40 L'administration Trump souhaite établir les conditions d'un commerce international équitable, en particulier avec la Chine. La baisse du déficit commercial doit être le témoin de cette politique, mais les enjeux stratégiques régionaux interviennent en raison des relations spéciales entre Pyongyang et Pékin, dont on espère une coopération efficace pour contenir le danger nord-coréen, face auquel le resserrement des alliances avec la Corée du Sud et le Japon est aussi nécessaire. L'imprévisibilité de la présidence américaine et l'absence de stratégie explicite, à ce stade, nourrissent l'incertitude. Si le Japon est une composante essentielle du dispositif américain et d'une coopération économique nouvelle après l'abandon annoncé du TPP, la politique chinoise de l'administration Trump et l'efficacité des sanctions financières contre la Corée du Nord seront clef pour la stabilité et le commerce.The Trump Administration's Asia policy : from trade to strategic affairs, asserting US influence without a strategy ?The Trump Administration claims to establish fair trade relationships, particularly with China, and reducing the trade deficit is the stated indicator of that policy. However regional strategic issues come to bear on the economic agenda as a result of China's historical relationship with North Korea. While working to strengthen its alliance with Seoul and Tokyo, the U.S. hopes Beijing will respond to ward off the North Korean danger. Trump's unpredictability and the absence of an apparent regional strategy at this stage generate much uncertainty. Whereas Japan remains a key component of the U.S. leadership in Asia-Pacific and a key economic partner after the announced withdrawal from the TPP, America's policy on China and an efficient sanction regime on North Korea will be decisive for both stability and trade.
- The “Trump phenomenon” in the eyes of Chinese experts : promises and challenges of a transactional presidency - Pascal Abb p. 41-52 Après la victoire inattendue de Donald Trump lors de l'élection présidentielle de 2016, l'Asie orientale est confrontée à une période d'incertitude quant à la future politique américaine dans la région. Pour la Chine, cela présente un ensemble particulier de défis, compte tenu de la rhétorique passée de Trump, mais aussi des occasions de se rapprocher du modèle qu'elle souhaite pour la relation bilatérale avec les États-Unis. Cet article analyse le discours des experts de la politique étrangère chinoise de la candidature de Trump et le début de la présidence, et s'intéresse à l'évolution de leurs perceptions ainsi qu'à celle de leurs recommandations.After the unexpected victory of Donald Trump in the 2016 presidential election, East Asia faces a period of hightened uncertainty over future US policy in the region. For China, this presents a particular set of challenges given Trump's past rhetoric, but also some opportunities to move closer to its desired model for the bilateral relationship. This article analyzes the discourse of Chinese foreign policy experts about Trump's candidacy and early presidency, sketching their evolving perceptions and policy prescriptions.
- La Voie étroite du Prince : La Chine entre libéralisme économique et idiosyncrasie légiste - Emmanuel Dubois de Prisque p. 53-61 Avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, certains imaginent, en Chine et ailleurs, que la Chine pourra prendre le relais des États-Unis dans son rôle de leader du processus de globalisation. Cependant, certaines caractéristiques de la gouvernance chinoise compliquent singulièrement la réalisation de cette ambition.The Narrow Way of the Prince, China between liberalism and legalism
With the arrival in power of Donald Trump, some imagine, in China and elsewhere, that China could take over the United States in its role of a leader in the process of globalization. However, certain characteristics of Chinese governance make this ambition rather difficult to achieve. - President Trump and the Crisis on the Korean Peninsula - Sukjoon Yoon p. 62-67 Cet article examine plusieurs questions pratiques concernant les armes nord-coréennes de destruction massive. Quelles hypothèses ont été formulées pour faire face à la crise actuelle de la péninsule coréenne, et sont-elles appropriées ? Quelle est la réalité de la menace nord-coréenne ? Comment l'administration Trump pourrait-elle répondre à cette menace et peut-elle persuader la Chine de faire de la question nord-coréenne une priorité dans son programme de sécurité nationale ? Quel rôle devrait jouer la prochaine administration sud-coréenne ? Si l'on veut s'attaquer aux programmes nucléaires et balistiques de la Corée du Nord, il faut répondre à ces questions. Les gouvernements des États-Unis comme celui de la Corée du Sud reconsidèrent leurs politiques visà-vis de de la Corée du Nord suite aux dernières provocations de Pyongyang : la situation dégénère rapidement et le temps presse.This paper examines several practical questions about North Korean Weapons of Mass Destruction (WMD). What assumptions have been applied in dealing with the current Korean Peninsula crisis, and are these appropriate ? What is the reality of the North Korean WMD threat ? How should the Trump administration respond to this threat, and can it persuade China to prioritize the North Korean issue on its national security agenda ? And what role should the upcoming South Korean administration play ? If North Korea's nuclear and missile programs are to be curtailed, these questions must be answered. Both the US and South Korean governments are reviewing their North Korea policies following the latest reckless provocations : the situation is escalating rapidly, and time is short.
- Trump et les deux Corées : au-delà des préjugés - Patrick Maurus p. 68-71 A Pyongyang, on a vu l'élection de Donald Trump à la tête des États-Unis sous un jour favorable. Les espoirs nord-coréens seront-ils déçus ?Trump and the Korean Peninsula : beyond prejudices
In Pyongyang, people saw the election of Donald Trump at the head of the United States in a favorable light. Will North Korean expectations be disappointed ? - Pursuing continued dependency on the U.S. : Abe's Transitory Security Strategy - Masahiro Matsumura p. 72-80 Cet essai d'économie politique analysera le contexte et la dynamique de la présidence de Donald Trump, en mettant l'accent sur l'interaction des facteurs de sécurité politico-économiques et des facteurs de sécurité nationale dans lesquels les premiers sont considérés comme déterminants. Il rejette l'approche dominante « politiquement correcte » qui est critique, presque a priori, de la présidence de Trump, et de son prétendu amateurisme dans l'élaboration et la mise en œuvre de sa politiqu, en particulier dans les domaines de la politique de sécurité étrangère et nationale. On soulignera l'importance du Japon en tant que plus grand pays créancier dans le maintien de l'hégémonie économique des États-Unis, une condition préalable à son hégémonie militaire.This essay will follow a political-economy approach to analyzing the background and dynamics of Donald Trump's presidency, focusing on the interplay of political-economic and national security factors in which the former is considered as basic driver. It rejects the mainstream approach that is critical, almost a priori, to Trump presidency, based on political correctness and his alleged amateurism in policy making and implementation, especially in the field of foreign and national security policy. The analysis will discuss the central importance of Japan as the largest creditor nation in the maintenance of U.S. economic hegemony, which is prerequisite to the military hegemony.
- US/China/Taiwan relationships today : an independentist perspective on Taiwan's Ambiguous Status Quo - Shen Ching-Kai p. 81-86 La conversation téléphonique de dix minutes entre la première présidente de Taiwan, Tsai Ing-wen, et le président américain tout juste élu, Donald Trump, en décembre 2016 a créé la sensation au niveau mondial. Alors que les différents partis politiques et que les gens à Taiwan ont réagi plutôt positivement à cette nouvelle, il y a toujours une angoisse existentielle qui prédomine du fait des menaces de la Chine et du statut ambigu du pays au sein de la communauté internationale. Même les militants pro-indépendance actuels sont paralysés par l'usage de la rhétorique du « statu quo » qui rend très difficile pour Tsai de résister aux pressions de la Chine. Plus encore, même si Tsai a changé la formulation du « consensus de 1992 », stipulant que Taiwan est une partie de la Chine, en affirmant qu'il s'agissait juste d'une « conversation », Taiwan est toujours régi par la constitution de la République de Chine. Au lieu de servir simplement de monnaie d'échange dans les relations entre deux superpuissances, Taiwan pourrait, à travers un référendum sur son indépendance, affirmer la volonté collective du peuple taiwanais d'être reconnu comme tel, pour en finir avec l'ambiguïté du statu quo. Maintenant que la version préliminaire du référendum est en cours d'examen, nous pouvons voir la lumière au bout du tunnel.A ten-minute phone call Taiwan's first female president Tsai Ing-Wen made to then US president-elect Donald Trump in December 2016 caused a stir worldwide. While the different political parties and people of Taiwan generally reacted positively to the news, there is still an existential anxiety prevalent here due to threats from China as well as Taiwan's ambiguous position in the international community. Even current Taiwan pro-independent activists are still hamstrung by the use of status quo rhetoric, making it nearly impossible for Tsai to withstand pressure from China. Moreover, although Tsai changed the phrasing of the 1992 Consensus, dictating Taiwan is part of China, to indicate it was merely a ‘conversation,' Taiwan is still under the constitution of the Republic of China. Instead of being rendered as a mere bargaining chip between two superpowers, Taiwan could bring forth a so-called independence referendum that more accurately represents the collective will to be recognized of the Taiwanese people, thereby eliminating the ambiguity of the current status quo. Now that the current draft for the referendum is under review, we can see the light at the end of the tunnel for possible independence in the future.
- Taiwan : Lingering Uncertainty about President Trump - Arthur S. Ding p. 87-91 Les profondes inquiétudes de Taïwan quant à la présidence Trump portent sur trois domaines : la focalisation de Donald Trump sur des intérêts purement matériels, sans considération des institutions démocratiques et des droits de l'homme, ses tendances isolationnistes et les changements fréquents dans sa politique, et un possible mouvement de retrait, en conséquence de sa politique économique centrée sur les États-Unis.Taiwan has deep concern toward President Trump on three grounds, and they are : President Trump's focus on materialistic interest without value of democratic institution and human right, his growing isolationism tendency and frequent policy turn-around, and potential another round of hollow-out movement as a result of his America centered economic policy.
- US/India relationships under Trump's administration and the “One China Principle” from an Indian Perspective - Jeff M. Smith p. 92-96 Cet entretien avec Jeff M. Smith (directeur du programme de recherche sur la sécurité en Asie du Conseil américain de politique étrangère) aborde le sujet des relations entre l'Inde et la Chine dans le contexte de la présidence de Donald Trump. Selon Jeff M. Smith, les États-Unis et l'Inde vont continuer à renforcer leurs liens parce que leurs intérêts en terme de sécurité intérieure et de politique étrangère sont complémentaires et compatibles – du fait, notamment, de préoccupations similaires eu égard au terrorisme basé au Pakistan et face à l'aventurisme chinois. Plus encore, le fait que l'Inde ait omis d'inscrire la reconnaissance de la politique d'une seule Chine dans ses déclarations communes avec la Chine, comme son insistance pour que la Chine reconnaisse d'abord le « principe d'une seule Inde », sans subir de sanctions de la part de Pékin, tend à montrer que contrairement à ce que l'on imagine la politique d'une seule Chine est bien débattable.This interview with Jeff M. Smith (director of Asian security programs at the American Foreign Policy Council) will discuss about India-China relationships in the context of Donald Trump presidency. According to Jeff M. Smith, the U.S. and India will continue to strengthen ties because their national security and foreign policy interests remain complementary and congruent, including shared concerns over Pakistan-based terrorism and Chinese adventurism. Moreover, the fact that India has omitted One China Policy recognition from every joint statement with China, insisting that China must first recognize a “One India” principle, without incurring punishment from Beijing could suggest that there is more room open to discuss this policy that usually believed.
- Le facteur Chine dans la politique vietnamienne au début du mandat de Donald Trump - Benoît de Tréglodé p. 97-103 La diplomatie de la République Socialiste du Viêt Nam (RSVN) s'est peu positionnée depuis le début de la présidence de Donald Trump. Le Viêt Nam ne souhaite pas malmener ses liens avec Washington. Même en l'absence du TPP, les deux États ont une relation économique importante. Mais ce qui préoccupe surtout Hanoi réside dans l'attitude de Washington vis-à-vis de la mer de Chine méridionale. Fidèle à sa politique d'équilibre entre les grandes puissances, le Viêt Nam a toujours évalué la place des États-Unis en Asie-Pacifique à l'aune de l'avenir de sa relation avec Pékin. Face à la Chine, avec qui le Viêt Nam entretient une relation historique contrainte et compliquée ; il n'est toujours pas question de choisir entre Beijing et Washington. Le Viêt Nam, prudent, redoute avant tout les orientations trop inclusives de sa diplomatie multilatérale.The Chinese factor in Vietnamese politics at the beginning of Donald Trump's term
The diplomacy of the Socialist Republic of Vietnam (RSVN) has not positioned itself since the beginning of the presidency of Donald Trump. Vietnam does not want to hurt its ties with Washington. Even in the absence of the TPP, the two States have important economic relationships. But the main concern of Hanoi lies in Washington's attitude towards the South China Sea. Due to its policy of balance between the great powers, Vietnam has always evaluated the place of the United States in the Asia-Pacific regarding to the future of its relationship with Beijing. Faced with China, with whom Vietnam has a complicated historical relationship ; there is still no reason for Hanoi of choosing between Beijing and Washington. Vietnam, cautious, fears above all the too inclusive orientations of its multilateral diplomacy. - Chine – Thaïlande : jeu de dupes ou convergences durables ? - Sophie Boisseau du Rocher p. 104-111 La Thaïlande est un allié précieux pour la Chine dans sa quête d'influence en Asie du Sud-Est. Bien que le rapprochement soit antérieur au régime militaire actuel et date des turbulences traversées par la Thaïlande après la crise de 1997, il s'est accéléré depuis l'arrivée au pouvoir de la junte suite au coup d'État de mai 2014, et la réaction mitigée des partenaires occidentaux. Les relations économiques, sociales, de sécurité sont toutes en croissance. Dans quelle mesure un lien d'inféodation se met-il en place ? En serait-il de même avec les rapprochements politiques et la diffusion d'un modèle autoritaire ? La Thaïlande pourrait-elle mettre à risque son indépendance traditionnelle tant vantée ?China / Thaïlande : perenial rapprochements or fools' game ?
Thailand is a precious ally for China in its quest for structuring influence in Southeast Asia. Although the rapprochement predate the current military government and date back to the traumatic crisis Thailand faced in 1997, it has speed up since the coup d'État of May 2014 and the negative reaction of Thailand's Western partners. Economic, social, security relations are all on the rise. How beholden is Thailand to China ? Will it be so with political rapprochements and the diffusion of an authoritarian, yet neo-liberal, Chinese model ? Could Thailand lose its much vaunted secular independence ? - More of the Same : An Unpredictable Trump Foreign Policy in an Unpredictable Central Asia - Emilian Kavalski p. 112-117 Tandis que la politique étrangère de l'administration Trump et les affaires intérieures de l'Asie centrale semblent être définies par l'imprévisibilité, cet article veut montrer que les relations des États-Unis avec les pays de la région ne vont sans doute pas changer de façon significative. Une telle prédiction peut sembler surprenante, mais les prédécesseurs de Trump ont fait ce que beaucoup supposent que fera l'actuel résident de la Maison-Blanche, à savoir faire mine d'ignorer la gravité des atteintes aux droits de l'homme commises par les gouvernements d'Asie centrale pour s'assurer de leur soutien pour les opérations anti-terroristes des États-Unis tout en réduisant l'engagement américain dans la région. De ce point de vue, l'absence de clarté quant aux contours de la politique étrangère américaine dans la région semble être la norme plus qu'une anomalie dans les relations entre les États-Unis et les gouvernements d'Asie centrale. A l'intérieur de ce cadre, notre analyse suggère que ce ne sont pas les interactions entre Washington et les capitales d'Asie centrale qui sont susceptibles de définir les trajectoires de long-terme de la politique américaine dans la région, mais plutôt les relations entre Washington et les autres pays acteurs internationaux – en particulier la Russie, la Chine et l'Iran. Ainsi même dans une région du monde habituée à l'imprévisibilité, il est difficile de deviner les conséquences possibles de la politique étrangère américaine en Asie centrale.While both the foreign policy outlook of the Trump administration and the international affairs of Central Asian states seem to be defined by unpredictability, this article claims that the US relations with the region are unlikely to change significantly. Such forecast might seem surprising, but Trump's predecessors have done what many suspect the current occupant of the White house might be considering – namely, turning a blind eye to the abysmal human rights record of Central Asian governments to ensure their support for US anti-terrorism operations, while drawing down of American commitments to the region. Thus, the current lack of clarity about the outlines of American foreign policy in the region appears to be the norm rather than an aberration in US-Central Asian relations. In this setting, the analysis suggests that it is not the bilateral interactions between Washington and the Central Asian capitals that are likely to shape the longer-term trajectories of US foreign policy in the region, but Washington's relations with other international actors – in particular, Russia, China, and Iran. Thus, even in a part of the world accustomed to unpredictability, it is difficult to deduce what the future implications of American foreign policy in Central Asia are likely to be.