Contenu du sommaire : La linguistique baltique

Revue Histoire, Epistémologie, Langage Mir@bel
Numéro vol.26, n°2, 2004
Titre du numéro La linguistique baltique
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La linguistique baltique

    • Articles
      • Présentation - Daniel Petit p. 5-6 accès libre
      • Les langues baltiques et la question balto-slave - Daniel Petit p. 7-41 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        L'objet du présent article est d'offrir un panorama des principales contributions consacrées depuis le XVIe siècle au problème des relations linguistiques entre les langues baltiques et les langues slaves. Jusqu'au XIXe siècle la question était seulement de déterminer si les langues baltiques appartiennent à la famille slave ou forment un groupe indépendant; avec les débuts de la linguistique indo-européenne moderne, une fois admise définitivement l'indépendance des deux familles, la question s'est posée de savoir s'il était possible de postuler l'existence d'une étape de communauté linguistique, le «balto-slave», sur la base des ressemblances frappantes partagées par le baltique et le slave.
        The aim of this paper is to present a survey of the main contributions since the XVIth century devoted to the problem of the linguistic relationships between the Baltic and the Slavic languages. Up to the XIXth century the question was only to determine whether the Baltic languages belong to the Slavic family or form an independent group; with the beginning of modern Indo-European linguistics, once the independence of the two families had been definitively accepted, the question arose whether a stage of linguistic community, the so-called «Balto-Slavic proto-language», could be postulated on the basis of the striking similarities shared by Baltic and Slavic.
      • Baltique oriental et baltique occidental, baltique et slave : le problème de leurs relations anciennes du point de vue de la formation des mots - Saulius Ambrazas, Daniel Petit [Trad.] p. 43-79 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Entre le lituanien et le letton, on observe des différences considérables dans la structure dérivationnelle des substantifs (en particulier dans les catégories des noms d'action, des noms collectifs et des diminutifs). Un certain nombre d'isoglosses dérivationnelles rapproche le lituanien du vieux prussien et l'oppose au letton: noms collectifs en *-ī-no-et * ā-to-; diminutifs en *-ol-Ìo-et *-i-s-t-Ìo-; noms d'agent en *-i-ko-; noms attributifs en * in-ī-ko-, *-e-no-, *-āt-Ìo-et *-ōl-Ìo-; noms de qualités en *-ībē, *-ī-s-tā et *-is-ko-. Certaines de ces isoglosses pourraient refléter une influence du baltique occidental sur la formation du lituanien (en particulier de ses dialectes occidentaux et méridionaux). Les principales innovations exclusives dans le domaine de la dérivation en baltique et en slave (cf. noms d'agent en *-tā-Ìo-, *-ē-Ìo-et *-i-ko-, noms attributifs en *-in-īko-, *-in-ei-ko-) peuvent s'expliquer par les contacts anciens et permanents entre les deux familles de langues, qui sont issues de dialectes indo-européens étroitement apparentés, mais peut-être différents, cf. les différences anciennes dans le développement des dérivés à suffixe *-ī et dans la structure de suffixes apparentés (proto-baltique *-ī-bā et proto-slave *-i-bā dans les noms de qualités, proto-baltique ū-no-et proto-slave *-ou-no-dans les noms attributifs).
        Between Lithuanian and Latvian there are considerable differences with regard to the derivational structure of substantives (especially in the categories of nomina actionis, nomina collectiva and diminutives). A number of derivational isoglosses link the Lithuanian language to Old Prussian and oppose it to Latvian: nomina collectiva in *-ī-no-, *-ā-to-; diminutives in *-ol-Ìo-, *-i-s-t-Ìo-; nomina agentis in *-i-ko-; nomina attributiva in *-in-ī-ko-, *-e-no-, *-āt-Ìo-, *-ōl-Ìo-; nomina qualitatis in *-ībē, *-ī-s-tā, *-is-ko-. Some of these might reflect the influence of Western Baltic upon the formation of the Lithuanian language (especially upon its western and southern dialects). The main exclusive derivational innovation in the Baltic and Slavic languages (cf. nomina agentis in *-tā-Ìo-, *-ē-Ìo-, *-i-ko-, nomina attributiva in *-in-ī-ko-, *-in-ei-ko-) are accounted for by the old and permanent contacts between the two language groups, stemming from closely related but maybe different Proto-Indo-European dialects, cf. the old differences in the development of derivatives with the affix *-ī and in the structure of some related suffixes (Proto-Balt. *-ī-bā and Proto-Slav. *-i-bā in the nomina qualitatis, Proto-Balt. *-ū-no-and Proto-Slav. *-ou-no-in the nomina attributiva).
      • Balto-slavic accentuation : an update - Rick Derksen p. 81-92 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        L'objet du présent article est d'étudier les arguments de nature accentuelle qui parlent en faveur d'une unité linguistique balto-slave. Après une discussion de différentes contributions récentes dans le domaine de l'accentologie balto-slave, l'auteur tire la conclusion que le baltique et le slave doivent avoir traversé une période d'innovations communes.
        The subject of the article is the accentual evidence for a Balto-Slavic linguistic unity. Following a discussion of various recent contributions to the field of Balto-Slavic accentology, the author reaches the conclusion that Baltic and Slavic must have gone through a period of shared innovations.
      • Les verbes itératifs en -éti du vieux lituanien et l'imparfait baltique - Norbert Ostrowski, Justyna Petit [Trad.], Daniel Petit [Trad.] p. 93-104 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        L'article est consacré aux itératifs lituaniens pourvus du suffixe -ėti (par exemple, plýšti «se déchirer» — pléišėti «se déchirer lentement»), historiquement fondés sur le prétérit des formations itératives et causatives en -yti, élargi au moyen d'un morphème -jā. L'origine de cette classe de verbes jette une certaine lumière sur l'histoire de l'imparfait baltique continuant l'imparfait des itératifs en -āje / o-.
        This paper is devoted to the Lithuanian iteratives with the suffix -ėti (e. g. plýšti «to tear», intransitive —pléišėti «to tear slowly», intransitive), derived originally from the preterite of iterative and causative formations in -yti, developed with a morpheme -jā. The origin of this class of verbs casts some light on the history of the Baltic imperfect, which continues the imperfect of iteratives in -āje / o-.
      • Zum Lettischen Ausdruckssystem - Bohumil Vykypěl p. 105-119 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Le présent article est une tentative de description du système d'expression de la langue lettone (sur un plan phonologique) selon les principes de la théorie glossématique. Sur cette base, des observations sont faites sur quelques aspects de cete théorie en général et sur sa relation à la phonologie.
        In the present paper an attempt is made to describe the Latvian expression system (at phonological level) according to glossematic principles. On this basis a few observations are made concerning some aspects of the glossematic theory in general and its relationship to phonology.
    • Varia
      • Une « linguistique énergétique » ; en Russie à la fin du XIXe-début du XXe siècle - Elena Simonato Kokochkina p. 121-143 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        L'article a pour but d'expliquer la théorie linguistique de D. N. Ovsjaniko-Kulikovskij (Russie, 1853-1920) et de proposer une nouvelle vision de la conception de ce linguiste souvent présenté comme un simple élève de A. A. Potebnja (1835-1891). L'article veut montrer comment Ovsjaniko-Kulikovskij réalise son projet de créer une «linguistique scientifique» par opposition à la «philologie». Il permet de suivre la manière dont s'est développé l'emprunt à la physique des notions d'«économie d'énergie» et de celle du «moindre effort» pour la psychologie et ensuite, la linguistique, notions qui étaient promises à un grand avenir dans la linguistique du XXe siècle.
        The article aims at explaining the linguistic theory of D. N. Ovsjaniko-Kulikovskij (Russia, 1853-1920). The paper suggests a new view of the theory of this linguist, often seen as a mere follower of A. A. Potebnja (1835-1891). The aim of the paper is to show how Ovsjaniko-Kulikovskij achieves his project to create a new «scientific linguistics» as opposed to «philology». Physics is his source of inspiration. He applies the concept of «economy of energy» to language. That's why his conception was called «energetic linguistics».
    • Archives et documents
      • Bref aperçu sur l'histoire de l'étude des parties du discours en Vietnamien (2e période) - Thị Xuyến Lêt, Phạm, Thị Quyên, Ðỗ, Quang Việt, Văn Bích Nguyễn p. 145-162 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Cet article propose une analyse du développement de l'étude des parties du discours dans la langue vietnamienne sur le long terme. La 1re partie (HEL XXVI/ 1, p. 137-158) a présenté (1) un peu d'histoire du vietnamien (le «Quốc ngữ»); (2) quelques caractéristiques de la langue vietnamienne; (3) la première tendance: l'école traditionnelle représentée par la grammaire annexée au Dictionarium annamiticum, lusitanum et latinum d'Alexandre de Rhodes (1651) et la Grammaire de la langue annamite de Trương Vĩnh Ký (1883). La présente partie étudie: (4) la deuxième tendance, l'école «syntaxique» représentée par Grammont et Lê Quang Trình (1911-1912); (5) la troisième tendance, l'école «descriptive» représentée par Lê Văn Lý (1948); enfin (6) la quatrième tendance, l'école «sémantico-syntaxique» représentée par la Grammaire de la langue vietnamienne du Comité d'État des Sciences sociales du Vietnam (1983, 2000).
        This article analyzes the development of the parts of speech classificatory systems elaborated for Vietnamese over several centuries. The first part (HEL XXVI/ 1, p. 137-158) was devoted to explaining (1) the historical background (the «Quốc ngữ»); (2) some features of Vietnamese; (3) the first stage in the history of grammatical description, represented by the appendix to the Dictionarium annamiticum, lusitanum et latinum by Alexandre de Rhodes (1651) and the Grammaire de la langue annamite by Trương Vĩnh Ký (1883). This second part studies (4) the second stage, or «syntactic» school, represented by Grammont and Lê Quang Trình (1911-1912); (5) the 3rd stage, or «descriptive» school, represented by Lê Văn Lý (1948); and finally (6) the 4th stage, the semanticosyntactic school, represented by the Grammaire de la langue vietnamienne du Comité d'État des Sciences sociales du Vietnam (1983, 2000).
    • Lectures et critiques