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Revue | Politiques et management public |
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Numéro | vol. 20, no 4, décembre 2002 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
"L'évaluation de l'action publique : pour quand ?"
Introduction
- "L'évaluation, au risque de son institutionnalisation". - Patrice Duran Duran Patrice. L'évaluation, au risque de son institutionnalisation. In: Politiques et management public, vol. 20, n° 4, 2002. Numéro spécial : « L'évaluation de l'action publique : pour quand ? ». pp. 3-7.
- "L'évaluation, au risque de son institutionnalisation". - Patrice Duran
Articles
- "L'évaluation : affaire d'Etat ou question d'organisation ?". - Véronique Chanut Le succès récent de l'évaluation dans la sphère publique ne s'est pas toujours accompagné d'une réflexion de fond sur les conditions de son organisation, ni d'un renouvellement de ses modes d'organisation. L'usage excessif d'un certain formalisme a même pu parfois inhiber la capacité d'innovation en la matière, voire détourner l'évaluation de sa vocation. Partant de ce constat, ce texte souligne l'importance de la dimension organisationnelle dans les processus d'évaluation. Plusieurs questions sont ainsi abordées : Quelles sont les contraintes qui pèsent sur l'organisation de l'évaluation ? Les options prises en matière d'organisation sont-elles déterminantes, en particulier sur la nature des résultats de l'évaluation et sur leur appropriation ? Comment formaliser des modes d'organisation compatibles avec la dynamique des projets d'évaluation ? Comment organiser l'évaluation pour qu'elle soit davantage tournée vers l'action ? Quel équilibre trouver entre la conformité aux méthodes, la dimension cognitive et les ambitions managériales de l'évaluation ? Mettant en cause les modes d'organisation traditionnels de l'évaluation souvent fondés sur un travail séquentiel, le cloisonnement des différentes fonctions et une séparation par trop artificielle de la connaissance et de l'action, quand ils ne se réfèrent pas à des schémas d'interprétation erronés de l'action publique, l'article suggère d'ouvrir les choix organisationnels et d'élargir ainsi la panoplie des évaluateurs publics. S'inspirant de deux expériences menées dans le cadre du Conseil National de l'Evaluation, l'auteur plaide pour une évaluation pragmatique et propose un changement de perspective visant à convertir l'évaluation à l'action. Elle suggère de nouveaux modes d'agencements susceptibles d'améliorer la crédibilité et la portée des évaluations et permettant d'organiser l'évaluation comme un parcours heuristique et une démarche pragmatique.
- "L'évaluation en actes : leçons et perspectives". - Jean-Claude Thoenig Quel bilan peut-on faire des applications de l'approche de l'évaluation? L'article prend en compte une variété d'expériences dans des domaines et dans des pays différents. La plus-value constatée ne réside en général pas là où l'attendent ses partisans et les théoriciens du management des politiques publiques. Le désenchantement est patent pour qui en espérait un pilotage du gouvernement des affaires publiques par un peu plus de science aussi bien que pour qui en espérait une modification de la nature du débat politique. En même temps l'article suggère que les avis pessimistes sont largement injustifiés. Une dose d'évaluation s'avère fort utile dans deux cas de figure : comme un vecteur de changement organisationnel et de développement cognitif des institutions publiques et de leurs agents, comme une façon d'asseoir un peu mieux l'autorité politique dans un monde dont les repères se brouillent. La conclusion évoque quelques pistes pour éviter les déceptions et les détournements d'usage.
- "L'avenir institutionnel de l'évaluation des politiques publiques". - Véronique Hespel La démarche d'évaluation a connu un incontestable développement institutionnel au cours de la dernière décennie, aussi bien au niveau du Parlement que des administrations de l'Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics. L'activité du Conseil scientifique d'évaluation puis du Conseil national d'évaluation a permis de formaliser et diffuser la méthodologie qui fait l'originalité de la démarche par rapport aux techniques traditionnelles d'inspection ou de contrôle (appel à l'expertise universitaire, caractère transversal et partenariat). Les retours d'expériences de ces dix dernières années font apparaître néanmoins la nécessité de tempérer avec pragmatisme certaines ambitions initiales. Les perspectives de la LOLF et de la décentralisation conduisent à prévoir de nouveaux développements institutionnels dans les années à venir, notamment sous l'égide du Parlement. Mais indépendamment des procédures législatives ou réglementaires, la consolidation de l'évaluation sera étroitement dépendante des moyens et des compétences concrètement mises en place et de la façon dont les acteurs s'approprieront les enseignements de la démarche.
- "Quelles déclinaisons régionales pour l'action publique ? analyse comparée de la formation des jeunes et de la politique hospitalière". - Philippe Mossé et Eric Verdier Cette comparaison formation/santé interroge le constat d'un changement de paradigme de l'action publique. Globalement, il se traduirait par le passage d'un régime centralisé à un régime décentralisé. La comparaison fait ressortir que cette dynamique est entravée par l'incomplétude de l'action publique qui, en outre, rend difficile l'imputation à tel ou tel acteur de l'exercice de responsabilités politiques . Elle montre également que les situations sont très contrastées d'une région à l'autre. Dans le champ de la formation, la loi prétend certes promouvoir la Région, en tant qu'acteur pivot et donc responsable privilégié de l'action publique, mais par ailleurs, l'entrelacement des compétences et des moyens d'intervention rend difficilement identifiable pour les usagers du service public le sens de cette prise de responsabilité. Dans le cas de l'hôpital, dont la logique sectorielle a été renforcée par la réforme, le calcul centralisé des enveloppes financières et les appels au "centre" confortent le ministère, singulièrement la Direction des hôpitaux. Dès lors, au regard du principe de " l'accountability " qui accompagne la conduite de l'action publique dans une société démocratique, la régulation politique de l'exercice de ces responsabilités est singulièrement biaisée. Aussi faut-il considérer à quelles conditions des formes d'action publique, favorisant la coopération et dans le même temps l'imputation des responsabilités, peuvent- elles se mettre en place.
- "Avantages économiques d'une politique de dépollution des anciens sites industriels urbains". - Sonia Guelton L'article propose un essai méthodologique pour une mesure de l'intérêt d'une politique publique de dépollution des sites et sols pollués. Le champ effectif de cette politique est souvent mal envisagé. Les actions de dépollution sont à distinguer des mesures d'information du public, et des programmes de renouvellement urbain qui les accompagnent. Plusieurs exemples internationaux illustrent les difficultés à maîtriser la charge financière, qui repose largement sur la collectivité locale. De plus, le coût ne s'apprécie que pour un objectif et un temps donnés. L'auteur souligne les coûts et les avantages attendus de cette politique, et propose des éléments de mesure.
- "Confiance dans les soins et soin de la confiance : la réponse relationnelle". - Dominique Phanuel La confiance s'installe progressivement au rang de mode de coordination complémentaire possible des activités marchandes mais aussi non marchandes. Elle est de plus en plus recherchée et étudiée que ce soit en marketing, notamment des services relationnels, en management public et en sociologie, notamment de la santé et médicale. Dans le domaine hospitalier, la confiance se construit lors du processus de délivrance des soins et du processus relationnel les entourant. Dans cette contribution, on tentera de répondre à la question suivante : quelles sont les relations qui existent entre soin, confiance et relation dans l'expérience hospitalière du patient ? Dans une première partie nous montrerons que la dimension relationnelle est un élément clé dans les services et en particulier à l'hôpital, du fait notamment de « l'incertitude vitale » qu'entoure l'expérience hospitalière. Dans une seconde partie, nous exposerons, sur le plan théorique et empirique, le rôle que tiennent l'information, l'attitude et le comportement du personnel de contact hospitalier dans la création de valeur relationnelle, source de confiance dans les soins.
- "L'évaluation : affaire d'Etat ou question d'organisation ?". - Véronique Chanut
"Innovations et développements dans le management des organisations publiques"
- "Modernisation du service public : l'exemple des PTT en 1990 - leçons d'une réforme". - André Darrigrand Darrigrand André. Modernisation du service public : l'exemple des PTT en 1990 - Leçons d'une réforme. In: Politiques et management public, vol. 20, n° 4, 2002. Numéro spécial : « L'évaluation de l'action publique : pour quand ? ». pp. 135-145.
- "Modernisation du service public : l'exemple des PTT en 1990 - leçons d'une réforme". - André Darrigrand
Revue des livres
- Eric Phelippeau- "L'automobile et la loi. Comment est né le code de la route ?". - Anne Kletzen
- "As du volant et chauffards, sociologie de la circulation routière". - Jean-Marie Renouard
- "Jeux avec des règles pénales. Le cas des contraventions routières. - Claudine Perez-Diaz