Contenu du sommaire : Engagements de la société civile dans la guerre et mémoire

Revue Guerres mondiales et conflits contemporains Mir@bel
Numéro no 212, 2003/4
Titre du numéro Engagements de la société civile dans la guerre et mémoire
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La commémoration de la grande guerre au musée de l'armée : (1914-1925) - Caroline Barcellini p. 3-16 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La commémoration de la grande guerre au musée de l'armée Le musée de l'Armée, installé dans l'Hôtel des Invalides, et fondé le 26 juillet 1905, a pour vocation officielle de présenter un enseignement militaire. À cette préparation à la défense nationale s'ajoute, dès le début de la Grande Guerre, une logique commémorative qui se développe pendant l'entre-deux-guerres. L'étude de la nature et du sens de la commémoration de la Grande Guerre au musée de l'Armée révèle que celle-ci est en porte-à-faux par rapport aux cérémonies qui se déroulent devant les monuments aux morts et à l'Arc de triomphe le 11 Novembre. Le discours commémoratif véhiculé par les nouvelles collections du musée et les cérémonies officielles, loin d'être pacifistes comme le sont les commémorations d'anciens combattants, est teinté de nationalisme.
    La commémoration de la grande guerre au musée de l'armée The Army Museum, located in Paris in the Hotel National des Invalides, was founded on July 26th 1905 and was officially intended to dispense military teaching. But since the beginning of World War I, on top of this preparation to national defence, the Museum was to follow a commemorative logic which expanded in the interwar period. Studying the nature and meaning of WWI commemorations at the Army Museum reveals that those were in fact not held quite in the same line as the tributes paid to war memorials and to the Unknown Soldier at the Arc de triomphe on November 11th. In fact, the commemorative discourse conveyed by the Museum's new collections and by official ceremonies was far from the pacifism of veterans' commemorations and was tinged with nationalism.
  • Monuments aux morts et politique : l'exemple marnais - Alexandre Niess p. 17-31 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Monuments aux morts et politique : l'exemple marnaisLes monuments aux morts créés au lendemain de la Première Guerre mondiale en France contiennent en eux, de manière intrinsèque, une valeur politique. En premier lieu, le choix de l'emplacement du monument est capital. Ensuite, la possibilité de créer des comités mixtes (anciens combattants, familles, membres du conseil municipal, etc.) ou de simples commissions du conseil municipal se présente aux autorités communales. Puis il faut penser aux différents modes de financement possibles et prévoir le montant de la dépense. Alors, vient la conclusion des marchés, en précisant aux artistes ou artisans les divers symboles que l'on aimerait voir apposés ou sculptés sur le monument. Enfin, le temps d'inaugurer l'œuvre vient. Là encore, de nombreux choix se présentent aux commanditaires du monument aux morts.En étudiant l'ensemble de ces aspects, le monument aux morts communal dévoile son essence politique. Celle-ci est bien plus importante que le passant ne peut alors le croire de prime abord. La mémoire est un enjeu politique évident, si l'historien cherche à comprendre l'ensemble des rouages qui permettent l'inauguration du monument aux morts communal.
    Monuments aux morts et politique : l'exemple marnais
    After the World War I, in France, the « monuments aux morts » were found. A lot of their contain, intrinsically, a politic charge. At first, the monument's place generates a lot of choices. Next, it's possible to create specially commissions (with veterans, soldier's family, members of municipal's council, etc.) or to choose only members of town's council. Then, they had to think to the financing and forecast the cost of the monument. By that time, the committees have to sign the deal with artists and choose all symbolic elements to sculpt on the monument. Finally, come the unveiling's time. This event generates a lot of choices too.When an historian studies all those elements and tries to explain the entire monument's foundation mechanism, it's easy to face facts that memory of the World War I is full of politic charge. Because the French « monument aux morts » reveals a political essence.
  • Nelly Sturm : ce qu'on appelait le « travail allemand » : (entretien avec claude collin) - Claude Collin p. 33-49 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Nelly Sturm : ce qu'on appelait le « travail allemand » Nelly Sturm, née Klein en Autriche en 1924, est issue d'une famille juive. En août 1939, ses parents, contraints de quitter Vienne, se réfugient en Belgique. Là, Nelly entre en contact avec de jeunes communistes autrichiens et se politise. Son père, arrêté en mai 1940 par les autorités belges, comme sa mère, arrêtée en 1943 par les Allemands, meurent tous les deux en camp d'extermination. À partir de l'automne 1941, la jeune Nelly s'engage dans la lutte contre l'occupant nazi et participe à l'entreprise de démoralisation et de pénétration de l'armée allemande connue sous le nom de Travail allemand. Aujourd'hui, elle tire de cette expérience un bilan, certes nuancé, mais positif. Si ce travail dangereux n'a pas toujours donné les résultats escomptés, il a néanmoins permis à ces jeunes exilés qui avaient dû fuir leur pays d'origine de participer à la lutte qui a mis bas le nazisme.
    Nelly Sturm : ce qu'on appelait le « travail allemand » Nelly Sturm was born N. Klein in Austria in 1924 to a Jewish family. In August 1939 her parents were forced to leave Vienna and took refuge in Belgium. Nelly came into contact there with young Austrian communists and became interested in politics. Her father was arrested in May 1940 by the Belgian authorities and her mother was arrested in 1943 by the Germans ; both subsequently died in extermination camps. From Autumn 1941, young Nelly became involved in the struggle against the Nazi occupation and took part in the task of demoralising and infiltrating the German army – this being known as Travail allemand. Today her feelings regarding this experience are ambivalent – yet positive. If this dangerous work didn't always have the anticipated results, it nevertheless allowed these young exiles who had to flee their own country to take part – on their own level – in the struggle which overcame nazism.
  • Résistance et sauvetage des Juifs dans le département de l'Isère : (1940-1944). - Limore Yagil p. 51-74 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Résistance et sauvetage des Juifs dans le département de l'Isère (1940-1944). Statistiquement, la France paraît avoir été un pays relativement « sûr » pour les Juifs. Sur 330 000 Juifs qui, en 1940, s'y trouvaient, citoyens français ou Juifs étrangers, environ 75 % ont survécu en France. Ce résultat est très étonnant pour un pays qui avait adopté une politique antisémite et collaboré avec l'Allemagne nazie. Comment des Juifs ont-ils réussi à survivre en France de 1940 à 1944 ? Qui sont ceux qui les ont aidés ? Quelles furent les raisons de ces actes de sauvetage ? L'étude du département de l'Isère est fondée sur des archives nouvelles, de nombreux témoignages et études publiés sur la région Rhône-Alpes et sur le régime de Vichy et l'occupation allemande. Il est manifeste que, dans ce département, des citoyens français ont aidé et sauvé des Juifs depuis novembre 1940. Parmi ces personnes on peut trouver beaucoup de prêtres, de moines, de religieuses, d'ouvriers, de pasteurs protestants et de fidèles de la société civile. Tous étaient d'origine sociale et politique différente mais ils tentèrent de sauver des Juifs. Cet article décrit quelques-unes de leurs actions.
    Résistance et sauvetage des Juifs dans le département de l'Isère (1940-1944). Staistically, France appears to have been a relatively « safe » country for Jews. Of the 330 000 Jews residing there in 1940, about 75 % of Jews in France (both French citizens and foreign Jews) had survived in France. This result is very surprising for a country who have adopted an antisemitic policy and collaborated with Nazi Germany since 1940. How did Jews succeed to survive in France from 1940 to 1944 ? Who were the people who helped them ? What determined the activity of rescuers ? The study of the department of Isère is based on new archival materials, testimonies et many special studies about the region Rhône-Alpes and about France under the Vichy regime and German occupation. It is obvious that in this department French citizens have helped and rescued Jews since November 1940. Among those people we can find many priests, monks, nuns, social workers, protestant pastors, and civils servants. They all came from different social and political background, but they try to saved Jews. The article give details concerning some of their different actions.
  • L'histoire d'une épuration : l'industrie du bâtiment et des travaux publics en région parisienne : (1944-1949) - Arnaud Berthonnet p. 75-104 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'histoire d'une épuration : l'industrie du bâtiment et des travaux publics en région parisienneL'histoire de l'épuration économique en France, et plus précisément celle des entreprises, constitue un sujet complexe et encore assez peu fouillé par les historiens. En 1945, l'industrie de la construction constitue l'une des branches industrielles les plus vitales de l'économie française. Dès lors, condamner notamment les patrons et les ingénieurs des grosses firmes ayant collaboré avec l'ennemi irait pour d'aucuns à l'encontre de la tâche immense que nécessite la Reconstruction. Comment les comités d'épuration vont-ils faire la part des choses et juger les actes de collaboration les plus graves ? Les jugements prononcés reflètent-ils la réalité des faits reprochés ? Quels ont été les boucs émissaires de cette épuration ? L'objectif de ce papier, modeste vu l'ampleur du sujet, est de présenter l'exemple de l'épuration dans l'industrie du BTP en Région parisienne qui comptait déjà, à l'époque, nombre de sièges sociaux, et d'en tirer une première typologie.
    L'histoire d'une épuration : l'industrie du bâtiment et des travaux publics en région parisienneThe history of economic purge in France and more precisely that of the companies constitutes a complex subject and still rather little studied by the historians. In 1945, the industry of the construction constitutes one connects industrial most vital of the French economy. Consequently, to condemn, in particular the owners and the engineers of big firms having collaborated with the enemy, would go for some against the immense task which the rebuilding requires. How the committees of purge will make the share of the things and consider the acts of collaboration most serious ? Do the marked judgements reflect the reality of the facts ? Which were the scapegoats of this purification ? The objective of this paper, modest considering the extent of the subject, is to present the example of purge in the industry of the construction in Paris area which counted already at the time a number of registered offices and to draw the first typology from it.
  • Le Bureau Central de Renseignements et d'Action de la France libre (BCRA). : Structures et évolution (1940-1944) - Marie-Thérèse Chabord p. 105-111 accès libre
  • La problématique de l'unité africaine : (1958-1963) - Yacouba Zerbo p. 113-127 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La problématique de l'unité africaine L'idée de l'unité africaine s'est exprimée hors d'Afrique et ensuite en Afrique à l'époque de la colonisation, et a soutenu le discours politique de quelques leaders pendant la décolonisation. Les indépendances nationales pouvaient-elles mener à un processus d'unification ? Des initiatives locales furent prises, sans succès durable, jusqu'à la fondation de l'institution intergouvernementale de l'Organisation de l'unité africaine. L'article retrace ce cadre africain, marqué par la guerre froide, et rassemble les éléments d'une problématique globale pour la recherche historique.
    La problématique de l'unité africaine The idea of the African unity was formulated out of Africa and later in Africa at the time of the colonization and supported the political speech of many leaders during the decolonization. Can lead the national independence to a process of unification ? Regional initiatives are been taken without sustainable success up to the foundation of the African Unity Organization. This article related this African frame, influenced by the cold war, and collected the elements of a global problematic for the historical research.
  • Comptes rendus - p. 129-135 accès libre