Contenu du sommaire : Questions navales
Revue | Guerres mondiales et conflits contemporains |
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Numéro | no 213, 2004/1 |
Titre du numéro | Questions navales |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les lignes directrices de la pensée navale au XXe siècle - Hervé Coutau-Bégarie p. 3-10 Les lignes directrices de la pensée navale au XXe siècle. L'histoire de la pensée navale connaît, depuis quelques années, un réel développement mais elle est encore insuffisamment prise en compte par l'histoire navale générale. Les livres de stratégie et de tactique navales ont facilité, parfois suscité l'évolution des doctrines. Leur connaissance est indispensable à une histoire navale totale.Les lignes directrices de la pensée navale au XXe siècle
The history of naval thought has for several years known a real development, but it has not yet been taken into proper account by naval history in general. Books on strategy and naval tactics have facilitated, and sometimes caused, the evolution of doctrines. A familiarity with them is indispensable for a complete understanding of naval history. - Les objectifs français à la conférence navale de Londres (21 janvier - 22 avril 1930) : « Il faut assurer l'avenir » - Martin Laberge p. 11-24 Les objectifs français à la conférence navale de Londres (21 janvier - 22 avril 1930)Cet article examine les deux dimensions des objectifs français à la conférence navale de Londres : protéger les intérêts stratégiques de la France en préservant sa supériorité navale en Méditerranée et construire un accord politique garantissant le statu quo dans la région.À Londres, la Marine et les Affaires étrangères ont défendu une politique et une stratégie globales, autonomes et capables de répondre à leurs besoins sécuritaires. En maintenant l'indépendance stratégique et politique du pays en Méditerranée, les décideurs français avaient pour dessein, en fonction des travaux de la conférence sur le désarmement de Genève, d'« assurer l'avenir » de la sécurité et de la puissance de la France face à l'adversaire le plus menaçant : l'Allemagne.Les objectifs français à la conférence navale de Londres (21 janvier - 22 avril 1930)This paper analyses the two dimensions of French objectives at the London Naval Conference: first to protect the strategic position of France by maintaining its naval superiority in the Mediterranean, and second, to achieve a political accord ensuring the regional status quo.In London, the Admiralty and the Foreign Office adopted a grand strategy of safeguarding French security needs. By defending the strategic and political independence of France its leaders sought, in connection with the Geneva Disarmament Conference, to « secure the future » of French power and security towards its most powerful adversary : Germany.
- L'amiral Émile Lacroix : (1883-1949) - Christophe Lacroix p. 25-38 L'amiral Émile Lacroix. Né en 1883, dans les Côtes-du-Nord, l'amiral Émile Lacroix est le fils d'un gendarme. Entré à l'École navale en 1900, il fait une carrière maritime. En 1939, contre-amiral, il commande les contre-torpilleurs de l'escadre de l'Atlantique. Son navire est gravement touché à Mers el-Kébir. Promu vice-amiral et commandant de la 3e escadre à Toulon, avec autorité tactique sur la 4e escadre, il est envoyé le 21 septembre 1940 à Dakar pour prendre la tête de la Force Y, où il combat à nouveau les Britanniques. Vice-amiral d'escadre en mars 1941, il commande la 1re escadre des croiseurs à Toulon, second de l'amiral de Laborde. C'est à ce poste qu'il donne l'ordre de sabotage de ses navires. Retiré à Paris, il n'est pas touché par l'épuration et meurt le 1er août 1949.L'amiral Émile Lacroix
Born in 1883, Admiral Émile Lacroix was the son of a gendarme. Entering the École navale in 1900, he embarked on a naval career. In 1939, as a rear-admiral he was commander of destroyers in the Atlantic Fleet. His flagship was severely damaged at Mers-el-Kebir. Promoted to vice-admiral and commander of the 3rd Flotilla in Toulon, with tactical command of the 4th Flotilla, he was sent on 21 September 1940 to take command of Force Y at Dakar, where he was again in action against the British. Promoted to senior vice-admiral in March, he commanded the 1st Cruiser Squadron in Toulon as second-in-command to Admiral de Laborde. It was in this position that he gave the order to scuttle his ships. In retirement in Paris, he was left untouched by the « Epuration » and died on 1st August 1949. - La base navale stratégique de Bizerte : (1943-1963) - Damien Cordier-Feron p. 39-62 La base navale stratégique de Bizerte. L'histoire de la base stratégique française de Bizerte de 1943 à 1961 résulte de l'extraordinaire convergence d'éléments d'histoire navale, stratégique, coloniale et diplomatique.Des rêves de grandeur d'une marine française aspirant à la renaissance jusqu'aux désillusions de l'évacuation finale, en 1963, l'histoire de Bizerte se joue en trois actes : de 1945 à 1951, la situation budgétaire dramatique de la Marine l'empêche de moderniser le site en dépit de l'obsolescence de ses installations. De 1951 à 1955, l'avènement de la guerre froide impose le démarrage d'un ambitieux plan de modernisation rapidement mis en difficulté par le manque de crédits. Enfin, de 1955 à 1961, la tension grandissante entre Paris et Tunis bloque le processus de modernisation de la base jusqu'à l'affrontement de 1961 scellant définitivement le sort de la base.La base navale stratégique de Bizerte
The history of the French naval base of Bizerta between 1943 and 1961 results from the extraordinary convergence of elements belonging to naval, strategic, colonial and diplomatic history.From the French navy's dream of rebirth to the final evacuation of 1963, the history of Bizerta unfolds in three acts : from 1945 to 1951, the lack of budget allocations prevents the modernisation of the site despite the obsolescence of the substructure. From 1951 to 1955, the Cold War brings about the launching of an ambitious and expensive modernisation. Finally, from 1955 to 1961, the difficult relationship between Paris and Tunis blocks the modernisation plan until the armed uprising of 1961 ends in the definitive closing of the base. - La création d'une légion monténégrine : Les enjeux politiques et militaires 1916-1918 - Frédéric Le Moal p. 63-76 La création d'une légion monténégrine L'origine de ce projet de légion monténégrine, porté avec constance par le roi Nicolas Ier de Monténégro, entre le printemps 1916 et l'automne 1918, est à chercher dans la volonté du souverain d'avoir à sa disposition une armée permettant à son pays d'être considéré à l'égal des autres nations de l'Entente, de pouvoir ainsi peser politiquement et d'éviter la fusion avec la Serbie, prélude à la création de la Yougoslavie. La naissance de cette légion devient donc l'un des aspects de la survie ou de la disparition du petit royaume, question qui reste en suspens pendant toute la guerre. La France, favorable à la fusion, cherche à enterrer le projet sans heurter la susceptibilité royale tandis que l'Italie, inquiétée par l'établissement de la Yougoslavie sur l'Adriatique, n'adhère pas non plus à la démarche monténégrine, pour ne pas envenimer ses relations avec Paris dans une question déjà passablement complexe.La création d'une légion monténégrine The idea of forming a Montenegran Legion was consistently advocated by King Nicolas I of Montenegro between the spring of 1916 and the autumn of 1918. It originated in the determination of the King to have an army of his own, thus enabling his country to be considered on a par with other nations in the Entente. He would therefore hold political influence and prevent Montenegro from being absorbed into Serbia : the prelude to the establishment of Yugoslavia. Consequently, the formation of this legion became one of the deciding factors as to the survival or disappearance of this tiny kingdom, a question which remained unanswered throughout the war. As France favoured the union, it sought to bury the project while trying not to offend the King. Italy, meanwhile, was worried about the establishment of Yugoslavia on the Adriatic, and did not approve of the Montenegran initiative as it did not want to damage relations with Paris on a question that was already quite complex.
- Les Français et la République de Kortcha : (1916-1920) - Stefan Popescu p. 77-87 Les français et la république de KortchaPendant la Première Guerre mondiale, le territoire de l'Albanie a été occupé par les armées de plusieurs belligérants : austro-hongrois, italiens et français. Les occupants ont donné aux territoires respectifs une organisation administrative basée sur une large participation des éléments locaux. Ils ont réalisé également des routes, des écoles, des hôpitaux, etc., et les premiers recensements modernes de la population albanaise. C'est le séjour des Français dans le sud-est de l'Albanie qui est retracé dans cet article.The French and the Republic of KorçëDuring the First World Wad, Albania's territory was occupied by the armies of several belligenrents, namely Austria-Hungary, Italy and France. These occupying forces succeeded in establishing an administrative system in which they involved the local population. Moreover, they constructed roads, schools and hospitals, and in addition they organized the first modern census of the Albanaian population. This paper deals with the French occupation of southeastern Albania.
- Les Austro-Hongrois sur le front ouest : De l'enthousiasme de 1914 à la répugnance de 1918 - Jean-Claude Laparra p. 89-94
- Le commando Georges : De la contre-guérilla à la tragédie (1959-1962) - Pascal Le Pautremat p. 95-103 Le commando Georges. Composé essentiellement de « fellaghas » ralliés aux Français, ce « commando de chasse » appliqua avec succès les méthodes calquées sur celles de l'ALN dans la région de Saïda. Mais à l'indépendance de l'Algérie, compte tenu de sa nature et de ses méthodes, aucun pardon ne lui fut accordé par le nouveau régime.Le commando Georges
Composed mainly of « fellaghas » who rallied to the French Army, this search-and-destroy commando successfully copied the methods adopted by the National Army of Liberation in the area of Saida. With the independence of Algeria, however, bearing in mind its action and its methods, no pardon was given to this comman. - Comptes rendus - p. 105-123