Contenu du sommaire : La Pologne dans les conflits du XXe siècle
Revue | Guerres mondiales et conflits contemporains |
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Numéro | no 260, 2015/4 |
Titre du numéro | La Pologne dans les conflits du XXe siècle |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier. La Pologne dans les conflits du XXe siècle. - I. La Grande Guerre
- Introduction - Tomasz Schramm p. 3-4
- Les Polonais : citoyens des Etats belligérants - Tomasz Schramm p. 5-18 Les Polonais sont entrés dans la Grande Guerre comme citoyens des États belligérants. Le déclenchement des hostilités a influé sur leur situation précédente. Appelés sous les drapeaux, ils ont répondu dans une très grande majorité, quoique les raisons qui déterminaient leur attitude ne fussent pas les mêmes dans les différents tronçons de la Pologne partagée. La suite des événements a apporté l'avance russe en Galicie et l'occupation de cette province en 1914-1915, ensuite l'occupation de la « Pologne russe » par l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. Tant l'une que l'autre des occupations influait sur la situation des habitants de ces territoires, surtout en fonction des futurs projets des belligérants. Dans les années 1916-1918 la perspective de la reconstitution de la Pologne se dessinait de plus en plus visiblement. En conséquence, l'érosion du lien civique avec les puissances copartageantes allait tout naturellement de pair avec le développement progressif de l'identification avec le futur État polonais.
The Poles entered the First World War as citizens of various belligerent States. The opening of hostilities had a bearing on the zone in which they lived. Called into military service, to a very large majority they complied, although their motives varied according to their zone. In the course of events, the Russians advanced into Galicia and occupied this province from 1914 to 1915, after which “Russian Poland” fell to Germany and Austria-Hungary. Both of these occupations had their influence on the inhabitants of these territories. In the period 1916-1918, the prospect of a reconstitution of the Polish State became more and more apparent, to the detriment of the civic link tying Poles to the occupying Powers. - Le quotidien difficile des terres polonaises, 1914-1918 - Andrzej Chwalba p. 19-32 La guerre de 1914-1918 a particulièrement éprouvé le territoire polonais. Les hostilités avaient lieu sur 85 % de son territoire, parfois plus d'une fois – nul autre État ne l'a connu à ce point. À partir de 1915, le gros de la future Pologne se trouvait sous l'occupation des puissances centrales qui l'exploitaient à fond pour tenir face à la pénurie – effet du blocus. En conséquence, la population civile souffrait toutes les sortes d'avanies, comme les réquisitions, les violences, enfin les déportations qui ont englobé 6 millions de gens. La misère quotidienne du temps de guerre était suivie par l'après-guerre que marquaient des nombreux dégâts et destructions du matériel.
The war of 1914-1918 was a severe test for Poland. Hostilities were conducted in 85 percent of its territory, often more than once. No other State underwent the same experience. From 1915 onwards, most of the future Poland found itself occupied by the Central Powers, which exploited it to the hilt as an answer to the Allied blockade. The civil population suffered every kind of affliction, from requisitioned property to brutality to the deportations that were the fate of 6 million people. The daily misery of wartime was followed by a postwar marked by severe damage and destruction. - 1914-1920 : Comment les Polonais retrouveront-ils leur indépendance ? - Damian Szymczak p. 33-58 La Grande Guerre est perçue, dans la mémoire historique des Polonais à travers le prisme particulier que fut la reconstitution, dans son issue, de la Pologne comme un État indépendant. L'article présente le parcours qui y menait, tracé tant par les circonstances que la guerre déterminait, que par les activités multiples, en partie contradictoires, en partie liées entreprises par les Polonais décidés à servir la cause de leur patrie. Tout en reconnaissant l'importance capitale de la date du novembre 1918, qui signifiait à la fois la fin de la guerre et la proclamation de la Pologne indépendante, l'auteur poursuit son récit jusqu'à l'automne 1920. C'est seulement alors qu'avec la victoire sur les Soviets, l'existence de l'État nouveau-né était assurée au bout du chemin qui, pour les Polonais, durait plus de six années, constituant deux étapes différentes et complémentaires.
The Great War is seen in the historical memory of the Poles through the prism of the reconstitution of Poland as an independent State. This article traces the struggle of the Polish people who committed themselves to the nation's cause. While it presents the moment in November 1918 as the end of the war and the proclamation of an independent Poland, it continues the account up to autumn 1920. It is only with the victory over the Soviets that the existence of the newborn State is assured, after a course of six years that constituted two stages, both different and complementary.
Varia
- Les îles anglo-normandes sous l'occupation allemande et la singularité des républicains espagnols en captivité (1re partie : 1940-1943) - David Wingeate Pike, Anne Farache p. 59-78 L'exode des Républicains espagnols, à partir de l'Espagne puis de la France, recouvre des expériences bien diverses. Certains s'exilèrent en URSS, d'autres en Amérique latine mais 10 000 hommes de ceux qui choisirent de rester en France tombèrent dans les mains des Nazis en 1940. Nombre d'entre eux furent déportés en Allemagne et certains furent incorporés pour construire le mur de l'Atlantique, notamment dans les îles anglo-normandes. Parmi ces îles, Aurigny fut la plus singulière car Churchill avait fait évacuer la population avant l'invasion allemande. L'île désertée devint le seul endroit du territoire britannique sur lequel il y eut des camps SS. Les Espagnols déportés à Aurigny partagèrent les souffrances des Juifs et autres ennemis du Reich en captivité sur cette île.
The Spanish Republican exodus in 1939-1940, first from Spain and then from France, was remarkably diverse. Some left for Russia; others for Latin America, but in 1940 over 10,000 of those in France found themselves in Nazi hands. They were sent not only to SS camps in Germany but also to work on the Atlantic Wall, which encompassed the Channel Islands. Among the Islands, Alderney was special since its population had been evacuated to England and the deserted island became the site of the only SS camps to be erected on British soil. Among the prisoners sent there were an estimated 4,000 Spaniards, who shared the sufferings of the Jews and other enemies of the Reich. - Le début de la guerre terroriste en Algérie, les attentats de la toussaint, 1954 - Jacques Valette p. 79-92 La guerre d'Algérie qui allait durer sept ans a commencé par des attentats peu dangereux. Ainsi apparaissait une nouvelle forme de guerre : la guerre terroriste annoncée depuis des années par les propagandistes du parti nationaliste algérien, présidé par Messali. Quelques membres appartenant à la branche secrète de ce parti, l'organisation spéciale avait préparé cette révolte dont les Services secrets français ignorèrent la date et les chefs
Summary. – The Algerian War that lasted seven years began with attacks that were of little danger, but they heralded a new kind of conflict: terrorist war, announced years earlier by propagandists of the Algerian Nationalist Party, under the presidency of Messsali. Some members of a secret branch of this party, « l'organisation spéciale », had been preparing this insurrection, but the date and the leaders were unknown to the French secret services - « J'accuse »… en 1984 : Le limogeage expéditif d'un général ouest-allemand a rappelé l'affaire Dreyfus et le scandale Fritsch en 1938 - Klaus Storkmann p. 93-114 Adjoint du commandant suprême des forces alliées en Europe (DSACEUR), le général Günter Kießling (1925-2009) était le plus haut représentant de l'armée allemande auprès de l'OTAN. Au cours de l'été 1983, des rumeurs diffamantes, provenant de milieux allemands de l'OTAN, gagnèrent les couloirs du ministère ouest-allemand de la Défense. Elles insinuaient que le général avait des « tendances homosexuelles » et que son chef, le général américain Bernard W. Rogers, le récusait pour cette raison. En 1983, en plein milieu de la controverse sur le stationnement de missiles américains de moyenne portée sur le sol ouest-allemand, le limogeage expéditif du général fit l'effet d'un pavé jeté dans la mare, engendrant une véritable crise politico-militaire, comparable et comparée à l'affaire Dreyfus en France et à l'affaire Fritsch en 1938 en Allemagne.
As Deputy Supreme Allied Commander Europe (DSACEUR), General Günter Kießling (1925-2009) was the highest-ranking German general in NATO. His dismissal, on the grounds of false accusations that he was homosexual, came in 1983, at the height of the conflict over the deployment in Europe of new intermediate-range missiles. So what was behind this unexpected dismissal of the general in 1983, which has sometimes been compared to the Dreyfus affair in France and the 1938 Fritsch affair in Germany? Internal documents from the West German Ministry of Defence, which are now accessible at the Military Division of the German Federal Archives in Freiburg/Breisgau, challenge the notion of a homosexual affair.
- Les îles anglo-normandes sous l'occupation allemande et la singularité des républicains espagnols en captivité (1re partie : 1940-1943) - David Wingeate Pike, Anne Farache p. 59-78
Témoignage
- « Je veux vous aider. » - Denise Meunier, Claude Collin p. 115-132
Comptes rendu
- Comptes rendus - p. 133-143