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Cet article propose une évaluation de la politique de développement en Russie durant la décennie 1998-2008. Nous suggérons de différencier cette décennie de la précédente sur la base de la primauté à accorder à la gestion des ressources naturelles. À l'aide d'une étude contrefactuelle, nous justifions ce choix en démontrant l'insoutenabilité de la politique de gestion de la rente en Russie durant cette « deuxième transition ». Nous concluons que les facteurs institutionnels, politiques et économiques rendent une inflexion de la politique de développement vers un véritable développement durable à la fois nécessaire et peu probable.

C'est dans un contexte de rapport de force grandissant et de méfiance exacerbée suite à la crise ukrainienne débutée en 2014 que le secteur gazier s'est retrouvé au cœur des tensions politiques opposant l'Union européenne et la Fédération de Russie. Ces tensions trouvent leurs origines dans des problèmes aussi bien structurels qu'endémiques qui précèdent largement la crise gazière de 2014. Le transit du gaz russe et la hausse des prix du gaz en Ukraine – deux sujets difficilement séparables, l'application de la nouvelle législation européenne, le système de différenciation des prix du gaz naturel opéré par Gazprom et le paiement de la dette gazière ukrainienne à la Russie sont autant de problèmes qui suscitent des débats houleux, voire enflammés. Cette étude met en lumière les principales questions qui opposent Russes, Européens et Ukrainiens et qui s'articulent autour des grandes thématiques précédemment évoquées. L'intérêt est de présenter et comparer les différentes visions en tenant compte des aspects politiques, économiques, géographiques et historiques afin de mieux saisir les différends ayant parasité le dialogue gazier.

L'accord signé entre la compagnie russe Gazprom et la compagnie chinoise CNPC en mai 2014 relatif à l'exportation de 38 Gm3/an pendant 30 ans de gaz russe vers la Chine marque un tournant dans la politique énergétique de la Russie comme dans celle de la Chine. Signé par deux pays structurants des marchés mondiaux d'hydrocarbures, sa portée peut s'avérer stratégique. Pour les deux parties, ces échanges gaziers s'inscrivent dans une stratégie de diversification qui vise à répondre à des préoccupations de sécurité énergétique dans ses deux dimensions d'offre et de demande. Ils répondent en premier lieu à des préoccupations d'ordre économique. Cependant, le développement des échanges gaziers entre la Russie et la Chine s'inscrit dans un contexte institutionnel particulier marqué par une convergence des structures de gouvernance des industries gazières.

Les mutations sociales et les transformations des rapports de genre dans deux pays du Caucase du Sud (Arménie et Azerbaïdjan) post-soviétiques sont au cœur de notre réflexion. Pour saisir ces changements, nous nous appuyons sur des données recueillies entre 2010 et 2014 et sur la conjonction de réflexions plurielles et à différents niveaux. Nous entendons mettre en lumière l'intrication de multiples facteurs socio-économiques et politiques dans l'explication de la remise en cause des rapports de genre. La transformation des équilibres et de l'ordre social institué qui régulait ces sociétés provoque des tensions dans les rapports de genre et, au-delà, dans l'ensemble des rapports sociaux. Par ailleurs, et ce de manière plus indirecte, l'effondrement du masculin ou la « crise de la masculinité » post-soviétique apparaît comme une notion tangible dans ce champ de recherches.

Depuis 1989, la question rom a suscité d'abondants débats en République tchèque et donné lieu à de nombreuses publications. Fondé sur un dépouillement systématique des périodiques roms et pro-roms pour les années 1992, 1997, 2002 et 2007, cette recherche analyse l'évolution des cadres d'interprétation du mouvement rom et pro-rom durant cette période. S'appuyant sur une analyse en termes d'interprétation des cadres (frame analysis), il montre comment les cadres de diagnostic, de pronostic et de motivation se sont transformés au cours des quatre années étudiées en lien avec les changements de la politique d'intégration de l'État, le degré de violence de l'extrême droite, les débats publics en cours et les possibilités de financer le mouvement. La recherche montre la prédominance des conceptions civiles et politiques de la question rom en 1992 puis leur effacement progressif au profit d'une vision socio-économique des revendications.