Contenu du sommaire : Démythifier la raison

Revue Agone Mir@bel
Numéro no 61, 2017
Titre du numéro Démythifier la raison
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Démythifier la raison

    • Éditorial : Quelle raison garder ? - Jean-Matthias Fleury, Jean-Jacques Rosat p. 7-13 accès libre avec résumé
      Les faux-amis de la raison ont fait d'elle un nouveau mythe. Ils en ont construit un double hypertrophique : la Raison. En son nom, ils ont substitué aux providentialismes religieux des providences « rationalistes ». Les vrais amis de la raison sont en difficulté : contre les mythologies anciennes, ils croyaient défendre l'esprit critique ; et les voilà attaqués comme promoteurs du mythe moderne par excellence. Et comme leurs adversaires amalgament raison et Raison, ou bien ils finissent eux-mêmes par défendre le mythe, ou bien ils ne parviennent même plus à défendre la raison la plus élémentaire. Il faut donc démythifier la raison.
    • Constellations : Radicalités irrationnelles : Des jeunes révolutionnaires aux anciens réactionnaires - Jean-Luc Chappey p. 15-40 accès libre avec résumé
      Constellations fourmille de récits qui ne peuvent que susciter l'intérêt d'un lecteur soucieux de questionner le monde contemporain et d'en contester les dérives : des luttes contre les formes arbitraires de dominations aux révoltes en faveur de la préservation de l'environnement, en passant par la dénonciation du « mythe du progrès », l'ouvrage offre un incomparable vivier d'expériences individuelles et collectives, révélant la vitalité et le foisonnement des contestations. Il peut néanmoins surprendre par un aspect : la critique violente des Lumières en constitue le fil rouge.
    • Quand les Lumières radicales appelaient à la révolte anticoloniale : Diderot et l'Histoire des deux Indes - Jean-Jacques Rosat p. 41-52 accès libre avec résumé
      Il court depuis quelques décennies dans la gauche intellectuelle radicale diverses légendes contre les idées des Lumières. L'une d'elles est que ces idées auraient légitimé, voire produit le colonialisme et l'impérialisme. Pour beaucoup, la cause est entendue : la raison des Lumières et leur universalisme n'auraient été que le masque et la justification de la conquête du monde par les Européens, de l'exploitation des peuples dominés, des massacres et de l'esclavage. Il serait temps d'ouvrir les yeux et les livres.
    • Pour une rationalité écologique - Jacques Bouveresse, Jean-Matthias Fleury, Jean-Jacques Rosat p. 53-83 accès libre avec résumé
      « Je ne vois pas pourquoi le rationalisme le plus affirmé ne pourrait pas comporter une dimension écologique. Il n'y a aucune raison de considérer comme les représentants par excellence du rationalisme des gens (politiciens, industriels, etc.) qui semblent ignorer le caractère insupportable des sacrifices qu'ils exigent au nom de la modernité, et font semblant de ne pas remarquer les désastres que le progrès est capable de provoquer du point de vue social, environnemental et humain. »
    • Lire Hayek sérieusement : Le néo-libéralisme, entre rationalisme modéré et conservatisme - Jean-Matthias Fleury p. 85-111 accès libre avec résumé
      Une lecture attentive des textes dans lesquels Hayek définit son rationalisme est éclairante, qu'il s'agisse des questions que ces textes posent aux partisans d'une conception émancipatrice de la politique, ou bien des positions politiques et morales profondément conservatrices que leur auteur associe de manière explicite à ce rationalisme. Paradoxalement, les critiques d'inspiration foucaldienne du néo-libéralisme ont tendance à occulter ce dernier aspect : elles en font une idéologie de la modernité et du progrès, aux antipodes du conservatisme assumé par ses fondateurs.
    • Hypothèses pour une raison sobre - Jean-Jacques Rosat p. 113-134 accès libre avec résumé
      La raison est un instrument dont les humains peuvent se servir. Elle n'est ni un principe, ni une fin, ni un fondement, ni une valeur, mais une capacité : celle de poser la question « pourquoi ? », d'y proposer des réponses et d'évaluer celles-ci. Cette capacité est à la fois universelle et personnelle. Aucune puissance ni personne d'autre ne peut user à ma place de ma raison. Chacun est libre de s'en servir ou non. Et comme de tout instrument, les humains peuvent bien ou mal s'en servir. Et ils peuvent aussi fausser l'instrument.
  • Entretien

  • Histoire radicale