Contenu du sommaire : Socialist Networks
Revue | ABE Journal : European architecture beyond Europe |
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Numéro | no 6, 2014 |
Titre du numéro | Socialist Networks |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éditorial
Articles
- Socialist Palimpsests in Urban Vietnam - Christina Schwenkel Après la fin de la guerre du Vietnam, des experts socialistes du monde entier se rendirent dans ce pays qui avait subi de lourds bombardements, afin de contribuer à la reconstruction de ses industries et de son infrastructure détruites. Aujourd'hui, ces vestiges matériels de l'aide socialiste révèlent un panorama dynamique en matière d'échanges dans les domaines de l'aménagement urbain et des techniques de construction. Cet article étudie un des produits de ces échanges, l'apparence générale de l'infrastructure de la ville de Vinh située au centre du Vietnam. Il se concentre sur deux périodes de destruction et de reconstruction urbaines pendant les guerres d'indépendance contre la France et les États-Unis. Pendant la première période d'urbanisation socialiste (1954–1964), l'auteur étudie les projets de construction internationaux ainsi que les efforts effectués pour transformer les communes (« townships ») anéanties et les ruines coloniales en un grand centre industriel. Concernant la deuxième période, après la fin de la guerre en 1973, l'auteur analyse la remodélisation à taille réelle et la reconstruction de la ville avec le soutien de l'Allemagne de l'Est. Pour mieux comprendre comment la complexité historique de ces architectures continue à résonner dans la vie des habitants de la ville aujourd'hui, l'auteur emprunte la notion de palimpseste urbain afin d'attirer l'attention sur les pratiques qui ont donné aux constructions socialistes, parfois même de façon involontaire, une nouvelle signification et un nouvel usage dans l'économie de marché.After the end of the war in Vietnam, socialist experts from around the world descended on the heavily bombed country to aid in the reconstruction of its demolished industry and infrastructure. Today, these material relics of socialist assistance reveal a dynamic landscape of urban design and building technology transfers. This essay examines the resulting global infrastructure-scape in Vinh City, central Vietnam, by focusing on two successive periods of urban destruction and renewal during the wars of independence against France and the United States. In the first period of socialist urbanization (1954–1964), the author examines international construction projects and efforts to transform the leveled township and its colonial ruins into a major industrial center. In the second period, after the end of the air war in 1973, the author analyzes the full-scale redesign and reconstruction of the city with the assistance of East Germany To better understand how these layered architectural histories continue to resonate in the lives of urban residents today, the author draws on the notion of the urban palimpsest to bring attention to the practices through which socialist constructions take on new use and meaning in a market economy, though often in unintended ways.
- Building the Non-Aligned Babel: Babylon Hotel in Baghdad and Mobile Design in the Global Cold War - Vladimir Kulić S'élevant telle une ziggourat moderne sur les rives du Tigre, l'hôtel Babylon à Bagdad crée un lien transhistorique direct entre le passé antique de l'Irak et son identité moderne. Son histoire a cependant connu une évolution moins linéaire, révélatrice de l'étrange mobilité de la conception architecturale et de son cheminement à travers les réseaux du mouvement des pays non-alignés. L'hôtel a été initialement conçu au début des années 1970 par l'architecte slovène Edvard Ravnikar pour l'industrie touristique florissante sur la côte adriatique de la Yougoslavie socialiste. Après avoir échoué, le projet a été vendu au gouvernement irakien, qui souhaitait l'inaugurer à l'occasion du 7e sommet du mouvement des pays non-alignés, prévu en 1982. Une fois terminé, l'hôtel fut exploité par la chaîne de luxe indienne Oberoi. Cet article étudie le cas de l'hôtel Babylon comme exemple de l'internationalisation de la culture du bâti pendant la guerre froide et révèle une convergence récurrente de l'industrie du tourisme et de la représentation politique. En outre, il remet en question l'hypothèse selon laquelle la modernité architecturale « coule » en sens unique de l'ouest à l'est et du nord au sud.Rising from the banks of the Tigris like a modern-day ziggurat, Babylon Hotel in Baghdad establishes a direct transhistorical link between Iraq's ancient past and its modern identity. Its history, however, traces a more convoluted line, pointing to the uncanny mobility of architectural design and its paths through the networks of the Non-Aligned Movement. The hotel was originally designed in the early 1970s by the Slovenian architect Edvard Ravnikar for the booming tourist industry on the Adriatic coast of socialist Yugoslavia. After the project fell through, however, the design was sold to the Iraqi government, which aimed to open it on the occasion of the Seventh Summit of the Non-Aligned Movement, scheduled for 1982. On its completion, the hotel came to be operated by the Indian luxury chain Oberoi. The paper analyzes Babylon Hotel as a case study in the internationalization of the building culture during the Cold War, revealing a recurrent conflation of tourism industry and political representation. It challenges the assumption that architectural modernity “flows” unidirectionally from the West to the East and from the North to the South, and points to more convoluted routes.
- Exporting Working Patterns: Polish Conservation Workshops in the Global South during the Cold War - Alicja Gzowska En Pologne, la conservation du patrimoine culturel est principalement associée à la reconstruction spectaculaire (et controversée) de villes détruites dans l'après-guerre, labellisée « École polonaise de préservation et de conservation ». Ce titre accrocheur et répandu a contribué au succès international des spécialistes travaillant pour l'Atelier d'État polonais pour la conservation du patrimoine culturel (pkz Pracownie konserwacji zabytków). Entre la fin des années 1960 et le début des années 1990, ils ont réalisé des centaines de projets de conservation du patrimoine de taille variable dans plus de 30 pays, dont plus de 20 sur des sites actuellement classés patrimoine mondial de l'unesco. L'objectif de cet article est de démontrer comment ce dispositif, unique pour les pays socialistes, a réussi à s'établir et à s'étendre sur les marchés post-coloniaux dans des pays comme l'Algérie, le Cambodge, l'Égypte, la Syrie, la Tunisie et le Vietnam. Il souligne également comment les experts polonais sont parvenus à adapter leur méthodologies, leurs méthodes de travail interdisciplinaires ainsi que leurs standards techniques et scientifiques aux circonstances locales.The conservation of cultural heritage in Poland is mainly associated with spectacular (and controversial) post-war reconstruction of destroyed cities, and labeled “Polish school of preservation and conservation”. This widespread catchy term helped Polish specialists working in Polish State Workshops for the Conservation of Cultural Heritage (pkz Pracownie konserwacji zabytków) achieve an international success. From the late 1960s to the beginning of the 1990s they completed in over 30 countries hundreds of heritage conservation projects of various scales, including more than 20 on sites that are now on the unesco World Heritage List. The aim of this article is to show how this enterprise, as the only one from socialist countries, managed to establish itself and grow on the post-colonial markets in countries such as Algeria, Cambodia, Egypt, Syria, Tunisia and Vietnam. It highlights also how Polish experts managed to adjust their methodologies, interdisciplinary methods of work, techniques and scientific standards to local circumstances.
- Socialist Palimpsests in Urban Vietnam - Christina Schwenkel
Débat
- The Unsung of the Canon: Does a Global Architectural History Need New Landmarks? - Sibel Zandi-Sayek
Document/Sources
- Les autorisations de construire de l'Intendance de Buenos Aires - Thibault Bechini
Positions de thèses
Recensions
- George Arbid (ed.), Architecture from the Arab World 1914-2014 (a Selection) - Leïla el-Wakil
- Sibel Zandi-Sayek, Ottoman Izmir: The Rise of a Cosmopolitan Port, 1840–1880 - Angelos Dalachanis
- Tom Avermaete and Maristella Casciato, Casablanca Chandigarh. A Report on Modernization, with Photographic Missions by Yto Barrada and Takashi Homma - Johan Lagae
- Vimalin Rujivacharakul, H. Hazel Han, Ken Tadashi Oshima and Peter Christensen (eds.), Architecturalized Asia. Mapping a Continent through History - Eduard Kögel