Contenu du sommaire : The space of diplomacy
Revue | ABE Journal : European architecture beyond Europe |
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Numéro | no 12, 2017 |
Titre du numéro | The space of diplomacy |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier: The space of diplomacy. Design and beyond
- Editorial: Here and elsewhere: the landmarks of a changing world order - Paolo Girardelli
- A city shaped by diplomacy - Dirk van Gameren, Anteneh Tesfaye Tola Dans le très ancien pays qu'est l'Éthiopie, l'instabilité socio-politique intérieure s'est manifestée par une tradition de mobilité du siège politique. Axoum, Lalibela, Tegulet, Gondar, Magdala (aujourd'hui Amba Mariam), Ankober, et Mekele sont quelques exemples de ce nomadisme des centres du pouvoir, sans citer les nombreuses autres capitales erratiques. Le changement le plus récent a été la fondation de l'actuelle capitale à Addis Abeba en 1886. La ville est depuis passée de l'état de simple village installé près de sources chaudes et fait de campements à celui de centre diplomatique mondial. L'importance diplomatique de la ville s'est accrue rapidement, surtout à partir de 1950. Elle abrite aujourd'hui des organisations continentales et internationales (Union africaine, Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, Programme des Nations unies pour le développement, unesco) et autres, venant s'ajouter aux organisations diplomatiques nécessaires aux relations bilatérales. La ville ne présente plus que des traces du bouleversement créé par la brève période de la colonisation italienne entre 1936 et 1941, quand les occupants ont tenté d'effacer la ville existante et d'ériger une nouvelle capitale coloniale.Cet article traite de l'évolution d'Addis Abeba au travers des institutions diplomatiques. Il se concentre sur les manifestations structurelles et architecturales de la diplomatie dans la ville, en se fondant sur cinq périodes clairement identifiées. Des études de cas illustrent l'impact physique et spatial ainsi que les influences architecturales liées à l'activité diplomatique. Il est montré que l'émergence d'Addis Abeba comme centre diplomatique au cours de ses deux premières décennies d'existence l'a ancrée en tant que centre politique stable, tandis que les développements diplomatiques qui se sont ensuivis et leurs manifestations physiques ont eu un rôle déterminant sur l'urbanisation. À l'intérieur de la structure polynucléaire de la ville, les institutions diplomatiques se sont imposées comme fondements et points de repère disséminés dans toute la ville.Ethiopia is an old country with a long history of political change, both domestically and towards the rest of the world. Internally, Ethiopia's ever-changing socio-political behavior was manifested by a tradition of relocating its seat of government. Axum, Lalibela, Teguelat, Gondar, Magdala, Ankober, and Mekele are only a few examples of such temporary headquarters, and many other “roving capitals” are excluded. The most recent shift was the foundation of the current capital city Addis Ababa in 1886. In the 131 years since then, this city has evolved from a simple village of hot springs and encampments into a global diplomatic center. The city's diplomatic relevance has grown especially rapidly since 1950. Today, it hosts continental and global institutions such as the African Union (AU), a number of United Nation institutions (UN-ECA, UNDP, UNESCO) and others, in addition to diplomatic institutions for bilateral relations. Until today, Addis Ababa contains only fragments of the disruption caused by the brief period of Italian occupation between 1936 and 1941, when the occupiers attempted to erase the existing city and build a new colonial capital. This paper looks at the evolution of Addis Ababa through the agency of diplomacy. It focuses on the morphological and architectural manifestations of diplomacy in the city, based on a timeline of five recognizable periods. Using exemplary cases, it illustrates the physical and spatial impact and architectural influences associated with diplomacy and diplomatic institutions. Subsequently, we argue that the emergence of Addis Ababa as a diplomatic center in its first couple of decades anchored it as a lasting political center, while the diplomatic developments that followed and their physical manifestations played a vivid formative role in the city's urbanization. Within Addis Ababa's poly-nuclear structure, the diplomatic institutions prevail as frames and points of reference, spread out over the whole city.
- Paolo Caccia Dominioni's work for the Italian embassy at Ankara - Cristina Pallini, Armando Scaramuzzi Fondé sur une recherche menée dans les archives privées de la famille Caccia Dominoni, cet article retrace l'histoire de l'ambassade d'Italie à Ankara (1938-1940), projet qui a impliqué Paolo Vietti Violi (1882-1965), Florestano di Fausto (1890-1965) et Paolo Caccia Dominioni (1896-1992). L'argument principal de cette contribution est l'affirmation du rôle de Caccia Dominioni, depuis la direction des travaux jusqu'à la proposition d'une « variante » qui a en fait introduit une disposition complètement nouvelle. Actif sur le chantier d'avril 1938 à 1940, il dirigea les opérations quotidiennes, assura la direction financière, le recrutement et la direction des ouvriers, le maintien des relations officielles avec les autorités italiennes et turques, la surveillance de l'approvisionnement en matériaux, et la mise au point des dessins de Di Fausto qui arrivaient difficilement et étaient souvent inachevés. La « variante » de Caccia Dominioni introduisit un schéma complètement différent, résultant d'une compréhension profonde du potentiel fourni par le paysage, en exploitant à fond les opportunités de la pente en diagonale du terrain. Plutôt qu'un simple ensemble de bâtiments monumentaux, l'architecte a projeté une variété de structures, chacune avec une fonction spécifique et avec des dimensions et des formes en conséquence. Finalement, l'ambassade a l'apparence d'une « ville dans la ville », si habituelle aux légations étrangères au Levant.Based on research carried out at the Caccia Dominioni family archive, this contribution tells the intriguing story of the Italian Embassy at Ankara (1938-1940), a project involving Paolo Vietti Violi (1882-1965), Florestano di Fausto (1890-1965) and Paolo Caccia Dominioni (1896-1992). The main point of our paper is assessing Caccia Dominioni's role, from a construction manager to the author of a “variant” which actually introduced a completely new layout. He was working at the site from April 1938 to 1940, running day-to-day operations, taking care of the financial management, hiring and looking after workers, maintaining official relations with Italian and Turkish authorities, supervising the supply of materials, and developing Di Fausto's drawings, which arrived rarely and mostly incomplete. Caccia Dominioni's “variant” introduced a completely new layout, resulting from a thorough understanding of the landscape potential, fully exploiting the opportunities provided by the diagonally sloping ground. Rather than a single group of monumental buildings, Caccia Dominioni envisaged a variety of structures, each dedicated to a specific function, sized and shaped accordingly. Altogether, the Embassy looked like a village, a “city within a city” so common for foreign legations in the Levant.
- Rome / Kabul / Rome: Elective Affinities and an Embassy ProjectThe First Italian Embassy in Kabul - Michela Rosso À la fois symboles de l'État et lieux dédiés à la représentation de la souveraineté nationale, les ambassades sont un des aspects de la « visibilité ostentatoire » des Italiens à l'étranger qui impose un regard critique. Bien que l'Unification italienne ait marqué un nouveau départ dans la façon dont le gouvernement a élaboré sa politique étrangère, partiellement au moyen de réalisations architecturales hors du pays, c'est surtout sous le fascisme que la propagande nationale a été spatialement matérialisée par la construction de nouveaux édifices diplomatiques, l'ambassade d'Ankara en étant un exemple majeur. Cet article propose l'étude d'un édifice méconnu, l'ambassade d'Italie à Kaboul (Afghanistan). La conception et l'histoire du projet sont inévitablement liées aux grandes phases de la politique italienne, de la fin de la Grande Guerre, en passant par la montée du fascisme, jusqu'à l'après Seconde Guerre mondiale, et marquées d'une aspiration nouvelle à une reconstruction morale et physique du pays. Les origines de l'ambassade remontent à 1919, quand Carlo Sforza, alors ministre plénipotentiaire à Istanbul, signe un accord avec le roi Amanullah engageant une aide financière italienne à la Troisième Guerre anglo-afghane. L'architecte Andrea Bruno reçut commande du projet de l'actuelle ambassade inaugurée en 1974. À partir des années 1960, Andrea Bruno avait été impliqué dans la restauration des bouddhas de Bâmiyân qui allaient, en 2003, être inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril de l'unesco.As both symbols of the State and places devoted to the representation of sovereignty, embassies represent an aspect of the “conspicuous visibility” of Italians abroad that still deserves some critical attention. Although the Italian unification marked a new departure in the way the national government shaped foreign policy in part by means of architectural projects outside Italy, it was especially during the Fascist regime that national propaganda was spatially materialized through the promotion of new embassy buildings, one prominent example being the one in Ankara. This paper proposes to explore the overlooked case of the Italian embassy in Kabul. The project's inception and subsequent history are necessarily intertwined with the historic phases of Italian politics, from the end of the Great War, through the rise of Fascism until the post-World War II years, marked by a new aspiration towards a moral and physical reconstruction of the country. The embassy's origins can be traced back to 1919, when Carlo Sforza, the Italian plenipotentiary minister in Istanbul, signed an agreement with the Afghan king Amanullah Khan pledging Italian financial support for the Third Afghan War. Architect Andrea Bruno was commissioned to design the present embassy building, which opened in 1974. Since the early 1960s, Bruno had been involved in the restoration works on the Buddhas of Bamiyan, later inscribed on the unesco List of World Heritage in Danger.
- Architecture at a Political Turning Point: Diplomatic Buildings in 1970s Beijing - Ke Song, Jianfei Zhu L'article porte sur un ensemble d'édifices construits à Pékin pour répondre aux besoins diplomatiques des années 1970, époque charnière dans la politique de la Chine et dans ses relations avec l'extérieur. Une fois la Révolution culturelle achevée, en 1969, la politique chinoise est passée d'une concentration exclusive sur la révolution à un intérêt plus pragmatique porté au développement. Un équilibre dynamique entre les deux fractions du parti, gauchistes et pragmatiques, fut opéré au sommet de l'État sous l'arbitrage du président Mao. Au même moment, s'effectuait une ouverture significative dans les relations de la Chine avec les pays occidentaux, processus qui a culminé en 1972 avec la visite de Richard Nixon. Cette mutation croissante des relations extérieures a conduit à la construction, à Pékin entre 1969 et 1976, c'est-à-dire avant et après la visite de Nixon, de deux ensembles de bâtiments diplomatiques. Trois de ces réalisations sont étudiées ici : le Club International (1972), les complexes diplomatiques de Jianguomenwai et Qijiayuan (années 1970), et l'aile est de l'Hôtel Pékin (1974). Ces exemples révèlent une interrelation complexe entre expression formelle, transfert de connaissances et ingérence politique. Plus précisément, l'expression de « caractères proprement chinois », l'assimilation du modernisme occidental, le transfert de connaissances dans l'emploi de panneaux préfabriqués, et l'interférence de luttes politiques dans la conception architecturale, apparaissent étroitement liés dans ces réalisations. Il ressort en conclusion, qu'au début des années 1970, ces édifices diplomatiques ont représenté une intention d'assimilation du modernisme, constituant ainsi un moment clé dans l'historiographie de ce mouvement dans la Chine du XXe siècle.This paper highlights a group of buildings built in Beijing for diplomatic purposes in the 1970s, at a turning point in China's state politics and foreign relations. After the turmoil of the Cultural Revolution ended in 1969, Chinese politics shifted from a single emphasis on revolution to a more pragmatic focus on development. A dynamic balance between the two factions, the leftists and the pragmatists, was achieved at the top level of state leadership under Chairman Mao's mediation. At the same time, there was a significant breakthrough in China's relations with the Western countries, culminating in Nixon's visit to China in 1972. For this increase in foreign affairs, two batches of diplomatic buildings were built in Beijing from 1969 to 1976, before and after Nixon's visit. Three architectural cases are studied, namely, the International Club (1972), the Diplomatic Residence Compounds of Jianguomenwai and Qijiayuan (1970s), and the Beijing Hotel East (1974). These cases reveal a complex interrelation between formal expression, knowledge transfer, and political interference. More specifically, the expression of “Chinese characteristics”, the absorption of Western modernism, the knowledge transfer of large-panel construction, and the interference of political struggles in architectural design were all entangled in these cases. The paper concludes that in the early 1970s, these diplomatic buildings embodied a strong intention to absorb modernism, marking a key moment in the historiography of modernism in China in the twentieth century.
Débat
Documents/Sources
- Service des travaux publics, Province de l'Équateur, Congo Belge: “Situation des constructions C.M.C. au 1-9-1954” - Simon De Nys-Ketels, Johan Lagae, Laurence Heindryckx, Luce Beeckmans
Positions de thèses
- Architecture of Control and Struggle: Camps and the Reordering of Populations and Territories in Israel-Palestine
- Policies, people, projects. School building as development aid in postcolonial Sub-Saharan Africa - Kim De Raedt
- Building Calcutta: Construction Trends in the Making of the Capital of British India, 1880‒1911 - Nilina Deb Lal
Recensions
- Catherine Courtiau, Ambassades et représentations suisses à l'étranger = Schweizer Botschaften und Vertretungen im Ausland - Leïla el-Wakil
- Rhodri Windsor Liscombe and Michelangelo Sabatino, Canada - Daniel Maudlin
- G. A. Bremner (ed.), Architecture and Urbanism in the British Empire - Aurélie Petiot
- Johnathan Andrew Farris, Enclave to Urbanity: Canton, Foreigners, and Architecture from the Late Eighteenth to the Early Twentieth Centuries - Sylvia Chian
- Jiat-Hwee Chang, A Geneaology of Tropical Architecture: Colonial Networks, Nature and Technoscience - Simon De Nys-Ketels
- Prita Meier, Swahili Port Cities: The Architecture of Elsewhere - Sarah Longair