Contenu du sommaire
Revue | Futuribles |
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Numéro | no 427, novembre-décembre 2018 |
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- La tyrannie du court terme - JOUVENEL Hugues (de)
- Comment vivrons-nous en 2050 ? Synthèse des scénarios du “Rapport Vigie 2018” de Futuribles International - DÉSAUNAY Cécile, JOUVENEL François (de)
- Les ressorts du développement local. La dynamique des territoires en France - DUMONT Gérard-François En analysant ici la dynamique des territoires français sur longue période, Gérard-François Dumont montre que celle-ci a été marquée par trois périodes bien différentes : jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la France est majoritairement rurale ; elle s'urbanise à partir de 1936, et les villes moyennes voient alors leur population croître au détriment des métropoles ; mais la tendance s'inverse 40 ans plus tard avec l'essor cette fois des métropoles. L'auteur examine les raisons de l'essor et du déclin de ces différents espaces en montrant qu'il n'y a aucune fatalité quant à l'avenir des territoires.En témoigne le fait que l'on observe des dynamiques très contrastées à différentes échelles, comme il le montre ici au travers de trois exemples. Le premier est celui de la ville de Vitré, menacée de se transformer en « ville-dortoir », près de Rennes, qui est devenue un vaste bassin d'emploi grâce à son développement industriel. Le deuxième est celui du bourg d'Espelette, que l'on croyait aussi condamné au déclin mais qui, grâce à la « Confrérie du piment d'Espelette », connaît un dynamisme impressionnant lié aux activités agricoles et au tourisme. Le troisième concerne un petit village de Haute-Loire, Saint-Bonnet-le-Froid, transformé également en escale touristique et culinaire grâce aux responsables de l'Auberge des cimes. De ces cas, Gérard-François Dumont titre plusieurs leçons quant aux déterminants de l'avenir des territoires.Nous le répétons souvent dans la revue Futuribles : aucun territoire n'est d'avance condamné. Leur avenir dépend avant tout de la capacité des acteurs locaux à fédérer les énergies autour d'une vision ancrée dans leur spécificité. H.J.In analysing the dynamics of different territories in France over a long period, Gérard-François Dumont shows how three very distinct periods can be distinguished. Up until the end of the 18th century, the country was mainly rural. It became more urban from 1936 onwards and the populations of mid-sized towns then began to grow at the expense of the big cities. However, this trend was reversed 40 years later when the cities began to take off. The author examines the reasons for the rise and fall of these different spaces, showing that there is no inevitability about the futures that different territories will enjoy. This is attested by the fact that highly contrasting dynamics are seen at different levels, as Dumont shows here with three examples. His first is the town of Vitré near Rennes, which seemed in danger of becoming a “dormitory town” for the nearby city, as Rennes, with its industrial development, drew in enormous numbers of workers. The second example is the small town of Espelette, which also seemed doomed to decline but, thanks to the Confrérie du piment d'Espelette — an association for the promotion of the local variety of red pepper — actually developed an impressive dynamism through agricultural activities and tourism. The third is a little village in the Haute-Loire department called Saint-Bonnet-le-Froid, which was also transformed into a tourist and culinary destination by the efforts of the management of the Auberge des cimes hotel. From these case studies, Gérard-François Dumont draws a number of lessons regarding the factors that determine a territory's future. As we are constantly repeating in Futuribles journal, no territory is doomed in advance. Its future depends primarily on the ability of local actors to combine their efforts to serve a vision rooted in the particular characteristics of the locality.
- L'engagement citoyen dans les territoires. L'exemple éclairant d'Initiative France - WORMS Jean-Pierre Cet article de Jean-Pierre Worms poursuit la série ouverte dans notre numéro de septembre-octobre et consacrée aux apports de l'entreprise à la fabrique du bien commun. Il comporte trois parties fort complémentaires. Dans la première, l'auteur souligne l'ampleur colossale des défis auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés, notamment au plan écologique, et donc les responsabilités qui nous incombent. Dans la deuxième, il pointe les limites — voire les aberrations — d'une conception strictement rationnelle de l'économie privant celle-ci d'une ressource essentielle, le facteur humain, dont il montre les richesses infinies. Mais ce texte n'est pas, loin s'en faut, purement incantatoire ; en témoigne la troisième partie dans laquelle Jean-Pierre Worms relate l'expérience d'« Initiative France », fondée en 1980 pour encourager la création (et la reprise) d'activités et d'emplois dans les territoires, avec un succès dont il nous fournit quelques clefs. H.J.This article by Jean-Pierre Worms forms part of the series begun in our September-October issue on the contribution made by companies to the common good. It is in three parts, which complement each other closely. In the first section, Worms stresses the colossal scale of the challenges facing us today, particularly at the ecological level, and hence the responsibilities we bear. In the second, he points out the limitations of — if not, indeed, the distortions produced by — a strictly rational conception of the economy, which leaves out of account the essential human factor, a factor whose boundless virtues he demonstrates. But this is not a purely exhortatory piece — far from it — as can be seen from the third section, in which Jean-Pierre Worms tells the story of “Initiative France”, which was founded in 1980 to promote the creation (and resumption) of activities and jobs in the regions. He relates the success of that project and provides some insights into how it was achieved.
- Une entreprise au service du bien commun. Le témoignage de Schneider Electric - VERMOT-DESROCHES Gilles Nous avons ouvert, dans notre numéro de septembre-octobre, une série consacrée aux apports de l'entreprise à la fabrique du bien commun et la poursuivons, dans ce numéro, au travers de témoignages d'acteurs au cœur de ces apports. Après l'expérience d'Initiative France, présentée dans l'article précédent par Jean-Pierre Worms, c'est au tour de Gilles Vermot-Desroches d'exposer le parcours de l'entreprise Schneider Electric en matière de mécénat et de développement de sa responsabilité sociale au sens large. Lancée en 1998, alors que la RSE (responsabilité sociale / sociétale des entreprises) commence à s'institutionnaliser, la fondation Schneider Electric vient logiquement prolonger et approfondir les démarches engagées par l'entreprise à travers le monde, dans son secteur, et en associant le plus de parties prenantes possible. Vingt ans plus tard, on voit ici comment une entreprise peut, concrètement, participer à son échelle à la fabrique du bien commun, et élargir son action au fur et à mesure qu'émergent de nouveaux défis de société. S.D.In our September/October issue, we began a series of articles on the contributions made by companies to the common good. We continue that series in this issue with the stories of some of the actors at the centre of these activities. After the experience of “Initiative France”, presented in the foregoing article by Jean-Pierre Worms, it is the turn of Gilles Vermot-Desroches to lay out what Schneider Electric has done in terms of sponsorship and developing its social responsibility in the broader sense. Launched in 1998, as CSR (Corporate Social Responsibility) was beginning to become an established norm, the Schneider Electric Foundation provided a logical continuation and expansion of the initiatives taken by the company within its sector across the world, bringing the greatest possible number of stakeholders together. Twenty years later, we can see here how a company can, concretely and at its own particular level, participate in promoting the common good, and extend its activity as new societal challenges emerge.
- L'effondrement de la société industrielle, et après ? - SALERNO Gabriel De plus en plus d'auteurs estiment que la société industrielle est désormais menacée d'« effondrement », mais le concept même d'effondrement est flou, ses interprétations diverses, ainsi que celles des conséquences qui peuvent en résulter (fin du monde, fin d'un monde, etc.). De surcroît, les leçons que l'on peut tirer des effondrements passés, celui de civilisations anciennes, ne peuvent pas nécessairement nous éclairer pertinemment sur un effondrement futur, voire imminent.Dans cet article, Gabriel Salerno montre pourquoi un tel effondrement nous guette : d'abord parce que notre modèle de développement n'est manifestement plus performant, ni au plan économique ni au plan social, ensuite parce qu'il est profondément destructeur de notre environnement. Son propos est largement documenté par une revue de la littérature sur le sujet, sur laquelle sont ensuite fondées ses réflexions sur les différents types d'effondrements, ceux du passé et, de manière plus aléatoire, celui (ou ceux) de demain.Mais que peut-il advenir après l'effondrement ? L'auteur distingue trois « méta-interprétations » (trois cas de figure) : la première résulte d'une vision cyclique de l'Histoire, non l'éternel retour mais une transition vers un nouveau modèle ; la deuxième procède d'une vision progressiste, un palier puis un nouvel essor ; la troisième est « décliniste », après l'effondrement vient le chaos. Ce texte solidement étayé par une analyse de différents travaux sur le sujet apporte un éclairage précieux sur un futur possible trop souvent occulté. H.J.More and more writers take the view that industrial society is threatened with “collapse”. But the very concept of collapse is vague and is interpreted in many different ways ; and there are many views of the consequences that may ensue (end of the world, end of a world etc.). Moreover, the lessons that may be drawn from past collapses — the collapse of ancient civilizations — cannot necessarily provide relevant insight into a future — or, indeed, imminent — collapse.In this article, Gabriel Salerno shows why such a collapse looms on our horizon : first, because our developmental model is clearly no longer effective, either economically or socially ; second, because it is deeply destructive of our environment. His argument is supported by a broad review of the literature on the subject, which underpins his thinking on the various types of collapse — those of the past and, more speculatively, the collapse (or collapses) of tomorrow. But what might come after the collapse ? Gabriel Salerno distinguishes three “meta-interpretations” (three possible cases) : the first ensues from a cyclical view of history and envisages not an “eternal return of the same” but a transition to a new model ; the second, deriving from a progressive vision, foresees a levelling-off followed by a new rise ; the third is “declinist” and, in that vision, collapse precedes chaos. This article, which is strongly supported by an analysis of the diverse publications on the subject, casts valuable light on a possible future that is too often overlooked.
- Plaidoyer pour la jeunesse. Pour un renouveau de la politique familiale - BICHOT Jacques Quand certains analystes tirent la sonnette d'alarme concernant les risques d'effondrement de notre société, liés notamment à la surexploitation des ressources de notre planète (lire l'article de Gabriel Salerno dans ce numéro), et prônent parfois, pour y faire face, une certaine modération de la croissance démographique (néomalthusianisme), d'autres voix peuvent se faire entendre, ici à l'échelle nationale, en faveur sinon d'une incitation à la natalité, tout au moins d'un regard renouvelé sur la politique familiale. C'est le cas de Jacques Bichot qui, dans ce forum, en appelle à un « rajeunissement » de la politique familiale française, visant à tenir compte de la contribution concrète que représente, pour l'économie, le fait de faire des enfants et de les élever.Jacques Bichot pointe tout d'abord l'évolution « désastreuse » de cette politique familiale — notamment la dénaturation, au fil du temps, du quotient familial et divers transferts non rationnels de la branche famille vers la branche vieillesse de la Sécurité sociale. Puis il plaide pour une prise en compte juste et objective de l'apport de la famille et de l'investissement dans la jeunesse, tout particulièrement dans un pays disposant d'un système de retraite par répartition. Il propose ici un regard différent sur l'organisation de l'échange (économique) entre générations, tenant compte de l'apport de chacun en matière de renouvellement démographique et d'investissement dans la jeunesse (éducation incluse). Un point de vue destiné à alimenter les débats en cours et à venir sur les prestations sociales (allocations diverses, pensions de retraite…). S.D.At a time when some analysts are sounding the alarm about the risks of societal collapse, principally as a result of the over-exploitation of our planet's resources (see the article by Gabriel Salerno in this issue), and, as a means of confronting this, advocating a degree of reduced demographic growth (neo-Malthusianism), other voices can be heard — in this case, at the national level — calling either for an increase in the birth rate or, at least, for a new look at family policy. Jacques Bichot is one such, calling in this “Forum” for a “rejuvenation” of French family policy that aims to take account of the concrete contribution made to the economy by having and raising children. Jacques Bichot begins by pointing out how “disastrously” that family policy has evolved — particularly with the distortion over time of the meaning of dependents' allowances and various non-rational transfers within the Social Security budget from family to old-age provision. He then argues for a fair and objective consideration of the contribution of the family and of investment in young people, particularly in a country that has a system of pay-as-you-go retirement pensions. In this article, he proposes a different view of how the (economic) exchange between generations should be organized, taking account of each person's contribution in terms of demographic renewal and investment in youth (education included) — a point of view that seems likely to feed into current and future debates on welfare (different types of benefit, retirement pensions etc.).
Tribune européenne
- L'Ukraine abandonnée ? - DREVET Jean-François L'Europe orientale est-elle destinée à demeurer une poudrière, victime de ses problèmes intérieurs et, surtout, tiraillée entre les prétentions hégémoniques russes et l'incertaine politique de voisinage européenne ? Telle est l'impression qui se dégage de cette nouvelle tribune européenne centrée sur l'Ukraine (603 000 kilomètres carrés ; 44 millions d'habitants) dont la richesse proverbiale se trouve aujourd'hui dévastée. Jean-François Drevet rappelle l'histoire tragique de ce pays depuis le début du XXe siècle, avant de montrer combien, après l'annexion de la Crimée, il se trouve en permanence pris en étau entre la volonté du Kremlin de le rattacher à la Russie et l'incapacité de l'Europe (et de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord) à s'y opposer avec suffisamment de vigueur. Quelles sont les forces en présence ? Quelles sont les issues possibles pour l'Ukraine ? H.J.Is Eastern Europe doomed to remain a powder keg, the victim of its own internal problems, and, most importantly, torn between Russian hegemonic pretensions and the uncertain European neighbourhood policy ? That is the impression one gets from this latest European Column focused on Ukraine (243,000 square miles and a population of 44 million), a country whose proverbial wealth currently lies devastated. Jean-François Drevet reminds us of the tragic history of the country from the turn of the 20th century onward, then shows how, since the annexation of Crimea, it has become caught in a vice between the Kremlin's desire to bring it back under Russian control and Europe's (and NATO's) inability to oppose that desire with sufficient vigour. What are the forces at work here ? And what possible ways out are there for Ukraine ?
- L'Ukraine abandonnée ? - DREVET Jean-François
Actualités prospectives
- Actualités prospectives n° 427 - COLLECTIF