Contenu du sommaire : À la poursuite du management !

Une idée neuve, comme on l'a vu dans le précédent numéro, est le MANAGEMENT. Il nous a donc paru cohérent pour terminer l'année 2018, d'en explorer deux autres aspects afin de rester dans une démarche propédeutique. Rappelons que pour l'essentiel des TPE et PME, le management reste une idée vague, mal comprise et parfois rejetée comme propre « gros » ou aux « grands » ! Telle n'est pas notre conviction et les articles que nous proposons à la lecture, permettent une grille de lecture éclairante et adaptable à toutes les organisations, petites et grandes. Le premier dossier : Contrôle et droit des entreprises, rappelle que le droit n'est pas autre chose qu'un élément de gestion de l'entreprise, même si dans de nombreux enseignements de gestion, on l'oublie... « Réflexions sur la prise de décision » en découle logiquement. Le management a bien pour fonction de « faire avancer dans une direction précise ».

De nature juridique, cette étude présente la dernière innovation du droit américain en matière de société par actions : la Benefit Corporation. Face à l'enthousiasme que la Benefit Corporation suscite, se pose la question de savoir si cette structure sociétaire dessine les grandes lignes d'une gouvernance d'entreprise responsable. En leur qualité de mécanisme institutionnel de gouvernance, les devoirs des administrateurs constituent un champ exploratoire spécifique. Or, la position du droit quant à la définition du devoir de loyauté des administrateurs laisse place à des doutes quant au succès de cette ambition. De plus, le droit américain traditionnel des sociétés assimilant « intérêt de l'entreprise » et « intérêt des actionnaires » relève d'une idéologie. C'est cette idéologie qu'il convient de remettre en cause pour que les entreprises de demain soient vectrices de progrès économiques, environnementaux et sociétaux. Il n'y a aucune certitude que la Benefit Corporation y parvienne à elle seule.

Les SCOP sont des sociétés coopératives, souvent de petites et moyennes tailles, semblant mieux résister aux défaillances mais aussi constituer des solutions pérennes de transformations et reprises. En quoi le statut juridique des SCOP les aide-t-elle à éviter et affronter les difficultés ?

Le concept de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), s'est largement répandu au cours de ces dernières années aussi bien au niveau professionnel qu'académique. Ainsi, aujourd'hui, les entreprises ne peuvent plus se préoccuper uniquement de la dimension économique de leurs activités commerciales. Elles doivent prendre en compte les dimensions environnementales et sociales ainsi que leurs relations avec l'ensemble de leurs parties prenantes. Si les approches de la RSE ont longtemps été centrées sur l'entreprise, depuis quelques années, la multiplication des défaillances dans les supply chains, liée à la fragmentation et à la dispersion des unités de production, a progressivement conduit à revisiter les frontières de la RSE. Cet article vise à une meilleure compréhension de la diffusion de la RSE dans la supply chain, en s'intéressant, en particulier, au rôle que peut jouer la firme pivot dans ce processus. En s'appuyant de la littérature et d'entretiens avec des professionnels du secteur agroalimentaire, il s'agit de mettre en évidence l'acteur capable de piloter le réseau ainsi que les mécanismes dont il dispose afin de parvenir à une supply chain plus durable.

La planification par scénarios est un outil stratégique de planification permettant d'améliorer le processus de la prise de décision. En dépit de son importance et de l'engouement managérial dont elle fait preuve, aucun instrument de mesure n'a été développé prenant en compte sa multidimensionnalité. Cette recherche vient combler cette limite en développant une échelle de la planification par scénarios. Suivant une méthodologie rigoureuse selon le paradigme de G. Churchill (1979), les résultats font apparaître que la planification par scénarios est un construit multidimensionnel composé de trois dimensions, à savoir : l'acquisition de l'information, l'acquisition et le partage des connaissances et le développement des scénarios et des choix stratégiques.

Si les concepts de RSE et de performance globale font l'objet depuis quelques années d'une littérature riche et abondante, force est de constater que la pratique des entreprises en la matière a jusqu'à présent été décrite et étudiée dans le contexte des pays développés mais beaucoup moins dans les pays en développement. Parallèlement, les pratiques des entreprises en matière de pilotage de la performance et notamment de la performance globale dans ces mêmes pays n'ont été elles aussi que peu documentées. Cet article cherche notamment à savoir si le contexte africain a un impact sur la façon dont la RSE est envisagée ainsi que sur les modalités de pilotage de la performance qui en découlent à travers une étude réalisée auprès de deux entreprises du secteur de l'énergie au Sénégal.

Le pays d'origine d'un produit peut améliorer l'évaluation du produit par les consommateurs et renforcer ses chances d'être acheté, si toutefois le pays en question jouit d'une image favorable dans la production de ce type de biens. Cette recherche montre que, au-delà de l'image-pays, cet effet du pays d'origine peut également s'appuyer sur les affects que le consommateur entretient avec le pays. Une revue de la littérature permet de formuler la proposition selon laquelle le consentement à payer des consommateurs pour un produit étranger peut être augmenté dès lors que l'individu ressent une certaine affinité avec le pays d'origine. Cette proposition est confirmée par une étude exploratoire quantitative dont les résultats font émerger des pistes originales de recherche, tout en fournissant des implications managériales pour les professionnels du marketing international.

Cet article propose des réflexions sur les décisions de crédit, le risque de défaut et l'évaluation de la perte en cas de défaut pour les institutions financières à la lumière des changements dans le cadre réglementaire international. Il présente une revue de la littérature du processus de mesure du risque dans le cas des crédits bancaires standards. Il analyse le dispositif de Bâle 2 concernant la détermination du capital réglementaire des banques.

Notre étude se propose d'étudier la relation entre les caractéristiques du comité d'audit, mis en place d'une manière volontaire, et le niveau du reporting sur le contrôle interne. Sur un échantillon d'entreprises françaises cotées appartenant aux compartiments A, B et C de l'Eurolist dotées volontairement d'un comité d'audit durant la période 2004- 2008, les résultats obtenus montrent que les attributs statutaires (démographiques) des membres du comité d'audit agissent positivement (négativement) sur l'étendue du reporting sur certains piliers du contrôle interne. Les attributs démographiques contribuent toutefois à améliorer le niveau de reporting sur le « pilotage de contrôle », pilier couvrant l'ensemble des champs du contrôle interne et qui demeure marginalement affecté par les attributs statutaires. Ces résultats soulèvent quelques interrogations sur la portée de la transposition en droit français de la 8e Directive européenne qui impose peu de contraintes sur l'indépendance et la compétence et occulte les questions relatives à la diversité, l'expérience et à la longévité des membres du comité d'audit.