Contenu du sommaire

Revue Annales historiques de la Révolution française Mir@bel
Numéro no 396, avril-juin 2019
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Penser la loi et en débattre sous la Convention : le travail du Comité de législation et la loi sur les émigrés du 28 mars 1793 - Jean d'Andlau p. 3-19 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Au mois de mars 1793, la situation militaire, l'incertitude politique et la montée des tensions intérieures conduisent à l'adoption de mesures d'exception. L'historiographie, qui s'est jusque-là beaucoup penchée sur leur application et leurs conséquences, s'est peu arrêtée sur leur conception. L'étude des travaux préparatoires à la loi du 28 mars 1793 sur les émigrés constitue à cet égard un point de départ intéressant pour interroger la dialectique à l'œuvre entre différentes approches de la loi en Révolution. Ce travail législatif, qui se concrétise en plein élan des lois d'exception, permet en outre de mieux comprendre les rouages du Comité de législation, laboratoire de la loi sous la Convention.
      In March 1793, the military situation, political uncertainty, and the rise of domestic tensions led to the adoption of exceptional measures. The historiography, which has traditionally stressed the application and consequences of these measures, has left largely unexamined the very formulation of these laws. A study of the preparatory work for the law of 28 March 1793 concerning emigres constitutes an important point of departure for exploring the different approaches to law during the Revolution. This legislative work, which took place at a time when laws of exception were introduced, allows us to understand more fully the operation of Comité de législation, a veritable laboratory of law under the Convention.
    • La Commune de Paris et le gouvernement révolutionnaire sous le mandat de Pache : élections et révocabilité des élus en l'an II - Aurélien Larné p. 21-46 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'historiographie postule généralement que l'instauration du Gouvernement révolutionnaire aurait été suivie de la suppression du droit des citoyens d'élire et de révoquer les fonctionnaires publics. Or, l'étude de la politique menée par la Commune de Paris et en particulier par son maire Jean-Nicolas Pache infirme ces interprétations. De concert avec la Convention nationale et avec le Comité de salut public, ils continuèrent à organiser l'élection des membres de la Commune et des institutions sectionnaires par les assemblées générales des sections conformément à la Constitution du 24 juin 1793 et principalement à l'article 29 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Le droit de révocation, initiative populaire révolutionnaire, fut également garanti et mis en pratique. Cette étude reste néanmoins limitée aux élections communales à Paris, de septembre 1793 au 9 thermidor an II (7 juillet 1794) et attend par conséquent à être complétée.
      Historiography generally postulates that the establishment of the Revolutionary government would have been followed by the suppression of the right of citizens to elect and dismiss public officials. However, the study of the policy conducted by the Paris Commune, and in particular by its mayor Jean-Nicolas Pache, invalidates this interpretation. Together with the National Convention and the Committee of Public Safety, they continued to organize the election of members of the Commune and sectional institutions by the general assemblies of the sections in accordance with the Constitution of 24, June 1793, and chiefly with Article 29 of the Declaration of the Rights of Man and the Citizen. The right of revocation, a revolutionary popular initiative, was also guaranteed and put into practice. This study, however, remains limited to the municipal elections in Paris, from September 1793 to 9 Thermidor an II (7 July 1794) and thus awaits complementary work elsewhere.
    • La question de l'armée d'Italie pendant la crise de Thermidor an II - Valentin Barrier p. 47-69 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En juin 1794 l'armée d'Italie est en position de porter un coup décisif au royaume de Piémont-Sardaigne et plusieurs plans sont préparés à cet effet. Augustin Robespierre, représentant en mission auprès de cette force, quitte Nice pour faire approuver le projet d'une progression dans la péninsule à Paris. Toutefois son ambition s'oppose à celle du membre du Comité de salut public Carnot, qui considère l'entrée en Italie comme une solution dangereuse, à la vue du danger que représente la flotte britannique le long des côtes méditerranéennes. C'est dans le contexte agité de juillet 1794 que Carnot et Augustin Robespierre débattent sur la question italienne. Car la raison de la venue d'Augustin à Paris est aussi liée à la situation politique délicate de son frère Maximilien, et c'est la fin tragique des deux frères, le 27 juillet, qui met un terme définitif aux ambitions de l'armée d'Italie pour l'année 1794, au profit des projets de Carnot sur les autres fronts.
      In June 1794, the Italian army was in a position to make a decisive blow to the kingdom of Piedmont and Sardinia, and several plans were prepared for this purpose. Augustin Robespierre, representative on mission attached to this military force, left Nice to have the project of a progression in the peninsula in Paris approved. However, his ambition was opposed to that of a member of the Committee of Public Safety, Carnot, who considered entry into Italy to be a dangerous solution, given the danger posed by the British fleet along the Mediterranean coast. It was in the turbulent context of July 1794 that Carnot and Augustin Robespierre debated the Italian question. Because Augustine's visit to Paris was also linked to the delicate political situation of his brother Maximilian, and it would be the tragic end of the two brothers on 27 July that put a definitive end to the ambitions of the Italian army for the year 1794, in favour of Carnot's projects on the other fronts.
    • Démocratiser le gouvernement représentatif ? La pensée politique d'Antoine Français de Nantes sous le Directoire - Minchul Kim p. 71-93 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les études sur la théorie de la « démocratie représentative » sous le Directoire corrigent les défauts de l'ancienne thèse selon laquelle la Révolution française ne saurait résoudre l'énigme de l'opposition entre la « démocratie » et le « gouvernement représentatif », même théoriquement. Pierre-Antoine Antonelle en est l'un des personnages principaux, mais d'autres démocrates jouent aussi un rôle important. Le cas d'Antoine Français de Nantes en l'an VI est significatif car il adopte une stratégie discursive différente de celle d'Antonelle afin de promouvoir une vision démocratique de la constitution, de l'économie politique et du champ politique réunis sous la bannière ennemie du « gouvernement représentatif ». Pour convaincre l'opinion modérée et élargir le terrain de la « république démocratique », Français de Nantes tente de redéfinir et de radicaliser le terme « gouvernement représentatif » et donc de soutenir sa vision de la « démocratie » sans défendre le terme explicitement. Cet article a pour but de démontrer que le républicanisme de Français de Nantes, héritier à la fois des Lumières et de la Révolution, fournit une piste importante pour mieux comprendre la diversité des stratégies adoptées par les démocrates.
      Studies on the theory of « representative democracy » under the Directory have corrected the flaws of the former interpretation that the French Revolution could not solve the enigma of the opposition between « democracy » and « representative government », even theoretically. Pierre-Antoine Antonelle is clearly one of the principal personalities in this context, but other democrats, too, played a not insignificant role. The case of Antoine Français de Nantes in the year VI is particularly noteworthy, for he adopted a discursive strategy different from that of Antonelle to promote a democratic vision of the constitution, political economy, and the political realm united under the enemy banner of « representative government ». To convince moderate opinion and broaden the scope of the « democratic republic », Français de Nantes tried to redefine and radicalize the term « representative government, thereby supporting his vision of « democracy » without explicitly defending the term. The purpose of this article is to demonstrate that the Republicanism of Français de Nantes, heir to both the Enlightenment and the Revolution, offers an important approach for better understanding the diversity of strategies adopted by the democrats.
    • Le peuple royaliste en armes. Milices et Terreur blanche pendant les Restaurations à Naples (1799), dans le Midi de la France (1815) et à Madrid (1823) - Álvaro París Martín p. 95-120 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Pendant les Restaurations dans l'Europe méridionale, les royalistes ont fait appel à l'armement populaire pour canaliser l'élan antirévolutionnaire. Les bataillons de volontaires royaux, miquelets et compagnies secrètes ont permis le rétablissement de la monarchie, mais en libérant des forces sociales novatrices. Le royalisme populaire fut l'expression d'une violence punitive contre les élites qui obligea les États restaurés à négocier pour reprendre le contrôle de la situation. Cet article analyse la relation entre les milices royalistes, la Terreur blanche et la politisation populaire à partir des Restaurations de 1799 à Naples, de 1815 dans le Midi de la France et de 1823 à Madrid.
      During the Restorations in southern Europe, royalists called on people to take up arms to control the anti-Revolutionary movement. Battalions of royalist volunteers, miquelets, and secret companies made it possible to restore the monarchy, while liberating innovative social forces. Popular royalism was an expression of a punitive violence against elites that compelled the restored State to negotiate to regain control of the situation. This article analyzes the relationship between the royalist milice, the White Terror, and popular politicization beginning in 1799 with the Restorations in Naples, then in 1815 in the South of France, and later in 1823 in Madrid.
  • Regards croisés

    • Science et empire - Patrice Bret, Maria Pia Donato, Michael A. Osborne, François Regourd, Emma C. Spary p. 121-146 accès libre
  • Échos Révolutionnaires