Contenu du sommaire : Echec, résilience et rebonds
Revue | Entreprendre & Innover |
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Numéro | no 39, 2018/4 |
Titre du numéro | Echec, résilience et rebonds |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Dépasser le mythe de l'entrepreneur super héros - Fabienne Bornard, Olivier Toutain, Caroline Verzat p. 5-9
Dossier
- Pour construire la résilience des écosystèmes entrepreneuriaux - Saulo Dubard Barbosa p. 10-19 Cet article traite de la résilience des écosystèmes entrepreneuriaux et plus généralement de celle des régions économiques ou des économies locales. Notre raisonnement s'applique en effet à tout un ensemble d'agents économiques et entrepreneuriaux situés sur un territoire. Nous partons d'une vision de l'incertitude extrême représentée par les « Cygnes Noirs » de Nassim Taleb. Nous explorons ensuite deux sources d'inspiration et de connaissances sur la résilience : les individus et la nature. Spécifiquement, nous revisitons quelques études sur les processus de résilience individuelle et sur celle des écosystèmes naturels afin d'en retirer des leçons potentiellement applicables dans le cadre des politiques de développement local, régional et national et des écosystèmes entrepreneuriaux.
- Écueils et paradoxes de l'innovation pour les petites entreprises : le cas du secteur de l'outdoor - Bastien Soulé, Bénédicte Vignal, Eric Boutroy, Julie Hallé p. 20-30 Nécessaire pour exister et survivre dans le secteur concurrentiel des équipements pour le sport et les activités de plein air, l'innovation peut aussi malmener la structure qui la porte et devenir source de vulnérabilité organisationnelle. Cet article s'intéresse à l'ambivalence des processus d'innovation au sein de cinq TPE/PME du secteur. En privilégiant une approche qualitative, nous avons fait émerger un certain nombre de points de vigilance destinés à l'entrepreneur, puis identifié plusieurs formes d'ambidextrie organisationnelle permettant d'absorber les tensions en contexte d'innovation.
- Une aventure intrapreneuriale au service des sans-abri - Ann-Charlotte Teglborg, Alison Fuller, Susan Halford, Kate Lyle, Rebecca Taylor p. 31-44 La mort d'un sans-abri sur les marches d'un hôpital londonien constitue un traumatisme organisationnel, tant l'événement choque le corps médical et révèle l'incapacité du système à prendre en charge les problèmes liés à l'itinérance. Un Professeur reconnu mène une enquête remettant en question la prise en charge des exclus par le NHS1, puis entreprend d'imaginer une solution innovante et de constituer une équipe médicale dotée d'un fort esprit entrepreneurial. Celle-ci crée une entité ‘Side by side' (SBS)2 dédiée aux sans-abri, au sein de l'hôpital. Composée d'un médecin, d'une infirmière et de trois carenavigators ayant tous vécu dans la rue, l'équipe est à l'écoute de ces patients aux besoins médicaux et sociaux complexes. Ses membres coordonnent les soins hospitaliers et accompagnent leur sortie de l'hôpital en trouvant des solutions d'hébergement, mais surtout ils favorisent la résilience. L'article tente de saisir comment le nouveau système de soin des sans-abris favorise la résilience, c'est-à-dire l'aptitude à surmonter un traumatisme survenu à la suite d'un choc à la fois au niveau individuel, au niveau de l'équipe SBS, mais également au niveau du NHS et de la profession médicale.
- « Notre taux de réussite à trois ans est supérieur à 86 %... » - Pierre Dubor, Caroline Verzat p. 45-53 Chez Schneider, l'essaimage est ouvert à tous les salariés, quel que soit leur statut ou leur âge. Le projet est accompagné de manière confidentielle dans une perspective de sécurisation maximale : sélectivité, posture de doute systématique, prévisionnels très prudents, suivi post-création pendant trois ans, possibilité de postuler plusieurs fois, possibilité de retour dans l'entreprise. L'objectif de l'entreprise est l'emploi et le développement économique du territoire où elle est implantée. Soutenue par les organisations syndicales, la démarche s'ajoute aux mesures de reclassement pour compenser les suppressions de postes à l'échelle de l'entreprise. Il permet aussi de renforcer l'image d'employeur responsable tout en valorisant les profils entrepreneuriaux dans l'entreprise.Tout au long de sa carrière, Pierre Dubar a accompagné l'évolution de l'emploi à Schneider Electric. Après un poste RH classique, il a été en charge de la valorisation des actifs non stratégiques lors des opérations de fusion-acquisition, puis de la recréation d'emplois suite aux réorganisations industrielles et enfin de l'essaimage.
- Le retour sur soi, condition du rebond après un échec entrepreneurial - Marie-Josée Bernard p. 54-63 Quels sont les impacts réels de l'échec entrepreneurial ? Notre réflexion, qui s'appuie sur une étude menée auprès de sept d'entrepreneurs ayant vécu la liquidation de leur entreprise, propose une approche de l'échec lucide et étayée, qui n'est ni une glorification de ses vertus, ni un déni de ses dimensions dévastatrices. Ce travail mobilise la méthode biographique et phénoménologique1 basée sur l'analyse du vécu d'entrepreneurs et propose ainsi des repères clairs. Nous présentons également nos préconisations de transformation.
- Entrepreneurs en détresse cherchent soutien désespérément - Sonia Boussaguet p. 64-70 Les entrepreneurs disposeraient de capacités hors du commun, reflétant une image de héros sans faille. Jusqu'aux premières difficultés, au premier dépôt de bilan. C'est sans doute au niveau émotionnel que l'affront est alors le plus grand, marquant à vie ceux qui le subissent, avec des conséquences potentiellement délétères pour la santé (burn-out, suicide). Des dispositifs solidaires, centrés sur le soutien psychologique, ont été mis en place pour rompre l'isolement des chefs d'entreprise marqués par un échec, atténuer leur détresse psychologique et créer des conditions favorables au rebond.
- Libérer la parole entrepreneuriale : des « Rebondisseurs français » témoignent - Claire Blain p. 71-78 Depuis son lancement en mai 2018, l'association des « Rebondisseurs Français » est devenue l'un des porte-voix des entrepreneurs sur la question de l'échec et du rebond. Les chefs d'entreprise que ce mouvement rencontre et fédère, les témoignages qu'il recueille, les ambassadeurs qu'il mobilise... : tout cela confirme qu'un changement est en cours. Où en est-on ? Quelle lecture et quel vécu un entrepreneur a-t-il de l'échec ? Quelles évolutions pourrait-il mettre en œuvre ? Quels leviers a-t-il à sa portée ? Quelles perspectives se dessinent ? Autant de quaestions abordées dans le présent article, qui s'appuie sur les prises de parole d'entrepreneurs impliqués aux côtés des Rebondisseurs Français.
- Pour construire la résilience des écosystèmes entrepreneuriaux - Saulo Dubard Barbosa p. 10-19
Revue d'article
- L'éducation entrepreneuriale en prison : un moyen pour se reconstruire ? : À propos de l'artice de Holger Patzelt, Trenton Williams et Dean Shepherd “Overcoming the Walls that Constrain us : The Role of Entrepreneurship Education Programs in Prison”, Academy of Management and Learning Education 13 N˚ 4, 2014 - Olivier Toutain p. 79-83 Cet article résume une recherche exploratoire publiée en 2014 par Holger Patzelt, Trenton Williams et Shepherd1. Dans cette recherche, les scientifiques tentent de comprendre les effets produits par un programme d'éducation entrepreneuriale chez les prisonniers qui ont suivi la formation. Pour cela, ils suivent le parcours de douze prisonniers dans une prison européenne et interrogent les parties prenantes en collectant par exemple des informations auprès des formateurs, des intervenants externes mobilisés pour la formation et de l'équipe d'encadrement de la prison. Leurs résultats montrent, d'une part, le rôle joué par la capacité initiale du prisonnier à donner du sens à son passé, à se projeter dans le futur et, ainsi, persister jusqu'au terme du programme de formation à l'entrepreneuriat. D'autre part, les chercheurs soulignent que l'identification d'une opportunité entrepreneuriale par le prisonnier est un moyen de modifier l'attitude des prisonniers envers l'entrepreneuriat mais également l'emprisonnement et les personnes de leur entourage.
- L'éducation entrepreneuriale en prison : un moyen pour se reconstruire ? : À propos de l'artice de Holger Patzelt, Trenton Williams et Dean Shepherd “Overcoming the Walls that Constrain us : The Role of Entrepreneurship Education Programs in Prison”, Academy of Management and Learning Education 13 N˚ 4, 2014 - Olivier Toutain p. 79-83
Étude de cas
- La Macif, une tentative d'hybridation entre Économie Sociale et Solidaire et RSE - Thibault Cuénoud, Vincent Helfrich, Dimbi Ramonjy p. 84-96 L'objet social de la Macif, mutuelle d'assurance crée en 1960, doit évoluer pour mieux répondre aux besoins nouveaux de la société civile. Acteur revendiqué de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS), la Macif a mis en exergue une politique de Développement Durable (DD) via une stratégie de Responsabilité Sociétale de l'Entreprise (RSE). Cet article cherche à illustrer l'hybridation en cours entre des organisations à objet social (dont le fondement historique repose sur des réponses à la société civile) et des pratiques de RSE (traditionnellement dévolues à l'atténuation d'externalités négatives des entreprises capitalistiques). La RSE devient ici un outil d'appropriation et de valorisation de pratiques inhérentes à l'objet social d'une mutuelle, source d'hybridation sociétale à l'origine d'effets combinés qui permettraient à l'entreprise d'innover dans un contexte de ressources limitées.
- La Macif, une tentative d'hybridation entre Économie Sociale et Solidaire et RSE - Thibault Cuénoud, Vincent Helfrich, Dimbi Ramonjy p. 84-96