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Cet article présente une réforme radicale et progressive de politique publique. Utilisant le process-tracing comme méthode d'enquête, la recherche montre comment la légalisation du cannabis médicinal en Colombie gagne le soutien et la confiance du système international de contrôle des drogues, tout en renouvelant l'approche du pays à l'égard de ces substances : pour la première fois dans l'histoire de la Colombie, la production d'une drogue est considérée comme un avantage sanitaire, économique et social. L'accent mis sur le processus de décision permet de voir que sur le sujet de la politique des drogues, la continuité et le changement se combinent à différents moments grâce à la « découverte » du potentiel médicinal du cannabis, la « redécouverte » du système international de contrôle des drogues, et l'inscription de la politique publique dans une vision de développement des zones périphériques.

Cet article ambitionne de contribuer à une meilleure compréhension des conditions de réalisation des promesses électorales, en adoptant une perspective empruntée à l'analyse des politiques publiques, centrée sur les populations cibles, et en mobilisant une stratégie de recherche complémentaire. Alors que la littérature relative aux pledges s'appuie jusqu'ici sur des analyses macro-statistiques, il propose l'étude approfondie d'un cas déviant de promesse tenue : l'engagement de Jacques Chirac à mettre en place une Prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE) lors de son second mandat. La première section de cet article revient sur l'historique de la promesse et sur les caractéristiques qui en font un cas déviant de promesse tenue. Nous analysons ensuite le pourquoi de cette réalisation, en montrant qu'elle répond au souci de ménager une clientèle électorale très large. Enfin, nous mettons en évidence que les incitations électorales liées à la prise en compte des populations ciblées par les engagements programmatiques varient en fonction du contexte de compétition politique.

Les décideurs publics contemporains gouvernent des démocraties sous tensions. Qu'il s'agisse d'une crise, d'une fatigue ou d'une mutation, le lien qui unit gouvernants et gouvernés est aujourd'hui largement considéré comme sujet à transformation. Cet enjeu questionne la légitimité des décideurs publics ainsi que leur place dans l'architecture des démocraties contemporaines. En ces temps de remise en question du modèle représentatif, cet article examine dans un premier temps comment les décideurs publics perçoivent leur propre position. Ensuite, l'article aborde la manière dont les décideurs publics conçoivent la représentation politique. Finalement, l'analyse porte sur la place qu'accordent les décideurs à une participation plus directe des citoyens dans l'action publique.

L'article étudie la réduction du nombre de parlementaires en France, au Portugal et au Royaume-Uni. Il vise à en comprendre le sens grâce à une approche discursive et argumentative comparée, réalisée à partir de l'étude d'un large corpus documentaire. Après avoir constaté les limites des approches rationnelles et mathématiques, l'étude des arguments pour et contre la réforme permet de construire deux référentiels, « décisionniste » et « représentativiste », du rôle du Parlement. La question électorale initiale (du nombre) est transfigurée pour devenir une réforme institutionnelle (du Parlement) dont les enjeux en concurrence sont l'utilité et les fonctions. En démontrant que la question du nombre importe moins que les fonctions et les conséquences que les acteurs politiques attribuent à sa baisse, l'article apporte une contribution à la place des idées dans l'analyse des politiques publiques.