Contenu du sommaire : Communication. Information Médias Théories, volume 9 n°2, hiver 1988.

Roger de la Garde jette un regard , que certains n'hésiteront pas à qualifier de pessimiste, sur l'état des programmes d'enseignement et de recherches sur les communications au Québec. Plutôt inquiet que pessimiste, le conférencier Southam se demande si la rigueur disciplinaire qui caractérise maintenant ces programmes universitaires n'entraînera pas l'appauvrissement de la problématique «culturelle » qui, il n'y a pas si longtemps, servait à identifier l'ensemble des études canadiennes et québécoises .

Dans un premier temps, Liora Salter nous rappelle les lignes de force du débat qui eut lieu en 1980 sur le développement de la recherche en communication au Canada. Aujourd'hui elle constate que, sous les pressions de la raison d'Université (non sans parenté avec la raison d'État), ce champ d'étude où trônait l'inter-disciplinarité s'est, au sens institutionnel du terme, «discipliné ». L'avenir nous dira si c'était un mal nécessaire.

Selon Jean-Guy Lacroix, la recherche québécoise sur les médias ne représente qu'un cas parmi d'autres de la situation des «sciences de la communication » dans les pays industriels avancés. Ceci dit , elle présente néanmoins une particularité qui est redevable non pas à un courant théorique spécifiquement québécois mais au fait qu'elle est fonction du processus historique de spécifícation de la société québécoise dans l'ensemble social canadien.

François Demers expose les hypothèses qui ont inspiré la stratégie d'accès aux médias utilisée entre 1977 et 1981 par le Rassemblement populaire (RP), un parti d'opposition sur la scène de la politique municipale de la ville de Québec. Devant l'hostilité idéologique des médias, le RP a surtout cherché à faire jouer en sa faveur certaines contradictions internes au processus de «gatekeeping » et à exploiter des facteurs positifs présents dans la vie politique d'ensemble de la société québécoise de cette période.