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Revue Revue d'économie du développement Mir@bel
Numéro volume 3, no 2, juin 1995
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Détermination des salaires au paradis : une analyse du marché du travail à l'île Maurice - Martin Rama p. 25 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Peu d'endroits au monde pouvant se vanter d'être un bout de paradis sur terre, l'île Maurice bénéficie d'un certain pouvoir de monopole sur le marché du tourisme international. En même temps, les activités liées au tourisme sont intensives en main-d'œuvre. Cet article analyse les liens entre la situation qui prévaut sur le marché du travail et la politique en matière de tourisme. L'analyse s'appuie sur des données empiriques concernant le marché du travail ainsi que sur un modèle d'équilibre général très simplifié. Les résultats suggèrent que : (I) les salaires à l'île Maurice ne sont probablement pas à leur niveau d'équilibre de marché, et (II) le niveau d'équilibre de marché n'est pas nécessairement optimal.
    Few places in the world would qualify as Paradise, which gives Mauritius some monopoly power in the international market for tourism. The activities associated with tourism, in turn, are labor intensive. This paper analyzes the links between the labor market and policies regarding tourism. The analysis relies on labor market data, as well as on a simple general equilibrium model. The results suggest that : (I) current wages in Mauritius may not be at their market equilibrium level, and (II) the market equilibrium level is not necessarily optimal.
  • Toujours plus est-il toujours mieux ? Refus du développement, émigration et rationalité économique - Bernard Poirine p. 28 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les cultures «indigènes» traditionnelles sont souvent regardées par les économistes comme des «obstacles au développement». Cependant, dans les îles océaniennes comme dans d'autres pays en développement, les activités du secteur «traditionnel», à côté des gains matériels qu'elles procurent, occasionnent des effets externes positifs pour la collectivité. Elles «produisent » (comme sous-produits joints) une culture et un mode de vie (la «Pacific way»), qui sont un bien public pur, un élément non marchand, mais important, du bien-être social. Dans ces conditions on montre que l'équilibre de marché n'est pas un optimum social : les ressources ne sont pas assez dirigées vers le secteur traditionnel, et trop dirigées vers les autres secteurs. Ceci montre la nécessité de subventionner le secteur traditionnel pour préserver son rôle positif sur le bien être social. En pratique, la coutume répandue de «taxer» informellement les membres de la famille participant au secteur moderne (émigrés, fonctionnaires, entrepreneurs ou commerçants) aboutit au même résultat.
    Indigenous cultures are often viewed as «impediments to growth». However, in Oceania, as well as in other developing countries, traditional sector activities, besides material gains, have positive external effects. They «produce » (as by-products), a lively culture and a cherished lifestyle, which are public goods. Taking into account the positive role of culture in social welfare, a model of a small island economy with unlimited emigration outlets is proposed. The model's outcome is that the market equilibrium is not a welfare optimum : not enough traditional activity takes place, not enough labor is employed in this sector, and too much is employed in the overseas sector. Therefore, traditional activities should be subsidized to maintain and encourage the positive external effects they have on social welfare by providing a public socio-cultural good to the whole community. In many cases, this is already accomplished through informal «taxes» paid by emigrants, civil servants or entrepreneurs to family members staying in the «village» sector.
  • Mécanisation et offre agricole dans le Sahel : une analyse de la fonction de profit des exploitations agricoles - Kimseyinga Savadogo, Thomas A. Reardon, Kyosti Pietola p. 35 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article exploite des données d'enquête concernant les paysans burkinabés afin d'estimer, à partir d'une approche par la fonction de profit, la réponse de l'offre des ménages agricoles aux variations des prix et des facteurs autres que les prix, pour chaque culture et pour l'offre agrégée. L'échantillon est d'abord découpé par zone agro-écologique puis ensuite, par une partition endogène, en ménages disposant de la traction animale et en ménages manuels (recourant à l'outillage manuel). Trois conclusions principales en découlent. D'abord les résultats vont à l'encontre du pessimisme actuellement répandu concernant la capacité de l'agriculture sahélienne à répondre à de meilleures incitations (comme celles engendrées par la récente dévaluation du franc CFA) -en particulier pour les cultures de rente. Deuxièmement, l'offre totale répond positivement aux augmentations des prix des cultures de rente actuellement commercialisées (coton et maïs) parmi les ménages à traction animale de la zone guinéenne où les conditions climatiques sont les plus favorables -ce qui écarte la crainte de voir l'augmentation des prix se traduire uniquement par un phénomène de substitution entre les cultures. Troisièmement, la réponse en niveau, des cultures de rente et de la production agrégée, est d'autant plus élevée que les facteurs autres que les prix sont favorables -en particulier dans la zone agroclimatique favorable et pour les ménages recourant à la traction animale et aux engrais. La réponse de l'offre est plus limitée dans les zones où les conditions climatiques sont moins propices et pour les ménages utilisant une technologie basée sur l'outillage manuel. Les résultats mettent en exergue la plus grande flexibilité des paysans disposant de la traction animale à répondre aux incitations économiques pour le coton et le maïs. Les bailleurs de fonds et les programmes gouvernementaux visant à promouvoir la traction animale et les engrais peuvent -à travers la formation du capital agricole -réduire les contraintes structurelles qui limitent la réponse des paysans aux incitations macro-économiques.
    This paper uses farm-level survey data from Burkina Faso to estimate, using a profit function approach, the supply responsiveness of farm households to changes in prices and non-price factors, for individual crops and aggregate output. The sample is stratified first by agro-ecological zone and then, with an endogenous partition, into animal traction and manual (hand-tool) households. Three main conclusions emerge. First, the results run counter to the common pessimism regarding Sahel agriculture's ability to respond to better incentives (such as those created by the recent devaluation of the franc CFA) -particularly for cash cropping. Second, aggregate output responds positively to increases in the price of currently commercialized crops (cotton and maize) among traction households in the zone with the most favorable agro-climate, the guinean zone -thus averting the fear that price increases only lead to crop mix shifts. Third, absolute levels of response for cash crops and for aggregate output are much higher where non-price factors are propitious -specifically, in the favorable agro-climate and among animal traction households that use fertilizer. Supply response is more limited in less favorable agro-climates and among households limited to hand-tool technologies. The results underscore the greater flexibility of the animal traction farmers to respond to economic incentives for cotton and maize. Donor and government programs that promote animal traction and fertilizer adoption can -via agrarian capital formation -reduce structural constraints to farmer response to macro incentives.
  • Les politiques d'accompagnement de la «Révolution verte» en Asie : République de Corée, Indonésie, Philippines et Thaïlande - Françoise Gérard, Isabelle Marty p. 22 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les techniques de la «Révolution verte » ont profondément modifié les systèmes de production asiatiques et permis à de nombreux pays d'augmenter considérablement leurs productions de riz. Ces évolutions ne se sont pas produites également et simultanément dans tous les pays. Certains d'entre eux ont mené des politiques d'accompagnement -subventions, stabilisation des prix, investissement public -qui ont favorisé l'adoption des «nouvelles techniques » par les exploitants agricoles. L'analyse statistique sur quatre pays pendant la période de la «Révolution verte» (1966-1986) permet ainsi de confirmer l'impact des mesures de subvention à la production et aux intrants et de la régulation des marchés dans l'évolution des rendements du riz, en plus de l'impact de variables généralement évoquées comme l'investissement dans l'irrigation et la structure foncière.
    Green revolution techniques deeply modified the Asian farming systems and allowed many countries to increase significantly their rice productions. These evolutions didn't occur at the same time and in the same way in every country. Some of them led accompaning policies -subsidies, price stabilization, public investment -in order to help farmers to take up the new techniques. Statistical analysis on four countries over the period of the «Green Revolution» (1966-1986) confirms the impact of measures such as input and output subsidies, market stabilization in the evolution of rice yields in addition to other variables generally mentioned such as investment in irrigation and land structure.