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Ce règlement, qui unifie dans l'Union européenne les règles de conflit de lois et de juridictions en matière de successions, constitue pour le droit français actuel une véritable révolution. Il repose sur trois principes de base : d'abord l'unité, unité des compétences judiciaire et législative, unité de la loi applicable aux meubles et aux immeubles, le rattachement commun étant la dernière résidence habituelle du défunt ; ensuite l'autonomie de la volonté, possibilité pour toute personne de soumettre sa succession à sa loi nationale, possibilité pour ses ayants droit d'attribuer compétence aux autorités de l'État membre dont la loi a été choisie par le défunt ; enfin la continuité, garantie en amont du règlement de la succession par la création et la reconnaissance dans tout État membre d'un certificat successoral européen et, après ce règlement, par la reconnaissance et l'exécution des décisions et actes publics y relatifs.

L'existence de statuts personnels coutumiers est consacrée et protégée par la Constitution du 4 octobre 1958, ce qui donne naissance, au sein même du système juridique français, à des conflits de lois pour le moins singuliers. Distincts des conflits internationaux de lois, les conflits internes de lois peuvent néanmoins emprunter les mêmes méthodes, même s'ils ne rencontrent pas toujours les mêmes limites. S'il s'agit bien, dans les deux cas, d'effectuer une répartition entre différents corps de règles, la nature constitutionnelle de la règle de conflit de principe conduit à une approche nécessairement différente du conflit interne de lois. Prenant le statut personnel mahorais comme exemple, notre étude portera sur les difficultés soulevées, tant dans la détermination que dans la mise en œuvre du statut personnel applicable, allant parfois jusqu'à le remettre en cause.